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Roland HUREAUX

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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 12:37

La rubrique des mots

 

DES BLANCS ET DES NOIRS

 

« On est là pour planter du blanc » a-t-on entendu dire à un des auteurs de l’horrible attaque survenue à Crépol (Drôme) ce 19 novembre  qui a entrainé le décès du jeune Thomas et causé de nombreux blessés parmi les participants à un innocent bal de campagne.

Inutile de dire que cette attaque  sans motif effectuée par des jeunes issus d’immigration est inquiétante.  Si l’Etat ne prend pas très vite des mesures très sévères, elle pourrait déboucher sur une guerre civile.

Les bien-pensants, les vrais[1], y voient un racisme antiblanc. Sans doute mais pourquoi blanc ?

Les agresseurs semblent avoir été pour la plupart maghrébins. Peut-être quelques-uns étaient-ils noirs, mais je n’imagine pas des immigrés subsahariens conduire seuls ce genre d’attaque. 

Il est extraordinaire que les jeunes immigrés issus du Maghreb qualifient les « Français de souche » de blancs, mot repris sans critique par le discours ambiant. Et eux de quoi se qualifient-ils ?  On peut supposer qu’ils sont, pour la plupart, arabes. Arabes et donc blancs.

La plupart des Arabes sont blancs, plus encore que les Français de souche dès lors que l’on compte parmi ces derniers les ultramarins.  Dans certaines régions de l’Afrique du Nord, surtout berbères, on trouve une majorité  de blonds aux yeux bleus. Il y a eu un peu de métissage noir, notamment dans le Sud du Maroc, mais il fut très limité par l’habitude arabe de châtrer les esclaves africains.

Si des Maghrébins d’origine ou même un homme comme Mélenchon, dénoncent le racisme des Français à l’égard des Musulmans, il faut aussitôt corriger.  Puisque les victimes, elles aussi, sont des Blancs il faut trouver un autre mot. Ce ne peut être que de l’intolérance religieuse.  Il fera beau voir des musulmans de la sphère islamiste accuser les Français   d’intolérance religieuse !

Cette rectification des mots permettra aussi de mieux distinguer les Nord-Africains blancs des immigrés africains subsahariens, en France  en majorité  sahéliens et donc musulmans. Certes la promiscuité des « quartiers » fait que le plus souvent, ils fraternisent au sein des bandes. Pourtant,  si les immigrés noirs connaissaient l’horreur eu fut la traite arabe en Afrique noire[2], bien pire que la traite transatlantique, ils ne fraterniseraient pas tant.

Le Sud global

Ce n’est pas seulement en matière de race que le vocabulaire actuel prête à confusion.   Il est ainsi de plus en plus question du « Sud global »,  une expression qui désigne en gros les membres des BRICS, aujourd’hui élargis.  La Russie est un des principaux fondateurs de ce groupe : sait-on que ses territoires vont bien au-delà du cercle polaire boréal !    Et par ailleurs, les Russes sont tout ce qu’il y a de plus blanc, comme les Chinois sont jaunes, les Sud-Africains noirs (en majorité). Que sont les Indiens dont la population septentrionale est indo-européenne et donc claire,  et la méridionale, dravidienne, foncée sans être absolument noire ?  Le Brésil, dominé par les descendants d’Européens est connu pour sa diversité raciale. L’Argentine, nouveau membre des BRICS est de race blanche, comme ces autres nouveaux membres que sont  l’Iran et l’Arabie saoudite.  

Les Japonais, à l’inverse, comme les Sud-Coréens, jaunes, sont étroitement alliés aux Etats-Unis et à l’OTAN.

C’est dire combien il serait erroné de voir dans l’opposition de l’Amérique (et de ses alliés)  et des BRICS, l’opposition du monde blanc colonialiste au monde non-blanc anciennement colonisé. Le général de Gaulle ne qualifiait-il pas la Russie de « dernier des empires coloniaux » - avant de s’en rapprocher ?

La bonne politique est de toujours considérer ces complexités, de ne pas s’enfermer dans des schémas  trop simples qui ne font pas la part des spécificités des peuples, des problèmes et des situations. On ne saurait par exemple, quoi qu’en pensent les assassins de Crépol qui ont sans doute voulu jouer les terroristes du Hamas, identifier le problème de l’immigration musulmane en France avec le problème palestinien auquel Israël est confronté (et vice versa) . Les contextes sont très différents.

La « guerre des civilisations » est à cet égard un concept dangereux. Le principal adversaire des Etats-Unis est la Russie dont une propagande acharnée tend à faire un pays monstrueux mais qui n’en reste pas moins un pays blanc chrétien et d’économie libérale, trois caractères qui ne s’appliquent pas à la Chine, pourtant alliée de la Russie. Autre adversaire majeur dela super-puissance, l’Iran est indo-européen. Où se situe l’Amérique latine dont la population est d’origine européenne, en majorité catholique et libérale en économie (sinon, l’élection du nouveau président argentin Milei n’aurait pas été possible) ?  Et pourtant les foules sudaméricaines sont en grande majorité hostiles aux Etats-Unis,  jusqu’à sympathiser avec le  Hamas. 

Celui qui n’a pas d’armes conserve un atout puissant, ce sont les mots. Dans des problèmes comme l’immigration, leur bon usage peut revêtir une importance décisive.

 

Roland HUREAUX

 

 

[1] Il faut appeler un chat un chat et bannir l’ironie. Les bien-pensants sont ceux qui pensent bien, pour de bon.  

[2] Un ouvrage essentiel : Tidiane N’Diaye, Le génocide voilé, Gallimard-Folio , 2017.

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