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Roland HUREAUX

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 17:15

 

Il est plus facile de s’opposer que de gouverner, dit-on.

On pouvait donc penser que la droite, principalement l’UMP, après  avoir gouverné médiocrement, ferait une bonne opposante.

On peut en douter en la voyant demander  aujourd’hui bruyamment , l’abrogation des 35 heures.

Non pas que l’idée soit mauvaise en soi. Une semaine de travail aussi  courte constitue une exception en Europe et, assurément,   un handicap pour notre compétitivité.

Les salariés français ont  payé très cher cette mesure improvisée par une gauche en mal d’idées et  qui les avait promises d’autant plus facilement qu’elle ne s’attendait pas à gagner l’élection législative de 1997 : la hausse des salaires fut interrompue plusieurs années, ce qui s’est traduit par une perte nette d’au moins 10 %, jamais rattrapée, le patronat a obtenu, en contrepartie, une plus grande flexibilité des horaires. Moins de présence, plus de flexibilité : les salariés  se croisent et  s’ignorent, la communauté de travail se délite, le stress augmente.  Voir France-Télécom.

Elle a coûté aussi beaucoup à l’Etat qui a  aidé à grands frais les entreprises à passer le cap.

Il reste que la droite qui, depuis 1997,   a  critiqué les 35 heures à chaque  campagne électorale  a été, entre temps, au pouvoir dix ans : de 2002 à 2012. Durant tout ce temps, elle n’a pas osé revenir dessus. Même le Figaro dit que la droite « tire à retardement » sur les  35 heures.

Elle s’est contentée de coups d’épingle : lundi de Pentecôte non chômé (une idée lumineuse de Raffarin qui  a fait long feu), aménagement puis défiscalisation des heures supplémentaires.

On peut certes comprendre la logique financière de la demande de l’UMP, sans doute inspirée par le patronat :  les heures supplémentaires n’étaient pas seulement défiscalisées mais exonérées de charges ; la rétablissement de ces charges par le gouvernement actuel    alourdit   le coût du travail. 

Mais il n’est pas question pour la droite, à juste titre,  de repasser de 35 à 37 ou 38 heures de manière « sèche » : les salaires seraient augmentés  à due concurrence, ce que les salariés verraient d’un bon jour. Or  dans la situation où se trouve l’euro , plombé par les différentiels de compétitivité , dont celui de la France par rapport  à l’Allemagne, est-ce bien le moment d’effectuer cette opération ?

Et sur le plan politique, lancer un tel débat paraît bien peu opportun ! Une des mesures qui ont fait chuter le plus la popularité de François Hollande est la refiscalisation des heures supplémentaires (preuve, soit dit en passant, que la défiscalisation n’était pas une si mauvaise idée). Jouant pour une fois le beau rôle, la droite ne trouve rien d’autre à faire que de se précipiter sur le mauvais. Au lieu de de capitaliser sur les erreurs du PS, elle  enfourche une cause  sinon douteuse, du moins peu sympathique.

Cette charge vient après d’autres maladresses, comme l’acharnement  à défendre les privilèges accordés par Sarkozy aux plus grosses  successions, comme si l’UMP  craignait de perdre les voix des héritiers concernés.   

Certes Estrosi, porteur de la proposition de loi,  ne passe  pour un aigle, mais il est probable que d’autres lui ont soufflé cette offensive contre les 35 heures..

Elle augure mal de la manière dont l’UMP va jouer son rôle d’opposant, un rôle pourtant  bien nécessaire.

 

Roland HUREAUX

 

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