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Roland HUREAUX

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:05

 

LE RASSEMBLEMENT NATIONAL PERD SA CREDIBIITE EN DEMANDANT LA PROPORTIONNELLE

 

Une fois de plus,  Marine Le Pen a , il y a quelques jours,  demandé l’instauration de la proportionnelle aux élections législatives , intégrale  qui plus est.

Cela est parfaitement contradictoire avec les attentes que près d’un quart des Français mettent à tort ou à raison dans ce parti.

Si  des millions de Français votent pour Marine le Pen , ce n’est pas pour qu’elle dirige la République à la petite semaine à la  manière  de René  Coty.

Ils attendent , d’elle ou d’un autre équipe de rupture quelle qu’elle soit, un changement complet d’orientation sur toute une série de problèmes majeurs qui ne  cessent de s’aggraver  : non seulement l’immigration  et la sécurité dont le RN a fait son fond  de commerce, mais le fonctionnement  de  l’Etat, la justice, l’éducation nationale, l’administration  locale  et bien sûr la politique économique.

Ces bouleversements espérés par beaucoup  sont  un chantier immense . Est-il nécessaire de dire qu’une coalition    de type centriste, comme elles  qui émanent d’un système proportionnel façon  IVe République, ne trouverait  jamais  une majorité  pour effectuer ces changements ?

Changements que nous appellerions réformes si le mot n’avait été galvaudé par de centaines de pseudo-réformes technocratiques par lesquelles le système s’est prolongé au cours des ans , aggravant chaque jour les problèmes au lieu de les résoudre.

Le général de Gaulle, une référence que les responsables du RN ne devraient pas négliger , disait que quand les hommes  ne sont pas à la hauteur ,   les politiques menées seront mauvaises quelles que soient les institutions mais que ces institutions doivent préserver les   moyens de mener une bonne politique pour les hommes compétents et décidés à prendre en main les problèmes  du pays,  le jour où il s’en présentera – et où le suffrage universel les portera au pouvoir.

 

L’esprit de la Ve République : donner les mains libres aux bons

 

C’est précisément ce que  permettait la constitution de la  Ve République,  assortie de scrutin majoritaire qui   n‘est  pas dans la constitution mais s’en trouve aujourd’hui inséparable. Seul un scrutin  de ce type peut donner à un nouveau  président une assemblée  lui permettant de  mettre en œuvre la politique pour laquelle il été élu : pour  le pire comme aujourd’hui,  pour le meilleur,  faut-il espérer,  demain.  Et l’expérience montre que cette  majorité sera d’autant plus large que l’élu (e) était  au départ  éloigné du système en place : cf. 1981, 2017.

Le système de vote pour lequel  se bat Marine  le Pen n’est pas de gauche, il n’est pas de droite, il trouve ses  meilleurs défenseurs dans le marécage centriste  , celui qui, sous un régime de  proportionnelle,  ferait tous les arbitrages, quel que soit le locataire de l’Elysée.  Autrement dit, avec la proportionnelle, le système , dont nous voyons ces jours-ci à quel degré d’exaspération il pousse   un peu partout les Français, aurait  encore de beaux jours devant lui .  

Réclamer à cors et à cris  le proportionnelle intégrale a une signification très claire : « notre  préoccupation majeure n’est pas  de répondre aux immenses attentes des Français mais d’  avoir un peu plus de places  dans les assemblées et de prébendes dans l’appareil d’Etat » .   Ce n’est  évidemment pas ce que les millions de Français  qui ont voté pour     Marine le Pen attendent d’elle . Si Macron qui, lui, compte  tenu de la  nature  de sa politique  s’accommoderait  tout  à  fait  d’une proportionnelle intégrale,   réussissait à l’instaurer,  aucun espoir ne subsisterait de  résoudre un jour de manière démocratique les  problèmes de la  France. Qui dit centre dit mainstream , national ou international, celui-là même dont nous crevons. La gouvernance mondiale qui a mis la main sur  notre pays  ne lâcherait plus  sa proie. 

 

Roland HUREAUX

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:03

 

LES PAUVRES QUI NE SONT PAS A LA MODE

 

https://atlantico.fr/article/decryptage/pauvres-enfants-malades-souffrance-divorce-discrimination-solitude-roland-hureaux

 

Il est heureux qu’à partir d’un rapport récent[1], l’opinion se soit émue du drame des enfants harcelés – pour ne pas dire persécutés dans les  cours de récréation  ou à la sortie des écoles. Ils seraient environ un sur dix. Le phénomène n’est pas nouveau,  mais autrefois les professeurs surveillaient les  récréations et savaient ce qui s’y passait ; au moins dans le secondaire, ce n’est plus le cas.

La souffrance d’un enfant est toujours pathétique, d’autant que la plupart du  temps ces enfants, honteux de  leurs humiliations, n’osent pas en parler à leurs parents.

Mais trop y insister conduirait à dénoncer la dégradation de la discipline à l’école, qui conduit  toujours à la tyrannie des forts sur les faibles. Or « il est interdit d’interdire » dit la doxa.

Longtemps fut tue  la souffrance des enfants dont les parents se séparent : il ne fallait pas avoir l’air de remettre en cause la libération sexuelle, le droit de « jouir sans entraves ». Le  tabou commence à être levé.

 

Les souffrances politiquement correctes  

 

Il y a en effet de nombreuses souffrances dont on ne parle pas beaucoup parce qu’elles ne font pas partie du politiquement correct.

La pauvreté, l’exclusion sont choses dramatiques, surtout par grand froid, mais tout le monde les voit et en parle (e c’est très bien !)

Il n’en fut pas toujours ainsi. Au temps du marxisme triomphant, la charité était tenue pour un cautère de mauvais aloi qui retardait la révolution : il fallait faire l’aumône en cachette.

Mais si tout le monde s’émeut aujourd’hui du sort des sans-abri, on ne parle guère des nombreuses victimes de la mendicité forcée, sans doute  majoritaires dans les rues de Paris, femmes, vieillards, jeunes filles dont les « parrains » passent à la caisse le soir. La police semble passive face à ces pratiques.  

Les prisonniers ont aussi droit aujourd’hui, à  leur part de compassion : il existe de nombreux visiteurs de prison. « J’étais prisonnier et tu m’as visité » dit l’Ecriture. De bonnes âmes s’en souviennent encore.

Et bien entendu les malades,  pas seulement du sida,  d’autant que tout le monde se dit que ce qui leur arrive   pourrait nous  arriver aussi.

Les handicapés constituent un cas à part : la société est aux petites soins avec eux : allocation d’adulte handicapé,  aménagements des lieux publics, des parkings, emplois réservés  etc. Mais cette compassion légitime est bien ambigüe : elle conduit aussi  à   éliminer systématiquement  tout embryon présentant le moindre soupçon de handicap congénital. On veut bien faire beaucoup pour eux mais s’ils n’existaient pas, ce serait mieux…

Les discriminations fondées sur la race  ou l’origine sont l’objet d’une stigmatisation publique obsessionnelle. Le Défenseur des droits, héritier de la HALDE veille. On ne dit guère, cependant,  que s’agissant des immigrés, ces discriminations frappent les garçons et très peu les filles  dont l’ascension sociale est remarquable. Les discriminations des femmes au travail sont bien réelles, mais, à y regarder de près, elles touchent  surtout  celles qui ont aussi la mauvaise idée d’être  mères de famille, dont les carrières sont interrompues. Attention à ne pas trop le dire : défendre la femme oui, la mère de famille, danger : le spectre de Pétain n’est pas loin !  

Etre un immigré dans un pays où l’on n’a pas de racines et où la majorité peut vous voir d’un mauvais œil est sans doute inconfortable et quelquefois douloureux. Mais les immigrés sur le sol français disposent de trois atouts essentiels : ils bénéficient d’une   solidarité collective qui leur reste des pays du Tiers monde d’où ils sont issus, de  l’appui des médias, c’est  dire des puissants de ce monde, des vrais,   et du sentiment d’être sur une pente ascendante : ils vivent mieux que leurs parents et savent, pour la plupart,  que leurs enfants vivront mieux qu’eux.  Les   pauvres indigènes  qui vivent dans les mêmes quartiers ne bénéficient d’aucun de ces atouts ; pour comble de malheur, on les soupçonne de voter Le Pen !  

 

Et les autres…

 

Il existe bien d ‘autres souffrances que notre société ne prend pas en compte.  Celle des garçons timides qui n’ont jamais osé  adresser la parole à une fille. Environ  10 % des Français meurent sans avoir eu de relations sexuelles : tous  ne  l’ont pas  fait exprès. Celle des filles trop laides, que beaucoup de professeurs n’hésitent pas à mal noter, auxquels les employeurs préfèrent souvent une  bimbo avenante. Les employeurs,  et naturellement  les garçons.

Sur d’autres registres, sait-on que certaines maladies mentales provoquent des souffrances indicibles : migraines intolérables, mal-être extrême.

Sait-on la souffrance insondable des schizophrènes dont un sur dix se suicide ? A quand un téléthon pour eux ?

Et puis il y a la solitude des jeunes et surtout des vieux, dont certains, en ces temps   de désintégration sociale,  n’ont aucun proche parent à qui s’adresser.

La solitude, la déréliction économique (des revenus de moins de 500 € par mois) se conjuguent chez certains agriculteurs de montagne qui, eux aussi,  se donnent la mort par centaines  tous les ans. Grand est le malheur de n’être pas moderne : urbain, riche et à la mode !  On en parle moins que des salariés de France-Télécom, qui, eux aussi,  sont victimes d’une modernisation brouillonne.

Tant mieux si certains pauvres sont à la mode.
Mais que  le Bon Dieu protège aussi  ceux qui ne le  sont pas !  

 

Roland HUREAUX*

 

  • Auteur de La grande démolition, la France cassée par les réformes, Buchet-Chastel, janvier 2012 – 355 pages, 21 €

 

 

[1] Rapport de  l’Observatoire international des violences à l’école, rédigé pour l’UNICEF, du 29 mars 2011, connu en France à une date plus récente.

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 12:02

Le nouvel évêque de Nanterre , Mgr Matthieu Rougé , a justement protesté contre le délai imposé   à la reprise des cultes au titre  du  déconfinement , plus long que  celui des  autres activités. Pour le gouvernement, il est  plus urgent   de réouvrir les écoles et les commerces que les églises. L’évêque y voit un traitement peu respectueux  pour les religions, une attitude « indigne de notre démocratie »., n’hésitant pas à évoquer un « anticléricalisme » gouvernemental.

Il ne s’ agit pas d’un fait isolé   : personne ne  tient  certes Christophe Castaner  pour un enfant de Marie, mais  l’irruption   de la police dans  l’église Saint André de l’Europe où se tenait une célébration légale à huis clos  confirme le mépris  des équipes Macron  pour l’Eglise catholique.  

Mgr Rougé  croit voir dans ces procédés cavaliers  une «  inflexion »  de la politique gouvernementale  . Quelle inflexion ? Macron et son équipe sont dans la stricte continuité de ce qu’ils sont depuis le début.  

A peine arrivé à Bercy , Macron ministre des finances avait liquidé le principe des allocations familiales  universelles . Dans sa campagne électorale il promettait d’instaurer  le « droit »  des femmes seules ou en couple à  la fécondation artificielle, promesse tenue depuis,  et laissait mêmes espérer un assouplissement  de l’euthanasie.  L’affaire Vincent  Lambert où  il était, n’en doutons pas , à la manœuvre,  a  montré la direction.

Sa politique étrangère fut dès le début hostile aux  intérêts des chrétiens d’Orient.   

Les évêques  l’ont néanmoins reçu en grande pompe aux Bernardins, le 9 avril 2019. Cérémonie sans précédent dans l’histoire de France . Pour qui a bien écouté son  discours, il leur crachait à la figure qu’il ne tiendrait aucun compte  de leur opinion ( qui sont celles de l’Eglise mais aussi l’expression de  la morale  naturelle ) en matière de bioéthique. Il n’admettait même pas qu’ils la disent, seulement qu’ils « questionnent ». Cela ne l‘a pas empêché  de recevoir une standing ovation . Cet enthousiasme  fut trouvé incongru  par beaucoup mais il était aussi   bien imprudent au cas , fort possible, où la carrière de Macron se terminerait par une  forme ou une autre de damnatio memoriae.

Sous prétexte de  faire face à l’épidémie du  virus couronné, le présent gouvernement   a lâché en catimini un assouplissement de l’euthanasie  ( dite « sédation profonde ») pour les plus de 70 ans et   un allongement du délai  où l’avortement chimique . Le ministre de la santé qu’il vient de nommer , Olivier Véran ,  déplore  publiquement la baisse du nombre d’avortements ;  ainsi, par derrière la lutte  contre la pandémie, la culture de mort est à l’œuvre. Ceux qui la  promeuvent avec tant  d’acharnement ne sont-ils pas les mêmes   qui ont si lamentablement  géré la crise sanitaire , en liaison avec l’OMS et les équipes de Bill Gates,  ami de Macron  qui veut réduire de 90 % le nombre des  hommes ?

Il est clair que dans l’attitude du présent gouvernement, il n’y a aucune inflexion mais une parfaite continuité.

Quand  42 % des catholiques pratiquants  votent En marche  aux européennes ( pour une moyenne nationale de 24 %), avouons que c’est bien cher payé .  Pourquoi se gêner  avec un troupeau de brebis qui voteront quand-même pour vous?  Nous voulons croire que les évêques ne soient pas responsables de  cet aveuglement.     On aimerait en être  sûr. Cette crise aura eu au   moins le mérite de permettre à certains  d’entre eux  d’ouvrir les yeux sur la véritable nature du régime Macron. «Il n'est rien de caché qui ne doive être révélé » (Lc 2,12).

 

Roland HUREAUX

 

 

  

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 11:58

QUI PREND EN GRIPPE LA CHLOROQUINE ET SES PROMOTEURS  ? TOUJOURS LES MEMES. 

 

https://www.valeursactuelles.com/societe/le-medecin-la-chloroquine-et-le-bureaucrate-une-fable-bien-francaise/

 

La lutte entre les  personnalités inspirées, innovantes et vraiment compétentes et les bureaucrates de tout poil a sûrement  commencé  dès le temps du scribe assis du  musée du Louvre ( Egypte, IIIe millénaire avant JC) .

Entre  le  ministère de la santé,  bureaucratie  crispée sur ses postions et tous ceux qui veulent promouvoir, faute  d’autres,  l’usage de  chloroquine contre le COVID 19, parmi lesquels, entre autres, le professeur Raoult de Marseille, il n’est  pas difficile reconnaitre une très vieille querelle.

 

Bureaucrates contre créatifs

 

Des bureaucrates stérilisants, la France en   a eu plus que son lot au cours de son histoire récente. Le général Bazaine rayait  du tableau d’avancement tout officier qui se mêlait d’écrire : ainsi fut barré le plus grand théoricien  militaire français, Charles Ardant du Picq et fut perdue lamentablement la guerre de 1870.

En  1897, une Académie de médecine  arrogante  refusa  de reconnaitre la découverte d’Ernest Duchesne du  caractère répulsif de certains moisissures à l’égard des bacilles , principe de la pénicilline laquelle  devait nous  revenir du Royaume-Uni trente ans après. Quand  on sait  que les millions de décès de la grippe espagnole de 1918 furent surtout dus aux  des complications microbiennes, quelles effroyables conséquences !

En 1930,  en France et en Allemagne,  des hommes politiques  accrochés à l’étalon-or   refusaient de dévaluer alors que les Etats-Unis et le  Royaume-Uni le faisaient massivement. Entre 1930 et 1940, notre état-major s’  arc-boutait  derrière  la ligne Maginot, mettant impitoyablement  au rancart  tous ceux qui contestaient cette stratégie uniquement défensive et qui prétendaient que les chars devaient être utilisés en masse et à l’offensive.  Pensée unique, caporalisme : prime à la médiocrité et immense désordre dans la logistique,  comme aujourd’hui au ministère de la santé.

On pourrait continuer :  dans les années 1980 , il était tenu pour évident dans les hautes sphères  de l’Etat  qu’un pays avancé  devait se débarrasser progressivement  de son industrie.  Ceux qui ne le pensaient pas étaient tenus pour   des passéistes inadaptés à la « mondialisation heureuse ». Nous voyons le résultat.

Au même moment, était promue la concentration de la population dans les métropoles et le dépérissement du monde rural , impliquant  la disparition programmée   des petite communes.  L’autonomie des universités est de plus en plus celle des gestionnaires , non des enseignants.

Les autres pays n’échappent pas à l’ ostracisme , mais la France cumule une bureaucratie particulièrement  obtuse et, heureusement,  beaucoup  de créatifs.

Le conflit actuel entre le ministère et les tenants de la chloroquine    est  la continuation de cet antique affrontement. D’un côté une technocratie hostile aux voix divergentes  , de l’autre  un homme seul, aux  positions de bon sens.

 

Psychologie

 

La psychologie des bureaucrates nous et familière. Ils ont généralement le cul serré,  vous regardent de travers ,  mais deviennent   solennels et tranchants devant les caméras .  Calés  sur quelques idées fixes ,  fermés au débat , ils deviennent méchants quand  ces idées  sont remises en cause .  Dans le cas d’espèce, ils disent que la chloroquine a des effet secondaires pas encore testés ; non,  on les connait, mais ils sont rares. Et quel médicament n’en a pas ?  Ils disent aussi qu’on ne peut  pas la mettre entre les mains des généralistes. L’ancien ministre Philippe Douste-Blazy a raison de dire que ce médicament très simple est utilisé massivement depuis soixante ans et que  ses effets sont enseignés   dans toute les facultés de médecine. Et même s’il n’était pas testé, qu’a-t-on d’autre ?  Face à un incendie,  qui va dire que l’extincteur ne peut être   utilisé parce qu’il  n’a pas encore été  testé ?  

Qui n’imagine les réunions du comité d’experts   chargé de  conseiller le gouvernement  dans la lutte contre le coronavirus,  au temps où le professeur Raoult y participait ?  D’un côté    une majorité  échangeant de petits coups d’œil complices  et gênés , de l’autre le verbe sans fioritures d’ un homme libre .

Refusant la  contradiction – et pour cause car il sait quelque part qu’il a tort -  le bureaucrate  n’argumente  pas au fond mais cherche à disqualifier :   le franc-tireur  est présenté comme un orgueilleux - on dit aujourd’hui un mégalo - , quelqu’un qui n’a pas le sens du collectif  ( ah le travail en équipe ! vieux cache-sexe du conformisme), qui ne songe qu’à se faire de la publicité   etc. Cela dans un  débat qui  devrait  rester technique.

 

Quelles motivations ?

 

On peut se demander ce que  sont les motivations  de ces  gens ?  

Souvent l’idéologie. Mais en l’espèce, on ne la voit guère. Sinon  que comprenant  que , de fait, Raoult s’en prend à la politique du gouvernement  Macron, tous ceux qui partagent l’ idéologie du président sur les grands sujets politiques, prennent en grippe ( c’est le cas de le dire) Raoult et la chloroquine. Ainsi Cohn-Bendit qui,  sans aucune qualification sur le sujet, lui demande de se taire. Depuis longtemps, le ci-devant révolutionnaire  a choisi son camp : toujours celui de l’institution contre les  esprits libre.  La  chloroquine finira-t-elle  par  être tenue pour fasciste ?  

Il y a ensuite le conformisme de gens qui ont fait toute leur carrière   du côté du manche. Être du côté de l’institution  donne un  sentiment  de puissance  aux plus insignifiants. Face à quelqu’un qui ne défend que le bon sens et le  bien commun, ils sont perdus, eux qui ne pensent que carrière . Ils imaginent que le  franc-tireur veut prendre leur place.  Même désarroi chez les gens de cabinet et autres communicants qui ont depuis longtemps perdu l’habitude de raisonner sur le fond, seulement de calculer les  effets d’ annonce.

Il y a aussi la  vanité un peu narcissique du pseudo expert  qui se pose comme tel en allant contre le sens commun , supposé vulgaire.

Il y a enfin la répugnance  de toutes  les bureaucraties à reconnaitre leurs erreurs, sauf quand elles deviennent si  patentes  qu’il n’est plus possible de les nier. Et encore font-elles alors le plus souvent de  fausses concessions : on dit qu’on utilisera la chloroquine,  mais on ne le fait pas.

Face aux logiques bureaucratiques devenues folles, c’est au pouvoir politique de rectifier le tir,   mais pour l‘actuel président, énarque de base de l’espèce la plus conformiste, les propositions de la sphère technocratique semblent  infaillibles.

Y a-t-il autre chose ? Quand on ne comprend pas, dit-on, c’est qu’il   y a un loup. Comment,  devant tant d’irrationalité,  empêcher le public d’imaginer que les intérêts de laboratoires pharmaceutiques désireux de développer  des médicaments plus chers que la chloroquine, sont, comme on disait, « déterminants en dernière instance » ?

 

Légitime révolte

 

Le conflit est loin d’être terminé . Sa renommée internationale protège le professeur marseillais qui, sans elle,  aurait  été déjà  impitoyablement broyé par la machine. Il reste que si vous ressentez les premiers symptômes du virus couronné, dans la majorité des hôpitaux français, vous ne serez à ce jour ni  testé immédiatement  ni même traité sauf à avoir moins de 70 ans et être à la dernière extrémité.

La révolte contre les  apparatchiks est toujours légitime ; elle l’est plus que jamais face à la pandémie que nous connaissons.   

 

Roland HUREAUX

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 11:56

MACRON DEVRAIT S’ELEVER CONTRE LES INGERENCES INDUES DES GAFAS DANS LA POLITIQUE FRANCAISE

 

Il y avait eu Robert Ménard, censuré sur Twitter en janvier. A leur tour, Marion Maréchal et   Jordan Bardella ont vu leur compte Facebook coupé, au motif qu’ils avaient pris la défense de  Génération identitaire .  Et dans une autre sphère , la célèbre Mila, adolescente  attaquée sur Facebook pour ses critiques de l’islam et interdite de parole pour …harcèlement ! Télé Libertés a été suspendu trois semaines parce que l’un de ses invités avait nié l’existence d’une pandémie : opinion évidemment exagérée mais que l’on devait avoir le droit d’exprimer.

Même si on peut penser qu’il y a eu des mouchards sur notre sol, ces décisions ont été prises en Californie, où les Gafas ont leur siège.

Ce n’est que très timidement que la classe politique a relevé ce qu’il y avait  de scandaleux dans cette censure politique imposée à des Français depuis un pays étranger.

Il faut aller plus loin : pourquoi M. Macron lui-même n’a-t-il pas réagi contre cette ingérence inadmissible dans nos affaires intérieures ? La question peut paraître naïve vu l’intimité idéologique du président   français avec les censeurs.

Nous pensons pourtant qu’il aurait été là  dans son rôle de chef de l’Etat.  Quelques mois auparavant, il s’était accroché avec le président Trump en visite à Paris au sujet de la taxation des Gafas, Trump prenant la défense de ces derniers. Les   Gafas étaient pourtant les adversaires les plus implacables de Donald Trump et furent les principaux organisateurs de la machination qui l’a évincé du pouvoir.  Interrogé   sur ce paradoxe, Trump   répondit « ils sont américains, c’est mon rôle de les défendre ». Le président Trump avait le sens du leadership (un mot qui n’a pas d’équivalent exact en français),  du fait que dans sa position de président des Américains, il devait les défendre tous à l’international sans considérer leur position politique interne.

Ne rêvons pas, bien sûr ; Macron ne protestera pas. Leadership, c’est un mot qui doit venir de la planète Mars pour le président français, idéologue narcissique ignorant complètement ses devoirs de président.q

 

Les obligations du leadership

 

Le dernier des chefs de tribu africains connait ses obligations à l’égard des membres de la tribu :  assurer leur protection et leur bonheur, avant toute autre préoccupation. Les défendre tous et défendre chacun. Macron les ignore.

L’idéologue est le contraire d’un leader :  il n’est pas au service d’un peuple. Quand il n’est pas au service de lui-même, il est au service d’une idée : en l’occurrence l’idée européenne, elle-même faux nez du projet mondialiste que Macron et les Gafas partagent. Pour des gens comme eux, le projet idéologique passe avant tout : avant toute préoccupation éthique, avant les valeurs fondamentales de l’Occident : la démocratie, les droits de l’homme, les libertés, la constitution, avant la common decency chère à George Orwell. Que les patrons de Facebook et Twitter,  bafouant le droit international et le droit interne, s’arrogent le droit d’usurper les pouvoirs de la justice française pour juger de ce qui peut être diffusé sur leur réseau et ce qui ne peut pas l’être est inouï.

Si la France avait encore un chef, il ferait de la circulation des idées sur internet un service public pouvant être le cas échéant délégué à une entreprise étrangère, s’engageant à  respecter la loi française qui réserve à la justice nationale la régulation   de la liberté d’expression et qui ne permet aucune discrimination entre les usagers. Mais comme on sait, nous en sommes loin.

Si les peuples ne s’élèvent pas avec la dernière énergie contre ces violations de droits fondamentaux, nous entrerions dans des âges bien sombres :  sous les apparences de l’« empire du bien », la fin de la démocratie , le  nouveau Mordor.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 11:54

LE VRAI DANGER, C’EST L’ISLAMO-CENTRISME

 

(L’islamo-gauchiste c’est Macron)

 

D’abord bien choisir les mots.  

J’ai du mal à admettre l’expression d’islamo-gauchisme.

Elle a signifié au départ quelque chose de précis : l’intérêt pris dans les années qui ont suivi Mai 68 par les mouvements gauchistes français (trotskistes et surtout maoïstes) pour la cause palestinienne dans le cadre d’un tiers-mondisme élargi. Cette tendance les a amenés à côtoyer dans les manifestations non des islamistes mais tout simplement des musulmans.

Déjà pendant la guerre d’Algérie de nombreux marxistes, communistes ou pas mais généralement athées,  avaient été amenés à collaborer à une révolte, celle du FLN, dont les recherches récentes ont montré que la motivation était essentiellement religieuse – et le résultat le fut aussi puisqu’elle aboutit à l’expulsion d’Algérie d’un million de non-musulmans, chrétiens, juifs ou agnostiques.  Au demeurant l ‘URSS athée fut au fil des ans un soutien actif sinon exclusif de la nouvelle république algérienne où les tendances islamistes ne cessèrent de s’affirmer.

 

L’influence américaine

 

Aujourd’hui ce système de collusions apparemment contre-nature s’est transformé sous l’influence des université américaines.  Celles-ci ont ouvert largement leurs porte aux noirs, souvent par l’effet de la discrimination positive. Assez vite,  s’y sont développées des études « décoloniales » conjuguant la critique de l’esclavage, de la situation des noirs aux Etats-Unis, du colonialisme, surtout français, et de la situation supposée des minorités immigrées dans les différents pays d’Occident. Faute de contradicteurs, puisque aucun adversaire de leurs thèses n’avait envie d’aller, ni n’aurait été accepté dans les départements concernés, une culture consensuelle anticoloniale et antiraciste à base de haine du Blanc s’est peu à peu incrustée jusqu’à déborder dans   une partie de l’opinion. Conjuguée avec la critique du mâle  par l’ultra féminisme, de l’hétérosexualité par les homosexuels militants, elle a fini par devenir l’idéologie officielle des Etats-Unis, assortie d’une intolérance croissante à la contradiction,  aggravée  depuis la désignation de Biden à la tête du pays.

Le rayonnement de la puissance américaine aidant, ces idées se sont diffusées    en Europe et ont  conquis peu à peu des départements spécialisés du CNRS et de certaines Universités.

Des gens branchés sur le monde universitaire américain, ont fini par se rallier à  la légende sombre  attachée à la colonisation occidentale à travers le monde aux cours des   derniers siècles dont l’exploitation et le rejet  des immigrés ne serait que la suite.  On ne peut qu’être choqué par les accusations d’un Macron à l’égard de la colonisation françaises, qualifiée par lui à plusieurs reprises de crime contre l’humanité. Les considérations électorales,  d‘ailleurs bien aléatoires, n’expliquent pas tout, c’est la culture du président qui est en cause, peu instruit  au fond de l’héritage européen et entièrement imbibé des idées qui prévalent  aujourd’hui dans les universités, les médias et le parti démocrate américains et que son maître Richard Descoings a introduites à l’Institut d’études politiques de Paris. 

Si l’Université française avait été longtemps marquée par l’idéologie marxiste, les contrôles de la qualité scientifique de ses travaux avaient persisté, le parti communiste lui-même  y veillant. On admettait qu’un chercheur marxiste fasse une thèse, pas que cette thèse ne soit qu’un pamphlet haineux et superficiel. Certes, le statut de la fonction publique, tant critiqué à droite, garantit encore leur poste à ceux qui résistent aux idéologies destructrices ,  mais ces barrières sont fragiles. La réforme Pécresse, notamment la fusion à tout va des universités, a éliminé les quelques ilots conservateurs qui subsistaient dans notre enseignement supérieur et ouvert grand la porte aux délires idéologiques.

L’UNEF avait été une des citadelles de l’esprit de mai 68 fondé sur la libération de la femme et des mœurs. Qu’elle soit aujourd’hui dirigée par une jeune fille  voilée témoigne que nous avons changé d’époque.  

Quoi de commun entre   des mouvement marxisants en principe héritiers des Lumières et   un islamisme dont les références datent du  VIIe siècle ?  Le premier « islamo-gauchisme » avait pour cible Israël. Le dénominateur commun de l’actuel est la haine de l’héritage chrétien occidental pris en grippe tant par les ennemis intérieurs issus des Lumières et  rendus bien plus dangereux par le phénomène idéologique, expression de la haine de soi,  que les ennemis extérieurs : la frange des musulmans  qui veut que l’Europe devienne    terre d’islam. Tout le monde comprend que les idées des uns et des autres sont contradictoires. Les musulmans modérés préfèrent généralement les chrétiens croyants aux ultra-laïques et aux libertaires. Les gauchistes haïssent leurs racines, les islamistes ne les aiment que trop. Mais le même esprit de destruction ronge les uns et les autres. 

 

L’islamo-gauchisme est une expression trompeuse

 

On se tromperait cependant lourdement à penser que cet  esprit est le propre du gauchisme. Nous avons évoqué Macron : c’est toute la mouvance mondialiste qui se tient derrière lui  pour promouvoir la subversion de notre culture, tant par l’antiracisme idéologique, l’intégrisme écologique, le brouillage des repères familiaux et sexuels. Ni les gauchistes, ni les islamistes n’auraient acquis tant de prestige s’ils n’avaient reçu  l’appui des maîtres du monde, des gafas, de la quasi-totalité   des médias, des tribunaux, des institutions internationales. Quelle différence entre l’islamo-gauchisme et la coalition  qui a mis, sans  doute par de méthodes frauduleuses,  Biden au pouvoir  aux Etats-Unis ?  Le secrétaire général de Nations-Unies, le portugais Antonio Guterres propagateur infatigable de  l’immigration, désignait récemment le « suprématisme blanc »  comme le premier danger pour la civilisation .On ne pense pas différemment à  Bruxelles.  La  grande nouveauté de ce début du XXIe siècle, c’est que l’oligarchie mondiale (ne parlons pas d’élites), à commencer par celle de l’argent, s’est, pour l’essentiel,  ralliée à la culture d’extrême-gauche sur absolument tous les sujets - à la seule exception des questions d’argent puisqu’il n’est pas question pour elle, évidemment, d’ égaliser    les fortunes ou les revenus , au contraire .  L’internationalisme est même un bon alibi pour accroître les leurs : une mondialisation apparemment généreuse ouvre un espace cruel aux pauvres et favorable aux très  riches :  le libre-échange et l’immigration font baisser les salaires dans les pays avancés, l’idéologie antiraciste alimente le mépris des classes moyennes , l’idéologie  antifamiliale dilue leur système de valeurs , la philosophie libertaire justifie les moeurs débridées des grands de ce monde  . Or tous ces gens qui dominent  le monde ne passent pas pour  des gauchistes au sens habituel du terme : ils sont de bon ton, ils seraient  plutôt centristes  , comme les  médias qu’ils  contrôlent. Est-il nécessaire de dire que les islamo-gauchistes proprement dits ne se sentiraient pas si audacieux s’ils ne se savaient soutenus par les puissants ? Ce qui menace le monde aujourd’hui, ce n’est pas l’islamo-gauchisme, c’est l’islamo-centrisme.

 

Roland HUREAUX     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA BATAILLE DES MOTS

 

Que faire contre l’idéologie ? Rien ne le dessert plus qu’une stérile indignation ; rien de plus stupide que de lever le bras au ciel sur le thème « vous vous rendez compte de ce qu’ils en viennent  à dire ! ».  En attendant des jours meilleurs, usons d’une arme que déjà Soljenitsyne recommandait  aux dissidents du communisme :  ne rien concéder de la vérité. Pour cela, il faut la connaitre en réfléchissant suffisamment à partir d’une bonne connaissance de l’histoire. Tout aussi important est  le juste emploi des mots qui ne sauraient être ceux de l’adversaire.  La vision décoloniale assimile tout : l’esclavage, le racisme, la colonisation, la race banche et même le « machisme » et l’hétérosexualité . Nous devons, nous,  inlassablement maintenir les distinctions qui s’imposent : non, nous ne sommes pas islamophobes (ou homophobes),  car la notion de phobie implique une nausée irrationnelle alors que nous nous voulons rationnels. Non, l’islamophobie n’est pas la même chose que le racisme puisque la majorité des musulmans   sont des blancs   - et même ont mis autant que les Européens les Noirs en esclavage. Le juste mot serait « intolérance religieuse » : attendons que les pro-djihadistes nous l’envoient à la figure ! La notion de non-Blancs incluant tous les musulmans doit être absolument récusée. Non, la question du statut de la femme n’est pas le même que celui du colonialisme puisque la colonisation s’est presque partout traduite par sa promotion.  C’est toujours le plus rigoureux qui gagne.  RH

 

 

 

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 11:51

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : COMPORTEMENTS ARCHAIQUES OU EFFETS DE LA MODERNITE ?

 

Combattre les violences faites aux femmes est une juste cause .

Le harcèlement professionnel ou artistique est odieux .

Mais bien plus encore le féminicide :   121 femmes victimes en 2019. Augmentation ? Les chiffres semblent  stables. Ce type de meurtre n’en est pas moins particulièrement odieux.  

Les femmes battues sont beaucoup plus nombreuses.

La prévention de ces turpitudes  n’est  pas facile  : encourager les femmes à dénoncer un compagnon ou un mari violent ?  Mais celles qui n’ont pas peur de le faire ne sont pas celles qui courent le plus de risques. Celles qui sont victimes sont généralement celles qui n’osent pas le faire.   

Il est cependant regrettable que les campagnes contre ces  crimes ou abus soient doublées  d’une petite musique qui laisse entendre  que ces actes  de barbarie  seraient  la persistance  d’un  passé archaïque qu’il faut une fois pour toutes liquider,  les restes d’une oppression millénaire des femmes  à  laquelle la modernité doit mettre fin.

Rien n’est moins sûr.

La vieille société européenne et chrétienne   connaissait certes les violences  contre les  femmes mais ne les encourageait  nullement .

Rien à voir avec l’Islam où  une  sourate du Coran,  d’ailleurs ambigüe, laisse  entendre  que ce genre de violences pourrait être  légitime.

Un homme qui frappait  sa femme  dans un village d’autrefois  s’exposait à la réprobation  publique , d’autant que cette pratique allait   généralement avec l’alcoolisme, socialement condamné . Là où l’autorité du curé était encore préservée, le mari  risquait d’essuyer une rude semonce de celui-ci.

Là où la foi ancienne était  encore solide, tous savaient que c’était là un péché mortel : pas parce qu’il s’agissait d’une violence contre une femme  mais parce que c’était  une  violence tout  court. Il fallait donc s’en confesser  au risque d’aller  en enfer

La déchristianisation a effacé ces repères. L’urbanisation a dissout les  communautés où  chacun était responsable devant tous ; aujourd’hui les individus appartiennent à  des réseaux qui se côtoient sans se connaitre. La responsabilité, si responsabilité il y a,  ne s’exerce que dans un  groupe de référence, forcément cloisonné  , parfois, pour des individus très désocialisés,   devant personne.

La modernité n’ pas seulement affaibli le anciennes barrières morales qui régissaient les comportements. Elle a encouragé dans   l’après-guerre les idéologies qui discréditent les  disciplines ancestrales. L’école philosophique de Francfort ( Adorno, Reich, Marcuse ) a diffusé, d’abord en Allemagne puis dans tout l’Occident ,  l’idée qu’une    éducation trop stricte était le terreau du nazisme. Mais qu’est-ce qu’une éducation stricte   sinon celle qui s’attache à inculquer le respect d’autrui – pas  de telle ou telle catégorie,  mais d’autrui en général ?  

L’idéologie  soixante-huitarde qui en procède, condamnant   la   morale,    a perdu de vue  cette idée fondamentale  que la morale est  commutative : le mal que je fais , un autre, généralement en pâtit. Les droits de  l’un sont limités par les droits tout  aussi légitimes de l’autre – ou des autres . Commet respecter le droits de l’autre  , sans une éducation appropriée , qui ne  se réduit pas, quoi qu’on en ait dit, à la répression     sexuelle ?  

Plus pernicieuse cette  idée qu’il « est interdit d’interdire », que chacun a de temps en temps le droit de  « s’éclater » de se « lâcher » . Une idée issue d’une psychanalyse sommaire – pas celle de Freud ni de Lacan, au contraire – et du surréalisme adepte de  l’authenticité ,  de la légitimité du désir immédiat . « S’éclater » , pour   des  gens convenables, ce peut être  aller danser jusqu’à pas d’heure ou raconter de bonnes blagues; pour des gens plus primaires  ce sera  relâcher les  contraintes qui interdisent par exemple    de cogner sur son entourage. L’idée que le désir est autojustifictif  ne concerne pas que la pulsion sexuelle ;  après tout  le désir de  frapper autrui  n’est-il  pas aussi une  forme de désir sexuel ? Justifié par l’accord du partenaire, forcément ambigu , le sado-masochisme n’est-il pas accepté dans  certains  milieux ?  

Il se peut que les violences  faites  aux femme procèdent de la persistance de comportements archaïques . Mais il y a de forte chances que la modernité : déchristianisation, nouvelles normes libertaires ,   discrédit de l’éducation  morale classique,  leur aient ouvert un champ  plus large qu’autrefois.  

 

RH    

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 11:49

 

Dans de récentes déclarations, Patrick Buisson a pris ses distances avec la logique  de l’ « union des droites » qui prévalait notamment à la  Convention de la droite réunie le  28 septembre dernier  autour de Marion Maréchal   et d’Éric Zemmour à laquelle il a s’est abstenu  de participer.

Il pense , avec raison selon nous,  que l’idée d’une union des droites est dépassée car le populisme de la droite forte ( pour ne pas dire extrême) est , selon lui,  incompatible avec le libéralisme du courant dominant des Républicains. Donc pas de convergence possible.

Je dirai  aussi : comment prétendre diriger un pays en se réclamant d’une moitié  de sa population   ( en  fait plutôt 40 % ) ? Il est vrai que Mitterrand  y était arrivé, en accédant au  pouvoir au nom de l’Union de la gauche . Mais ce qui vaut dans un camp ne vaut pas forcement dans l’autre. Et ce qui vaut à  une époque ne s’applique pas forcément à une autre époque.   Macron a d’ailleurs  gagné en récusant cette logique : c’est bien le seul mérite qu’on puisse lui  reconnaître.

Pour  Buisson  , au clivage gauche-droite s’est substitué  le clivage    des  partisans de l’ordre mondial et de ses adversaires .

Le  choix est  en effet aujourd’hui d’être pour ou contre  le camp mondialiste, prétendu libéral et progressiste, qu’ ont incarné tour à tour, dans la lignée de Jean Monnet,  Blair, Sarkozy,   Obama, Macron , et  avec eux,  toute la machinerie européenne, l’Europe de Bruxelles n’étant dans cette perspective   que le relais régional d’un projet planétaire.   Le paradigme des partisans  de ce camp est simple : libre circulation des capitaux, des  marchandises  et des hommes,  attrition des Etats et philosophie libertaire. En face tout ce qui incarne le réveil national : Poutine, Orban, Trump , Salvini  et maintenant Boris Johnson etc. A  l’intérieur,  outre le RN, la droite et la gauche hors les murs  qualifiées  de « souverainistes »  et bien sûr les Gilets jaunes .

Ne l’ont pas encore  compris les gens de droite  genre lecteur du Figaro et électeurs de Fillon qui, tout en étant attachés  au drapeau et à la famille  et  hostiles à l’insémination artificielle des femmes seules   se réjouissent  de voir Macron résister à   la CGT ou cogner les Gilet jaunes.

Proche d’eux, la chroniqueuse versaillaise, pourtant  connue pour ses positions anti-libertaires , qui s’est fait remarquer récemment en mettant plus bas que terre une pauvre femme qui n’avait , à son gré, pas réussi  dans  la vie. Il y a des gens qui sont lents à assimiler  que la cause ultralibérale ne se sépare plus désormais de la cause libertaire.

L’ont encore moins compris les  gens de l’ extrême gauche pour qui le spectre suprême  reste le « fascisme » identifié  à toutes formes de droite  nationale. Généralement pas    assez puissants ou  conséquents pour accéder au pouvoir – sauf à  trahir dans les grandes largeurs comme Tsipras ou les 5 Etoiles -  ils  choisiront toujours   in fine de soutenir   un Macron plutôt qu’un national quel qu’il soit . Sans  adhérer nullement   aux thèses du mondialisme  , ils ont désigné  comme ennemi numéro un les antimondialistes, se faisant les soutiers objectifs  de l’ordre mondial ultralibéral.

Mais l’histoire avance  et ces postures en porte-à-faux  sont sans doute les rémanences  d’un  ordre ancien,  le marque d’une phase de transition , en voie d’être dépassée.  Ils sont  en même temps   l’effet du  jeu habile des tenants  du mondialisme  lesquels , quoiqu’ils     soient en fait  des idéologues extrémistes, se positionnent au centre et ont dès lors beau jeu de   diviser leurs adversaires. 

 

L’importance du combat sémantique

 

En fait  Buisson ne se trompe que sur la sémantique. Dans le  combat politique, il ne faut jamais donner un nom sympathique à ses adversaires et   donc prendre pour argent comptant ceux qu’il se  donne. Tel est le cas des appellations de     progressistes  ou de  libéraux accolées  aux tenants  du mondialisme. Ces mots sont très avantageux pour eux : qui pourrait être contre  le progrès ? qui serait contre la liberté ?  Être  libéral, c’est  être  généreux,  ouvert,  convivial.  Pourquoi se mettre dans le camp des obtus qui refusent tout cela   ? N’est-ce pas faire le jeu de Macron qui a identifié , de manière avantageuse,  son combat à  celui des « progressistes » contre les « populistes » ?

Non seulement l’usage de ces mots n’est pas de bonne guerre , mais ils sont faux .  Le   camp mondialiste n’est pas celui de la  liberté :  avec une loi liberticide  par mois  on en est loin ! Ce n’est non plus  celui du progrès : l’appellation de progressiste implique qu’il y ait un sens de l’histoire .  Pendant un siècle l’Union soviétique  s’est présentée  comme  le  camp du progrès ; on a vu où elle en est arrivée ; aucune loi  historique sérieuse ne condamne  les Etat et les frontières. Le prétendu progrès mondialiste s’effondrera  comme les autres.  

En fait le camp aujourd’hui dominant et que nous combattons  est celui de l’idéologie . L’idéologie repose sur  une vision simplifiée du monde :  hier la  suppression de la propriété, aujourd’hui la  suppression des Etats et des frontières. Elle implique aussi un projet messianique de transformation du monde   qui permet de diaboliser ceux qui s’y opposent. L’idéologie est d’ailleurs toujours mondialiste : Après l’internationalisme  prolétarien est venu le  mondialisme  marchand : dans les deux cas ,  il s’agit d’idéologie.

Le seule querelle qui vaille reste le combat contre les idéologies, d’hier et d’aujourd’hui.

Le propre des idéologies  est d’être mensongères. En  démasquer les  faux semblants, les dénoncer et rendre  , comme le préconisait Confucius, le vrai sens aux mots, ce n’est pas de la  contrepropagande, c’est combattre pour la  vérité .  Qui peut imaginer que  le mondialisme soit  vraiment libéral ? Il écrase un peu partout les classes moyennes . Il réduit chaque jour  la liberté d’ expression sous le dictature  du polcor (politiquement correct)  par des lois restrictives  et par des médias unanimistes ;  il restreint même le champ de la  liberté tout court.  C’est à tout le contraire de libéraux que nous avons affaire.

Comment s’en étonner ? Jean-Jacques Rousseau , penseur trop négligé , établit une sorte de théorème selon lequel, plus l’espace politique est étendu, plus il a vocation à devenir despotique et centralisé. La vraie  démocratie selon lui n’est  possible que dans les cantons suisses. Cette loi que personne n’a encore réfutée  s’applique à la machinerie européenne. Elle s’applique a fortiori à un projet  d’ Etat  mondial qui ne pourrait être qu’un  monstre totalitaire ,  un Big Brother planétaire  dont nous apercevons  déjà  les prémisses.

Et dans l’autre  camp ? Là aussi, il faut savoir s’autodésigner et  refuser les noms que l’adversaire vous donne.   Tel est le mot de populisme . Mais il faut parfois retourner contre ses adversaires  ses propres armes et  donc assumer  . Après tout,  le mot de populisme   exprime bien la résistance des peuples à la machine    totalitaire  cosmopolite, il  se réfère  au populus autre nom  du démos.  Rien dont il   faille  avoir honte. A condition de rappeler sans cesse que le combat populiste est un combat pour la  démocratie.   A condition de rappeler aussi que ce combat est d’autant plus nécessaire que  dans le camp d’en face qui s’en réclame , la démocratie est une étoile  morte  . La démocratie ne survit qu’aux  marges  . Elle reste comme l’a   montré  Pierre Manent inséparable du cadre national .   Mais on peut trouver aussi d’autres  noms :  si  notre camp est celui   qui résiste à l’idéologie, il est par cela même celui de la nature, du bon sens. Il est aussi  celui de la vérité. Allons jusqu’à dire qu’il est celui de la civilisation au sens le plus large .

Il est même,  n’hésitons pas à le soutenir  , le vrai camp de la liberté . Ne tombons pas dans le piège  de penser que ceux qui résistent au supposé libéralisme ne seraient  que des grincheux , partisans d’un régime  pète-sec  , rêvant d’un sabre à la Boulanger, que la restauration nécessaire de l’Etat face au mondialisme serait forcément celui d’un Etat autoritaire –   précisément le mensonge que répandent les mondialistes.    J’étais sur les  ronds-points . Outre la  revendication principale portant sur la dégradation de leur  niveau de vie, les  Gilets jaunes sont particulièrement sensibles aux atteintes à la    liberté  d’expression, au fait que le presse est de moins en moins    libre et pluraliste, de plus en plus  menteuse . Les qualifier s’antilibéraux serait leur  faire injure en même  temps que  faire un beau cadeau à  leurs adversaires, nos adversaires .

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 11:46

Ecrit pour la revue Résurrection

La question du péché originel ne concerne pas seulement l’événement mystérieux de la chute  première  ni  ne se réduit  à la théorie scolastique  de sa transmission.

Elle touche une réalité existentielle plus fondamentale : l’état  moral lamentable de l’humanité depuis les origines de l’histoire  – et sans doute avant.

 

« Pire qu’une bête ! »

 

Il ne s’agit pas que  des « petites » fautes : mensonges, vols, parjures, adultères . Il faut avancer en âge pour mesurer  la profondeur abyssale du mal  que les hommes peuvent commettre : guerres , spécialement  guerres civiles affreuses,  cruautés sans nombre , notamment contre les femmes et les enfants  , souvent associées à d’inimaginables perversions sexuelles, injustices particulièrement odieuses et  cachées ( comme celles que décrit Balzac dans  ses romans). Des guerres qui causent d’immenses souffrances sont décidées par très peu d’hommes .

Si l’on considère  la parole, don si précieux,  l’ampleur de certains mensonges, individuels et surtout collectifs laisse rêveur  . Si l’on considère l’économie  monétaire, nécessité anthropologie irrécusable,   quels abus  inimaginables ne recèle-t-elle pas , surtout  aujourd’hui ? 

On pourrait évoquer aussi les dérives  de cette institution fondamentale qui porte le nom  d’une des vertus, la justice,  dérives contre lesquelles  l’Ancien testament lui-même ne cesse de nous mettre en garde ( Ps 72 ;  Is 1, 23  et  5, 23 ;  Mi 3,  11) .  

De telles turpitudes ne  se trouvent pas chez les animaux.   S’il est vrai qu’un animal comme le tigre  ( ou  le chat !) peut , dit-on,  pratiquer la cruauté gratuite, il ne  l’inflige  pas à  ses congénères

Certes les carnivores  n’ont jamais épargné les herbivores.  Bien avant le péché originel,  les dinosaures carnivores  mangeaient les dinosaures  herbivores . Mais leur cruauté n’allait jamais au-delà de leurs nécessités vitales.    Pas davantage les guerres , les perversions sexuelles, les massacres gratuits  internes à l’espèce n’existent dans le règne animal.  Chez les animaux, les violences se  limitent presque toujours à la recherche de la nourriture et, parfois , à la rivalité sexuelle, bref au seul souci de la perpétuation de l’individu  ou de l’espèce.

On pourrait aussi regarder les conséquences du  péché. Toutes ces turpitudes rendent les hommes  malheureux , pas seulement comme victimes mais aussi comme coupables . Il  est rare que les fautes ( par  exemple l’avarice extrême) rendent heureux. La culpabilité , le suicide sont   aussi le propre  de l’homme [1] . De l’homme seul,  on peut dire qu’il  lui arrive de gâcher sa vie et qu’il aurait pu, en se comportant autrement, être bien plus heureux qu’il n’est. 

 

Le passage à l’humanité

 

L’important est de voir  que ces turpitudes sans nombre  sont le corollaire de l’entrée en humanité,  de ce qui  fait le propre de l’homme  : l’intelligence, la liberté, le sens du bien et du mal  , la spiritualité, une augmentation considérable de ses  capacités  par rapport à celles de l’animal.

Le fait de l’évolution est difficilement  discutable mais l’entrée de l’animal en humanité reste problématique.  Selon les penseurs de la dialectique  ( Hegel, Marx), une évolution quantitative , par exemple la taille du cerveau, entraîne de manière automatique un jour ou l’autre une mutation qualitative.  Des singes , puis des anthropoïdes de plus en plus   intelligents  ( comme la paléontologie en suit les traces ) doivent nécessairement devenir un jour des hommes tels que nous les connaissons .

Si l’Eglise catholique  reconnait le fait de  l’évolution, elle  n’a cependant jamais renoncé à affirmer que, conformément  au récit de la Genèse, il  ne suffisait pas   que l’homme soit modelé  à partir de la terre ou « d’une   matière vivante déjà existante »  dit Pie XII [2].  Pour devenir tel  , il fallait  qu’il reçoive en sus  le souffle de Dieu ,  un supplément  d’âme ou plutôt une âme tout court , événement précis , situé dans le temps même si on ne sait absolument ni quand ni où.  

Face à ces deux thèses, la dialectique du passage du quantitatif au qualitatif  ou l’adjonction d’une âme  , il se pourrait que  nous soyons bientôt fixés. S’il est vrai que  les progrès exponentiels de l’intelligence artificielle  doivent permettre  de faire bientôt des robots dotés de la même capacité  neuronale   que l’homme ( qui n’est pas mince : environ deux cent milliards de neurones  interconnectés ), nous saurons s’ils sont  alors  automatiquement dotés d’ une âme  ou pas.   

 

Election  de l’homme

 

Il reste  que cette    intervention de Dieu   sur un animal   donné,  pour lui  conférer son  souffle , ressemble bien à une élection.   Un acte  gratuit du Créateur  qui, à un moment donné,  choisit un animal , certes plus évolué que les autres mais qui  aurait peut-être pu continuer son petit bonhomme de chemin comme hominidé,   pour en faire   infiniment  plus : un être  doté de liberté  , de sens moral et dont  on pourra dire  pour cela  qu’ il est  fait à l‘image et à la ressemblance de Dieu, promis à   la vie éternelle.

L’élection divine  va ainsi de pair , dans l’espèce humaine,  avec la déchéance morale le plus extrême. – et  cette  autre forme de déréliction qu’est le   malheur, comme s’il y avait un lien consubstantiel entre élection divine et déchéance, non certes  un lien de principe  puisqu’il faut faire la part  de la bonté de l’acte créateur et de la liberté humaine,  mais  un lien de fait.   

Les  guerres affreuses du XXe siècle , les massacres immenses comme la  Shoah montrent que , malgré la montée des  bons sentiments et des institutions issus de la civilisation  chrétienne ou  de  son prolongement,  les Lumières : l’ONU, l’essor du droit international, la défense des  droits de l’homme, la  suppression de la  peine de mort ,   la chronique criminelle de l’humanité   n’est pas terminée.  Moins qu’à un progrès continu , il semble qu’on ait affaire à une croissance parallèle du bon grain et de l’ivraie , du bien et du mal, telle que la  décrit  l’Evangile.

 

Vicissitudes du peuple élu

 

Il en va de même   dans cette  autre élection que nous rapporte la Bible : celle du  peuple de Dieu, le peuple hébreu qui bénéficie non seulement d’une protection divine particulière , l’Alliance,  mais aussi  du don de la  Loi  à Moïse , rappel  de la loi naturelle, destinée  à  en clarifier  les obligations . Le médiateur de l’Alliance est   le Grand prêtre assisté par  un clergé dédié  dont la mission est  d’assurer  le culte de Yahvé mais aussi de maintenir  cette loi , afin que le peuple hébreu ne   la perde jamais de vue comme d’autres peuples   ont  pu le  faire – et comme l’avaient fait, selon la Genèse,  presque tous  les hommes avant  le Déluge .

Ce n’est pas   tomber dans l’antisémitisme mais suivre tout simplement  ce que dit l’Ancien testament  que de rappeler que l’élection divine  non seulement  n’a pas rendu le peuple élu meilleur mais au moins aussi mauvais   : Ps 14 ; Is , 6,  9 ;  Am 3,2 . Il est le peuple « à la nuque raide » que Yahvé est souvent tenté d’exterminer (Ex 33, 3) mais qu’il aime quand-même .

Dès le temps des  patriarches, les frères de  Joseph  se mettent d’accord pour le mettre à mort, puis pour le vendre. A peine sortis du « pays d’Egypte » et avoir bénéficié de la  révélation de la  Loi sur le mont Sinaï , les Hébreux au désert se mettent  à fabriquer et adorer  un  veau d’or. La situation  ne cesse de se dégrader au temps de Juges :  les Hébreux qui ont trouvé la terre promise  y multiplient pourtant les infidélités, au point que Dieu les prive  de l’usage exclusif de cette terre (Juges,  2 20-23).   Le premier roi d’Israël , Saül , tourne mal. Les rois David et Salomon , pourtant hommes éminents,  très proches de Dieu , tombent  dans des  fautes graves : mise à mort d’ Uri , mari  de Bethsabée pour le premier, idolâtrie sous l’ influence de  ses  nombreuses épouses pour le second. En punition des péchés de David, son fils  Absalom se révolte et s’unit, une à une,  aux  femmes  de son père ;  en punition des péchés de Salomon, le royaume est divisé en deux . Les rois qui se succèdent alors  sont en partie idolâtres  en Juda et le sont tous en Israël. La sanction tombe : la prise de Jérusalem par les Babyloniens  ( - 587) et la déportation.

Dieu  envoie les  prophètes aux Juifs ( nouveau nom de Hébreux, par référence à la seule tribu de Juda), pour leur rappeler sans cesse leurs devoirs  négligés,  leur reprocher leurs  turpitudes ( en premier lieu l’oppression des  pauvres : Is 5,8  et 11,4 ; Jr 34 8-22 ; Mi 2,2, Ne 5 1-13  ) et les avertir  des châtiments qui s’annoncent . Les  passages des Psaumes ou des prophètes condamnant le peuple élu pour  ses fautes  sont très nombreux.  Jésus Christ rappelle que ce  peuple, irrité d’entendre leurs  admonestations, a régulièrement  mis à mort les prophètes que Dieu lui envoyait , sa propre mort se situant  dans la continuation de ce rejet.

Aux fautes contre les commandements de base  ( idolâtrie, meurtres, vols, adultères,  faux témoignage, injustice  pour les pauvres  etc.), les Juifs de la basse  Antiquité ajoutent une  nouvelle perversion, que nous avons appelée le pharisaïsme qui, prend , elle , les  apparences de la vertu .  Péché au second degré, il  consiste    à prendre la loi comme une fin en soi sans accomplir  ce qui en est  la raison  d’être : l’amour de Dieu et du prochain . Une perversion que  ne devait pas être, est-il nécessaire du dire ?  le propre des Juifs .

L’histoire  du peuple hébreu et sans doute l’expérience de  la perversion pharisienne  qu’il connaissait pour avoir été lui-même   pharisien   ont  conduit saint Paul  à donner un nouveau sens à  la Loi. Il dit presque ouvertement cette chose choquante  qu’elle n’avait pas pour  but  de rendre  les Hébreux  meilleurs mais au contraire de les  rendre pire ( ou en tous les cas de leur faire prendre pleinement conscience qu’ils étaient mauvais )   afin qu’ils ressentent  mieux  , dans leur déchéance,  la nécessité d’une rédemption. 

« La loi, elle est intervenue pour que se multipliât  la faute » ( Rm 5, 20).  

 « La loi ne fait que donner connaissance du péché » (Rm 3, 20).

« Qu’est-ce à dire ? Que la Loi est péché ?  Certes non ! Seulement , je n’ai connu le péché que par la Loi.  Et de fait, j’aurais ignoré la convoitise si  la Loi ne m’avait dit : Tu ne convoiteras pas ! Mais saisissant l’occasion, le péché, par le moyen du précepte  produisit en moi toute espèce de convoitise : car sans la Loi  le péché n’est qu’un mort (Rm 7, 7-8) .

« Ah ! Je vivais jadis sans la Loi mais  quand le précepte est survenu,  le péché a pris vie tandis que moi je suis mort , et il s’est trouvé que le précepte fait pour la vie me conduisit à la mort »  ( Rm   7, 9-10).  

Ainsi selon saint Paul, la loi est cause de péché . Et il  se passe avec le peuple juif la  même chose qu’avec l’humanité dans son ensemble : le commandement du jardin d’Eden de ne  pas toucher au fruit défendu a provoqué la chute de l’humanité, la loi de Moïse précipite dans la déchéance une grande  partie des Hébreux.

 

Et l’Eglise !

 

Nous  en arrivons à une troisième élection, quoique beaucoup de  chrétiens la considèrent comme  la continuation de la précédente  : celle de l’Eglise.

Là aussi la sainteté  que l’on pouvait attendre de la nouvelle communauté issue du sacrifice du Fils  est loin d’être  au rendez-vous.

Les fautes imputées à  l’ Eglise  sont bien connues , dénoncées à satiété par  la propagande antichrétienne. On lui reproche l’usage de la  violence ( Croisades, guerres de religion), l’intolérance ( Inquisition ) ou l’injustice de ses tribunaux, voire leur obscurantisme ( affaire Galilée),   les obstacles mis à certains progrès  , sa passivité relative face à l’esclavage ou aux situations d’oppression de toutes sortes, la corruption  et la cupidité de certains prélats, l’hypocrise de ceux d’entre eux qui vivent dans  le  luxe ou la volupté, le népotisme. Et n’oublions pas des reproches scabreux plus proches de nous.  Qu’il y ait des  exagérations  dans ces accusations  n’empêche pas qu’ il y ait aussi du   vrai.

Ne sont pas concernés que le clergé mais aussi l’ensemble des fidèles : « ils vont à la messe mais ils ne sont pas meilleurs que les autres ! »

Parmi les griefs particuliers faits aux Eglises chrétiennes figurent leurs divisions séculaires,   mais aussi  le pharisaïsme qui n’est pas en définitive une perversion plus juive que chrétienne , notamment  au travers du durcissement de la loi de type janséniste ou rigoriste , qui a suscité en matière sexuelle la réaction libertaire  que l’on sait, tout aussi  perverse. 

Le procès contre l’Eglise, qui est d’abord un procès contre le clergé  ou les fidèles  de premier rang ,   s’ étend  aux nations  chrétiennes dans leur  ensemble .

Il n’est certes pas question de  nier les  apports incontestables de la civilisation  chrétienne  ; elle est sans nul doute la première de la terre  par ses accomplissements. Le progrès scientifique et technique, la  démocratie  et les droits de l’homme    se situent dans sa filiation , légitime ou non . On peut y ajouter des réalisations artistiques inégalées comme l’art roman ou gothique, voire baroque et  la musique polyphonique.

 

Les débordements de l’Europe chrétienne

 

Il reste que cette supériorité a son revers.

Le premier est que se trouvant à partir du XVe siècle plus forte que le reste du monde, elle a tendu à  déborder sur lui , généralement par la force, pour le meilleur et pour le pire. Il n’est pas sûr que les Occidentaux aient  commis plus de  massacres ou d’atrocités  que d’autres cultures hégémoniques dans la passé,  ni que ceux qu’auraient   commis les autres si c’était eux qui avaient été en avance .  Les  sociétés  traditionnelles ont cependant  été bouleversées par la colonisation,     épreuve  cruelle pour beaucoup. Savoir si    ces bouleversements  furent  pires   que ceux que suscite aujourd’hui   la mondialisation   , laquelle  touche aussi l’Europe chrétienne   et tend à la détruire  à son tour, demeure une question ouverte . Certaines des cultures antérieures présentaient des  tares qui les feront peu regretter : sacrifices humains  massifs au Mexique, anthropophagie dans les Caraïbes   ou l’Océanie. Mais , sans donner dans   l’angélisme, il semble bien que d’autres cultures  « premières » y ont perdu au contraire une certaine innocence.  L’Eglise ne reconnait certes pas la notion de « bon sauvage » à cause du péché originel . Il reste que  certains peuples ( pas tous)  présentent  dans  leur état  natif  une vertu collective qui a frappé les observateurs  : ainsi les Indiens des Grandes Antilles , aujourd’hui disparus, ou certains groupes  de Pygmées.  Plus vulnérables , ils ont été aussi  plus durement frappés, y compris par d’autres groupes indigènes.  Ce sont ces vertus préchrétiennes, ( rappelées par saint Paul : « quand les païens privés de la Loi  se tiennent  à  eux-mêmes lieu de loi , ils montrent la réalité de cette loi inscrite en leur cœur » ( Rm, 2, 14) que le pape François a  voulu  honorer dans le dernier  synode sur l’Amazonie.

L’autre effet pervers de la culture européenne , lié non point tant au christianisme lui-même  qu’à  sa dégénérescence contemporaine est le fait idéologique . « Le monde moderne est plein d’anciennes vertus chrétiennes devenues folles (Chesterton). »  Même s’il s’est ultérieurement  répandu dans  le reste du  monde ( Chine, Cambodge) , le fait idéologique qui se trouve  à la racine des pires  crimes contre l’humanité,   tel qu’il a été décrit par Hannah Arendt et d’autres , trouve  son  origine dans la culture occidentale ( la Révolution française, Marx) .

Quoique dans la théologie  catholique , l’Eglise , « épouse  du Christ »,  demeure pure et sans tache  ,  sa réalité sociologique et  historique ne fut guère plus brillante que celle du peuple  juif  telle que l’ont décrite les prophètes . Il est classique de distinguer la personne de l’Eglise de son personnel  . Cela est certes moins visible du fait qu’un  chrétien renégat[3] n’est plus considéré  comme un chrétien, alors qu’un  juif en rupture  reste  , dans l’opinion commune, un  juif, mais n’en  reste pas moins vrai.

Il est d’ailleurs fréquent qu’on l’on applique  aussi  à l’Eglise  ( au sens large, pas seulement  la hiérarchie mais l’ensemble des baptisés ) l’image que le  prophète Osée applique au peuple d’Israël : celle d’  une prostituée que le prophète  épouse pour la purifier de ses  vices et continue  d’aimer malgré ses infidélités  , comme  Dieu  fait alliance  avec un peuple  rebelle et impur. Le regretté Maurice Clavel ne parlait il pas de « Notre putain  de mère l’Eglise »,   que le Christ réépouse chaque  jour pour la purifier ?   

 

Election, déchéance, rédemption : le mystère de la Croix

 

Il fait ainsi partie du mystère , non seulement du peuple élu et  de l’Eglise, mais,  au travers de   la  doctrine du péché originel  et de son histoire  entière , de l’homme lui-même,  que l’élection y soit  inséparable de la corruption, voire de la  déréliction.

Considérer le mystère du péché originel sans ses   prolongements dans l’histoire serait  donc très réducteur.

Les turpitudes de  l’ humanité vont avec son élection et tout ce que celle-ci apporte : la liberté, la responsabilité, le sens du bien et du mal.

On voit ainsi quels risques ferait courir au monde la réussite du projet transhumaniste, du projet   d’élever de manière artificielle les capacités de l’homme : dans la lignée de ce que nous voulons de dire , au supplément de pouvoir  correspondrait sans doute un supplément de malfaisance . Le premier projet transhumaniste , ne fut-il pas le national-socialisme dont l’ambition avouée  était   de créer une  surhumanité par la lutte pour la vie ( et donc la guerre) et la génétique, sur la base d’une science il est vrai sommaire  ?   

Pour revenir à  l’humanité ordinaire,  la  perte de   dignité qui semble intrinsèque à ses capacités a  trouvé , dans la vision chrétienne, son comble  dans la passion de   Jésus Christ  qui est l’aboutissement  de l’histoire juive dans la mesure où Jésus est juif et que  la responsabilité  de sa mort, historiquement partagée entre les Juifs et les Romains,  est aussi celle de l’Eglise et , au-delà,  de toute l’humanité.  Le  Concile de Trente  le rappelle :    « Si  l'on veut chercher le motif qui porta le Fils de Dieu à subir une si douloureuse Passion, on trouvera que ce furent, outre la faute héréditaire de nos premiers parents, les péchés et les crimes que les hommes ont commis depuis le commencement du monde jusqu'à ce jour, ceux qu'ils commettront encore jusqu'à la consommation des siècles.(…) Les pécheurs eux-mêmes furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peines qu'il endura. (…)  Et il faut le reconnaître, notre crime à nous dans ce cas est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l’Apôtre, s’ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne L’auraient jamais crucifié. Nous, au contraire, nous faisons profession de Le connaître. Et lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains déicides. »  (Catéchisme 1e partie, chapitre 5 - 3).

 Non seulement les juifs mais aussi les chrétiens et,  au-delà,   tous les hommes portent donc  la responsabilité  d’avoir mis  mort le Fils de Dieu venu à la rencontre de ces mêmes hommes  pour leur dire qu’il les aimait à l’infini.

Election, déchéance et rédemption sont le trois moments qui, de manière si l’on peut dire homothétique s’appliquent  au peuple juif, à l’Eglise chrétienne et à l’humanité entière.

Parmi ces turpitudes, la Croix est le crime suprême et,   par un retournement que seul permet la puissance de Dieu, le moment suprême de la Rédemption, rédemption qui est une  nouvelle création et aussi une nouvelle élection. « Là où le pêché a abondé , la grâce a surabondé » ( Rm 5, 20) .

 

Roland HUREAUX

 

 

 

  

 

 

[1] Comme l’avortement qui  a  souvent cet effet.  

[2] « Le magistère de l'Eglise n'interdit pas que la doctrine de l' " évolution ", dans la mesure où elle recherche l'origine du corps humain à partir d'une matière déjà existante et vivante - car la foi catholique nous ordonne de maintenir la création immédiate des âmes par Dieu - soit l'objet, dans l'état actuel des sciences et de la théologie d'enquêtes et de débats entre les savants de l'un et de l'autre partis »  Pie XII, Humani generis, 1950 . 

[3] Par exemple Hitler ou Staline .

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 11:44
Il devient insupportable d’entendre le président Macron, chaque fois qu’il va en Afrique ( trop souvent à notre gré) cracher sur le passé de la France .  « Le colonialisme  , s’est-il cru obliger de dire à Abidjan , a été une erreur profonde et une faute de la République » .
Nous ne reviendrons  pas sur les arguments bien  connus qui réfutent ces propos sommaires : où en seraient ces pays s’il n’y avait  pas été colonisés  ?  D’autres, comme Driss Ghali dans Causeur [1], ont rappelé tout ce que la France avait  apporté à ses colonies africaines.
Macron s’abîme-t-il chaque  jour dans les affres de la culpabilité nationale ? Non . Au fond, il s’en fiche. Il dit cela parce qu’il se croit obligé de le dire. Ce faisant, il commet plusieurs  erreurs.   
D’abord il montre son ignorance. 
A une connaissance précise de l’histoire de nos anciennes colonies, prises une à une,  il substitue de poncifs   sur le  colonialisme en général   qui témoignent    de sa connaissance superficielle de la question. Sait-il qu’il fallut  en 1960 « pousser dehors » la Côte d’Ivoire qui aurait préféré rester  un département d’outre-mer ? Il est vrai que Houphouët Boigny avait été un ministre particulièrement en vue de  la  IVe République, un honneur  qu’aucune autre puissance coloniale n’avait accordé  à ses sujets.  

Sait-il que les  présidents de l’ancienne Afrique équatoriale française se sont cotisés pour ériger à Brazzaville  un mausolée à Savorgnan de Brazza qui avait fondé la colonie?

Sur le sujet de la colonisation  Macron ne  fait que répéter ce qu’on dit   dans les Universités américaines, gangrénées  par le politiquement correct  anticolonialiste . Il fut et reste le meilleur élève de Richard Descoings qui ne fit rien d’autre qu’américaniser  l’enseignement  des Sciences Po.   Il serait temps qu’il renouvelle sa culture  !

Chacun des pays que Macron visite est attaché à sa singularité . En leur appliquant  des clichés  passe-partout , il montre que, au  fond,  il ne s’intéresse pas vraiment    à eux.

 

Il est temps de traiter les Africains comme des gens normaux

 

Sent-il par ailleurs ce que peut avoir de blessant pour ses interlocuteurs  l’évocation du passé colonial ?   Rien de plus ambigu que la victimisation.  On ne rappelle  pas aux gens qu’ils ont été vaincus ou dominés, même sur le mode du repentir.  Dans le monde dur où nous vivons, être ou avoir été une victime n’a rien de glorieux.  Il faut    traiter  les Africains comme des  interlocuteurs  normaux . Que dirait-on si tout  président  italien ,  chaque fois qu’il visite  France,  venait  nous rappeler que nous avons été vaincus à Alésia , puis dominés,  fut-ce sur le mode de la  repentance?  Ces  subtilités échappent   à Monsieur Macron dont l’éducation ,  pour  avoir été bourgeoise,  ne comportait sûrement pas  ces délicatesses.

En clamant  que la colonisation a été   une « erreur » , il montre aussi  son absence de réflexion historique.  Erreur ? Tout au long de l’histoire ,  les civilisations   qui ont  pris de l’avance sur les autres  ,   ont été d’une manière ou d’une autre impérialistes vis-à-vis de leurs voisines  en retard . Les Perses, Grecs, les Romains, les Arabes, les Mongols  et pour finir les Européens.  C’est ainsi. Il n’y a pas à  pas avoir de repentance . Il faut seulement  savoir tourner la page .

Tous les guerres  africaines de la France ont d’ailleurs  fait bien moins de victimes que l’invasion du Congo-Kinshasa  par les troupes rwandaises de Paul Kagame entre 1997 et 1999, soit plusieurs millions. Non seulement  Macron n’a demandé  aucune repentance à ce personnage mais il ne manque  aucune occasion de  lui rendre les  honneurs , allant jusqu’à  l’inviter   au sommet du G7 de Biarritz et à promouvoir sa protégée à la tête de la francophonie. 

Il est vrai que certains  chefs d’Etat   africains usent ou  abusent de  l’alibi du mal que leur aurait fait la colonisation pour justifier leurs erreurs et  leur corruption. C’est particulièrement vrai de ceux de l ’Algérie. Le jeunes générations , tout aussi ignorantes que Macron de ce  que   fut    la colonisation , ne sont que trop promptes à  écouter ces discours . Il   ne sert qu’à entretenir  une  haine idéologique très éloignée de ce que  ressentaient  leurs pères colonisés  et qui est totalement stérile.  Macron rend un mauvais service à la jeunesse africaine  en l’entretenant. D’autant que ces sentiments sont transportés dans nos banlieues.             

Nous pourrions aussi rappeler qu’en  jouant  les coqs  quand il va en Afrique, il n ’ a pas pris la mesure du déclin de l’influence  française sur  ce continent  – dont la cessation du franc CFA dont il a l’air de se glorifier est un symbole . Seuls les dominants peuvent se payer le luxe de s’autodénigrer . Or la France ne domine plus rien sur  ce continent,  surtout  depuis son enlisement au Mali.  

 

Ne pas paver les  voies de la Chine

Mais comme là aussi les discours  oiseux risquent être  pris au sérieux,  à quoi sert désormais de vilipender  la colonisation    française sinon  à donner de la légitimité   aux entreprises concurrentes de la Chine,  de la Russie, des Etats-Unis , de l’Arabie saoudite bien moins respectueuses  de l’identité africaine que nous  ne l’avons été .

Ajoutons que les  pays africains   sont  des  pays  normaux , dont les chefs d’Etat , même corrompus,   savent ce qu’ils doivent à leurs peuples : ne pas les insulter, ne pas insulter leur histoire , les  rendre fiers de leur passé, soit les principes éternels  du leadership, exactement le contraire de ce que  fait Macron.  C’est dire que les rodomontades auto-flagellatoires du président français apparaissent aux Africains, comme  aux Asiatiques,  pour ce qu’elles sont : à la fois une bizarrerie et   le symbole de la décadence européenne.  L’intéressé n’en  récolte aucune estime, bien au contraire.   

Inculte, indélicat, pernicieux  et antinational, tel apparait Macron quand il fait ses virées  en Afrique. Il ferait  mieux  de rester chez lui.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

[1] https://www.causeur.fr/macron-colonisation-afrique-maroc-170537

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