LE VRAI DANGER, C’EST L’ISLAMO-CENTRISME
(L’islamo-gauchiste c’est Macron)
D’abord bien choisir les mots.
J’ai du mal à admettre l’expression d’islamo-gauchisme.
Elle a signifié au départ quelque chose de précis : l’intérêt pris dans les années qui ont suivi Mai 68 par les mouvements gauchistes français (trotskistes et surtout maoïstes) pour la cause palestinienne dans le cadre d’un tiers-mondisme élargi. Cette tendance les a amenés à côtoyer dans les manifestations non des islamistes mais tout simplement des musulmans.
Déjà pendant la guerre d’Algérie de nombreux marxistes, communistes ou pas mais généralement athées, avaient été amenés à collaborer à une révolte, celle du FLN, dont les recherches récentes ont montré que la motivation était essentiellement religieuse – et le résultat le fut aussi puisqu’elle aboutit à l’expulsion d’Algérie d’un million de non-musulmans, chrétiens, juifs ou agnostiques. Au demeurant l ‘URSS athée fut au fil des ans un soutien actif sinon exclusif de la nouvelle république algérienne où les tendances islamistes ne cessèrent de s’affirmer.
L’influence américaine
Aujourd’hui ce système de collusions apparemment contre-nature s’est transformé sous l’influence des université américaines. Celles-ci ont ouvert largement leurs porte aux noirs, souvent par l’effet de la discrimination positive. Assez vite, s’y sont développées des études « décoloniales » conjuguant la critique de l’esclavage, de la situation des noirs aux Etats-Unis, du colonialisme, surtout français, et de la situation supposée des minorités immigrées dans les différents pays d’Occident. Faute de contradicteurs, puisque aucun adversaire de leurs thèses n’avait envie d’aller, ni n’aurait été accepté dans les départements concernés, une culture consensuelle anticoloniale et antiraciste à base de haine du Blanc s’est peu à peu incrustée jusqu’à déborder dans une partie de l’opinion. Conjuguée avec la critique du mâle par l’ultra féminisme, de l’hétérosexualité par les homosexuels militants, elle a fini par devenir l’idéologie officielle des Etats-Unis, assortie d’une intolérance croissante à la contradiction, aggravée depuis la désignation de Biden à la tête du pays.
Le rayonnement de la puissance américaine aidant, ces idées se sont diffusées en Europe et ont conquis peu à peu des départements spécialisés du CNRS et de certaines Universités.
Des gens branchés sur le monde universitaire américain, ont fini par se rallier à la légende sombre attachée à la colonisation occidentale à travers le monde aux cours des derniers siècles dont l’exploitation et le rejet des immigrés ne serait que la suite. On ne peut qu’être choqué par les accusations d’un Macron à l’égard de la colonisation françaises, qualifiée par lui à plusieurs reprises de crime contre l’humanité. Les considérations électorales, d‘ailleurs bien aléatoires, n’expliquent pas tout, c’est la culture du président qui est en cause, peu instruit au fond de l’héritage européen et entièrement imbibé des idées qui prévalent aujourd’hui dans les universités, les médias et le parti démocrate américains et que son maître Richard Descoings a introduites à l’Institut d’études politiques de Paris.
Si l’Université française avait été longtemps marquée par l’idéologie marxiste, les contrôles de la qualité scientifique de ses travaux avaient persisté, le parti communiste lui-même y veillant. On admettait qu’un chercheur marxiste fasse une thèse, pas que cette thèse ne soit qu’un pamphlet haineux et superficiel. Certes, le statut de la fonction publique, tant critiqué à droite, garantit encore leur poste à ceux qui résistent aux idéologies destructrices , mais ces barrières sont fragiles. La réforme Pécresse, notamment la fusion à tout va des universités, a éliminé les quelques ilots conservateurs qui subsistaient dans notre enseignement supérieur et ouvert grand la porte aux délires idéologiques.
L’UNEF avait été une des citadelles de l’esprit de mai 68 fondé sur la libération de la femme et des mœurs. Qu’elle soit aujourd’hui dirigée par une jeune fille voilée témoigne que nous avons changé d’époque.
Quoi de commun entre des mouvement marxisants en principe héritiers des Lumières et un islamisme dont les références datent du VIIe siècle ? Le premier « islamo-gauchisme » avait pour cible Israël. Le dénominateur commun de l’actuel est la haine de l’héritage chrétien occidental pris en grippe tant par les ennemis intérieurs issus des Lumières et rendus bien plus dangereux par le phénomène idéologique, expression de la haine de soi, que les ennemis extérieurs : la frange des musulmans qui veut que l’Europe devienne terre d’islam. Tout le monde comprend que les idées des uns et des autres sont contradictoires. Les musulmans modérés préfèrent généralement les chrétiens croyants aux ultra-laïques et aux libertaires. Les gauchistes haïssent leurs racines, les islamistes ne les aiment que trop. Mais le même esprit de destruction ronge les uns et les autres.
L’islamo-gauchisme est une expression trompeuse
On se tromperait cependant lourdement à penser que cet esprit est le propre du gauchisme. Nous avons évoqué Macron : c’est toute la mouvance mondialiste qui se tient derrière lui pour promouvoir la subversion de notre culture, tant par l’antiracisme idéologique, l’intégrisme écologique, le brouillage des repères familiaux et sexuels. Ni les gauchistes, ni les islamistes n’auraient acquis tant de prestige s’ils n’avaient reçu l’appui des maîtres du monde, des gafas, de la quasi-totalité des médias, des tribunaux, des institutions internationales. Quelle différence entre l’islamo-gauchisme et la coalition qui a mis, sans doute par de méthodes frauduleuses, Biden au pouvoir aux Etats-Unis ? Le secrétaire général de Nations-Unies, le portugais Antonio Guterres propagateur infatigable de l’immigration, désignait récemment le « suprématisme blanc » comme le premier danger pour la civilisation .On ne pense pas différemment à Bruxelles. La grande nouveauté de ce début du XXIe siècle, c’est que l’oligarchie mondiale (ne parlons pas d’élites), à commencer par celle de l’argent, s’est, pour l’essentiel, ralliée à la culture d’extrême-gauche sur absolument tous les sujets - à la seule exception des questions d’argent puisqu’il n’est pas question pour elle, évidemment, d’ égaliser les fortunes ou les revenus , au contraire . L’internationalisme est même un bon alibi pour accroître les leurs : une mondialisation apparemment généreuse ouvre un espace cruel aux pauvres et favorable aux très riches : le libre-échange et l’immigration font baisser les salaires dans les pays avancés, l’idéologie antiraciste alimente le mépris des classes moyennes , l’idéologie antifamiliale dilue leur système de valeurs , la philosophie libertaire justifie les moeurs débridées des grands de ce monde . Or tous ces gens qui dominent le monde ne passent pas pour des gauchistes au sens habituel du terme : ils sont de bon ton, ils seraient plutôt centristes , comme les médias qu’ils contrôlent. Est-il nécessaire de dire que les islamo-gauchistes proprement dits ne se sentiraient pas si audacieux s’ils ne se savaient soutenus par les puissants ? Ce qui menace le monde aujourd’hui, ce n’est pas l’islamo-gauchisme, c’est l’islamo-centrisme.
Roland HUREAUX
LA BATAILLE DES MOTS
Que faire contre l’idéologie ? Rien ne le dessert plus qu’une stérile indignation ; rien de plus stupide que de lever le bras au ciel sur le thème « vous vous rendez compte de ce qu’ils en viennent à dire ! ». En attendant des jours meilleurs, usons d’une arme que déjà Soljenitsyne recommandait aux dissidents du communisme : ne rien concéder de la vérité. Pour cela, il faut la connaitre en réfléchissant suffisamment à partir d’une bonne connaissance de l’histoire. Tout aussi important est le juste emploi des mots qui ne sauraient être ceux de l’adversaire. La vision décoloniale assimile tout : l’esclavage, le racisme, la colonisation, la race banche et même le « machisme » et l’hétérosexualité . Nous devons, nous, inlassablement maintenir les distinctions qui s’imposent : non, nous ne sommes pas islamophobes (ou homophobes), car la notion de phobie implique une nausée irrationnelle alors que nous nous voulons rationnels. Non, l’islamophobie n’est pas la même chose que le racisme puisque la majorité des musulmans sont des blancs - et même ont mis autant que les Européens les Noirs en esclavage. Le juste mot serait « intolérance religieuse » : attendons que les pro-djihadistes nous l’envoient à la figure ! La notion de non-Blancs incluant tous les musulmans doit être absolument récusée. Non, la question du statut de la femme n’est pas le même que celui du colonialisme puisque la colonisation s’est presque partout traduite par sa promotion. C’est toujours le plus rigoureux qui gagne. RH