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Roland HUREAUX

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9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 17:58

IMMIGRATION : ETONNANT JEU A TROIS

Le Triangle Macron-Sanchez-Salvini

 

Les trois grands pays latins (France, Italie, Espagne) sont en plein psychodrame sur la question de l’immigration.

Emmanuel Macron, après une prise de bec avec l’homme fort du nouveau gouvernement italien, Mateo Salvini, ministre d’intérieur, qui a refusé sèchement l’accueil en Italie du navire l’Aquarius avec ses 629 migrants en provenance de Libye à bord a trouvé un nouvel allié dans  le tout nouveau président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez qui a, lui, décidé d’accueillir le navire.

C’est le hasard d’une crise ministérielle qui a fait basculer le pouvoir à Madrid de l’Alliance populaire (droite) au PSOE (gauche), aucun de deux, ni personne d’autre, n’ayant une majorité aux Cortès. Sanchez est tributaire du parti d’extrême-gauche Podemos et a commencé, pour cela,  par annoncer deux décisions radicales : l’accueil des migrants et l’expulsion des cendres de Franco hors du cimetière national de la Valle de los Caidos, mesure propre à rallumer la guerre civile.

Fort de cet appui, Macron annonce lors de sa  rencontre avec Sanchez du 23juin, en prévision du sommet européen sommet européen du 30 juin (dont une réunion préparatoire sur l’immigration a été boycottée par le groupe de Visegrad), que les pays refusant d’accueillir des migrants doivent faire l’objet de de sanctions financières. Avec un art consommé pour se faire détester de ces pays, presque tous vieux amis de la France, Macron rappelle que les pays cause reçoivent le plus d’aides de Bruxelles. Ignorant tout de la susceptibilité historique des Italiens à l’égard des Français, il donne des leçons à Salvini, lequel a beau jeu de dénoncer la responsabilité française dans les événements de Libye et le fait que le même Macron avait fermé la frontière italienne à l’été 2017 pour que les flux de migrants arrivant en Italie (800 000 en deux ans) ne viennent pas France.

La France et l’Espagne contre l’Italie. Macron espère accrocher l’Allemagne de Merkel au train franco-espagnol ; il y a peu de chances qu’il y parvienne : Angela Merkel est fragilisée, et son nouveau ministre de l’intérieur, le bavarois Hors Seehofer joue ouvertement dans  le camp des pays hostiles  à l’immigration.

Au premier abord,  beau concours de faux-culs : Macron  s’est bien gardé de proposer que la France accueille l’Aquarius . Quoique immigrationniste dans l’âme, il   sait qu’une telle proposition  n’aurait  pas été acceptée  par l’ opinion française, encore moins que par l’italienne,   mais  il doit cultiver les  associations d’aide aux immigrés  qui  se sont mobilisées pour lui contre Marine Le Pen  : s’en prendre à l’Italie est leur donner satisfaction au moindre coût. 

Sanchez a beau jeu d’accueillir des  migrants  dont   presque aucun ne veut rester en Espagne  et qui passeront assez vite la frontière française. Arrivé  au pouvoir hors de tout  vote populaire, il  peut au demeurant se permettre un geste dont il n’est pas certain qu’il plaise non plus aux  Espagnols.

Macron propose l’installation de centres  d’accueil fermés à l’ entrée en Europe où les migrants attendraient qu’il soit statué sur leur sort. Les beaux principes seraient ainsi respectés,  mais il n’est pas sûr que ces pauvres gens , qui sont pour les mondialistes, plus des  symboles  que des personnes concrètes y trouveraient leur compte. Les passeurs eux oui : l’espoir  d’entrer en Europe  subsistant,  leur  trafic pourrait continuer de prospérer.

La Commission de Bruxelles  qui n’a pas l’habitude de tenir compte de l’opinion des Européens félicite le gouvernement  espagnol,     ce qui va sans doute   rendre l’institution encore plus populaire…

Qui a affrété l’Aquarius ? Officiellement , une nouvelle organisation destinée à sauver les migrants  de la  noyade : SOS Méditerranée. Qui est  derrière ? On parle des réseaux Soros. Ce qui est sûr, c’est qu’entre les  idéologues mondialistes qui souhaitent ouvertement   la mort de  la  civilisation européenne et les passeurs mafieux, il n’est pas sûr qu’il y ait parmi les organisateurs  de l’opération beaucoup de vrais  « humanitaires » . Pas plus qu’il  n’y a, à ce qu’on croit savoir,  de vrais réfugiés  parmi les passagers, tous issus de pays en paix.   Les partisans de l’immigration  de masse auraient-ils  voulu tester le nouveau gouvernement  italien ? Il  ont réussi  seulement à le rendre plus populaire que jamais.

Le tandem Paris-Madrid appuyé par Bruxelles pose-t-il les jalons  d’un nouveau front immigrationniste  au sein de l’Europe ?  C’est douteux. Les dirigeants en cause sont trop en porte-à-faux par rapport à leurs opinions publiques, ils ont trop d’arrière-pensées pour que ce front soit  bien solide. Privé très probablement de l’appui de l’Allemagne, il est peu probable qu’il  arrive à un quelconque résultat . On peut s’attendre en revanche à une belle cacophonie au Conseil  européen des 29 et 30 juin.

 

Roland HUREAUX

 . 

 

 

 

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