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Roland HUREAUX

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 21:35

                                                        

26/12/2022

 

Je crois qu’à 13 ans je m’étais forcé à lire l’Iliade dans la tradition de Lecomte de Lisle sans y comprendre grand-chose.

Alexandre le Grand la savait, parait-il, par cœur.

Je viens donc de  la relire dans la traduction de Mario Meunier (GF).

Je ne sais qui pourrait se vanter de l’avoir lue sans y trouver quelques longueurs.

Une exception : les spécialistes du combat antique trouveront dans ces récits interminables de lutte au corps à corps, la matière d’une analyse approfondie de la guerre  dans la Grèce archaïque.

On trouve en outre beaucoup d’éléments intéressants pour comprendre la société qui est décrite là.

Le combat est individuel, malheur aux guerriers inaccomplis qui tombent sur les grands chefs : Hector ; Achille. Ils sont décimés.

Ces grands chefs n’ont pas formellement  une autorité hiérarchique mais ils dominent la mêlée  par leur force physique , la qualité de leur armement (et donc leur richesse) et aussi parce qu’ils bénéficient, plus que les autres, de la protection des dieux : Poséidon, Athéna, Héra, pour les Grecs, Apollon, Adès (Mars),  Aphrodite pour les Troyens. Zeus  ne cesse d’hésiter comme le sort des armes lui-même hésite. Les héros sont souvent à cheval ou sur un char.

L’Iliade n’est qu’un épisode de la guerre de Troie. On n’en connait pas la fin.

Les méthodes de combat à l’arme blanche n’ont guère changé de l’Antiquité jusqu’au XVe siècle. Celles qu’on voit dans l’Iliade sont peut-être les mêmes que celles du  temps que l’on suppose être celui de la guerre de Troie (XIIe siècle avant JC) . La période classique n’a pas modifié  les armements mais imposé des disciplines strictes : la phalange grecque,  la légion romaine, plus efficaces à forces égales.

Le monde de l’Iliade se caractérise par la présence proche des dieux auxquels, beaucoup de prières sont adressées , beaucoup de sacrifices sont offerts , souvent de vastes ripailles autour d’un bœuf à la broche. Les bovins sont à l’honneur chez Homère. Ces ripailles fortifient la camaraderie virile des combattants.

Importance aussi des liens de famille sans cesse rappelés.

Les femmes sont évidements peu présentes mais elles restent le principal enjeu de la guerre. La guerre a une cause : l’enlèvement d’Hélène, mari du grec Ménélas,  par Pâris et son adultère  consenti . Le récit  de l’Iliade tourne autour de la colère d’Achille, humilié par Agamemnon qui lui prend sa belle prisonnière Briséis. Homère évoque de belles figures  de  femme comme Andromaque ou  Pénélope.

Les combats sont impitoyables, le sang coule de toutes parts et parfois les entrailles. Il faut l‘intervention d’un dieu pour empêcher Achille de jeter le cadavre d’Hector aux chiens.

Selon les  chercheurs, l’Iliade n’est pas sortie du néant. Il existait une tradition épique dès le IIe millénaire qui a survécu aux invasion doriennes  et à l’effondrement de la civilisation mycénienne vers les XIe-XIIe  siècles. Reste que la rédaction de l’Iliade (IXe-VIIIe siècles) et de l’Odyssée (VIIIe-VIIe siècles) recèle des mystères. Elle intervient dans un âge sombre où la civilisation grecque est  au point mort et traite de héros qui datent de l’époque précédente, bien plus brillante  ( XIIIe- XIIe siècles avant JC ).

Le texte de l’Iliade, rédigé  par des Grecs ne se traduit jamais par une condamnation morale de l’ennemi. La guerre est un sport admis ; il y a des vainqueurs et des vaincus mais pas des bons et des mauvais, des coupables et des innocents. Heureux temps.  RH

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