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Roland HUREAUX

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 22:38

 

L’esprit  faucon règne au Capitole ; il n’est donc pas exclu que le Congrès  donne son aval à une intervention des Etats-Unis en Syrie.

Seule parmi les  192 autres Etats, la  France a annoncé qu’elle suivrait.

François Hollande a-t-il compris qu’en s’engageant dans pareille aventure, il surexpose dangereusement notre pays ?

« La guerre tend naturellement à monter aux extrêmes » dit  Clausewitz. Qui dit action dit réaction et, en l’espèce, représailles. Qui sait jusqu’où elles iront, de la part de la Syrie mais surtout de la Russie ? 

On ne sait pas aujourd’hui de quelles représailles il peut s’agir : action de groupes terroristes, représailles armées, contre quels  objectifs,  militaires ou civils ?

Il peut y avoir aussi des représailles commerciales ; officielles de la part des pays engagés  mais aussi officieuses, du fait de la mauvais réputation que se sera acquise la France, ou qu’elle aura aggravée dans une grande partie du  monde.  Car ne nous leurrons pas : la plus grande partie du monde, notamment toutes les puissances émergentes, est, dans cette affaire, contre nous.

Des preuves éventuelles de l’usage des gaz toxiques par le régime de Damas, même assurées, n’ont guère de chances de   convaincre tous ceux qui se souviennent de la falsification  des  preuves dans l’affaire des armes de destruction massive en Irak.

Sur qui tomberont les représailles ? Sur la France évidemment. Les Etats-Unis sont trop loin, trop puissants, personne n’osera les frapper et ce sera de tous les  façons difficile.

Les autres pays se sont mis hors de cause.

Reste la France et la France seule.

Si le Royaume Uni s’était engagé dans cette aventure, les Etats-Unis auraient peut-être pris sa défense. Heureusement  la vieille fibre démocratique britannique s’est réveillée avec le vote historique du  Parlement du  29 août refusant l’intervention armée. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : les Etats-Unis ne viendront pas au secours de la  France. La France a  beau se trémousser pour apparaitre désormais comme le meilleur allié des Etats-Unis, le mépris de la France  demeure un sentiment puissant outre-Atlantique. Il  ne s’est nullement atténué au fur  et à mesure que notre pays a aligné sa diplomatie sur celle de Washington : on respecte un allié difficile, on méprise  un  allié soumis.  Si des représailles russes ou arabes viennent à nous toucher, les Etats-Unis ne  viendront à   notre aide que s’ils ne courent aucun risque. Il y a fort à parier que nous soyons alors dramatiquement  seuls.

François Hollande aurait dû prendre en compte cette donnée. Il a été élu pour être le chef suprême des Français. Sa première mission est d’assurer leur sécurité, comme celle d’un père est d’assurer celle  de sa famille. Le dangereux aventurisme avec lequel il se déclare prêt à engager son pays témoigne d’une rare et inquiétante inconscience.

 

Roland HUREAUX

 

 

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