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Roland HUREAUX

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21 juin 2018 4 21 /06 /juin /2018 07:26

 

http://comite-valmy.org/spip.php?article10033

 

http://www.bvoltaire.fr/reforme-de-sncf-serait-debut-de-desagregation-de-letat/

 

Beaucoup, en particulier à droite, n’ont pas saisi le danger que représenterait pour notre pays un éventuel succès de Macron dans la réforme du statut des cheminots.  

Si ce statut saute, c’est, dans la brèche ainsi ouverte, le statut de la fonction publique elle-même qui serait  remis en cause.

Les libéraux s’en réjouiront. Ils n’ont pas saisi que cet effacement des statuts sera la porte ouverte à un recrutement massif de contractuels dont on peut d’ores et déjà prévoir les critères, au vu de l’état d’esprit qui règne dans les hautes sphères de l’Etat  :   priorité à la diversité, discrimination positive, haro sur les « mâles blancs » !

L’Etat français, l’Etat républicain, avec ses forces et ses faiblesses - et les faiblesses tiennent bien plus aux reformes hasardeuses qu’on lui a infligées depuis trente ans qu’à un vice congénital, représente le dernier bastion d’une certaine France. Recrutés parmi les nationaux, au travers de concours qui n’ont longtemps pas laissé place à la faveur, les fonctionnaires de l’État assurent la pérennité nationale à travers les générations.

On dénigre aujourd’hui beaucoup le corporatisme mais c’est lui qui a fait la force de la France. Les Ponts et chaussées ont équipé le territoire, les Mines accompagné le développement industriel, le Génie rural celui de l ’agriculture ; instituteurs, postiers, gendarmes avaient d’abord le souci de faire du bon travail jusqu’à ce que des réformes destructrices ne démoralisent ces professions.   

La doctrine dominante, d’inspiration anglosaxonne, veut remplacer l’esprit de corps par un système de primes de type « pavlovien » : quelle régression que de  passer  d’un agent de l’Etat fier d’appartenir à un corps et d’être reconnu par ses pairs à  un employé anonyme courant après le primes, lesquelles sont déjà, là où le système a été mis en œuvre, distribuées dans l’opacité et l’arbitraire !

Au Royaume uni, une gestion entièrement libéralisée est loin de faire l’ unanimité : hausse incontrôlée du prix des billets, trains supprimés et réduction du personnels conduisent près de deux Britanniques sur trois à souhaiter une renationalisation complète[1].   Un rapport récent du Parlement   met en cause les effets délétères tant pour le personnel que pour les voyageurs d’une gestion, selon ces nouveaux principes   d’ une filiale de la SNCF outre-Manche. 

 

Des principes dogmatiques inadaptés

 

La réforme de la SNCF, comme celle qu’on veut appliquer à l’Etat, est la mise en œuvre   des principes dogmatiques de libre concurrence qui inspirent les directives de Bruxelles, lesquelles ne tiennent aucun compte de la spécificité des pays. Peut-être même ont-elles l’ambition sournoise de détruire    celle de la France, d’araser la spécificité de notre pays – pour quelque part  l’affaiblir.

Spécificité particulièrement remarquable de notre pays :  un monde rural vivant, ordonné et diversifié que des forces obscures s’attachent, lui aussi, à normaliser :  l’extension de la logique libérale à la SNCF conduira, n’en doutons pas à un délaissement   supplémentaire des territoires.

Face à ce libéralisme dogmatique, beaucoup d’économistes pensent que la libre concurrence intégrale n’est pas adaptée et que dès lors qu’il n’est pas   question de dédoubler les réseaux, une gestion intégrée est préférable. 

Beaucoup à droite se targuent aujourd’hui de se dire « conservateurs » : eh bien !  Qu’ils le soient jusqu’au bout, qu’ils se soucient donc de conserver cette grande réussite qu’ont été nos « chemins de fer français ».

 

Roland HUREAUX

 

 

 

[1]  https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/au-royaume-uni-la-privatisation-des-chemins-de-fer-deraille-628489.html

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