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Roland HUREAUX

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:31

A propos des négociations Union européenne-Turquie sur les réfugiés

 

 LAISSONS REPOSER EN PAIX LE PETIT AYLAN

 

http://roland.hureaux.over-blog.com/2016/03/laissons-reposer-en-paix-le-petit-aylan.html

 

Alors que les négociations entre l'Union européenne et la Turquie sur les réfugiés (ou assimilés) transitant par ce pays pour gagner l'Union européenne venaient de commencer, l’évènement était illustré sur France Info par une interview   du père du petit Aylan qui, on s'en souvient, avait été photographié mort sur une plage il y a quelques mois, ce qui avait fortement ému la conscience occidentale.  Le père a, à cette occasion, lancé un appel "pathétique" à l'Europe pour qu’elle ne se ferme pas aux réfugiés. On ne pouvait mieux entrer dans le jeu d'Erdogan qui veut à toute force les y faire passer.

Rappelons que chaque passage entre la Turquie et une île grecque rapporte entre 5000 et 10 000 dollars à la Mafia turque, sans compter les risques, alors qu’un billet d'avion Istamboul-Berlin coûte 170 €. Mais pour prendre l'avion, il faut un visa. Qu'attend donc la généreuse Angela Merkel pour envoyer des visas au lieu de laisser racketter ces malheureux par des réseaux qui ne pourraient sans doute pas opérer sans l'accord de son ami Erdogan ?

On se souvient de toute l'ambigüité de la photographie évoquée : d'abord il était clair que celui qui avait trouvé le petit Aylan sur la plage avait commencé par le photographier avant de voir s'il ne respirait pas encore, à moins qu'après l'avoir retiré, on l'ait trainé à nouveau au bord de l'eau pour faire la photo (des manipulations de ce genre ont déjà valu à certains le Prix Pulitzer).

On a dit, sans que cela soit démenti, que le père était lui-même un passeur. On a dit aussi qu'il allait en Europe non pour s'y réfugier mais pour se faire soigner les dents. Il est étrange en tous les cas que son fils se soit noyé et pas lui.

On sait que le corps a été ramené au village natal   pour y être inhumé et on apprend que le père est aujourd'hui interviewé à Erbil, en Irak, non loin de la zone des combats. Si le père peut aujourd'hui résider là, quel   besoin avait-il donc d'emmener sa famille sur la Mer Egée ? Cela n’a jamais été expliqué.

Il reste que le petit Aylan est mort et que cette mort, quelles qu’en soient les circonstances, demeure tragique. La photo, arrivant à point, a fait pleurer toute l'Europe, culpabilisant ceux qui pouvaient penser qu'il n'était pas raisonnable d'accueillir tout d'un coup tant de monde sur le continent.

 

Qui se souvient des enfants irakiens ?

 

Mais quand les sanctions occidentales sur l'Irak, entre 1990 et 2003, ont fait mourir un demi-million d’enfants irakiens, privés de médicaments et parfois de nourriture, personne n'a pleuré.

Il est vrai que les puissances dominantes pensaient alors qu'il fallait imposer ces sanctions. Alors que les mêmes puissances pensent aujourd'hui que l'Europe doit accueillir des millions de migrants. Voilà pourquoi un seul décès d’enfant a causé a plus d'émotion qu'un demi-million. 

Personne n'évoque non plus les sanctions très lourdes qui ont été imposées à la Syrie en 2011 privant ce pays de médicaments. Ces sanctions font aussi mourir des enfants et aggravent la désorganisation de l’économie syrienne, ce qui est une des causes du   départ des jeunes Syriens vers l'Europe.

Washington, Bruxelles et Berlin voulaient il n'y a pas si longtemps que le vieux continent accueille plus de réfugiés. Envisagent-ils, selon la même logique humanitaire, que ces sanctions soient levées ?   

Quel est le lien entre le gouvernement turc qui encourage le passage des réfugiés tout en aidant Daesh à continuer la guerre, les organisations mafieuses de passeurs qui tirent des milliards de dollars de ce trafic, les forces internationales qui poussent l'Europe à ouvrir grandes ses portes et les circuits médiatiques qui nous amènent quand il le faut des photos ou des interviews propres à susciter l'émotion ?  Voilà une vraie question.

 

                                               Roland HUREAUX

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