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Roland HUREAUX

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:26

https://www.bvoltaire.fr/mise-en-examen-de-renaissance-catholique-le-danger-totalitaire/

Que Renaissance catholique soit poursuivi en justice pour avoir rappelé la doctrine traditionnelle de l’Eglise sur l’homosexualité, doctrine venue tout droit de la Loi de Moïse, montre à quel point de graves dérives menacent notre démocratie.

Dérive,  l’idée qu’un tel rappel serait une incitation à la discrimination, voire à ne pas  célébrer de  mariage homosexuel. Ce ne l’est pas : le penser est confondre comme beaucoup le font la morale et la loi : s’imposer ou prôner une règle morale est une chose, l’inscrire dans la loi en est une autre ; avoir une morale plus exigeante que la loi civile est parfaitement légitime.  Quant à parler de discrimination, rappelons que ce mot   a un sens précis : il désigne le fait d’appliquer un traitement différent (dont l’un est plus avantageux) à des personnes distinctes sur la seule considération de critères étrangers à l’objet de l’avantage en cause :  ainsi permettre l’accès à tel lieu public aux blancs et pas aux noirs, dans la mesure où l’accès à ce lieu n’a, intrinsèquement, rien à voir avec la couleur de la peau. De même, donner la préférence dans les promotions professionnelle  à un homme par rapport à une femme  alors que leurs titres et leurs résultats sont exactement les mêmes etc.

Les opposants au « mariage » des homosexuels partent, eux, du principe que le mariage est, de manière intrinsèque, l’union d’un homme et d’une femme et que donc marier deux hommes ou deux femmes n’a pas de sens par rapport à l’objet même du mariage. C’est un raisonnement qui n’a pas été suivi par le pouvoir politique mais qui n’est pas absurde : de la même manière ont peut dire que, par définition, conduire une voiture est réservé à ceux qui ont le permis de conduire ; ceux qui ne l’ont pas ne peuvent  exciper d’une discrimination si on leur refuse le droit de conduire.

 

Le vote d’une loi ne saurait priver de liberté d’expression des opposants 

 

Nous savons qu’en France et dans la plupart des pays occidentaux, le pouvoir politique a refusé ce raisonnement, mais est-il pour autant interdit de le tenir ? Le vote dune loi met fin au débat politique, mais doit-il mettre fin à la discussion, comme si la société était devenue une armée en campagne, où on ne discute plus les ordres une fois qu’ils ont été donnés. Une réforme du droit du travail a été adopté par ordonnance par Macron, affaiblissant notablement les droits des salariés : est-il illégitime de continuer à en discuter – pas au Parlement évidemment, mais dans tout autre lieu public ou privé - une fois qu’elle est entrée dans le droit ? La vitesse limite sur les routes départementales a été abaissée de 90 à 80 km/h. N’aurait-on plus le droit de le déplorer ?  Non, évidemment, ce serait absurde.

Pourquoi en irait-il différemment dans une question de mœurs ?  Dans un pays libre, le vote d’une loi ne saurait être mettre fin à la discussion. Quitte d’ailleurs à ce que cette discussion aboutisse un jour à la remise en cause de la loi elle-même, comme cela arrive parfois.

Prétendre le contraire : que le vote d’une loi non seulement interdit telle ou telle pratique mais interdit toute discussion ultérieure de son bien-fondé, serait une dérive grave qui nous ramènerait aux temps sombres des dictatures totalitaires : quand, sous Staline, la ligne du parti avait été arrêtée, il était interdit à tous les échelons de la discuter. A fortiori quand la prétendue remise en cause, ne fait que  rappeler le contenu d’un texte les plus fondamentaux de la cuture universelle.

 

R

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:23

DISCIPLINE SANITAIRE : L’INVERSION DES POLES

Quand l’indiscipline est à droite.

 

https://www.bvoltaire.fr/discipline-sanitaire-linversion-des-poles/

 

L’incident qui a eu lieu à l’Eglise Saint-Eugène de Paris le soir du Samedi saint est significatif de certaines évolutions de l’opinion française.

Tout en étant rattachée au diocèse, cette église se caractérise par l’emploi fréquent du rite « extraordinaire » à base de chant  grégorien.

Lors de la veillée pascale, un quidam infiltré  a filmé l’assistance et est ensuite allé, de manière assez vile, rapporter à la police que  beaucoup  de pratiquants ne portaient pas le masque.

Ce qui  est significatif :  face à ce que certains n’hésitent pas à appeler une « dictature sanitaire »,  c’est à droite que l’on trouve les plus récalcitrants , en particulier ceux qui doutent de l’utilité des mesures gouvernementales

Au contraire, ceux qui portent le masque avec scrupule - et sans doute  crainte et tremblement -, sont souvent des gens du centre et de la gauche, en phase avec le président actuel . En tous les cas, ceux qui soutiennent Macron sont généralement  respectueux des règles.

La tradition française voulait  pourtant que la droite soit  le parti de l’ordre et de la  discipline : Thiers, Maurras, Pétain ,  et que la gauche soit au contraire celle de la fronde, de l’individualisme, de l’indiscipline :  l’idéologie aujourd’hui dominante à gauche, sous ses  trois  variantes : En marche, socialiste, écologiste, vient de mai 68  où on écrivait sur les murs : « il est interdit d’interdire ». Il y a bien  en France une tradition   « anarchiste  de droite », mais elle  pesait peu[1].

Aux Etats-Unis, c’est pareil : les Etats qui ont décidé d’abandonner toute discipline sanitaire et refusent la vaccination de masse sont le Texas et les autres états du  Sud qui ont voté Trump. Biden, lui, se laisse voir en toutes  circonstances masqué comme les Dalton à la banque.  

Il y a certes l’exception de la Suède, de tradition de gauche et rebelle à la discipline internationale du confinement :  que ses chiffres  de contamination sont plutôt meilleurs  pourrait prouver que les  Suédois sont   intelligents .

Je ne sais s’il reste des  rebelles à la discipline sanitaire à l’extrême- gauche : les insoumis semblent se soumettre ; nous en connaissons qui expriment leur dissidence à titre privé  mais aucune grande voix issue de ce côté-là ne s’est, à notre connaissance, élevée pour la  contester.

La discipline à gauche, l’esprit de révolte à droite : nous assistons à ce que les physiciens appellent une inversion des pôles. Elle n’est pas pour rien dans le trouble qui règne aujourd’hui dans les esprits .

A la rigueur pourrait on l’expliquer par le fait que, la gauche mondialiste étant au pouvoir dans tout l’Occident, l’indiscipline  ne peut venir que des opposants, donc de la droite  ; quand la droite bourgeoise était aux commandes, il y a bien longtemps, c’était l’inverse.   

Il semble cependant que l’on assite à un phénomène plus profond.

L’actualité nous offre d’autres exemples de cette  inversion : ainsi à la dernière  élection présidentielle   américaine, l’électorat blanc riche a voté à gauche, le pauvre a voté à droite. Une nouvelle donne socio-politique qui commence  à traverser l’Atlantique.

La conclusion, au moins  provisoire,  est que si l’on veut  comprendre  ce qui se passe aujourd’hui dans le monde ci-devant libre, il faut résolument abandonner les schémas du passé.  A droite comme à gauche, il est temps de mettre les pendules à l’heure.  A quand un mai 68 de droite ?

 

Roland HUREAUX

 

[1] Il y avait aussi sous Staline des gens de gauche disciplinés mais c’était autre chose.

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:20

NON A UNE CONSTITUANTE

Publié dans Causeur

Il est fréquent d’entendre aujourd’hui demander la réunion d’une constituante. Ce slogan avait il y a quelque temps  déteint chez les  Gilets jaunes à la recherche  de projets et poursuit son chemin à son rythme. Dans le chaos ambiant, on comprend qu’il signifie  le désir d’une rupture radicale et d’un retour à une vraie démocratie.  Nous croyons pourtant  que cette revendication débouche  sur  une impasse.

Les raisons pour la  récuser sont nombreuses. 

D’abord l’histoire : en France les constituantes n’ont  jamais conduit qu’à  des échecs.  Les Etats généraux s’érigèrent  en Assemblée constituante  dès le 17 juin  1789. Après deux ans pleins de travaux , il  en sortit  une monarchie constitutionnelle , dominé par une « Assemblée législative » qui ne dura que neuf mois.  La Convention  nationale (1792-1795) était, elle aussi, formellement  une constituante, celle de la Première  République : il en sortit le Directoire ,  rarement tenu pour une réussite  et qui ne dura que cinq ans . La Constituante de 1848 déboucha sur une régime présidentiel   à l’américaine  dont on sait à quoi il aboutit. Les deux constituantes  de 1945 et 1946 conduisirent à la IVe République qui tint à peine douze ans.

Les deux seuls régimes durables de la France contemporaine : la IIIe et la Ve République n’émanèrent ni  l’un ni l’autre  d’une constituante  : le premier dura 70 ans,  l’autre dure depuis déjà 62 ans. Les lois constitutionnelles de 1875 étaient un expédient provisoire , la Constitution   de 1958 émana d’abord de volonté d’un homme.

A l’étranger, le constitutions de  la République de Weimar (« la plus démocratique du monde », disait-on ) et celle la IIe République espagnole    émanèrent elles aussi de constituantes. Qui  en ignore le destin fatal ?

A la rigueur peut-on tenir la Convention de Philadelphie de 1787 , qui aboutit à la  Constitution des États-Unis  pour une constituante qui a réussi ;  elle tenait cependant plus d’une réunion d’ambassadeurs que d’une assemblée élue.  

 

Une constitution vaut d’abord pour son ancienneté

Mais ce qui fait la réussite de la constitution  américaine, c’est moins sa perfection ( elle révèle aujourd’hui de graves défauts) que sa patine. Une constitution  vaut d’abord par son ancienneté. Longtemps   on tint pour une malédiction de la France de changer sans cesse de régime  ( quinze au total depuis  1789). Le Ve République a paru nous guérir de cette fatalité . Il serait  fort imprudent de nous y ramener.    La  nouvelle constitution   aurait des défauts qui en appelleraient   une autre et ainsi    de suite.  Vouloir revenir à l’instabilité  serait manquer à la vertu de prudence, la plus nécessaire aux constituants  depuis le vieux Solon.

Autre raison de se méfier :   dans la plupart des cas  à commencer par celui  de 1789 , il existait   avant la réunion de l’  assemblée constituante ou   au moins pendant , un noyau de personnalités, ouvert ou  occulte ,  sachant à peu près  où ils voulaient en venir. Ceux qui revendiquent  bruyamment la réunion d’une constituante ont-ils aujourd’hui la moindre idée   du genre de régime qu’ils veulent instituer   ? Il ne semble pas .

Comment ne pas soupçonner dès lors les promoteurs d’un nouveau régime de vouloir  revenir  à  la IVe République ? Dans le tableau de Mendeleïev des constitutions possibles, il n’y en a pas beaucoup en  France : soit un régime  semi-présidentiel comme aujourd’hui ( qui est en réalité plus présidentiel  que celui des Etats-Unis ) , mais évite ,  pour le meilleur  et pour le pire, tout blocage du processus  décisionnel , soit   un régime comme les IIIe et IVe Républiques , centrés sur un président   du conseil de ministres ou un premier ministre, surveillés de près par les assemblées.  Il ne serait d’ailleurs  pas nécessaire de changer de  constitution pour en arriver là : en passant d’un scrutin majoritaire  à un scrutin   proportionnel , on n’en serait   pas loin. Ce serait le régime des centres , unis contre le « populisme » c’est-à-dire du statu quo national et international. C’est ce que réclame  étourdiment Marine Le Pen qui , élue, serait avec un tel  système une présidente réduite à l’impuissance. 

On dira : mais vous voyez  où nos mène le régime actuel :  la déliquescence  de l’Etat, le chômage de masse, la baisse du pouvoir d’achat, la lourdeur des impôts, le déclin  de l’Eduction nationale ,  les injustices d’un système social obèse,  les inégalités croissantes, des mouvements de population hors de  contrôle, bref tout ce dont se plaignaient légitimement les Gilets jaunes - et d’autres !

Pour que ce constat, tout à  fait justifié aboutisse à  l’idée d’une  constituante, il faudrait qu’on nous dise  avec précision,  comment tel  ou tel article de la constitution actuelle a conduit à ces dérives .

Il est vrai qu’au fil des temps   nous nous sommes éloignés de la constitution initiale de la Ve République   , version 1958 , amendée 1962. L’instauration  du quinquennat par exemple a profondément dénaturé les institutions   , aboutissant à  un    affaiblissement du Parlement. La primauté du droit  européen n’ était pas non plus prévue, avec  son ampleur  actuelle,  dans la constitution primitive.

 

Le droit est vicié par l’idéologie

Mais  les textes   sont-ils  essentiels ?  Le général de Gaulle a révélé son grand  secret dans des confidences faites à Alain Peyrefitte   : si  les hommes sont mauvais, leur action sera mauvaise quelles que soient les institutions.  S’ils sont bons, il ne faut pas que, le jour venu, ils se trouvent empêchés de bien faire  par des institutions qui leur  lieraient les mains. Il est clair que nous sommes dans le premier cas de figure, ce qui fait que la réunion d’une constituante n’y changerait rien.

La vérité , c’est  que  les réalités juridiques sont aujourd’hui largement vidées  de leur sens par des facteurs extraconstitutionnels. Le plus important est l’idéologie. Du temps de l’Union soviétique, la constitution avait établi  un régime démocratique, fédéral,   décentralisé  : quel sens cela avait-il dès lors que le parti communiste contrôlait  tout par  derrière. Nous n’en sommes pas encore là mais quel sens a encore la démocratie  face à une presse unanime pour soutenir les candidats  et partis  de l’oligarchie et  du politiquement   correct ?  L’idéologie est comme une rouille qui  ronge et dénature les  édifices  juridiques le mieux construits ; or l’idéologie  aujourd’hui est partout .  

Elle est inséparable de la puissance écrasante des instances  internationales, pas seulement  européennes,   souvent occulte , qui vident de leur substance les pouvoirs nationaux.

Est-ce le sens de la revendication d’une constituante : rappeler  la souveraineté  éminente du peuple  français ? Ce serait un détour  bien compliqué et bien aléatoire . On ne sait quel  en serait le résultat :   souvenons-nous de 1945-46 où on voulait , dans l’euphorie de la Libération,  tout changer :  on  revint de fait à la IIIe République,    en pire.

Non,  la constitution  actuelle offre mieux qu’aucune autre les moyens de redresser le  pays. A condition qu’elle ne soit pas dénaturée comme elle l’a été par les réformes    de Giscard, de Chirac et de Sarkozy ( Mitterrand  eut la sagesse de ne pas toucher à un régime qu’il  avait autrefois qualifié de  « coup d’Etat permanent »). Cette constitution est peut-être la pire de   toutes quand la république est en de mauvaises  mains, comme il advient aujourd’hui. Mais plus qu’aucune autre , elle peut, si un bon président  vient à  être élu, lui permette de redresser rapidement le pays.  Est-ce possible ? Ne désespérons pas du  suffrage universel  : les exemples des Etats-Unis , du Royaume-Uni, de l’Italie sont là pour nous en  rappeler  la puissance. 

Pour le donner le jour venu à un bon président  toutes ses chances, nous  ne proposons qu’un seul changement  : abroger   toutes les révisions  qui ont été faites depuis 1962.

Roland HUREAUX

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:18

POURQUOI TANT D’ACHARNEMENT A HUMILIER LA FRANCE ET SON ARMEE ?

 

La technique est toujours la même. Au motif qui y aurait un contentieux à apurer dans le rapport de la  France à son passé, en réalité inventé par nos ennemis, M. Macron nomme une commission d’experts chargée de rédiger un rapport sur la question. Cette commission est présidée et largement composée de gens hostiles aux thèses profrançaises et favorables aux thèses antifrançaises de la partie adverse. Elle rend son rapport qui est, on pouvait s’en douter, non une tentative d’apaisement, mais nouvelle salissure sur la mémoire de la France, et doit être l’occasion de nouveaux actes de repentance, s’ajoutant à d’autres, humiliants pour notre pays.

 

Algérie

 

Avec l’Algérie, on pouvait tout à fait laisser les plaies se cicratiser avec le temps, plaies ouvertes, non par le souvenir d’une guerre vieille de soixante ans, que très peu d’Algériens ont gardé, mais par la propagande antifrançaise insensée du FLN au pouvoir depuis 1962, un parti qui ne représente plus du tout les combattants de l’indépendance, presque tous morts, qui a échoué sur tout et est rejeté par le peuple algérien. Mais M. Macron a cru bon de confier à Benjamin Stora la présidence d’une commission soi-disant paritaire mais dont le président, universitaire d’extrême gauche, épouse entièrement les thèses du FLN, en occultant notamment le souvenir des harkis dont le massacre, en violation des accords d’Evian qui prévoyaient l’amnistie des deux côtés, est de la responsabilité de l’Etat algérien ou d’autres massacres.  En face, un rappel insistant des bavures incessamment reprochées à l’armée francise depuis deux générations. Le résultat, par l’exaspération que ce rapport suscite : non point l’apaisement mais  un  renouveau d’hostilité à l’égard des  Algériens dans une partie de l’opinion. Quant au gouvernement algérien, loin d’être apaisé, il redouble de ressentiment à l’égard de la France. M. Macron est bien le seul qui ignore que les repentances à répétition suscitent le mépris et un surcroit de haine de la partie adverse. A moins que, plus malin qu’on pense, il ne le sache que trop bien.

 

Rwanda

 

Avec le Rwanda, le président a procédé de la même manière : il a installé une commission d’historiens ou prétendus tels, confiée à Vincent Duclert qui a remis, le 26 mars 2021, un rapport sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda en avril-mai 1994. Sans aller jusqu’à accuser l’armée française de complicité de génocide, du moins par écrit, ce rapport pointe des "responsabilités accablantes" pour la France. Quelles responsabilités ? Quand le Rwanda a été attaqué en 1990 par une milice sans légitimité venue de l’étranger, la France, par sa coopération militaire avec le gouvernement en place, ni meilleur ni pire que les autres en Afrique quoi qu’on ait dit, a permis à celui-ci de se défendre. La France avait dès les années soixante-dix formé les forces armées rwandaises, notamment la gendarmerie, dans le cadre d’une coopération militaire normale. Nous ne leur avons pas appris le maniement de la machette, principal instrument du massacre. Cette coopération a cessé avec les accords d’Arusha (août 1993), qui devaient mettre fin à toute aide étrangère, accord respecté par la France et le gouvernement en place mais violé ouvertement par les envahisseurs et leurs parrains, principalement anglo-saxons.  Il s’en est suivi des massacres croisés entre les deux ethnies, tutsi et hutu, qui ont fait 5 millions de victimes dans lesquels Paul Kagame, le chef des envahisseurs, grand ami de Macron, porte une responsabilité accablante.  Cette responsabilité a été mise en valeur par des journalistes respectés et indépendants comme Pierre Péan et, plus récemment la canadienne Judy Rever, ou des universitaires comme le belge Filip Reyntjens ou le franco-camerounais Charles Onana, qui n’y avaient aucun intérêt alors que les experts de l’autre bord ont souvent un lien avec le régime de Kagame. Il y a eu, entre 1994 et 1999, si l’on en croit des rapports de l’ONU peu divulgués entre cinq et dix fois plus de morts hutu que tutsi mais l’influence  des alliés de Kagame chef des envahisseurs tutsi et  président du Rwanda à partir de  1994   a permis que l’opinion internationale ne soit sensible qu’au massacre des tutsi . En aucun cas l’armée française engagée pour s’interposer entre juillet et août 1994 n’a, contrairement à ce qu’allègue Kagame, participé à un quelconque génocide ; elle a au contraire sauvé des centaines de milliers de vies au cours d’une mission pacifique qui avait l’aval du Conseil de sécurité.  Or Macron , entièrement acquis à la thèse des Anglo-saxons qui a déjà multiplié les faveurs pour le régime de Kagame, toujours en place 27 ans après, projette un nouveau voyage au Rwanda où il faut s’attendre à une nouvelle couche de repentance pour des griefs inexistants.

Rappelons que l’égyptien Boutros-Ghali qui était alors secrétaire général des Nations unies et donc bien placé pour savoir ce qui se passait, avait dit que la responsabilité de la tragédie rwandaise revenait entièrement aux Etats-Unis, qui ne s’en sont, eux, jamais repentis. En fait, notre pays fut le seul à tenter de faire quelque chose pour arrêter les massacres.  La France est, on le sait, le seul membre du conseil de sécurité à pratiquer la repentance !   

Le résultat de ces excuses à répétition : non point l’apaisement, mais la haine, l’humiliation de la France et de l‘armée française (qu’aucun président depuis 2007  n’a défendue), le ravivage des plaies, la diffusion de mensonges et de points de vue unilatéraux.

 

Pourquoi, mais pourquoi ?

 

On pourrait mettre cet acharnement  de Macron à salir son pays sur le compte du souci électoral : une partie de l’électorat d’origine algérienne pourrait être conduite à  revoter Macron par le gouvernement d’Alger, souvent prescripteur. Mais était-ce bien nécessaire ? Et si cela vaut pour l’Algérie, pourquoi le Rwanda, dont les Français ne savent rien et dont le gouvernement ne pèse nullement dans la politique française ? Et d’ailleurs, quelle famille de militaires votera encore pour un président qui ne cesse d’humilier l’armée française ?

On pourrait dire aussi que le président n’est pas très intelligent. Accepter une thèse unilatérale, celle des partisans de Kagame, malgré les nombreux démentis opposés à cette thèse, sans jamais s’interroger sur sa véracité est le signe d’un aveuglement qui confine à la bêtise.

Un aveuglement qui n’a d’explication que l’idéologie : imprégné à Sciences Po (version Richard Descoings) par l’idéologie décoloniale venue des campus américains, Macron est sincèrement convaincu que la colonisation ne fut qu’une série de crimes, alors que la plupart des anciennes populations coloniales, hors d’Algérie, ne le pensent pas. Lors de sa dernière sortie antifrançaise en Côte d’Ivoire, Benalla lui même rappela les bienfaits de la colonisation au Maroc. Mais mois après mois, Macron s ‘obstine.

Comme il ne faut rien exclure, l’inintelligence de cette posture semble avoir un côté pathologique : comme si le jeune et fringant président se voulait l’interprète d’un masochisme national. “Nous devons déconstruire notre propre histoire” a-t-il avoué à la chaîne américaine CBS. Rien que ça ! Déconstruire, en français, c’est démolir.

Mais dans cette obstination où il a tout à perdre sur  le plan électoral, comment ne pas se demander s’il ne serait pas investi d’un  agenda d‘abaissement systématique de la France, lequel revêt  d’autres aspects comme le démantèlement de nos industries stratégiques ?  Un agenda dicté  par ceux  qui pensent que la mondialisation ne pourra atteindre pleinement ses objectifs que par une disparition du sentiment national, spécialement chez « la grande nation », plus que d’autres à même , par son histoire singulière,  de résister à ce processus. « La France, nous la punirons » disait Condolezza Rice après le refus de Chirac de participer à la désastreuse guerre d’Irak. Apparemment la punition continue.

Roland HUREAUX

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:17

LES REPUBLICAINS DOIVENT ORGANISER UNE VRAIE PRIMAIRE 

 

Les Républicains viennent de se doter d’un président , homme de rassemblement certes mais qui, à la différence de ses prédécesseur,  n’a pas jusqu’ici affiché  d’ambition présidentielle.   C’est peut-être l’occasion d’organiser une vraie primaire pour désigner le futur candidat qui portera les couleurs de ce parti à la présidentielle.

Une primaire ? Jamais plus répondra-t-on, avec ce côté expéditif qui caractérise trop de jugements collectifs   ! On en a organisé une en 2016 et on a vu le résultat calamiteux. Ce fut encore pire pour le parti socialiste.

Que nenni !  Disons-le clairement : on n’a jamais organisé en France une vraie primaire, nous voulons dire  à l’américaine, c’est à dire une  primaire étalée sur six  à huit  mois et non bloquée sur un ou deux dimanches.

Quelle différence , dira-t-on ? Elle est considérable. Pour sauter d’emblée aux conclusions,  nous dirons le système utilisé en France était une machine à reconduire « toujours les mêmes ». La primaire à  l’américaine a l’effet inverse : elle a presque toujours fait émerger des hommes  nouveaux.

Et Dieu sait si c’est nécessaire !

La crise des Gilets jaunes a montré la grave perte de légitimité , en France comme dans le reste de l’Europe, des partis politiques classiques.    Il est également significatif que le dernier président élu ait émergé hors de ces partis.

En bloquant le vote sur  deux week-ends, un pour  le premier tour, un pour second, comme on l’a fait en 2016, on instaurait de fait une présélection par la notoriété déjà acquise, c’est-à-dire que l’investiture était   réservée à ceux qui avaient déjà été quelque chose : au minimum président de la République ou premier ministre . Certes Fillon a doublé sur le  fil les deux candidats tenus pour favoris, Sarkozy et Juppé, mais il avait été tout de même premier ministre. Les autres, les « petits candidats » , non dépourvus de  talent  pourtant,  ont été écrasés. En définitive ce genre d’exercice  fut un concours de notoriété déjà acquise.   « Il faudrait , disaient beaucoup de Français, du sang neuf  : pourquoi pas Untel ? ». « Oui , mais qui le connait ? ».   Dans une France qui aspirait   profondément  à changer les têtes, la primaire telle qu’elle a été alors  organisée ne pouvait aboutir qu’à  ne pas les changer . 

 

Une   primaire étalée à l’américaine

 

Les Français ne sont que  trop prompts à imiter l’Amérique quand il ne le faut pas. Autant qu’ils le fassent quand   c’est justifié  : en étalant  les  primaires sur au moins six mois,  en procédant  chaque dimanche   à   une élection partielle   dans un groupe de départements,   on permettra   à des outsiders d’émerger. Gagnant la primaire dans un ou deux départements , ils attirent l’attention des médias et , s’ils sont bons, peuvent continuer  sur la lancée. S’ils ne le sont pas , ils jettent l’éponge. Aux  Etats-Unis les présidents élus, qui avaient au préalable arraché l’investiture d’un  des grands partis,   ont été  presque tous, depuis Carter jusqu’à  Trump,  à l’exception  de  Bush père et fils , des hommes nouveaux.  

Une primaire étalée mettrait en outre en valeur la province , surtout   si  la Région parisienne vient à la fin.

Le parti qui tenterait cette expérience occuperait   le devant de la scène  pendant au moins six mois , ce qui ne  saurait lui nuire. 

Il faut naturellement  faire une primaire ouverte où le vote , voire la candidature,  ne serait pas  réservée aux responsables des partis ni même aux seuls encartés .

Y a-t-il à cette heure  d’autre moyen de   faire émerger des hommes à la mesure des immenses problèmes qui se posent à la France et ainsi de réhabiliter la  politique aux yeux des Français  ?   L’enjeu est encore plus grand : c’est  ni plus ni moins que  de sauver la démocratie qu’il s’agit.

 

 

 

POUR  SAUVER LA DROITE , TENTONS UNE VRAIE PRIMAIRE

 

La crise des Gilets jaunes a montré la grave perte de légitimité des partis politiques français. Les difficultés qu’ils éprouvent   à désigner une tête de liste  aux prochaines européennes témoigne , entre autres signes, de la crise de leadership qui  traverse  tout l’arc politique.

Cela vaut  pour le  parti socialiste mais faut-il parler encore d’un  moribond ?

C’est vaut  aussi pour les  Républicains.

Ce parti a pourtant un chef , Laurent Wauquiez,  qui a reçu   toutes les saintes huiles  qui donnent en France  l’accès  aux hautes fonctions  : Normale Sup, ENA, Conseil d’Etat, un parcours sans faute  qui l’a mené à la présidence de la deuxième   région de France  et de son parti. Ce n’est pourtant pas un secret qu’il a   du mal à s’ imposer tant à sa  formation qu’à l’ opinion :  plus que dans sa personne que beaucoup mettent  en cause , il faut en chercher la cause dans le  travail de sape auquel se livrent  les réseaux   qui veulent rééditer  le coup de 2017 :  Macron   ( ou plus vraisemblablement aujourd’hui une  doublure)   contre Marine le Pen au second tour  de la prochaine présidentielle. Dans cette perspective , Wauquiez est un  gêneur comme l’était  Fillon. Plus ses chances sont grandes, plus il aura du mal à s’ imposer .

La question de la direction des partis ou de la candidature à  la présidentielle   pourrait se régler  par une primaire. Oui, mais voilà : la formule, dit-on,  a déjà été expérimentée  par  les républicains et les  socialistes  en 2016 et  ce fut pour les uns comme pour le autres un fiasco. Comme souvent en France , l’idée est alors  rejetée sans que l’on se donne la peine d’approfondir la question.  

La vérité est que  ce qui a été fait en 2016  n’était  pas  une vraie primaire  -  à l’américaine s’entend.

En bloquant le vote sur  deux week-ends, un pour  le premier tour, un pour second, on instaurait de fait une présélection par la notoriété déjà acquise, c’est-à-dire que l’investiture était   réservée à ceux qui avaient déjà été quelque chose : au minimum président de la République ou premier ministre .  « Il faudrait , disaient beaucoup, du sang neuf  : pourquoi pas Untel ? »  . « Oui , mais qui le connait ? ».   Dans une France qui aspire  profondément  à changer les têtes, la primaire telle qu’elle a été organisée ne pouvait aboutir qu’à  ne pas les changer . 

 

De vraies primaires à l’américaine

 

Les Français ne sont que  trop prêts à imiter l’Amérique quand il ne le faut pas. Autant qu’ils le fassent quand   c’est justifié  : il faudrait pour cela étaler les  primaires sur au moins six mois en procédant  chaque dimanche   à   une élection partielle   dans un groupe de départements  tirés au sort. Seul  un tel système  permettra à des outsiders d’émerger. Gagnant la primaire dans un ou deux départements , ils attirent l’attention des médias et , s’ils sont bons, peuvent continuer  sur la lancée. Aux  Etats-Unis les présidents élus, qui avaient au préalable arraché l’investiture d’un  des grands partis,   ont été  presque tous, depuis Carter jusqu’à  Trump,  à l’exception  de  Bush père et fils , des hommes nouveaux. Rien à voir  avec la France où  les électeurs ont le sentiment  qu’on prend toujours les mêmes. Pour cette raison, la nouveauté désirée, fut-elle illusoire, ne pouvait  venir en 2017 que de l’extérieur des partis classiques qui avaient  organisé une primaire à un seul scrutin.

Une primaire étalée mettrait en outre en valeur la province , surtout   si  la Région parisienne vient à la fin.

Le parti qui tenterait cette expérience occuperait  en outre   le devant de la scène  pendant au moins six mois , ce qui ne  saurait lui nuire. 

Il faut naturellement  faire une primaire ouverte qui ne serait pas  réservée aux responsables des partis ni même aux seuls encartés .

Le choix de la  tête de liste aux municipales de Paris  et de  quelques  grandes  villes où personne ne s’impose : Lyon, Lille,  Strasbourg  pourrait être pour les Républicains l’occasion d’expérimenter le  système.   

Y a-t-il à cette heure  d’autre moyen de   faire émerger des hommes à la mesure des immenses problèmes qui se posent et ainsi de réhabiliter la  politique aux yeux des Français  ?   

 

Roland HUREAUX

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:15

Si le but de la réforme des retraites est de conforter  la réputation de réformateur du président Macron auprès d’une certaine  bourgeoisie qui réclame sans se lasser « des réformes, des réformes ! » , qu’importe  lesquelles,  ou des institutions européennes voire des  Allemands qui veulent  aussi que la France est l’air de se réformer, il fallait  en effet faire le plus grand tapage autour de cette réforme , quitte à en rabattre tellement , notamment sur les délais d’application  et qu’elle ne soit plus in fine  que l’ombre d’elle-même.

S’il s’agit au contraire de faire  œuvre utile , le grand  branlebas  qui accompagne la réforme ne pouvait  être que dangereux . Il était en effet extrêmement  maladroit de laisser entendre que  l’on ferait un « big bang » des retraites, que tout le système serait « remis à plat » etc.  C’était on ne peut plus anxiogène  pour des Français légitimement attachés à leur retraite et qui ne savent pas, devant le système complexe qui leur est proposé , s’ils seront gagnants ou perdants, la majorité ayant, à tort ou à raison,  le sentiment de devoir être   perdants. Cela en un temps où l’avenir est particulièrement incertain.

La réforme des retraites   pouvait avoir trois objectifs :

  • Instaurer un système de  retraite par points ;
  • Harmoniser les  régimes ;
  • Alléger le poids des retraites dans l’économie française en retardant l’âge moyen du  départ pour tenir compte du vieillissement de la pyramide des âges  et ainsi   permettre de financer les   retraites  à venir   sans alourdissement  des cotisations.

Un seul objectif aurait suffi

De ces trois objectifs , il eut été plus  habile de n’en choisir qu’un,      . de se concentrer sur celui-là,   quitte à repousser   les autres à plus tard.

L’objectif le plus nécessaire et le plus facile à réaliser  aurait été le passage à la retraite par  points. A condition de  garantir en même temps de la manière la plus formelle la neutralité  financière   pour toutes les catégories.

La retraite par points, bien conçue,  offre plusieurs avantages : le principal est de donner le libre choix de la date de départ aux salariés – et aux autres . L’actuel système comportant  une date seuil  constitue  un préjudice trop lourd pour ceux qui partent trop tôt et rend difficile de partir plus tard.   

Il aurait peut-être permis  de réduire ultérieurement  la disparités de régimes sans  bouleverser les  situations acquises.

Le système de points  permettrait aussi de récompenser ceux et surtout celles qui font le plus pour préparer les retraites de demain : les femmes ayant élevé des enfants , si possible nombreux.  Malheureusement,    ce n’est pas dans cette direction que s’est orienté  le  gouvernement. Le rapport Delevoye faisait entièrement l’impasse sur la question démographique, ce qui est une grave  erreur :

  • Quant au fond car les deux questions , retrait et pyramide des âges , sont intimement liées , comme le savent tous les experts sérieux ;
  • Par rapport à   l’opinion car le calcul de   la retraite par trimestres lui a fait perdre de vue ce rapport  et il aurait été bienvenu que le nouveau système ait à cet égard  une valeur pédagogique que l’ancien n’avait pas. Hélas, ce n’est pas le cas.

En proposant de  fiscaliser tout ce qui n’est pas strictement  financier dans le système par points, Macron  affaiblit d’avance les avantagés  qui pourrait été accordés aux mères de famille et  provoque la suspicion sur le maintien des autres avantages.

Tout cela  montre à quel point la réputation de  Jean-Paul Delevoye est surfaite : il ne  suffit à l’évidence pas d’avoir  été   chef d’entreprise, chiraquien de choc  et à cheval sur la droite et  la gauche pour  être un grand réformateur.

En proposant de  fiscaliser tout ce qui n’est pas strictement  financier dans le système par points, Macron  affaiblit d’avance les avantagés  qui pourraient été accordés aux mères de famille et  provoque la suspicion sur le maintien des autres avantages.

Dernière erreur  :  on a laissé se  répandre dans les hautes sphères patronales et même gouvernementales que le système par points  pourrait  être le moyen de reprendre sournoisement  une partie  de l’argent qui revenait aux  salariés .

La même rumeur  avait circulé sur la TVA sociale. Des patrons y avaient vu le  moyen de « faire suer le burnous »,   de déplacer encore au bénéfice du capital et au détriment du travail le curseur du partage de la plus-value. Résultat : la TVA dite sociale , pourtant nécessaire  et qui demeure le seul moyen , du point de vue français, de sauver l’euro, s’en est trouvée durablement discréditée.  

Il faut espérer que la présente  réforme, si maladroitement conduite,  n’aboutira pas de la même manière  à discréditer  durablement la retraite par points  qui n’est pas en soi un mauvais idée.

 

Roland HURE

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:12

LES ETATS-UNIS TOURNENT LA PAGE DE LA DEMOCRATIE

 

Quels que soient les vrais chiffres de la dernière élection présidentielle américaine, on ne saurait fermer les yeux sur la crise grave que traverse la démocratie dans ce pays.

L’élection présidentielle a-elle fait l’objet de fraudes importantes, sinon massives ? Personne ne le conteste. Selon les sondages, une majorité d’Américains, surtout républicains mais aussi démocrates, le pense.  Ces fraudes ont-elles été également partagées ? Non, personne n’a accusé Trump d’avoir organisé une fraude massive, seulement les démocrates. Ces fraudes ont-elles inversé le résultat ? Faute d’avoir accès à un dossier complet, il est difficile de le dire. Que la justice ait donné la plupart du temps raison aux partisans de Biden sur ce sujet ne signifie rien dans la mesure où elle s’est très souvent déclarée incompétente, voire a motivé ses décisions par la crainte de troubles : la Cour suprême du Wisconsin a déclaré le recours de Donald Trump contre les fraudes électorales irrecevable, non pour des motifs de droit, mais parce que l’admettre « ouvrirait la boite de Pandore ».

Si ces considérations ne suffisent pas à invalider le résultat, elles témoignent d’une crise de la démocratie, particulièrement grave dans un pays où la Loi avait autant d’autorité que la Bible.

 

Boycottage de la présidence Trump

 

Sous sa forme actuelle, cette crise a commencé avec l’élection de Trump en 2016. Non que le résultat ait été contestable, mais du fait que le camp défait, celui des démocrates partisans d’Hillary Clinton a d’emblée refusé de jouer le jeu avec le nouveau président. Beaucoup de services essentiels (administration, police, CIA, département d’Etat) ont tenté de saboter son action et sont parvenus à faire obstacle à certains de ses projets comme l’apaisement avec Moscou. Le Congrès, dominé par les démocrates,  n’a cessé de tenter de le conduire à l’impeachment (destitution), sous le prétexte fallacieux que le Kremlin l’aurait aidé à se faire élire, accusation que le juge a finalement écartée et qui, sous l’effet de l’acharnement, a été aussitôt suivie d’autres tendant au même résultat.  Cela est sans précédent dans l’histoire des Etats-Unis : on célébrait au contraire le civisme de ce pays où les vaincus jouaient le jeu.

 

Une presse sans pluralisme

 

Deuxième entorse, aussi bien dans la campagne de 2016 qu’après l’élection : la quasi-totalité des médias, télévisions, radios, journaux, ont pris position contre le nouveau président et n’ont cessé, mois après mois, de casser son image ne serait-ce qu’en ne publiant de lui que des photos où il avait l’air d’un furieux. Fox News faisait exception mais a rejoint l’opposition durant la campagne électorale de 2000. Dans ce pays où la télévision d’État n’existe pas, Trump ne pouvait s’exprimer sur aucun canal. Ce n’est pas par narcissisme, comme on l’a dit, mais parce qu’il n’avait pas d’autre moyen d’expression qu’il a multiplié les tweets. Là aussi cette situation est sans précédant. Les classiques du libéralisme nous ont appris que la démocratie authentique exige non seulement la liberté de la presse mais aussi son pluralisme. En Russie, le groupe Novaïa Gazeta que le Washington Post  qualifiait en 2017 de « principal journal d'opposition de Russie » tire, tous titres confondus, à un million et demi d’exemplaires. Certes, les tracasseries ne lui sont pas toujours épargnées pas mais qui s’oppose à Biden – comme à Macron en France ? Durant la campagne électorale de 2000, les choses se sont aggravées : les comptes Twitter et Facebook de Trump ont été coupés.

 

Tout s’aggrave avec Biden

 

Les choses ont bien mal commencé sur le plan des libertés après    la prise de fonctions de Biden. Les partisans de Trump se trouvent gravement menacés, ce qui là aussi, est sans précédent.  Le prétexte en a été la malheureuse tentative de prise du Capitole le 6 janvier.  Il y avait dans la foule des trumpistes déçus mais aussi des personnages troubles déjà aperçus dans les manifestations d’extrême gauche. Et qui leur avait ouvert ?  Coïncidence ? Les représailles contre les partisans de Trump sont tombées aussitôt. Plusieurs grandes banques ont fait savoir qu’elles ne recruteraient pas de partisans de Trump identifiés. Le patron de Forbes, magazine économique de référence, annonce qu’il cassera l’image de toute entreprise recrutant des trumpistes.  Facebook et Twitter ont à ce moment là coupé les comptes de 75 000 personnes engagées dans la campagne de Trump et celui de Trump à vie.

En même temps s’applique une censure des contenus : toute évocation des fraudes électorales, bannie de la presse, était censurée sur les réseaux sociaux, au motif du risque terrorisme ou de trouble à l’ordre public. Il en est de même aujourd’hui de toute critique des vaccins contre le Covid.

Les catégories sociales suspectes d’avoir voté Trump, comme les fermiers, sont soumises à un harcèlement qui les plonge dans l’insécurité.

L’étouffement de la liberté d’expression et les obstacles mis à l’emploi des opposants   s’accompagne de vexations idéologiques qui, certes, existaient déjà, mais se sont singulièrement aggravées depuis l’accession de Biden ressentie comme la victoire de toutes les minorités activistes. Le harcèlement judiciaire de ceux qui enfreignent les tabous idéologiques, sans être nouveau, s’emballe : un enseignant qui n’a pas ouvert la bouche lorsqu’il a entendu prononcer le mot « nigger » a perdu son emploi. Un père a été emprisonné pour avoir appelé sa fille de 14 ans, « ma fille », alors qu’elle avait déclaré qu’elle était un garçon.

La crise du Covid aggrave la répression judiciaire : une femme qui amenait sa fille à l’école sans masque a été dénoncée à la police par les enseignants : sa fille lui a été retirée et est placée.  C’est le nouvel « empire du bien ». Dans le droit fil de sa tradition puritaine, le pays devient une gigantesque maison de redressement destinée à éradiquer tout reflexe sexiste, homophobe, raciste, xénophobe, climatosceptique etc.

Il se dit que, dans cette atmosphère étouffante, ceux qui au cours des dernières décennies, Russes ou Chinois par exemple, étaient venus aux Etats-Unis chercher la liberté veulent rentrer chez eux pour l’y retrouver. Dans un pays où l’essentiel de la matière grise scientifique vient de l’étranger, ce peut être un drame. A force de censure, de discrimination positive, le niveau des universités américaines est sur la pente descendante. Il ne faut pas chercher ailleurs les causes des déboires techniques d’une entreprise comme Boeing.

C’est peut-être pour ces raisons que quinze Etats où on aime la liberté, autour du Texas, ont fait sécession pour refuser la discipline sanitaire, nous rendant le visage des Etats-Unis d’antan.

 

L’Europe touchée

 

Il ne faut pas imaginer que nous Européens échapperons à cette chape de plomb qui est en train d’éteindre la démocratie américaine. La dictature sanitaire justifiée par le Covid sert déjà de kriegspiel à la  mise au pas définitive de la démocratie occidentale que certains envisagent. C’est depuis l’élection de Biden que les Gafams ont commencé à censurer certaines personnalités mal vues à la Silicon Valley : Marion Maréchal, Jordan Bardella, et même Mila, adolescente lesbienne mais, horresco referens, critique de l’islam : cette dernière est suspendue, tenons-nous bien, pour harcèlement, alors que c’est elle qui est harcelée sans discontinuer sur les réseaux sociaux. Pierre Lévy, issu, lui, du parti communiste, a vu le site de son excellent journal Ruptures, affublé d’une mise en garde contre ses relations supposées avec la Russie, dépourvues de fondement. Il est probable que ces atteintes insupportables à la liberté d’expression ne soient qu’une salve d’avertissement avant le grand jeu. Il nous faut lutter pour empêcher de telles dérives, d’autant plus inquiétantes que dans les cercles où se décide le sort de l’Occident, ceux qui ont eu, en ne reculant devant aucun moyen, la peau de Trump, on est de plus en plus fasciné par le modèle chinois, combinaison du libéralisme économique et d’un impitoyable contrôle des populations. Ferguson, l’architecte du confinement, proche de Bill Gates, a avoué au  Times qu’il avait voulu tester le modèle chinois. Face à ces dérives, il nous faut lutter et pour bien lutter, comprendre. Il est urgent que nous ouvrions les yeux sur une dégénéresance rapide de la démocratie dont la dernière élection américaine a constitué une étape essentielle.

 

Roland HUREAUX   

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:11

MALGRE LES EXAGERATIONS COMPLOTISTES, BILL GATES EST VRAIMENT DANGEREUX ? 

A un moment où se réalise le rêve de Bill Gates : une campagne mondiale de vaccination pouvant déboucher sur une contrainte de masse (passeport sanitaire etc.), il convient de se pencher une nouvelle fois sur le personnage.

Pour ne pas passer pour « complotiste » essayons de poser avec précaution un pied devant l’autre. 

S’agissant de Bill Gates, réputé quatrième fortune mondiale (après avoir été la première), je dirais ceci :

  1. Qu’il ne fait pas de doute qu’il a déclaré à plusieurs reprises – mais pas récemment - qu’il y avait dix fois trop d’hommes sur la terre et qu’il fallait donc réduire la population du globe de 90 %.  Il n’est pas le seul : le chiffre d’un optimum « scientifique » (ce qui n’a aucun sens) de 700 millions habitants circule dans les hautes sphères mondialistes généralement malthusiennes.  Jeffrey Sachs qui, dit-on, conseille le pape le cite aussi.    

 

  1. Qu’il ne fait pas de doute non plus qu’il a, depuis qu’il a pris sa retraite de Microsoft, investi beaucoup dans la santé, en assurant notamment 12 % du budget de l’OMS, où il a donc une grosse influence et où il préconise une vaccination générale de tous les terriens, assorti de l’introduction dans le corps d’une puce électronique permettant de vérifier que tout citoyen du monde est bien en règle.  Inoculation qui doit être expérimentée bientôt au Bengladesh ; vaccination multiple qui couvrirait entre vingt et trente maladies.

L’influence de Bill Gates se traduit entre autres par le rôle clé de certains de ses proches comme le Dr Anthony Fauci, chef de la cellule de crise de l’administration américaine face au Covid  ou le Pr Neil Fergusson, consultant, expert de l’Imperial College de Londres,  auteur du premier plan de confinement basé sur la prévision qu’il y aurait un demi million de morts au Royaume-Uni.

Est-il vrai que des campagnes de vaccination dans certains pays du Tiers monde comme le Pérou ou le Kenya promues par  la Fondation Gates ont permis d’inoculer en catimini aux femmes des stérilisants destinés à faire baisser la natalité ? Cela se dit, mais mérite un examen plus approfondi. Personne ne pense que ce soit impossible.

En tous les cas, la Fondation Bill et Melinda Gates (Melinda est sa femme très impliquée dans ses programmes et qui se dit catholique) est accusée par des médecins indiens d’avoir rendu infirmes des dizaines de milliers d‘enfants en Inde à la suite d’une campagne de vaccination qu’elle avait financée.  L’avocat Robert Kennedy Jr, neveu de l’ancien président    a récolté 410 000 signatures pour que la justice américaine lance une investigation sur ses activités    qui conjuguent le messianisme et les intérêts financiers :

« Les vaccins, pour Bill Gates, sont une philanthropie stratégique qui alimente ses nombreuses entreprises liées aux vaccins (y compris l’ambition de Microsoft de gérer une entreprise mondiale de vaccino-identification) et lui donne un contrôle dictatorial sur la politique de santé mondiale – la pointe de lance du néo-impérialisme d’entreprise » (R. Kennedy Jr).

Ni médecin ni pharmacien, Bill Gates s’est prononcé contre le recours à la chloroquine : qui s’en étonnera ?  Comme tous les traitements du Covid, elle conduirait à diminuer la demande de vaccins.

Quelqu’un comme lui  n’est pas du genre à parler en l’air . Il a montré dans sa vie professionnelle que quand  il  disait quelque chose, il le  faisait . Il est peu probable qu’il laisse le travail  aux   générations  à venir.

Rappelons aussi qu’il voit régulièrement Macron qui vient d’accorder une contribution exceptionnelle d’un demi-milliard à l‘OMS, étonnante générosité à l’égard d’un organisme corrompu quand on sait l’état de délabrement de nos finances publiques. 

Pour écarter encore une fois toute accusation de complotisme, précisons que nous n’accordons aucun crédit à l’idée que Gates aurait pu jouer un rôle dans le déclenchement   de l’épidémie de Covid-19.  Il reste que cet homme  est dangereux.

 

Roland HUREAUX

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:05

 

LE RASSEMBLEMENT NATIONAL PERD SA CREDIBIITE EN DEMANDANT LA PROPORTIONNELLE

 

Une fois de plus,  Marine Le Pen a , il y a quelques jours,  demandé l’instauration de la proportionnelle aux élections législatives , intégrale  qui plus est.

Cela est parfaitement contradictoire avec les attentes que près d’un quart des Français mettent à tort ou à raison dans ce parti.

Si  des millions de Français votent pour Marine le Pen , ce n’est pas pour qu’elle dirige la République à la petite semaine à la  manière  de René  Coty.

Ils attendent , d’elle ou d’un autre équipe de rupture quelle qu’elle soit, un changement complet d’orientation sur toute une série de problèmes majeurs qui ne  cessent de s’aggraver  : non seulement l’immigration  et la sécurité dont le RN a fait son fond  de commerce, mais le fonctionnement  de  l’Etat, la justice, l’éducation nationale, l’administration  locale  et bien sûr la politique économique.

Ces bouleversements espérés par beaucoup  sont  un chantier immense . Est-il nécessaire de dire qu’une coalition    de type centriste, comme elles  qui émanent d’un système proportionnel façon  IVe République, ne trouverait  jamais  une majorité  pour effectuer ces changements ?

Changements que nous appellerions réformes si le mot n’avait été galvaudé par de centaines de pseudo-réformes technocratiques par lesquelles le système s’est prolongé au cours des ans , aggravant chaque jour les problèmes au lieu de les résoudre.

Le général de Gaulle, une référence que les responsables du RN ne devraient pas négliger , disait que quand les hommes  ne sont pas à la hauteur ,   les politiques menées seront mauvaises quelles que soient les institutions mais que ces institutions doivent préserver les   moyens de mener une bonne politique pour les hommes compétents et décidés à prendre en main les problèmes  du pays,  le jour où il s’en présentera – et où le suffrage universel les portera au pouvoir.

 

L’esprit de la Ve République : donner les mains libres aux bons

 

C’est précisément ce que  permettait la constitution de la  Ve République,  assortie de scrutin majoritaire qui   n‘est  pas dans la constitution mais s’en trouve aujourd’hui inséparable. Seul un scrutin  de ce type peut donner à un nouveau  président une assemblée  lui permettant de  mettre en œuvre la politique pour laquelle il été élu : pour  le pire comme aujourd’hui,  pour le meilleur,  faut-il espérer,  demain.  Et l’expérience montre que cette  majorité sera d’autant plus large que l’élu (e) était  au départ  éloigné du système en place : cf. 1981, 2017.

Le système de vote pour lequel  se bat Marine  le Pen n’est pas de gauche, il n’est pas de droite, il trouve ses  meilleurs défenseurs dans le marécage centriste  , celui qui, sous un régime de  proportionnelle,  ferait tous les arbitrages, quel que soit le locataire de l’Elysée.  Autrement dit, avec la proportionnelle, le système , dont nous voyons ces jours-ci à quel degré d’exaspération il pousse   un peu partout les Français, aurait  encore de beaux jours devant lui .  

Réclamer à cors et à cris  le proportionnelle intégrale a une signification très claire : « notre  préoccupation majeure n’est pas  de répondre aux immenses attentes des Français mais d’  avoir un peu plus de places  dans les assemblées et de prébendes dans l’appareil d’Etat » .   Ce n’est  évidemment pas ce que les millions de Français  qui ont voté pour     Marine le Pen attendent d’elle . Si Macron qui, lui, compte  tenu de la  nature  de sa politique  s’accommoderait  tout  à  fait  d’une proportionnelle intégrale,   réussissait à l’instaurer,  aucun espoir ne subsisterait de  résoudre un jour de manière démocratique les  problèmes de la  France. Qui dit centre dit mainstream , national ou international, celui-là même dont nous crevons. La gouvernance mondiale qui a mis la main sur  notre pays  ne lâcherait plus  sa proie. 

 

Roland HUREAUX

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:03

 

LES PAUVRES QUI NE SONT PAS A LA MODE

 

https://atlantico.fr/article/decryptage/pauvres-enfants-malades-souffrance-divorce-discrimination-solitude-roland-hureaux

 

Il est heureux qu’à partir d’un rapport récent[1], l’opinion se soit émue du drame des enfants harcelés – pour ne pas dire persécutés dans les  cours de récréation  ou à la sortie des écoles. Ils seraient environ un sur dix. Le phénomène n’est pas nouveau,  mais autrefois les professeurs surveillaient les  récréations et savaient ce qui s’y passait ; au moins dans le secondaire, ce n’est plus le cas.

La souffrance d’un enfant est toujours pathétique, d’autant que la plupart du  temps ces enfants, honteux de  leurs humiliations, n’osent pas en parler à leurs parents.

Mais trop y insister conduirait à dénoncer la dégradation de la discipline à l’école, qui conduit  toujours à la tyrannie des forts sur les faibles. Or « il est interdit d’interdire » dit la doxa.

Longtemps fut tue  la souffrance des enfants dont les parents se séparent : il ne fallait pas avoir l’air de remettre en cause la libération sexuelle, le droit de « jouir sans entraves ». Le  tabou commence à être levé.

 

Les souffrances politiquement correctes  

 

Il y a en effet de nombreuses souffrances dont on ne parle pas beaucoup parce qu’elles ne font pas partie du politiquement correct.

La pauvreté, l’exclusion sont choses dramatiques, surtout par grand froid, mais tout le monde les voit et en parle (e c’est très bien !)

Il n’en fut pas toujours ainsi. Au temps du marxisme triomphant, la charité était tenue pour un cautère de mauvais aloi qui retardait la révolution : il fallait faire l’aumône en cachette.

Mais si tout le monde s’émeut aujourd’hui du sort des sans-abri, on ne parle guère des nombreuses victimes de la mendicité forcée, sans doute  majoritaires dans les rues de Paris, femmes, vieillards, jeunes filles dont les « parrains » passent à la caisse le soir. La police semble passive face à ces pratiques.  

Les prisonniers ont aussi droit aujourd’hui, à  leur part de compassion : il existe de nombreux visiteurs de prison. « J’étais prisonnier et tu m’as visité » dit l’Ecriture. De bonnes âmes s’en souviennent encore.

Et bien entendu les malades,  pas seulement du sida,  d’autant que tout le monde se dit que ce qui leur arrive   pourrait nous  arriver aussi.

Les handicapés constituent un cas à part : la société est aux petites soins avec eux : allocation d’adulte handicapé,  aménagements des lieux publics, des parkings, emplois réservés  etc. Mais cette compassion légitime est bien ambigüe : elle conduit aussi  à   éliminer systématiquement  tout embryon présentant le moindre soupçon de handicap congénital. On veut bien faire beaucoup pour eux mais s’ils n’existaient pas, ce serait mieux…

Les discriminations fondées sur la race  ou l’origine sont l’objet d’une stigmatisation publique obsessionnelle. Le Défenseur des droits, héritier de la HALDE veille. On ne dit guère, cependant,  que s’agissant des immigrés, ces discriminations frappent les garçons et très peu les filles  dont l’ascension sociale est remarquable. Les discriminations des femmes au travail sont bien réelles, mais, à y regarder de près, elles touchent  surtout  celles qui ont aussi la mauvaise idée d’être  mères de famille, dont les carrières sont interrompues. Attention à ne pas trop le dire : défendre la femme oui, la mère de famille, danger : le spectre de Pétain n’est pas loin !  

Etre un immigré dans un pays où l’on n’a pas de racines et où la majorité peut vous voir d’un mauvais œil est sans doute inconfortable et quelquefois douloureux. Mais les immigrés sur le sol français disposent de trois atouts essentiels : ils bénéficient d’une   solidarité collective qui leur reste des pays du Tiers monde d’où ils sont issus, de  l’appui des médias, c’est  dire des puissants de ce monde, des vrais,   et du sentiment d’être sur une pente ascendante : ils vivent mieux que leurs parents et savent, pour la plupart,  que leurs enfants vivront mieux qu’eux.  Les   pauvres indigènes  qui vivent dans les mêmes quartiers ne bénéficient d’aucun de ces atouts ; pour comble de malheur, on les soupçonne de voter Le Pen !  

 

Et les autres…

 

Il existe bien d ‘autres souffrances que notre société ne prend pas en compte.  Celle des garçons timides qui n’ont jamais osé  adresser la parole à une fille. Environ  10 % des Français meurent sans avoir eu de relations sexuelles : tous  ne  l’ont pas  fait exprès. Celle des filles trop laides, que beaucoup de professeurs n’hésitent pas à mal noter, auxquels les employeurs préfèrent souvent une  bimbo avenante. Les employeurs,  et naturellement  les garçons.

Sur d’autres registres, sait-on que certaines maladies mentales provoquent des souffrances indicibles : migraines intolérables, mal-être extrême.

Sait-on la souffrance insondable des schizophrènes dont un sur dix se suicide ? A quand un téléthon pour eux ?

Et puis il y a la solitude des jeunes et surtout des vieux, dont certains, en ces temps   de désintégration sociale,  n’ont aucun proche parent à qui s’adresser.

La solitude, la déréliction économique (des revenus de moins de 500 € par mois) se conjuguent chez certains agriculteurs de montagne qui, eux aussi,  se donnent la mort par centaines  tous les ans. Grand est le malheur de n’être pas moderne : urbain, riche et à la mode !  On en parle moins que des salariés de France-Télécom, qui, eux aussi,  sont victimes d’une modernisation brouillonne.

Tant mieux si certains pauvres sont à la mode.
Mais que  le Bon Dieu protège aussi  ceux qui ne le  sont pas !  

 

Roland HUREAUX*

 

  • Auteur de La grande démolition, la France cassée par les réformes, Buchet-Chastel, janvier 2012 – 355 pages, 21 €

 

 

[1] Rapport de  l’Observatoire international des violences à l’école, rédigé pour l’UNICEF, du 29 mars 2011, connu en France à une date plus récente.

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