Pourquoi cette alliance entre ultra-libéraux et néo-nazis ?
Quel singulier paradoxe de voir que, dans la guerre d’Ukraine, le fer de lance du « libéralisme » occidental lequel prétend repousser l’autoritarisme russe, est composé de miliciens qualifiés de néo-nazis.
On a mis en doute leur existence : ceux qui ont voulu les voir de près ont bien vu des militaires ou paramilitaires, troupes de choc bien entrainées, dont les insignes ou les tatouages faisaient une référence claire aux symboles hitlériens.
Des néo-nazis dans le « camp de la liberté »
Autant qu’on le sache, ces milices étaient au départ composées de gens originaires de l’Ouest du pays où était resté le souvenir que les horreurs du stalinisme étaient pires que celles du socialisme national et même des tentatives de collaboration avec le régime hitlérien entre 1940 et 1944 , découragées par le racisme allemand . Ils cultivaient les symboles nazis comme la svastika. Mais ces forces ont évolué. Elles ont bénéficié d’une formation particulière de l’armée américaine, ont reçu beaucoup d’armes. Le président ukrainien Zelenski les a intégrés à l’armée où elles jouent un rôle de troupes d’élite, comme les bataillons Azov, Aïdar, Secteur Droit [1] . Des volontaires issus de tous les pays veulent les rejoindre. Mises ainsi en valeur au sein de l’armée et de l’Etat, ces forces pourraient, si l’Ukraine l’avait emporté, faire rayonner un modèle de soldat et une idéologie que l’on croyait révolus.
Le fondateur du régiment Azov, Andreï Bielinski , s’est fait élire au Parlement.
Apparemment, aucun des pays qui envoient des armes à l’Ukraine – et donc aux milices néo-nazies - n’a émis des réserves à l’idée de soutenir ce genre d’unités. Ls Américains semblent même les avoir favorisées. Les extrêmes se rejoignent.
Elles se rejoignent aussi à Davos. Klaus Schwab, le pape du mondialisme, dont les instructions sur l’économie mondiale sont indiscutées, en tous les cas en Europe, est le fils d’un chef d’une entreprise métallurgique suisse, venu travailler en Allemagne à l’avènement d’Hitler. Il aurait utilisé de la main d’œuvre concentrationnaire. Il est reparti en 1945. Le jeune Klaus a mis la même entreprise au service du régime d’apartheid en Afrique du Sud : il semble qu’il l’ait aidée à construire sa propre bombe atomique. Il a bien sûr quitté ce pays à la fin du régime d’apartheid.
Davos d’un eugénisme à l’autre
Le mondialisme auquel se réfère Schwab prétend s’inscrire dans la tradition libérale. Son livre The Great reset, tout en promettant la continuation des contraintes nées du covid, la baisse de la consommation, en particulier d’énergie, promeut le libre-échange universel et préconise même pour les gens du bas de l’échelle une sorte de socialisme qui réduirait par exemple la propriété foncière au strict minimum (sauf pour les très riches). Parmi les magnats qui soutient l’entreprise de Davos ( Gates, Soros et d’autres) , presque tous sont malthusiens : ils pensent que la population mondiale est trop importante et qu’il faut la réduite – pas forcément par un géocoide ouvert mais par différents biais, comme les vaccins si ardemment préconisés par Bill Gates. Que la vitesse de croissance de la population mondiale soit en baisse continue semble ignoré par eux. Gates a vendu en Afrique des vaccins destinés à prévenir certaines maladies infectieuses mais qui contenaient des stérilisants pour les femmes sans qu’elles en aient été averties. Certains opposants au vaccin contre le Covid prétendent qu’il en est de même de ces derniers, les effets ne devant se manifester que progressivement. En tous les cas, qui dit réduction de la population, dit sélection : quel genre d’hommes va-t-on conserver sur la planète, en priorité ? Les malthusiens presque tous rattachés au parti démocrate et donc à la gauche américaine, engagés dans l’antiracisme, se gardent de préciser.
Hitler était nataliste pour ce qui était des Allemands mais lui aussi voulait réduire la population des autres groupes ethniques : pas seulement les Juifs mais aussi les Slaves et pratiquement tous les non-aryens.
Il ambitionnait de réer une surhumanité fondée sur la race aryenne (allemande) , race d’élite selon lui appelée à dominer le monde. Les moyens de la créer étaient d’abord la sélection naturelle au sein de centres ouverts à des géniteurs et des femmes de pure race allemande , mais aussi la guerre qui par le moyen de la « lutte pour la vie » fait émerger les plus forts.
Généralement associé à l’eugénisme est le transhumanisme, l’idée que les manipulation génétiques aux premiers commencement de la vie pourraient améliorer l’espèce humaine au point que l’on puisse créer une nouvelle classe d’hommes « augmentés » ou surhommes qui aura vocation à dominer les autres. Les autres pourraient, avec le progrès des techniques, devenir inutiles. C’est cette angoisse de devenir inutiles qui aurait motivé les Gilets jaunes, selon le Dr Philippe Alexandre, proche de Macron, élitiste et transhumaniste affiché.
On peut se demander ce qui sépare ce genre d’élucubrations des théories du de la gauche libertaire. Les lois dites de « bioéthique » introduites récemment en France par le gouvernement français, qui ouvrent très largement le marché de la fécondation artificielle, ont pour but , au travers de la sélection des embryons, de permettre ce genre d’ eugénisme.
Autres signes de la faveur de l’inégalité : les différences de revenus ne cessent de croître au sein des pays développés, ce qui serait au gré de certains économistes, l’effet de l’ouverture internationale des échanges. C’est peut-être cette situation qui a permis à un Biden de passer de l’extrême-droite ségrégationniste à l’extrême gauche woke.
Nous nous contenterons d’un autre exemple de la propension inégalitaire et eugéniste présente au cœur de l’ultralibéralisme contemporains. Nous disons ultralibéralisme pour nous adapter au langage commun : il faut cependant se souvenir que ce courant qui aujourd’hui gouverne le monde, a introduit une censure généralisée au travers des Gafam ( les grandes entreprises du numérique) , il s’est servi du covid pour imposer un contrôle étendu des mouvements de population, entamer un fichage généralisé. Les prochaines étapes seront la monnaie numérique qui devrait permettre se suivre le moindre achat d’un individu, la vaccination obligatoire dès le premier âge et l’institution d’une identité numérique. Le modèle chinois fascine certains élites occidentales. 1984 n’est pas loin.
Le Rwanda : où l’Occident se fait le champion de l’inégalité
Après la Chine, l’Afrique. Il ne faut pas idéaliser l’Afrique précoloniale : il y avait les dominants et les dominés. Au Rwanda et au Burundi, une minorité de dominants, les Tutsi (10%), dominaient une majorité de dominés, les Hutus (90 %). Au Rwanda, l’introduction du suffrage universel à l’indépendance, permit à la majorité hutu de prendre le pouvoir. Une partie des Tutsi s’exila. Certains de ces exilés tentèrent de reprendre le pouvoir à partir de 1990 avec l’appui de la finance anglo-saxonne. Ils y parvinrent en 1994. Ces turbulences entrainèrent d’immenses massacres : celui des dominants tutsi (environ 400 000 victimes en 1994), puis celui des dominés hutu, en fuite au Congo (4 millions de victimes à partir de 1997). La communauté internationale, sous l’impulsion des puissances anglo-saxonnes n’a jamais voulu reconnaitre comme victimes de génocide que l’aristocratie tutsi, jamais le peuple hutu où le nombre de morts est pourtant dix fois supérieur. La philosophie élitiste propre aux libéraux anglosaxons les a amenés à penser que la vie des Hutu ne valait rien. Les Tutsi , en revanche, étaient dans l’air du temps.
Le chef dela révolte tutsi, Paul Kagame, parvenu au pouvoir en 1994, est la coqueluche dela sphère internationale, tenu pour un chef d’Etat modèle. Personne ne veut entendre parler des immenses massacres dont il est la cause, directe ou indirecte.
Que toute la sphère mondialiste ait soutenu la minorité tutsi est assez extravagant compte tenu des idéaux égalitaires qui sont, en principe ceux du monde actuel, a fortiori si on considère les massacres épouvantables commis par les vainqueurs. On peut y voir l’effet d’une conjoncture locale – à vrai dire assez exceptionnelle, ou de l ‘intérêt économique. Comment ne pas y voir aussi l’effet de la secrète connivence des élites mondiales qui dominent le monde pour une société africaine élitiste et inégalitaire ? Donc à l’homme qui l’incarne, Kagame. On trouverait ans doute d’autres exemples d’inégalités flagrantes, en Afrique ou ailleurs, admises par la communauté internationale au nom de la sélection naturelle.
Nous revenons au paradoxe de départ : cette gouvernance internationale qui fait l’opinion internationale, qui centralise de plus en plus, au moins en Europe et en Amérique, le pouvoir, qui contrôle l’opinion publique par la presse, se réclame des idéaux de liberté et d’égalité, exprimés notamment par le wokisme rageusement hostile à toute discrimination . Ce pouvoir ne se maintient , on vient de la voir en France qu’en identifiant ses adversaires au fascisme ou au socialisme national et donc à une idéologie de l’inégalité, de la sélection naturelle, voire de la transgression des toutes les normes de respect de l’homme issues de vingt siècles de judéo-christianisme. Cette opposition avait encore des fondements il y a trente ou quarante ans, au temps où on pouvait parler sérieusement du « monde libre », du camp de la liberté. Aujourd’hui, ce monde libre n’est-il pas, par une étonnante mutation, en train de changer son système de valeurs et d’adopter celui , inégalitaire et transhumain ( c’est-à-dire antihumain) qui avait été si longtemps celui de ses adversaires ?
Rolan
[1] Et aussi Dnipro, Safari, Svoboda, Pravy Sektor, C14 , Corps national.