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Roland HUREAUX

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9 juillet 2019 2 09 /07 /juillet /2019 20:44

 

https://www.ndf.fr/politique/31-12-2018/la-desastreuse-politique-etrangere-demmanuel-macron/

 

Beaucoup  craignent que  le mouvement   des Gilets jaunes ne porte atteinte à l’image de la  France dans le monde  dont on suppose que le president Macron l’a  relevée avec brio.

Ce serait oublier que cette  image n’était  déjà pas très  brillante . Avant même cette révolte, la  politique  étrangère de Macron  s’était  avérée déplorable.

Pour commencer, il s’est mis à dos  trois grands partenaires : les Etats-Unis, la Russie , la Grande-Bretagne et un nombre important d’autres  pays en Europe et dans le monde.

Le président Trump ne peut pas ne  pas considérer avec méfiance un président notoirement  proche des réseaux  Obama– Clinton qui lui font une guerre de tous les instants . Macron  en partage les principaux présupposés : mondialisme, bienfaits de l’ immigration, attitude entièrement positive pour l’UE et l’  OTAN, orientations libertaires  ( auxquelles Trump,  qui n’est certes pas  un moraliste patenté,  a cependant mis fin par ses  nominations la Cour suprême). La visite du jeune président à Washington au printemps 2018, ignorée  de la  presse américaine comme un événement insignifiant,  avait été célébrée comme un grand succès par une  presse française complaisante . La désinvolture  de Trump  l‘égard du president français  était pourtant visible. Ayant déclaré  avoir  convaincu Trump de  maintenir ses forces  en Syrie, il s’est attitré un démenti cinglant. 

Malgré quelques ronds de jambes ,  Macron n’est pas très   pris  au sérieux non plus  par  Poutine dont il ne partage  aucune des convictions. Alors que  Fillon avait laissé espérer la levée des sanctions frappant la Russie, Macron n’a même pas esquissé un geste dans ce  sens. En Syrie, la volonté de   Macron de maintenir une présence de  l’OTAN et donc de prolonger l’état de guerre exaspérerait sans doute Poutine si le président français  qui veut  y  prendre la relève des Etats-Unis avait le moyens de le faire de manière significative. Mais l’hostilité est là  : encore plus que leurs  prédécesseurs , Macron et Le Drian s’en tiennent à une rhétorique anti-Assad et donc antirusse. C’est en vain que notre pays  tente d’être admis au processus de paix d’Astana que pilotent les Russes :  malgré d’assez bonnes relations avec Israël, la France de Macron ,  en raison des fautes de ses prédécesseurs et des siennes propres, pèse désormais peu au Proche-Orient.  Qui ne voit au demeurant que les options  du président russe,   fondées sur l’affirmation nationale , les valeurs morales et religieuses sont exactement inverses de  celles de Macron ?

La France, au travers du commissaire Barnier, en  pleine communauté de vue  avec le président français n’a cessé  de  mettre des  bâtons dans les roues  à la négociation du Brexit.  On doute que les Britanniques  nous en soient reconnaissants.

 

Faire l’Europe contre les Européens

 

Macron a  de grandes ambitions pour l’unité de l’Europe , mais il a commencé par se mettre à dos tous  ceux qui  ne les partagent pas, le groupe de Visegrad, l’Autriche, l’Italie , moins par ces divergences elles-mêmes que par son arrogance et ses  propos offensants. Etait-il nécessaire de les invectiver  du haut d’un  moralisme d’autant plus hypocrite que la France  n’a pas plus qu’eux,  voulu accueillir l’Aquarius ?  Les l’initiatives de Macron en Libye, justifiées dans leur principe, ne pouvaient qu’échouer dès lors  qu’il a voulu court-circuiter l’Italie  l’ancienne puissance coloniale. Un Européen cultivé connait la susceptibilité ancestrale de nos voisins transalpins à l’égard de la France ; Macron est un Européen mais pas cultivé. 

Sur le continent   africain, le nouveau president dont des  proches ont affirmé que le mot francophonie lui fait horreur, cache mal son indifférence. Son discours de Ouagadougou était presque aussi maladroit que celui de Sarkozy à Dakar . Les deux avaient  en commun   une ignorance abyssale des réalités de ce continent  , et une fascination qu’ on ne peut que juger malsaine  pour  Paul Kagame , président du Rwanda qui  est non seulement   responsable de plusieurs millions de morts  (dix fois plus environ que le  premier génocide auquel il se targue d’avoir mis fin )  , mais de plus  insulte la France et l’armée française à jet continu depuis 25 ans.  Qu’ont  pensé les Africains  en voyant Macron faire une campagne active pour que la candidate de    ce dictateur sanguinaire antifrançais soit portée à la tête  de la francophonie ? « Poignez vilain , il vous oindra » : suffit-il  de donner des coups  de pied au derrière de  la France pour qu’elle s’aplatisse ?  Autre leçon : les  grands discours  des Occidentaux sur les droits de l’homme en Afrique  sont totalement hypocrites. La  communauté congolaise de Paris , elle,  a été furieuse.   La France a abandonné la Centrafrique . La Russie  s’y installe  à sa place : on s’en étonne à l’Elysée  et on multiplie les contorsions pour revenir , non sans  quelques maladresses de Mme  Parly.

Le cas Kagame n’est pas un cas isolé. Tout se passe comme si Macron  se trouvait   des affinités  avec les ennemis de la  France et au contraire détestait les   amis traditionnels de notre pays :  Russie, Pologne, Chrétiens d’Orient ( qui ne demandent  que le retour de  la paix en Syrie) .

Comme la haine de soi  ( ou du pays que l’ on incarne) est un sentiment  ignoré hors de l’Europe occidentale, Macron qui ne manque aucune occasion de dénigrer les Français dans les pays étrangers y  apparait comme un extraterrestre. Dans la jungle internationale, ceux qui ne  défendent pas bec et ongles leurs intérêts nationaux  sont  méprisés.  Qu’en est-il de l’opinion des  Chinois qu’il est allé voir ? On craint de le savoir. 

 

Idéologie et haine de soi

 

Une des formes de la haine de soi est l’idéologie. Celle de Macron est assez claire : la priorité n’est pas pour lui de défendre  les  intérêts de son pays , comme  il en a reçu le mandat,  mais de promouvoir  la religion européenne , selon une conception supranationale qui , à l’heure du Brexit et du retour des nations,  apparait singulièrement déphasée . C’est de là que découle  sa complaisance pour la proposition  extravagante  que la France cède à l’Europe son droit de véto au Conseil de sécurité.  Il enrage contre les pays et contre les  peuples qui , de plus en plus nombreux,  ne  veulent plus de cette Europe-là . Les idéologues ayant l’injure facile,  ce refus est tenu  par lui pour  une « lèpre ».

Il tente de  mettre l’Allemagne dans son jeu. Elle est le le seul pays avec lequel il n’ait  pas de sérieuses difficultés, ce qui est assez facile dès lors que  , comme avant lui  Hollande, il  s’aligne sur la chancelière sur presque tous les dossiers . Parti supplier les Allemands  de se rallier à son projet d’Europe supranationale , il a reçu une standing ovation au Bundestag.   Mais ignorant tout de l’histoire  et du caractère allemand,  il ne mesure sûrement pas l’art de «  finasser » ( finassieren) de nos amis d’outre-Rhin toujours prompts à appuyer les  idées généreuses   ( la paix au  temps de Stresemann, l’Europe aujourd’hui) mais n’oubliant jamais   de  soustraire discrètement les marrons tirés  du feu.  Les Allemands , à qui toute idée de solidarité   financière fait horreur,   profiteront  sans doute de la bonne volonté du president français pour, sous couvert d’Europe de la défense, reconstituer à notre détriment,   avec  l’accord désolant de Macron,  leur potentiel   dans l’industrie  d’armement : déjà le futur char européen, peut-être bientôt les constructions navales, en attendant les avions de chasse et l’arme nucléaire.

Il reste que la vision que Macron a exposée au Bundestag : un bloc continental ouest européen  dominé par l’Allemagne ( il ne ne l’a pas dit mais cela va de soi) avec une armée européenne, antagoniste de la  Russie ( cela,  il l’a dit ) mais aussi des Etats-Unis et de la  Grande Bretagne, poussant même  jusqu’à  l’Ukraine, ne peut que rappeler de mauvais souvenirs , même si elle a peu de chances de se réaliser !

En politique internationale comme dans les  rapport  entre les personnes, il faut « aimer son prochain comme soi-même » .  Si Macron voulait  que la France soit aimée  et respectée dans le monde, il faudrait  qu’ il commence par l’aimer et la respecter  lui-même. 

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

 

 

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