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Roland HUREAUX

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 21:47

 

EN SYRIE  LA FRANCE  SAIT-ELLE CE QU'ELLE VEUT  ?  

 

www.bvoltaire.fr/rolandhureaux/syrie-france-sait-veut,204573

 

Le 27 août, se tient  au Quai d'Orsay  la conférence annuelle des ambassadeurs où Fabius confirme que l'objectif de la France est de trouver  une solution en Syrie sans Bachar el Assad qui ne peut pas, dit-il,  être l’avenir de son peuple en raison même de ses "crimes"[1],  et de trouver un accord avec  l'opposition "non-terroriste". Il dit par ailleurs qu'il continue à chercher à "affaiblir"  Assad.

Nous sommes dans une guerre civile . Il y a deux camps: le camp gouvernemental et les rebelles  djihadistes,  qu'ils appartiennent à Al Nosra ( ex-Al Qaida) ou à Daesh . Ces deux camps  se battent férocement , ce qui est  peu dire considérant  que les islamistes sont  des kamikazes, ce qui met à rude épreuve leurs adversaires  . Que veut dire dans une guerre civile affaiblir un camp si ce n'est renforcer l'autre  ?

Au demeurant, depuis quatre ans , le gouvernement français envoie des armes, de munitions et des conseillers militaires ( dont une trentaine s'étaient fait prendre en 2012) à ces  rebelles djihadistes.

On prétend certes ne soutenir que les "non-terroristes". Foutaises. L'opposition démocratique très présente dans les hôtels parisiens ou londoniens n'existe pas sur le terrain. Si on combat le régime d'Assad, ce sont les   djihadistes que l'on aide  et eux seuls !  

Oui, il faut le dire haut  et fort : alors quel notre gouvernement prétend mener une guerre sans merci au djihadisme sur le sol national, il l'aide militairement en Syrie.

Quelques jours après, le 6 septembre , François Hollande fait sa conférence de presse de  rentrée. Or, cette fois,  la cible a changé : la France mènera  des frappes aériennes  contre Daesh , comme elle le faisait en Irak. "Notre sécurité se joue aussi à l’extérieur de nos frontières. Daesh est le plus grand danger ". Ne croirait-on pas, à entendre le président,  que l'ennemi numéro  un ne serait plus  le régime d'Assad mais  Daesh ?

On n'ira pas, dit-on,  jusqu'à envoyer des troupes au sol. Certes, mais il serait déjà suffisant de ne pas en  envoyer dans le camp adverse comme on l'a fait jusque là .

Commet s'y reconnaitre ? On dira , pour combiner les deux positions, que la France combat Daesh mais aide l'autre mouvement  djihadiste , Al Nosra, qui "fait du bon boulot" avait  dit Fabius.  Personne n'est capable d'explique la différence de doctrine entre les deux mouvements . Qu'importe, les  seconds seraient, eux, plus fréquentables : des "terroristes modérés" en quelque sorte !  

Alors que s'est il passé à une semaine  d'intervalle ? Changement de  cap ? A la place d'Assad, on se méfierait. Rien ne dit que,  entrant dans le ciel syrien,  notre aviation ne frappera pas aussi les troupes gouvernementales.

Une autre explication , la plus abjecte mais pas  invraisemblable, est que la France ( comme d'ailleurs les Etats-Unis et bien d' autres) veut faire durer la guerre. Il faut  que personne ne gagne  et pour cela,  on aide tantôt les uns , tantôt les autres. Il y a tellement  d'hypocrisie , depuis le début,  dans ce conflit que rien ne saurait  nous y étonner !    

Et les populations dans tout cela ? Et bien, elles se réfugient en Europe où la France généreuse leur ouvrira les bras. Compte tenu des volumes d'armes que nous avons vendus ( payés par l'Arabie et le Qatar) , cela peut s'expliquer. C'est  sans doute là l'humanisme de Hollande , héritier de  Jaurès ?  

Le plus probable reste que  Hollande a senti  le changement d'ambiance internationale , dont l'origine est  l'accord conclu en juillet entre Washington et  Téhéran et qui fait de Daesh une cible désormais  privilégiée.   Privilégiée mais non exclusive. Quoi qu'il en soit, les Etats-Unis infléchissant leur ligne, Hollande, caniche obéissant, suit.  Mais  sait-il lui-même où il en est ?

 

                                                                       Roland HUREAUX

 

 

[1] Parmi les rimes reprochés à Assad, trois a moins ne sont pas  avérés : l'utilisation de gaz, l'assassinat de Rafic Hariri et le lâchage d'explosifs par avion. Nous ne nous prononçons pas sur la répression , assurément très dure,  des premières manifestations.

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