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Roland HUREAUX

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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 15:02

 

Face à la montée des oppositions au projet de loi sur le « mariage pour tous »,  le gouvernement allègerait le projet d’un ses  aspects les plus controversés : le droit des couples homosexuels à  « commander »  des bébés par PMA.

Cet amendement ne saurait susciter  que la méfiance  des  opposants au projet, non seulement parce qu’il est loin de satisfaire leur souhait, qui est,   pour la plupart, son  retrait pur et simple, mais aussi  parce qu’il risque de n’être qu’une concession de façade : ne dit-on pas déjà au lobby « gay » que sa  revendication,  provisoirement dissociée,  sera satisfaite  dans une loi ultérieure  sur la famille ou  la bioéthique  ? Et à supposer qu’elle  ne soit pas satisfaite  par la loi française, nous avons signé suffisamment de conventions internationales contre  toutes les formes de  discriminations  pour être un jour obligés de  le faire.

Mais ce n’est pas seulement sur ce sujet qu’aucun compromis n’est possible face au projet de loi.

 

Oublier les schémas classiques de négociation

 

Nous  ne sommes pas en effet  dans le  schéma  d’une négociation   classique portant sur des intérêts objectifs. Un  tel schéma  est bien  connu : je demande 100, vous m’offrez 20,  nous transigeons à 60.

Pour résonner de  cette manière, il faudrait supposer que nous ayons en face de nous un véritable groupe de pression  ressentant vraiment une discrimination, défendant vraiment des  intérêts  particuliers (fiscaux, sociaux ou autres). Auquel cas,  un compromis  serait en effet  possible comme il  l’est sur la revalorisation du SMIC ou les prix agricoles.

 Or tel n’est pas le cas.    Non seulement les homosexuels effectifs sont très minoritaires, mais seule une partie de ceux-ci sont partisans du mariage homosexuel, et une partie de ces  partisans  seulement  a vraiment le désir de se marier. Et pas pour des avantages matériels, pour le symbole !

Nous ne sommes pas dans une négociation classique parce que   la revendication est purement  idéologique. Ce que cherchent avant tout   les militants du lobby LGBT, c ‘est de faire reconnaitre par la loi la stricte  équivalence d’une relation homosexuelle et d’une relation hétérosexuelle. L’équivalence biologique  n’  étant pas possible, la loi doit passer outre et « faire comme si » les homosexuels pouvait être père et père en leur donnant des droits strictement égaux d’avoir recours à la  PMA ou d’adopter. L’idéologie, ce n’est pas nouveau,  exige que la loi corrige la nature, voire la nie.

Le  gouvernement   aurait pu se contenter de proposer un additif au code civil étendant  les droits des couples de droit commun aux couples formés par des homosexuels. Or il est allé  beaucoup plus loin : il a choisi de    bouleverser le droit de la famille dans son ensemble et  de changer la définition légale  du mariage  de tous , y compris de  l’immense majorité  hétérosexuelle, suscitant ainsi  la révolte de beaucoup qui  n'étaient  pas au départ hostiles au projet. Un   parti aussi radical ne serait pas compréhensible sans l’idéologie. Procéder autrement, c’eut été, du point de vue de l’  idéologie, continuer à traiter le couple homosexuel comme un cas à part : précisément  ce que l’on  veut abolir.

La conséquence  qu’  on pourrait dire mathématique  de cette démarche  est l’abolition, dans la foulée,  de la différence homme femme (père mère, grand-père   grand-mère, oncle  tante etc.) dans la loi   :

Si h x f  = h x h, ou si h x f = f x f,   c’est   que h = f !  Cqfd.

 

En finir avec le mariage

 

Pourquoi une telle exigence ?  Au premier abord, il s’agit de l’application pure et simple de l’idéologie du genre qui nie la différence naturelle  de l’homme et de la  femme pour n’en faire qu’une  réalité culturelle (que le législateur a dès lors le pouvoir et,  au motif d’égalité,  le devoir d’abroger).

Mais,  par-delà, se trouve  la volonté d’en finir avec  l’institution matrimoniale elle–même, puisque les tenants du  projet ne cachent pas que  leur souhait   est à terme de vider le mariage de son contenu  en supprimant  les  obligations, tenues pour résiduelles,  de fidélité, de corésidence, voire de soutien  mutuel.

Quelles motivations derrière ce projet fou ? On peut invoquer  la haine de l’héritage judéo-chrétien, qui est aussi la haine de la nature et donc la haine de soi, fondement  de toutes les idéologies.  La volonté de certains homosexuels    de se déculpabiliser en demandant à  la loi civile d’abolir une loi morale  millénaire et quasi-universelle qui proscrit  leur état, est  dans doute une autre motivation. Mais pour vouloir être  déculpabilisé, il faut se sentir  coupable. Cette loi millénaire aurait donc encore tant d’importance  qu'on veuille que  la loi civile vienne l’abroger ?

En considérant le caractère idéologique de la revendication dite « gay », on comprend pourquoi la suggestion   de  tels  hommes politiques voire de  tels évêques, qui proposent comme « moyen terme » d’améliorer  le pacs,  est à côté du  sujet. D’abord qu’elle est inutile,     le pacs  conférant  déjà beaucoup d’avantages. Ensuite  parce que  ceux qui, à l’époque,  l’avaient combattu, ont mauvaise mine à proposer aujourd’hui de l  ’améliorer. S’ils acceptent aujourd’hui le pacs, dira-t-on, ils accepteront demain le mariage : ils sont seulement en retard d’une bataille !  Enfin  parce que cette coûteuse concession  ne serait nullement à même de satisfaire une revendication qui porte d’abord sur les symboles.   

Plus satisfaisante pour les idéologues  serait   l’idée, caressée par’ certains, d’  une « alliance »  homosexuelle qui se conclurait en mairie, ce que la pression des maires et de l’opinion avait évité s’agissant du  pacs.  Pouvoir se pavaner sur le perron d’une mairie  en habit de marié et de mariée serait  en effet pour les militants homosexuels  une grande victoire symbolique même s’ils ne la jugeraient sûrement pas complète.    

Mais au point où en sont arrivés ces idéologues, il n’est pas sûr que même cela leur suffise. Ils attendaient depuis si longtemps un gouvernement qui soit entièrement acquis à leurs  thèses ; compte tenu de l’ampleur de la protestation qui s’élève contre  le projet, ils savent que c’est pour eux le moment ou jamais d’atteindre leur objectif ultime.  François  Hollande qui, dans une parfaite inconscience de  l’immensité des  problèmes anthropologiques sous-jacents , assez typique de la légèreté socialiste, le leur a promis,  donnerait l’impression de « se dégonfler » s’il faisait  aujourd’hui la moindre  concession.

Le gouvernement est ainsi  le dos au mur. Face à l’ampleur du mouvement  que se prépare, seuls un refus du projet par l’Assemblée nationale, par le Sénat ou, si le président le provoque, par référendum,  pourrait lui offrir  une issue où , sans donner l’impression de se renier, il éviterait  une grave cassure de  la société française.

 

Roland HUREAUX

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