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Roland HUREAUX

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 00:14

 

On connaissait le fond de grossièreté qui réside chez beaucoup de socialistes, l’  air de clerc  jouisseur de ces notables de gauche issus de Mai 68 qui, depuis longtemps, ont abandonné les préoccupations  sociales pour la promotion de la libération sexuelle.  Fonctionnaires défroqués en goguette, ils diffèrent à cet égard d’une extrême-gauche qui, encore en lien avec la souffrance populaire, conserve le sens du tragique.

Cette paillardise avait sa figure emblématique : DSK.  Elle a  trouvé sa  victime expiatoire :   l’Eglise catholique.

En témoignent des comportements  qui pourraient  surprendre dans un parti que l’on croyait  devenu raisonnable : ainsi  la réception insultante de l’archevêque de  Paris par la commission de  l’Assemblée nationale en charge du projet de « mariage pour tous » ( qui a choqué le Grand Rabbin de France lui-même !) ou la plaisanterie douteuse de Michèle Delaunay, secrétaire d’Etat en charge des  personnes âgées ne trouvent rien d’autre à dire après  l’annonce de la démission du Saint Père  que: "Benoît XVI a omis de me consulter avant de prendre sa décision."

 

Un profond sentiment anticatholique

 

N’en doutons pas : ce n’est là que la pointe immergée d’un sentiment antichrétien ou plutôt  anticatholique aujourd’hui   dominant au parti socialiste. Hostilité assortie d’un mépris qui fait qu’on ne cherche même plus à comprendre ce  que pourrait être la logique interne des positions d’une Eglise dont on a choisi de  tout  ignorer.

Caractéristique de cette ignorance est l’appel de Cécile Duflot   aux diocèses pour qu’ils hébergent dans leurs locaux les sans-logis : la pitoyable ministre écologiste (les Verts ne valent pas mieux que les socialistes sur ce registre) semblait tout ignorer de l’action  caritative d’une Eglise plus  impliquée que quiconque sur ce terrain. 

Tout cela pourrait rappeler  les bonnes grosses blagues des banquets d’instituteurs  des années trente. Mais les temps ont changé : on ne daube plus la soutane ou les abus supposés du vin de messe ; on ne chante plus Le curé de Camaret, on ressasse les  poncifs des  médias,  largement sur la même longueur d’onde : Pie XII, le pape nazi (dont presque tout le  monde reconnait pourtant aujourd’hui qu’il a  fait le possible pour limiter le désastre), le préservatif, l’avortement et maintenant le « mariage »   homosexuel.  Autrefois le différend portait surtout  sur les dogmes, aujourd’hui sur  la morale.

On n‘explique pas autrement que par ce bouillon de culture dans lequel baigne désormais le parti socialiste le commentaire scandaleux du président de la République à l’issue de la démission de Benoît XVI : « Nous n’avons pas de candidat ».

Car  les banquets socialistes sont une chose, la parole  du chef de l’Etat en est une autre. Par ce genre de plaisanterie un peu lourde, François Hollande   ne fait pas honneur à  la France, surtout si on la compare  à la dignité, à la hauteur de la réaction des chefs d’Etat du monde entier à l’émouvante  décision de Benoît XVI.

 

Les vrais hommes d’Etat et les apparatchiks

 

En d’autres temps, d’autres chefs de l’Etat français, étaient  issus, plus encore que le président actuel, du vivier laïcard : Vincent Auriol, Georges Pompidou, Jacques Chirac.  Aucun  ne se serait permis ce genre de plaisanterie.  

En s’élevant dans les sphères de la grande politique, en  étant chaque jour confronté  au tragique de l’histoire, les vrais  hommes d’Etat, même s’ils sont en désaccord sur tel ou tel sujet avec le magistère catholique,  n’ont plus envie de plaisanter avec le fait religieux. Croyants ou pas,  ils en mesurent la dignité et la gravité. Georges Pompidou, agnostique au départ,  se rapprocha de la foi, au point de demander  des obsèques grégoriennes, Jacques Chirac  quoique éloigné de la religion en son for intérieur, fut toujours déférent vis-à-vis du monde ecclésiastique.   

Faut-il rappeler le cas de François Mitterrand : élevé, lui,  en milieu clérical,  rallié à la gauche certes,  mais qui fut   toujours respectueux   de l’Eglise catholique   dont il était suffisamment familier pour en connaître les subtilités et en mesurer la grandeur ? C’est ainsi qu’il sut   accueillir en 1983 le pape à Lourdes par un discours de haute tenue sur les relations de l’Eglise et de la France dont il faut bien dire  qu’il surclassait celui, plus convenu, de Jean Paul II.  Il cachait  peu en privé  son mépris pour  l’anticléricalisme  élémentaire  du parti  socialiste.   

Reste  le cas de Nicolas Sarkozy,   très ignorant des finesses de la culture chrétienne,  mais  désireux de lui témoigner sa sympathie, non sans quelques arrière-pensées et    beaucoup  de maladresse.

Dans cette question des rapports avec l’Eglise, François Hollande a montré qu’il était resté un socialiste de base, un apparatchik sans envergure. Rien qui fasse honneur à la France.

 

Roland HUREAUX

 

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