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Roland HUREAUX

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 18:24

LE NOMBRE D’ORDINATIONS SACERDOTALES SE MAINTIENT EN FRANCE DEPUIS PRES DE 50 ANS

11/10/2021

Il est habituel d’entendre que le nombre de prêtres en France (comme dans le reste de l’Europe) est en chute libre.

Ce constat cache une donnée tout aussi fondamentale : le maintien du nombre de vocations – et donc d’ordinations – depuis 1975, avec des hauts et des bas certes, mais un flux d’entrées dans les ordres qui est de 100 à 150 par an, avec quelques pics récents : 179 en 2014. Abstraction faite des fluctuations annuelles, la pente serait même légèrement ascendante depuis 1980.

Ce n’est d’ailleurs pas une nouvelle puisque la situation est la même depuis 45 ans, bien que personne n’en parle : dans et hors de l’Eglise, les lamentations déclinistes ont plus de succès.

Ceux qui ignorent tout des statistiques et de la démographie, et ils sont nombreux, confondent le « flux » d’entrée, constant, avec l’évolution du nombre de prêtres (appelé fâcheusement « stock » par les statisticiens), en baisse continue puisque le nombre d’ordinations annuelle était après la guerre d’environ 500 et que donc pendant presque deux générations, les sortants ont été d’environ  500  et les entrants environ 150 par an.  Ce déficit disparaitra assez vite, d’ici cinq ans, quand les prêtres prenant leur retraite ou décédant viendront des classes moins  nombreuses  des années 1975 et suivantes.

Immédiatement après la guerre, on trouve un nombre de nouveaux prêtres important :  1028 en 1951 (qui correspond à la sortie des séminaires de tous ceux qui n’avaient pu y entrer pendant la guerre), 595 en 1960, 285 en 1970, puis la chute se précipite de 1970 à 1975 (161) pour déboucher sur une stabilisation qui perdure encore de nos jours au niveau que nous avons indiqué.

Ces chiffres sont débattus. Il est difficile de dire ce qu’ils incluent. Les prêtres diocésains bien sûr mais aussi toute une série de communautés apparues dans la période rédente : l’Emmanuel, la Communauté Saint-Martin, l’Institut du Christ-Roi  et d’autres. Faut-il y inclure aussi les prêtres de la Fraternité saint Pie X (une dizaine  par an sur une trentaine , soit 20 %,   qui pratiquent « rite extraordinaire ») ?  Il nous semble que oui :  même si certains jugent leur spiritualité dévoyée, leurs séminaristes veulent être des prêtres selon la définition de l’Eglise de toujours et témoignent donc, eux aussi, de la fécondité spirituelle de l’Eglise de France ; la division de l’Eglise est une autre question. Faut-il aussi inclure les religieux (moines en particulier) ordonnés ? Certes le peuple chrétien ne les verra pas beaucoup mais ce sont de vrais prêtres, disponibles en particulier pour l’administration des sacrements.  Même question pour les missionnaires, devenus il est vrai très rares.  Une nouvelle catégorie : de jeunes prêtres étrangers ordonnés en France pour servir à l’étranger, ne doit cependant pas être comptée.

Pour des raisons à déterminer, les prêtres proprement diocésains sont en baisse, spécialement ces deux dernières années mais pas dans tous les diocèses (exception notable : Fréjus-Toulon). Cette baisse reflète plutôt un transfert vers d’autres formes de sacerdoce qu’un recul absolu. Pourquoi les séminaires diocésains sont-ils moins attractifs ?  Cela reste à déterminer.

On dira que 100-150 nouveaux prêtres par an, c’est bien moins que sous la IIIe et même la IVe République. Mais ce chiffre n’est pas négligeable : c’est à peu près celui des énarques recrutés annuellement. Le flux actuel qui sur une carrière de 40 ans en moyenne (sauf les départs devenus moins nombreux) correspond à une population de 5-6000 prêtres français, permet d’encadrer convenablement  l’Eglise.

Savoir si la chute brutale de 1970-75 a quelque chose à voir avec le Concile Vatican II ou Mai 68, - ou tout simplement l’évolution des mœurs - n’est pas dans nos compétences.  La même période a vu un nombre important de défections : 2500 de 1960 à 1980, ce qui montre que beaucoup de vocations à l’ancienne, effet de la pression sociologique, n’étaient pas très solides.

L’évolution des chiffres témoigne aussi d’une mutation sociologique importante. Le recrutement paysan et petit-bourgeois de province s’est entièrement tari.  D’où la pénurie grave de certains diocèses ruraux . Ne reste qu’un recrutement bourgeois ou aristocratique ( petite noblesse généralement), urbain,  qui existait avant 1975 mais qui ne s’est pas, lui, tari et qui est entretenu par l’existence de familles nombreuses dans les milieux concernés.  28  % des nouveaux prêtres viennent de Paris et Versailles.  Le même milieu fournit l’essentiel des promotions de l’Ecole de Saint-Cyr et donc l’ossature, jugée excellente à l’international,  de nos armées. N’oublions pas enfin 20 % environ de séminaristes sans racines sociologiques précises, pouvant venir de   milieux déchristianisés et qui se maintiennent année après année : effet de la grâce  !  Sans doute l’Eglise de France a-t-elle changé de visage. Elle n’a plus les  moyens  d’un encadrement étroit des populations, qu’elle n’assurait d’ailleurs que dans certaines régions, difficile de toutes les façons dans les grandes villes. Mais l’efficacité d’un prêtre variant bien plus que de 1 à 10, si ces prêtres sont saints, la chute de 1975 n’interdit pas que se maintienne une certaine   vitalité spirituelle dans notre pays.

 

Roland HUREAUX

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 18:22

AFFAIRE DES SOUS-MARINS : LES DEMOCRATES AMERICAINS TELS QU’EN EUX-MÊMES

29/09/2021

Les Français, surtout ceux de gauche, n’ont jamais voulu le voir. L’hostilité à la France, répandue comme on sait, aux Etats-Unis, est d’abord le fait des démocrates.

 

Le jeu anti-français des démocrates

 

La rupture unilatérale du contrat franco-australien de vente de 12 sous-marins par Joe Biden est dans la stricte continuité du comportement des démocrates américains à l’égard d’a France depuis presque un siècle. On  se souvient de l’hostilité viscérale de Roosevelt à l’égard de  De Gaulle, sans doute attisée par Jean Monnet. C’est grâce au général Eisenhower que le président  américain ne put pas imposer à la France libérée le plan AMGOT qui serait revenu à une nouvelle occupation. Le général, qui devait devenir président républicain, comprit ce qu’il y avait d’irréaliste à vouloir imposer une administration étrangère à une France dont la résistance avait joué un rôle décisif dans le succès du débarquement.  Au demeurant, Roosevelt hostile à toute forme de colonisation, l’était particulièrement à la colonisation française.

Le président Kennedy, sous le charme duquel tant de Français tombèrent, d’autant que sa femme était en partie d’origine française, poussa autant qu’il le put   non seulement l’indépendance d’Algérie mais aussi l’hégémonie du FLN que les ambassades américaines introduisirent un peu partout sur la scène diplomatique, au point de rendre impossible une indépendance sans lui. Les services secrets américains  menèrent  le double jeu  jusqu’à aider à la fois le FLN et l’OAS, ce qui obligea Kennedy à les désavouer après l’attentat du Petit-Clamart. Bien qu’il ait été un allié inflexible au temps de la guerre froide, De Gaulle dut pourtant essuyer l’hostilité des Américains à presque tous ses projets : force de frappe nationale (à laquelle Washington tenta d’opposer une mythique force « multilatérale »), plan Fouché, traité franco-allemand, refus de l’entrée de l’Angleterre dans la Communauté européenne, marché commun agricole.

L’hostilité se durcit avec l’avènement de Lyndon Johnson, texan cynique et inculte pour lequel De Gaulle qui admirait son prédécesseur, n’avait que mépris.  C’est à ce moment là que le président français   prit toute une série d’initiatives destinées, non à rompre l’alliance mais à prendre des  distances vis à vis de Washington : retrait de l’organisation  intégrée de l’OTAN, rapprochement avec  la Russie, visite au Québec, discours de Phnom Penh, condamnation de l’action  offensive  d’Israël  lors de la guerre des Six Jours , tournée en Amérique latine, et surtout remise en cause du rôle du dollar. Mai 68 se situe dans la suite de ces événements au point que certains ont voulu  y voir, à tort ou à raison, une sanction indirecte  de la France par celui qu’on appelait alors  l’Oncle Sam.

Comme on sait, les relations franco-américaines , qui avaient été  bien  plus paisibles sous  Eisenhower  – lequel  ne mit aucun obstacle au retour de De Gaulle au pouvoir –, furent largement restaurées  sous  Nixon avec lequel durant les  trois mois où ils gouvernèrent ensemble ,  les relations franco-américaines connurent une véritable lune de miel.

Entente étonnante entre Reagan et Mitterrand, non sans une ré-inféodation discrète du Français, lequel était assez avisé pour savoir que l’on doit laisser de côté les affinités partisanes dès qu’on entre dans la sphère diplomatique.

Le président le plus fortement hostile aux intérêts français fut sans doute Bill Clinton. C’est tous sa présidence que les Etats-Unis soutinrent la prise de pouvoir de Kagame au Rwanda, puis son invasion au Zaïre, opérations dont un des buts était l’éviction des Français de l’Afrique centrale. Même si Chirac se vit contraint d’y participer, la guerre de Yougoslavie (1979), visait   la destruction de la Serbie, allié historique de la France au bénéfice d’amis de l’Allemagne (Croates, Bosniaques musulmans, Kosovars), ces derniers accueillant  les forces de l’OTAN en faisant le salut nazi.

Il est vrai que l’hostilité  franco-américaine se durcit encore quand Chirac refusa d’associer la France à l’invasion de l’Irak. Il faut « punir » la France dit la secrétaire d’Etat Condolezza Rice. C’était il est vrai sous George W. Bush, républicain, mais passé depuis le 11 septembre sous l’influence d’un clan néo-conservateur largement  issus du parti démocrate.

 

Bellicisme de la gauche américaine

 

Les démocrates ne furent pas seulement hostiles à la France et méprisants des intérêts français, ils jouèrent plus qu’à leur tour le rôle de boute-feux.

Boute feu le président Wilson qui imposa ses principes idéalistes au traité de Versailles  (1919) multipliant les frustrations et les motifs d’instabilité en Europe.  Roosevelt retarda longtemps  le débarquement en Afrique et en France et refusa l’option d’une percée dans les Balkans à partir de l’Italie qui aurait empêché Staline, que le président américain prenait  presque pour un humaniste, d’opérer une mainmise sur l’Est du continent, ratifiée de fait à Yalta.

Ne nous plaignons cependant pas de l’intervention américaine dans les deux guerres mondiales. La première ne fut pas aussi décisive qu’on l’a fait croire aux Français  - et aux Américains.  La seconde  le fut  d’abord pour empêcher que nous ne soyons in fine  « libérés » par Staline.

Difficile de ne pas qualifier Truman de boutefeu, au sens littéral, lui qui décida Hiroshima et Nagasaki , sans qu’on soit encore sûr qu’il n’y avait pas d’autre option. Il reste le meilleur président démocrate par la manière dont il fit face avec autant de mesure que de détermination à l’agressivité soviétique des années 1945-1952. On ne saurait en dire autant de John F.  Kennedy, irresponsable dans l’affaire de baie des Cochons, jugé par certains pas assez ferme lorsqu’il il rencontre Khrouchtchev à Vienne au point de lui donner l’impression que le Russe pouvait  avancer ses pions.  Surtout, c’est lui qui commence la longue et douloureuse guerre du Vietnam et, peu avant d’être lui-même assassiné, organise un coup d’Etat contre un protégé américain, le président sud-vietnamien Ngo Dinh Diem, plus légitime que ceux que les Américains imposèrent ensuite. Modeste au début,  l’assistance militaire américaine à Saïgon se mua peu à peu en une intervention directe sous  Lyndon Johnson : elle se traduisit par l’envoi d’un demi-million de soldats américains et, jusqu’à l’élection de Nixon personne ne voyait à Washington comment se  tirer  de ce conflit qui amena    une partie de la jeunesse à basculer dans le pacifisme.

Nixon devait conclure en janvier 1973, par les accords de Paris, la guerre du Vietnam, non sans l‘avoir au préalable durcie.

A la fin des années soixante-dix, les inconséquences de Carter ont mis l’Europe, comme jamais auparavant ,  sous la menace soviétique  . Menace qui ne devait être conjurée que par l’acceptation par les Européens, sous l’impulsion de la France, si longtemps tenue pour un allié indocile, de l’installation des euromissiles sur leur sol. Même inconséquence en Iran où les Américains laissèrent tomber un autre allié, le shah , avec les suites que l’on sait.

Les initiatives de Bill Clinton ont causé la mort de près de cinq millions de personnes dans l’Afrique des Grands Lacs, événements tragiques dont Boutros-Ghali, alors secrétaire général de l’ONU, disait que la responsabilité revenait entièrement aux Etats-Unis. Si la Yougoslavie a été détruite en 1999, pour quel profit, sinon un renforcement de l’islam  en  Europe avec  l’indépendance du Kossovo ? Les sanctions imposées à l’Irak ont  causé , elles, pendant ce temps, la mort de  plusieurs centaines de milliers d’enfants, dont la secrétaire d’Etat américaine  Madeleine Albright s’est laissée aller à dire : « si c’est le prix à payer pour chasser Saddam Hussein, pourquoi pas ? « 

Obama, appuyé au début par sa secrétaire d’Etat Hillary Clinton, épouse de Bill, a reçu le prix Nobel de la paix et provoqué quatre guerres : Libye, Syrie, Ukraine, Yémen. Tous ces pays sont encore plus ou moins en conflit.  L’appui des démocrates américains aux printemps arabes (2011)  qu’ils ont peut-être provoqués eux-mêmes  a réussi à mettre le  feu à tout le Proche-Orient .

Trump qui est venu après, accusé stupidement de bellicisme par la gauche française a terminé,  au moins en partie,  deux de ces guerres (Irak, Syrie) et à la différence de tous ses prédécesseurs depuis Reagan,  n’en a commencé aucune. Il a tenté d’apaiser , non sans difficultés, les relations des Etats-Unis avec la Russie.

Dès son retour aux affaires, les démocrates, sous Biden, envoient des signaux particulièrement hostiles à Moscou, jusqu’à traiter Poutine de criminel. Après avoir reproché vivement à Trump ses positions dures face à la Chine (qui avaient d’abord un caractère commercial), ils prennent des positions encore plus dures.

L’annulation de la commande de douze sous-marins à propulsion classique n’est pas seulement un camouflet pour la France, c’est un durcissement dangereux de la stratégie américaine dans le Pacifique et un signal extrêmement hostile envoyé à la Chine.  L’Australie ,  qui avait sa propre marge de manœuvre est désormais cadenassée dans une alliance étroite avec les Etats-Unis dirigée contre  la Chine. Des sous-marins à propulsion non-classique sont de petites  centrales nucléaires navigant sous les océans. La politique de l’Australie, première puissance non nucléaire à s’en doter, fera école. On les verra bientôt proliférer dans les océans indien et pacifique avec tous les risques que l’on sait.

 

Aveuglement de la gauche française

 

Face à un parti démocrate à la fois et belliciste et hostile à la France, on se demande pourquoi l’élection de Biden a été espérée et saluée avec tant de ferveur par la grande majorité de la gauche française, Macron en tête. Il est vrai que le  liens entre le parti démocrate et se succursales , comme la National Endowment for democracy,  et la fondation Terra nova, vivier idéologique de la gauche française sont étroits.

Le président républicain Trump  que cette même  gauche - et même un partie de droite,  sous influence ,  haïssait était pourtant bien mieux disposée  à l’égard de notre pays  ; détestant Angela Merkel, il était prêt reprendre la politique  classique des Anglo-saxons : maintenir l’équilibre sur le continent et donc , à ce moment là , nous favoriser  face à l’Allemagne. Mais comme il était hostile à l’OTAN et peu enthousiaste de l’Union européenne, l’oligarchie française , obnubilée par ces machines, a cru, à tort,  qu’il était hostile à la France. Macron n’a pas donné suite. Trump – comme Poutine d’ailleurs-  a vite compris qu’il n’y avait rien à en attendre.

Il fallait toutes les œillères de la gauche française pour que Le Drian socialiste pro-américain  et pro-démocrate bon teint s’étonne et s’indigne du revirement australien, que ses  services n’avaient, semble-t-il,  même  pas anticipé.

 

Roland HUREAUX

 

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 18:20

LES ELECTIONS PRESIDENTIELLES AMERICAINES:  LA BATAILLE D’ARMAGEDDON ?

Roland Hureaux

01/09/2021

L’idée de complot n’a pas bonne presse.

Il faut dans ce cas-là assurer ses arrières en revenant au dictionnaire. Complot : résolution concertée secrètement et pour un but le plus souvent coupable (Littré). Le mot de complotisme, habitude de voir partout l’effet de complots, est plus récent.

Pour qu’il y ait complot, il donc faut une action, secrète, à plusieurs   et dans un but   coupable mais pas forcément.

 

Une nouvelle dominance mondiale ?

 

Se répand aujourd’hui  de plus en plus l’idée  que domine  le monde un certain nombre d’hommes , généralement nord-américains  , animés de  la même idéologie : dépassement des Etats, abolition des règles morales traditionnelles en matière de sexualité, fongibilité et indifférence des sexes et des   races, ouvertures des frontières au libre-échange, au mouvements  de capitaux  et surtout aux mouvements migratoires,  volonté d’instaurer un gouvernement mondial  chargé notamment de contrôler le climat et de réduire la population de la planète .

Ils imposent d’autant mieux leurs idées qu’ils ont la main mise directe ou indirecte sur la majorité des médias internationaux. 

Leurs adversaires, défendent à l’inverse le fait national, les frontières, la morale naturelle (dite aussi laïque) , la famille. Loin d’être invités à débattre, ils font l’objet d’anathèmes violents ou d’une  exclusion  médiatique . Le qualificatif qui leur est le plus souvent apposé est celui de populistes, ce qui laisse supposer que les dominants disqualifient tout ce qui vient du peuple.

Comme si le contrôle de la presse ne leur suffisait pas, ces forces   ont commencé à imposer leur propre censure avec la complicité de gouvernements nationaux ou de la Commission européenne.  Cette censure vise ce qui échappe à la presse officielle : les réseaux sociaux  s’arrogent le droit de chasser les propos « haineux »  et plus généralement tout ce qui ne va pas dans leur sens, voire de censurer le président des Etats-Unis lui-même.

Bien que la vision du monde propre aux opposants à l’ordre mondial soit généralement qualifiée de complotisme, on peut se demander si cette appellation est  fondée parce que la plupart de ces actions   ne sont pas secrètes . Il suffit de consulter internet pour voir que la plupart du temps, leurs protagonistes agissent parfois seuls et au   grand jour : c’est ouvertement  que  John D. Rockefeller , une des dernières figures de cette dynastie, avouait   travailler à l’établissement d’un gouvernement mondial. Ajoutons que la plupart de ces magnats pensent œuvrer pour le  bien de l’humanité : ainsi ceux qui veulent un monde sans  frontières ou  un  malthusianisme généralisé.

L’important est qu’un très petit nombre d’hommes semble, tels George Soros, Bill Gates ou Warren Buffett, aujourd’hui  déterminer beaucoup de choses de la politique internationale, bonnes ou mauvaises.  S’ils sont peu nombreux, on ne voit pas comment ils consulteraient l’ensemble de la  population des pays concernés; on dira alors qu’ils ne sont pas démocrates et  même que c’est eux qui complotent contre  la démocratie.  Ils l’avouent d’ailleurs à leur manière : démocrate vient demos, le peuple, l’équivalent de  populus en latin, d’où vient populiste , mot qui suscite leur dégoût.

 

Les effets du Covid 19

 

La récente crise du Covid 19 a montré une large concertation à  l’échelle mondiale de la riposte à la crise : confinement -  jugé par beaucoup  excessif- , atteintes aux libertés fondamentales  ; le ministère de la santé français semblait être aux ordres de l’ OMS. Or l’OMS, en principe institution internationale publique,  reçoit 40 % de son financement de Bill Gates qui était il y a peu l’homme le plus riche du monde.

Il est patent qu’un médicament, ni bon, ni mauvais en soi,  mais qui était alors le seul sur le marché, la chloroquine ait  été interdit au tout début de l’épidémie  en France et dans beaucoup de pays.   Le même Gates qui n’a aucune qualification médicale s’est prononcé  contre son utilisation.

A l’occasion de cette crise, les liens qui existent ente Bill Gates, l’OMS , les grandes industries pharmaceutiques (Big Pharma) et les principaux  responsables de la  santé en France et ailleurs ont été  mis au jour sans que personne ne les conteste.

Nous n’irons pas jusqu’à dire que l’épidémie, en principe partie de Chine, mais d’un laboratoire international où même la France était partie prenante, a été délibérée. Malgré quelques faits troublants, nous n’en avons aucune preuve.

Il reste qu’au moins dans le domaine de la santé, l’épidémie du Covid et la manière dont elle a été gérée ont contribué, d’une manière ou d’une autre,  à nourrir l’idée d’ un complot international : analogie de méthodes d’un pays à l’autre, hostilité de principe à tous ceux qui s’en écartaient.

Du Covid, passons à la géopolitique.  Le seul pays d’Europe à avoir, à tort ou à raison,  refusé  totalement les mesures préconisées par  l’OMS est la Biélorussie qui passe  pour une dictature  fermée. Des élections présidentielles contestées y ont eu lieu cet été. Selon la Charte de Nations-Unies (article 2-7) , la démocratisation de ce pays relève de son peuple et de personne  d’autre. Est-ce un hasard que des éléments extérieurs aient tenté récemment d’y fomenter une révolution, comme une révolution avait été fomentée il y a sept ans en Ukraine – et plus tôt en Géorgie ?   On les appelait « révolutions orange ». Il suffisait qu’en émergent des pouvoirs hostiles à la Russie pour que l’Occident les qualifie de démocratiques. Au même moment, le FMI imposait à la Biélorussie des exigences exorbitantes.

Sur un plan plus large, en France, les opposants au système dominant dénoncent une entreprise mondiale  (ou mondialisée) de réforme  s’attaquant aux racines mêmes de la société occidentale.

 

 

La Foundation for an Open Société et ses centaines  de filiales, créées par George Soros, sont souvent mises en cause comme étant à l’origine de la critique et de la subversion des soci »t »s occidentales, dans leurs structures familiales et autres ou dans le soutien financier et inconditionnel aux mouvements migratoires comme aux manifestations contre la présidence Trump en Californie. Une étude récente a même tenté de montrer que des obligés de la Fondation Soros avaient pénétré la Cour européenne des droits d’homme  pour y imposer leurs normes. Au demeurant, ces actions sont publiques : les comptes de ces fondations figurent sur internet.  

L’ancien président de la République tchèque Vaklav Klaus, qui n’était pourtant pas du genre à donner dans la démonologie, disait de Soros : « tout ce que  fait cet homme est mauvais, tout ce que dit cet homme est mauvais.»

Pour ceux qui penseraient que systématiser ce genre d’approche  relève d’un fantasme franco-français, précisons que Robert Kennedy Jr, avocat new yorkais, petit-neveu du président,  reprend à peu près les mêmes accusations à l’égard de Bill Gates.

 

Géopolitique

 

Des manifestations contre la poursuite du confinement se multiplient   à Berlin, à Londres, à New York. Nous avons évoqué d’autres terrains d’actions internationales    concertées : le rôle de l’Etat américain dans les guerres du Proche-Orient n’est guère contesté.  Il a été inspiré par les « néo-conservateurs » - qui sont en réalité des démocrates, tendance Obama-Clinton, désireux d’étendre par la force la démocratie dans le monde. Trump a en partie mis fin à cette politique.

Quand le Parlement français a adopté (après un vote très contesté du   Sénat) la loi Taubira instaurant le mariage homosexuel, le président Obama a obtenu un mois après jour pour jour que la Cour suprême oblige tous les Etats américains qui étaient réticents, soit 40 sur 50   à légaliser ce genre de cérémonie. Obama l’avait promis à Clooney et  Weinstein , les hommes le plus puissants de Hollywood à l’époque, soutiens traditionnels du parti démocrate. Mais pour convaincre la Cour suprême, il fallait qu’un grand Etat  européen bascule :  ce devait être la France .

Nous pourrions, si nous savions tout, nous étendre sur le rôle de la finance internationale  dans la conduite des affaires du monde :  selon le mode américain des revolving doors, les allers-retours sont habituels   -ainsi  de Draghi et Barroso. Le secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres, pense que pour l’Europe, l’arrivée  massive d’ immigrés n’est pas un problème. Un de ses prédécesseurs, commissaire européen , puis secrétaire général adjoint des Nations-Unies, président de Goldman Sachs et de British Petroleum,   l’irlandais Peter Sutherland , aujourd’hui décédé, déclara lors d’une audition à la Chambre des Lords britannique, que « L’Union européenne doit , par l’immigration, saper l’homogénéité des nations » et que le multiculturalisme était un facteur de prospérité .  

Quelle est la puissance de ce qu’on appelle désormais l’Etat « profond » américain sur la scène mondiale, profond par opposition à l’Etat de surface qui est bien obligé, lui, d’obéir au président démocratiquement élu , ou de faire semblant ? Grande sans doute.

Les uns et les autres prêchent l’urgence de lutter contre le réchauffement  climatique  où ils voient un prétexte pour établir un gouvernement mondial. Ils contrôlent à eux seuls plus de 90 % de la presse occidentale , ils arrivent à imposer une idéologie dominante dont on a vu les caractères principaux    : mondialiste, antiétatique ( nous préférons ce mot à celui de libéral ), libertaire et tout ce qui en résulte, « antiraciste », à l’occasion  pro-islamiste,    favorable à l’immigration, au libre-échange, défavorable à la famille , aux nations classiques, ultra-écologiste etc.  Le conformisme qui s’est emparé de la profession de journaliste suffit à garantir le monolithisme de la pensée : ainsi aux Etats-Unis, 90 % des médias étaient hostiles à  Trump, au Royaume-Uni, 80 % étaient hostiles au Brexit ( qui l’a pourtant emporté, ce qui montre que le verrouillage des opinions n’est pas définitif) . En France, 90 % sont favorables à l’Union européenne, bien qu’en 2005, 55% des Français se soient déclarés contre.

 

Une maladie de l’Occident

 

Tous ceux qui ont circulé dans le monde savent que les problèmes ne se posent pas de manière très différente  d’un  pays à l’autre. Même Poutine, qui, en Russie, offre l’exemple de la résistance aux idées dominantes dites « politiquement correctes » , est confronté à un   parti occidentaliste qui voudrait ramener la Russie sur les   rails.  Seuls des pays étrangers à notre héritage : Chine, Japon, Afrique noire ne semblent pas touchés par cette    problématique. Rappelons que quand  le pape François a réuni un synode sur la famille, c’est la menace de schisme  des évêques africains qui a fait obstacle à   une mention positive de ces orientations dans le document final .

Tous les figures de proue de l’ordre idéologique dominant, de quelque pays qu’ils soient mais surtout des Etats-Unis, ont aussi en commun d’avoir été violemment anti-Trump. Bien que le président Donald Trump n’ait  pas eu  l’intention de bouleverser  le capitalisme mondial, il a commis à leur égard des fautes inexpiables : d’abord il n’a pas été élu grâce à   eux. Sa fortune personnelle le lui permettait. Ensuite il a pris  sur certains  sujets des options clairement contraires aux leurs :  alors qu’au début, il n’avait  pas d’opinion  bien nette sur les sujets sociétaux, il participe aux marches   pour la vie – dans un pays que la  question de l’avortement  a mis au bord de la guerre civile ; il a instauré un certain protectionnisme, rompant avec le dogme du progrès illimité du libre-échange ; il a aussi , au  moins s’agissant  d’autres  pays que l’Iran,  mis fin à la politique de  démocratisation forcée ( regime change)  du monde musulman, et quoi qu’il soit obligé de ménager les bellicistes américains,  il ne tenait pas la   Russie de Poutine   pour un ennemi absolu. Il est encore difficile de dire si sa politique  pro-Netanyahou, tenait à l’opportunisme électoral ou à une conviction de fond. Ajoutons qu’il est le seul président depuis trente ans à n’avoir pas déclenché de guerre.

 

Une Russie post-idéologique

 

A côté de Trump, Poutine est   l’ennemi numéro un des mondialistes libéraux-libertaires pour des raisons qu’il nous faut préciser : certes, l’Etat russe, compte tenu  de son héritage séculaire,  n’est pas prêt à  obéir à un quelconque gouvernement mondial, mais  quelque chose de plus profond est en jeu  : la Russie  est  un Etat post-idéologique. Après l’expérience terrible du communisme, idéologie pure et dure,   de 1917 à 1990 , les Russes sont vaccinés ; ils savent reconnaitre l’ idéologie, en particulier dans sa dimension antireligieuse et ils la fuient .  

Les leaders occidentaux, non vaccinés eux, se sont, après 1990, jetés tête baissée dans  le mondialisme prétendu libéral : abolition des frontières, y compris migratoires, ultra-libertarisme, antiracisme hystérique, repentance à tout va.  

Comme toute idéologie descend , d’une manière ou d’une autre, de la philosophie des Lumières,   ce mondialisme ultralibéral  est en quelque sorte cousin du communisme, lui aussi issu des Lumières.  Le mondialisme ploutocratique remplace l’internationalisme prolétarien ; il est une idéologie de remplacement pour ceux qui ont besoin d’une espérance séculière.   Or, à la différence de nos libéraux occidentaux, les dirigeants russes actuels ont dépassé l’héritage des Lumières  dont ils ont vu où elle les a menés : exaltant la patrie, les communautés historiques, l‘héritage religieux et culturel,  réticents à toute forme d’universalisme ( et donc étrangers au véritable impérialisme toujours lié à un projet mondial) , ils représentent   pour les mondialistes  occidentaux  une remise en cause  radicale. L’opposition qu’ils expriment   est bien autre chose que celle de la droite et de la gauche en Occident.  Ce n’est pas pour rien que George Soros a désigné Poutine comme son ennemi numéro un.

Cette opposition entre deux visions du monde, plus radicales que celle qui a longtemps opposé l’Est  communiste et l’Ouest libéral, les républicains et les démocrates, la gauche et le droite européennes,  a trouvé au cours des trente dernières années   un terrain de prédilection aux Etats-Unis.

 Donald Trump a donné le sentiment à ses adversaires qu’il remettait en cause une évolution à sens unique du monde vers toujours moins de frontières,  toujours plus d’émancipation sexuelle,  toujours plus d’indifférence au « genre », à la race, à la religion. La victoire du camp adverse que nous appellerons faute de mieux national aurait signifié la remise en cause de la perspective qui leur est chère, celle d‘un gouvernement mondial dirigé par des gens comme eux. Comme tous les idéologues, ils ne pensent pas seulement que leurs idées sont meilleures mais qu’elles vont dans le sens de l’histoire : ils se qualifient eux-mêmes de « progressistes ». Il est remarquable que dans un pays comme la Pologne, les plus ardents adhérents à la construction européenne  et au mondialisme  soient  les anciens communistes. La maîtrise des médias  par les idéologues , même dans un pays comme les Etats-Unis, quand ils ne contrôlent pas le pouvoir politique, leur permet d’imposer cette vision du monde à une majorité passive et de  livrer à l’anathème leurs adversaires. Dès que l’idéologie entre en jeu, la diabolisation se substitue au dialogue.

 

Le conglomérat d’acteurs, pour éviter de parler de complot, qui promeuvent le mondialisme libéral trouve son épicentre à l’aile centriste   du parti démocrate américain ,  pas son aile gauche, symbolisée par Bernie Sanders peu  concernée par cette dictature idéologique , celle qu’ont incarnée les époux Clinton et Obama. Quand Trump déclarait ostensiblement se soigner à la chloroquine, ce n’était pas pour soutenir le Pr Raoult dont il ne connaissait peut-être même pas l’existence, mais pour jeter une pierre dans le jardin de son adversaire Gates. Et il n’est pas excessif de penser que les mêmes qui donnent le sentiment de dominer l’Europe tirent les ficelles du monde dans son ensemble, tels les patrons des Gafa. Au travers du Washington Post dont il est devenu propriétaire, Jeff Bezos (Amazon), désormais première fortune mondiale,  contrôle une bonne partie de l’opinion américaine. Marc Zuckerberg (Facebook) avait fait savoir qu’il s’arrogeait le droit d’annoncer  le premier le résultat des élections présidentielles américaines.

La bataille des  présidentielles américaines de novembre 2020, était une bataille d’importance mondiale. Deux visions du monde opposées s’affrontaient. Beaucoup d’observateurs ont été frappés par l’acharnement du parti démocrate (de son aile dominante ) à mettre à mort politiquement   Trump.  Ces gens savaient qu’après avoir dominé la société occidentale pendant trente ou quarante  ans, ils jouaient leur dernière carte.

 

Armageddon ?

 

Certains évangéliques ont vu dans cette bataille, l’ultime affrontement des forces  du bien et des forces  du mal, ce que  l’Apocalypse (Ap , 19, 11-21) appelle  la bataille d’Armageddon.  Mgr Vigano , ancien nonce à Washington, a demandé des neuvaines pour Trump alors que le  pape François, dont les liens avec les milieux mondialistes sont connus, quoique on n’en sache pas exactement  la nature,  appuyait  de manière à peine discrète Biden, le candidat démocrate.

N’allons pas jusque-là : ni dans un sens ni dans l’autre nous ne sommes à  la fin de l’histoire. Mais les adversaires de Trump, comme tous les idéologues, croient qu’il y une   marche inexorable de l’histoire et qu’elle va dans le sens qu’ils souhaitent : l’élection de Trump en 2016 avait été pour eux un malheureux accident. Tout à leur vision idéologique de l’histoire, abandonnant tout scrupule démocratique, leurs partisans au sein de l’administration, des services de renseignement , du Congrès  ont mené pendant quatre ans une guerre impitoyable contre le président élu, allant  jusqu’à paralyser l’action de son administration, spécialement de  sa diplomatie.  Pour eux, cette malheureuse parenthèse doit se refermer et ce qu’ils tiennent pour le courant normal de l’histoire doit reprendre. C’est dire que la chape de plomb   du politiquement correct que ces gens-là contrôlent avec leurs réseaux de médias risque pour nous, citoyens  d’Europe occidentale, de se faire , avec le succès de Biden,  plus lourde encore qu’elle n’a  jamais été.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 18:18

 

LA BATAILLE DES MOTS

31/08/2021

Dès lors qu’une bataille politique revêt une dimension idéologique - c’est aujourd’hui presque toujours le cas -, rien n’importe plus que la bataille des mots.

Le vieux Confucius (551-479 avant JC  ) l’avait dit, en se plaçant  du côté du pouvoir :  Si j'étais chargé de gouverner, je commencerais par rétablir le sens des mots»[1].  

Nous avons comment la réforme de l’Etat entreprise par Richelieu coïncida avec la mise en ordre du vocabulaire et de la grammaire par Malherbe et Vaugelas.

Plus près nous, George Orwell montra dans son admirable 1984, tellement d’actualité, comment la dictature va avec le contrôle des mots et, pire, avec l’imposition d’un sens mensonger ou contradictoire : « la guerre c’est la paix etc… », « la liberté, c’est la servitude » etc.

Il en conclut : « A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire. » Supercherie universelle, n’y sommes nous pas ?

Albert Camus dit au même moment : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. »

Soljenitsyne se contentait de demander de ne pas mentir pour ne jamais se rendre complice des mensonges officiels. C’est déjà beaucoup.

 

Les mots, arme de guerre

 

La justesse des mots n’est pas seulement un moyen, comme le dit Confucius il y a vingt-cinq siècles, de redresser un pays – et Dieu sait que nous en avons besoin.  C’est aussi une arme de combat. L’arme de combat propre au faible. La seule qu’on ne peut pas lui enlever. Quand vous vous battez à mains nues, que vous êtes en situation d’impuissance, comme ceux qui tentent de résister aujourd’hui à la chape de plomb du mondialisme, bien nommer choses est une arme incomparable et il ne faut pas des centaines de divisions pour la mettre en œuvre.  Elle a l’efficacité du Verbe.

Dans la bataille idéologique (quelle autre guerre menons-nous sinon contre des idéologies ?), ou plus précisément contre les idéologies   multiformes qui ont envahi de tous côtés le champ social et politique, la question n’est plus la gauche ou la droite, elle est pour ou contre l’idéologie. Or l’idéologie est intrinsèquement mensongère : non seulement elle tente d’imposer sa langue mais cette langue est par essence menteuse.

 

Si nous étions portés à l’ironie – mais le sujet est si sérieux ! -  nous dirions que c’est sans doute parce qu’elle se sent en position de force face à ses ennemis que la droite nationale se sert si mal des mots….

 

Vraie et fausse Europe

 

Trêve de plaisanterie : de son insigne maladresse, nous donnerons quelques exemples - mais il y en aurait tant.  

L’Europe : « nous les Européens », disent nos adversaires, « je suis antieuropéen » répondent certains de nos amis. Mais, grands dieux,   sur quel continent vivez-vous si vous   n’êtes pas européen ? L’Europe de toujours, l’Europe vivante et si riche de son admirable diversité culturelle, politique, linguistique, vous la reniez donc ?  Non, c’est sans doute à l’Europe de Bruxelles que vous pensez. Mais qu’à donc à voir cette bureaucratie, grise, délavée, sèche et néanmoins oppressive, avec les vingt siècles de notre admirable culture européenne. La laideur grandiloquente des immeubles de Bruxelles ou de Strasbourg parle d’elle-même. De l’Europe charnelle ne serait-elle pas, plutôt que l’expression, la contradiction, voire le cancer ? Sa politique démographique et migratoire, vise à la propre destruction de sa population.  Sa politique culturelle vise à en gommer toutes les différences au bénéfice d’une culture anglosaxonne au rabais. Au rabais : lisez un rapport de Bruxelles (ou de l’ONU ou du Forum de Davos) en anglais,  comme ils le sont tous désormais, et demandez vous si c’est encore de l’anglais, la langue qui, avec l français , a porté la plus riche littérature du monde ?

Non il ne faut jamais être contre l’Europe tout court mais préciser chaque fois de quelle Europe il s’agit :  l’Europe de Bruxelles, la bureaucratie européenne, à la rigueur la Commission européenne. Ne jamais laisser ces gens dire qu’ils sont l’Europe.

Dès lors comment la qualifier ?

Ce n’est pas sans agacement que l’on voit les souverainistes (autre nom peu inspiré, il faudra y revenir) dénoncer comme des perroquets l’Europe fédérale, l’Europe fédérale.

Double erreur : d’abord parce que ce mot est faux : rien de commun entre les institutions européennes (ou plutôt istes comme triste) qui prescrivent jusqu’à la taille des boites de petits pois et une vraie fédération.  Jacques Delors, qui n’est pourtant pas notre maître à penser, disait que   l’Europe, la sienne, était « un objet politique non identifié ». Erreur ensuite   parce que le mot fédéral est, qu’on le veuille ou non, valorisant : fédérer, c’est unir, rapprocher, favoriser l’amitié entre les peuples. Le général de Gaulle qui savait, lui, le poids des mots, ne l’appelait jamais fédérale, mais   supranationale : ça vous a un air de char d’assaut qui écrase tout sur son passage et qui n’a rien de sympathique. Et c’est bien de cela qu’il s’agit.

L’Europe est centraliste et comment en irait-il autrement ? Jean-Jacques Rousseau pensait que plus une entité politique est étendue, plus elle doit être centralisée ou despotique. Il faut dire l’Europe centraliste ou unitaire. En son temps comme au notre, y a-t-il d’autre vraie fédération que la Suisse ? D’où l’imposture, qu’il ne faut cesser de dénoncer, de ceux qui se disent « libéral et européen » : c’est un oxymore.

Je suggère d’aller plus loin et de ne jamais parler que de l’« euromondialisme ». De plus en plus, les instances dites européennes s’alignent sur tous les sujets sur les positions des organisations « globales » : l’OMC pour le commerce, l’OMS pour la santé, la BRI pour les finances, l’OTAN pour la guerre et la diplomatie, l’OCDE pour l’éducation. D’une certaine manière, l’Europe de Bruxelles n’existe plus. Elle n’est qu’un rouge exécutif d‘une machinerie mondiale. Monnet l’avait d’ailleurs prévu ainsi.

 

Autres erreurs sur les mots

 

Parlons religion. Ceux qui critiquent tant soit peu l’islam se voient taxer de racisme, mais l’islam n’est pas une race, c’est une religion :  la majorité des musulmans est de « race » blanche. Il faudrait dire « intolérance religieuse », ce qui, dans le contexte, sonne bien différemment. Les avocats d’Eric Zemmour y ont-ils pensé ? 

En matière de mœurs, le pouvoir tenta de substituer l’aseptique  IVG à l’avortement provoqué. Il n‘y a pas tout à fait réussi.

Il faut se méfier des sigles.  La PMA n’est qu’une insémination artificielle, mot dont la connotation vétérinaire fait sans doute peur. Et la GPA, c’est de l’esclavage.  

Il faut laisser aux antinationaux l’idée de « roman national », un mot qui laisse supposer que l’Histoire de France telle qu’on nous l’a  apprise, ne serait pas composée de faits vrais. Or elle l’est.

Toujours , s’agissant d’histoire , je suggère de parler de socialisme national, non seulement pour rappeler les origines de gauche de ce mouvement mais aussi pace qu’en bon français, on met l’adjectif après le nom , ce qui n’est pas le cas de l’allemand.

Dénoncer les élites, c’est bien mais méritent-elles ce beau mot ? Oligarchie, ploutocratie valent mieux.

 

Nous sommes les gens normaux

 

Les idéologues prétendent mettre tous leurs ennemis sous la bannière infamante de l’extrême droite. Droite nationale ou patriote vaut mieux. Nous proposons « droite franche ». Voire pas de droite du tout. Ceux qui s’opposent aux idéologies, qui ne proposent aucun lendemain qui chante, sont tout simplement des gens normaux. Et c’est pour ça qu’il est difficile de les qualifier. Cherchons néanmoins le bon mot et nous vaincrons.

 

Le faux sens de l’histoire

 

Certains dénoncent les idées trop « avancées », par exemple celles que l’on prête au pape François. Cette expression ne marque-t-elle pas une fascination secrète pour ceux dont on imagine sans le dire qu’ils sont    davantage dans le sens de l’histoire et qui   auront donc le dernier mot. Voir chez son adversaire le parti « avancé » n’est-ce pas lui donner d’avance la victoire ? Ce mot est à rejeter : il faut dire autre chose :  les idées destructrices ou nihilistes  par exemple.

Notre véritable ennemi n’étant ni la (vraie) gauche ni la droite, ce sont les idéologies   et donc les idéologues. Elles prolifèrent dans les affaires publiques aujourd’hui, ayant pris, comme le dit  Emmanuel Todd, la place de religions en reflux : une grande place !  Or il est intrinsèque à l’idéologie, contrefaçon de l’héritage judéo-chrétien, de se réclamer du sens de l’histoire, de se désigner comme progressiste et les autres comme réactionnaires, rétrogrades ou tout simplement passés de mode. Accepter cette dichotomie, c’est accepter le sens de l’histoire qu’ils désignent. Or ce sens, le sens des idéologues qui n’est pas le seul, est faux, il est mensonger ; il ne faut donc jamais le ratifier par les mots que nous employons. Saint Pie X fit jadis cette erreur en qualifiant ses adversaires de « modernistes » ; ne jamais parler des progressistes mais des prétendus progressistes, ou des idéologues, ou des nihilistes. Car l’aboutissement de toute idéologie, c’est la mort. Le regretté pape saint Jean Paul II avait lui, lancé fort intelligemment l’expression de « culture de mort » ; elle dit bien de quoi il s’agit et pas seulement dans le champ sociétal. La « culture de mort », c’est aussi Auschwitz ou la Kolyma, deux produits, non du sens d’histoire mais de l’idéologie à l’état pur. Le fin mot de toute idéologie, c’est l’instinct de mort.

 

La vérité, meilleure école de communication

 

Rectifier le sens des mots n’est pas seulement prendre un parti politiquement habile, il est aussi, comme le souhaitaient Confucius ou Orwell s’efforcer de dire la vérité, selon le sens commun des mots en cause.

Quand des partisans de l’Europe supranationale la désignent comme fédérale, et que nous reprenons ce mot à notre compte, ce n’est pas seulement une erreur politique, c’est une erreur tout court – ou un mensonge. C’est sans doute Jean Monnet qui l’a ainsi désignée, bonne raison pour ne pas le faire.

Les deux camps : idéologie et anti-idéologie ne sont pas symétriques comme la gauche et la droite sous la monarchie de Juillet. L’idéologie est intrinsèquement mensongère, ceux qui la combattent doivent lui opposer la vérité.  Et on s’aperçoit que la vérité est généralement   la meilleure des « communications ».  

Si rectifier le vocabulaire est nécessaire, il ne faut cependant pas opposer une idéologie à une autre idéologie une langue de bois à une autre.

L’idéologie n’a pas seulement une prétention progressiste, elle a généralement des prétentions scientifiques, fausses bien entendu. Elle se durcit en langue de bois. Sous son règne, le vocabulaire se rétrécit (Mao avait réduit à 1000 les 100 000 idéogrammes chinois). Dans ce système, chaque mot est univoque : il a un sens précis, aucun mot ne peut être employé à la place d’un autre, à l’imitation du langage scientifique véritable.

La culture woke qui fleurit aux Etats-Unis et qui est une des formes les plus extrêmes de l’idéologie se traduit de la même manière par une police des mots : tout mot dont on suppose qu’il porte un héritage raciste ou machiste est banni.  Seuls les mots politiquement corrects sont autorisés (à condition de leur donner le bon sens), les mots politiquement incorrects sont exclus.

Ne faisons cependant pas comme ces gens là en imposant un contre-vocabulaire figé : retrouvons ce que Bouleau dit être la vertu première de la bonne littérature : le naturel.  N’hésitons pas à employer plusieurs mots pour la même idée ou l’inverse, à garder précieusement les nuances de sens qui désignent des mots proches. Parler comme on a toujours parlé. Être soi-même.  Être normal.

 

Les règles

 

Nous ne faisons que poser les    bases d’un grand combat. Il ne doit pas faire de doute en effet    que si une révision rigoureuse de leur vocabulaire n’est pas faite par ceux qui combattent les idéologies, ils ne gagneront jamais .

Les idéologies sont terribles, elles peuvent aller jusqu’au crime. Il ne faut pas transiger avec elles, même dans la conversation courante.

Pour résumer notre propos, rappelons les principales règles à respecter ;

  • Ne jamais donner un nom sympathique à ses adversaires ;
  • Ne jamais se donner un nom péjoratif ou lourd ou qui vous marginalise ;
  • Ne jamais reprendre sans examen les noms que vos adversaires se donnent, qu’ils vous donnent où qu’ils utilisent ;
  • Imposer dans l’usage courant les mots qui sont les vôtres.
  • Imposer vos noms à vos adversaires et vous nommer vous-mêmes.

S’agissant des jolis noms, il faut savoir que,  dans la civilisation chrétienne occidentale, et pas seulement depuis la Révolution française, certains noms ont, quoi que l’on fasse, une connotation positive : liberté, progrès, aujourd’hui féministe.

 

La liberté guide nos pas

 

Il ne faut donc pas les laisser à ses adversaires : nous sommes pour la liberté, nous sommes pour le progrès, nous sommes pour le bonheur des femmes. On pourrait y ajouter la démocratie : au moment où s’établit une dictature mondiale sans précédent, défendre  la démocratie n’a pas le même sens qu’au temps où on débattait du suffrage censitaire ou universel. Ceux que nous combattons ne sont donc pas des libéraux, ce sont de ultralibéraux (voire, de plus en plus des totalitaires car toutes les idéologies se rejoignent dans l’oppression), pas des féministes, des ultraféministes, pas des progressistes, mais de prétendus progressistes, voire des nihilistes qui, sous prétexte de progrès nous conduisent au néant.  L’extrême gauche sait tout cela depuis longtemps : pour elle, un catholique simplement sincère et pratiquant devient un « ultra-catho » (« catho », une réduction sociologique sans doute pas très heureuse non plus, le contraire de catholique qui, en grec, veut dire universel).

Il arrive parfois à la droite de se donner des noms peu engageants : « souverainiste » en est : alors que la souveraineté, comme la liberté (individuelle ou collective) est centrale, simple et claire, cette appellation lourde semble réservée à des ronchons sur la touche. Etonnons-nous qu’elle ait eu tant de succès chez nos adversaires !  Dans le champ de bataille des mots, il faut toujours être au centre du terrain.  

Parfois il faut assumer certains noms. Les communistes n’ont pas craint de le faire, non sans quelque cran. Todd propose d’assumer protectionniste : je n’en suis pas si sûr ;  la protection ne saurait être systématique.

Populiste a été lancé pour salir ceux qui n’adhéraient pas au courant dominant. Mais il laisse entendre que le peuple est du mauvais côté. Sachant que le populus latin n’est autre que le demos grec, je pense pour ma part qu’il faut assumer ce mot ; le peuple finit toujours par vaincre.

Il faut aussi en toutes occasions   assumer la liberté. Les contre-révolutionnaires du XIXe siècle (en dehors de Chateaubriand) commirent l’erreur de la laisser à la gauche. Les centaines de milliers de manifestants qui marchent cet été dans toutes les villes de France contre le passeport sanitaire eux, d’instinct, l’ont compris. Ils portent un slogan qui est un mot simple, un mot franc (franc veut dire libre !) qui peut réunit les jeunes et les vieux, la droite et la gauche, les chrétiens et les musulmans. Le pseudo-progressisme de Macron, face à lui, ne fait pas le poids. C’est la liberté qui vaincra.

 

Roland HUREAUX

 

 

[1] Confucius, Entretiens,

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 18:14

LA VACCINATION EST-ELLE UN MARQUEUR SOCIAL ?

22/08/2021

A mesure que se durcit la campagne gouvernementale pour la vaccination universelle contre le covid, court le bruit que le vaccin    serait un « marqueur social » : le faire vacciner, c’est montrer   qu’on appartient bien à la société des gens raisonnables, acceptant le progrès scientifique, bons citoyens, respectant les autres pour éviter de les contaminer, faisant confiance à l’administration, comme à tout ce qui est officiel.

Ceux qui sont contre sont des gens irrationnels, voire demeurés : ils ne croient pas à la science, comme   autrefois certains ne croyaient pas que la terre était ronde, ils sont spontanément rebelles à l’autorité, peu fréquentables ; ils ne font pas « comme tout le monde ».  D’ailleurs, les catégories les plus réticentes ne viennent-elles pas de marges suspectes : beaucoup   de « souverainistes » du genre Philippot, des « gilets jaunes », les gens des banlieues (on voit même des femmes voilées dans les manifestations) , l’outre-mer (comme on vient de s’en apercevoir avec le tour de vis féroce de Macron contre les Antillais rétifs au vaccin ), les cathos intégristes (pas les autres qui montrent au contraire une discipline exemplaire, comme ils avaient en majorité voté Macron.)

Il se peut que cette rumeur selon laquelle seuls des gens hors du « cercle de raison » seraient  hostiles au passe , ait été répandue à dessein pour presser le mouvement de vaccination.  Ce chantage social sournois peut   expliquer ce fait étonnant que, dans cette Gaule frondeuse, malgré les doutes de beaucoup  d’experts,  tant de gens se précipitent, à la demande de l ’Etat, pour se faire vacciner.

 

La peur de la mort

 

Mais cette précipitation peut s’expliquer d’autres manières. D’abord la peur de la mort, spécialement chez les personnes âgées, très répandue en ces temps d‘incroyance, y compris curieusement chez de supposés croyants. Confusément, le vaccin n’est pas seulement tenu pour une garantie contre une maladie précise, le covid, mais comme un acte magique destiné à exorciser la mort en général.

Ensuite l’esprit grégaire, que tout nourri que nous soyons des idéaux individualistes de la Révolution française, n’a fait que se développer dans la société moderne. Quand tombe la foudre, les animaux du troupeau se serrent les uns contre les autres, même sous les arbres où le danger est le  plus grand !   La stratégie qui a été adoptée pour riposter à l’épidémie :  annonces dramatiques, confinement, interdiction de promenades en plein air, transports de malades en surnombre par hélicoptère – parfaitement inutiles si les propositions de concours du secteur privé avaient été acceptées, tout cela a créé un climat d’anxiété sans précédent, d’autant plus stressant que le président français avait annoncé que nous étions « en guerre ».   Nous découvrons à cette occasion que plus on s’élève dans la hiérarchie sociale, plus on est discipliné et grégaire. C’est après tout normal : les plus gradés étaient les meilleurs élèves à l’école ; dans les grosses organisations publiques et privées qui se sont multipliées, on ne fait pas carrière sans discipline – voire, de plus en plus, sans conformisme.

 

La crise de l’ esprit critique

 

Il reste tout de même surprenant de voir l’absence d’esprit critique de la bourgeoisie française, devant des faits pour le moins troublants : l’interdiction de soigner faite aux médecins au moment où l’épidémie commence, sans précédent dans l’histoire de médecine alors que, d’après les courriels de Fauci, les   autorités sanitaires mondiales savaient dès le départ que ces traitements, le plus souvent, guérissaient le covid. Interdiction récemment réitérée en Guadeloupe où tous les médicaments susceptibles de guérir le covid , y compris le zinc, ont été retirés de l ’île.

Aucune conscience non plus chez des gens qui se croient plus éclairés que les autres, que les « vaccins » officiels de Pfizer and Co utilisent une technique nouvelle, qui se trouve toujours à l’état expérimental et qui n’a été autorisée qu’à titre provisoire : a-t-on jamais traité de milliards de personnes sur des bases scientifiques aussi incertaines ?  

Aucun esprit critique non plus face à la disproportion entre le déploiement d’un immense appareil d’Etat, qui n’a jamais autant mis en cause nos libertés, et les chiffres devenus résiduels, en France et presque partout ailleurs des cas et surtout des décès relevés : 44 le 15 août pour toute le France, dont 91 % au-dessus de 65 ans et 0 % au-dessous de 45 ans.  

Un sujet que presque personne n’apprend à l’école : le calcul de probabilité : des gens très cultivés et sûrs d’eux ne savent pas toujours la différence  entre une chance  sur cent et une chance sur cent  mille.

 

La fin de l’Etat hegelien

 

Il est clair que ceux qui suivent la consigne de vaccination générale croient encore à l’Etat hegelien, expression de l’intérêt général, s’appuyant sur une administration bien réglée au service exclusif de cet intérêt, comme on l’enseignait dans les manuels de droit public. L’intérêt général commande le vaccin ; comme dans toutes les épidémies, il faut faire des sacrifices, et ces braves gens (braves mais souvent féroces pour ceux qui ne partagent pas leur point de vue simpliste) s’exécutent. Ces bons Français disciplinés n’ont pas compris   que nous sommes entrés dans un monde nouveau :   pas le grand reset du vieux  Schwab, mais un océan de corruption et de mensonge étendus à la terre entière, particulièrement dans le domaine de la santé.

La quasi-unanimité de la presse, la censure de l’Internet, les poursuites judiciaires acharnées que risquent les dissidents empêchent de voir ce monde nouveau. Et s’ils le voyaient, ces honnêtes fonctionnaires qui avaient jusque là vécu dans un monde normal , comment en supporteraient-il le choc ? 

Une administration qu’ils présument régulière et seulement animée du souci du bien public ayant décidé que, pour se débarrasser du virus, il fallait vacciner le monde entier, les récalcitrants ne sont dans cette logique que des mauvais citoyens qui mettent en danger la vie d’autrui. Si on n’a aucun doute    que le vaccin est efficace et sans danger  pourquoi pas ?  Personne ne leur a donc dit  que les quatre vaccins à ARN messagers ont déjà tué 1000 personnes depuis le début de l’année, plus que tous les autres vaccins depuis 1970 (source : CNRS [1]) !   Sans compter les suites à moyen terme encore inconnues.

Il est vrai que toute la bourgeoisie n’est pas devenue aveugle. Mais il faut aller dans ses très hautes sphères pour entendre, en France et à l’étranger, que les gens vraiment informés se font faire des certificats de complaisance. Chut ! que cela ne se sache pas.

Non, l’immense vague de protestation, non point contre le principe du vaccin comme le  disent ses détracteurs , mais contre ceux-là, qui ne sont pas de vrais vaccins, et surtout contre l’obligation imposée par des méthodes terroristes, chantage à l ‘emploi, à l’accès aux services publics et privés, aux spectacles, à la scolarisation, voire aux soins médicaux,  n’est pas que le fait d’hilotes !

Très peu de Français savent la différence entre un vrai vaccin et une application à caractère génique. Je gage qu’on la sait bien mieux chez les supposés illettrés qui manifestent que chez les bourgeois, grands et petits, qui font sagement la queue devant les vaccinodromes.  

La résistance n’est pas le fait de bêtes mais de gens lucides, de vrais citoyens, qui se tiennent au courant, attachés à leurs libertés et peut-être même à leur santé.

 

Roland HUREAUX.

 
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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 18:12

SANS LE LATIN…

22/08/2021

Une récente décision de l’actuel pape, dont l’intention quasi-avouée est de faire disparaitre l’usage du latin dans l’Eglise latine a causé un choc particulièrement fort chez les croyants , et d’abord en France.

C’est l’occasion de revenir aux fondamentaux sur le rapport entre langue liturgique et langue commune aux différentes époques et dans les différentes religions. Ce rappel sera nécessairement sommaire.

 

A travers les âges

 

Nous ne savons pas exactement comment s’exprimaient les chamans de la préhistoire, ni les prêtres égyptiens. Ceux-ci ont connu très tôt l’écriture alphabétique mais ils l’gardée secrète pour n’user que des hiéroglyphes (littéralement écriture sainte) qu’eux seuls comprenaient. On peut supposer que le même ésotérisme fut pratiqué  dans la langue parlée.  

Dans le judaïsme ancien, avant la déploration à Babylone, il semble qu’il n’y ait eu qu’une seule langue tout à la fois sacrée et populaire, l’hébreu.

Mais avec les tribulations de la déportation, du retour d’exil, de la perte de l‘indépendance du peuple hébreu (réduit à trois tribus sur douze), s’opéra un dédoublement   qui dura jusque temps du Christ et même au-delà, entre la  langue du Temple qui continue d’ être l’hébreu et la  langue populaire devenue l’araméen . C’est en hébreu que  furent mis par écrit les textes bibliques, le même hébreu que du temps du Christ.

Avec l’avènement du christianisme, il est probable que la langue liturgique ait été à nouveau la langue quotidienne d’une partie des premiers croyants, le grec en Orient, le latin en Occident. Cela dura quatre ou cinq siècles. Au bout de ce temps, aucun changement officiel ne fut décrété , mais une dégradation progressive du latin commun  rendit progressivement impossible au peuple de comprendre la liturgie qui restait en  latin classique tandis qu’après les invasions barbares, une partie de l’Europe, en voie de christianisation se mit à parler  des langues  germaniques.   Au demeurant, tout au long du Moyen âge et jusqu’au   XIXe siècle une partie de population ignorait le français, l’espagnol, l’italien , l‘anglais, l‘allemand et ne comprenant  que son patois local. Comme aujourd’hui dans les pays francophones d’Afrique, la liturgie en français n’est pas nécessairement comprise de peuples qui continuent à parler  leur langue tribale.

L’évolution fut moins marquée en milieu grec mais jusqu’à la fin du régime militaire en 1974 , l’administration fonctionnait en grec classique tandis que le peuple parlait en grec démotique ( c’est-à-dire populaire) , lui aussi produit d’une évolution. Au Proche-Orient, plusieurs églises continuent d’utiliser l’araméen, langue populaire du temps du Christ.

Le Concile  Vatican II a rétabli en Occident l’unité de la langue liturgique et de la langue commune, disparue en Europe depuis au moins 1500 ans.

L’Eglise orthodoxe n’a pas suivi et, utilise , en Grèce, le grec ancien  sous sa forme byzantine, et en  Russie,  le vieux slavon. Curiosité : la Roumanie où la langue liturgique est aussi le vieux slavon alors qu’il s’agit   d’un pays latin dont la langue vernaculaire est latine.

 

Le cas de l’islam

 

Si  l’on regarde du côté des musulmans, seule une minorité est arabophone mais l’arabe commun que parle celle-ci    n‘est pas l‘arabe classique du Coran . Dans le reste du monde musulman, qui comprend d’immenses pays comme la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Indonésie personne ne sait l’arabe qui ne sert qu’à la prière .  Si au moment de la Réforme, la Bible fut parfois interdite de lecture au peuple , il a toujours été permis de la traduire. Pas le Coran qui est réputé  intraduisible. En terre d‘islam, le divorce est donc total entre la langue liturgique et la langue commune, ce qui ne semble enlever rien au dynamisme de cette religion.

Au total il peut que, dans l’histoire, et même aujourd’hui, la dissociation de la langue liturgique et de la langue vernaculaire soit plutôt la règle que l’exception.

Comme o le voit, il n’y a pas eu dans le passé , dans aucune religion, avant le concile Vatican II, de passage  brutal d’une langue à l’autre, les différences étant apparues progressivement aux cours des siècles, Ce qui explique le traumatisme causé par l’application des réformes du concile   – nous disons bien l’application car aucun de ses articles ne proscrit le latin, il se contente d’autoriser les  langues  vernaculaires.

La coexistence de la liturgie en latin et en langue vulgaire dans l’Europe occidentale, régularisée par le motu proprio de Benoit XVI,  pose certes un problème à tous ceux qui considèrent que l’unité de la liturgie est le signe de l’unité de l’Eglise, du troupeau derrière son pasteur.  Quoique leurs effectifs se soient mieux maintenus, les « tradis » ne représentent , même en France, qu’une petite minorité des pratiquants mais environ 40 % des vocations sacerdotales – sans compter les nombreux séminaristes issus de familles traditionnelles qui vont dans les séminaires conciliaires pour trouver une affectation.

 

Le chant grégorien, école d’humilité

On confond souvent la question de la langue et celle du chant. Il est difficile de dire si une messe basse en latin incite davantage à prier qu’une messe basse en français. On peut même penser que  le Je vous salue Marie est plus fluide en français qu’en latin – cas exceptionnel sans doute. Mais le latin, c’est aussi et peut-être d’abord le grégorien, un de grands monuments de l’héritage occidental.

Le grégorien résulte de siècles de distillation. Le problème du français et des autres langues vernaculaires, c’est qu’ils n’ont  pas eu le temps en un demi-siècle d’effectuer le lent processus  d’adaptation de la langue et de la musique.  Le chant  latin ,   issu du chant dela synagogue, puis byzantin,  effectua ce travail   sur tout un  millénaire. Il  se fit, en Occident, d’abord dans les monastères. Ceux  qui aiment le grégorien ressentent  l’extrême humilité qui l’  inspire . Les héritiers du Concile, ont beaucoup  critiqué  le « triomphalisme » supposé de la liturgie tout en  insistant sur son côté communautaire. Mais n’est-ce pas le chant communautaire qui fait le triomphalisme ? Dans la liturgie traditionnelle en grégorien, le fidèle s’abolit complètement dans une prière entièrement tournée vers Dieu. Dès lors qu’on a dit que  la messe était aussi, voire d’abord,  la réunion d’une communauté, la tentation était  grande pour celle-ci de se célébrer elle-même. Cette tentation apparait déjà dans  les  cantates de Bach. Aujourd’hui, des cantiques assez habituels comme Peuple de Dieu, cité de l’Emmanuel  ou Chrétiens, chantons le Dieu vainqueur,  en témoignent assez.

La musique est un art puissant  qui, dans les cas extrêmes  exerce une sorte d’effet hypnotique. Même s’il ne se concentre pas sur le texte, celui qui entend le grégorien est spontanément plongé dans l’ambiance du sacré. Mais le preùier compositeur du dimanche n’atteint pas ce niveau.

 

Quelle unité ?

 

On peut rêver qu’un travail d’unification des liturgies se fasse comme il s’est fait dans l’Empire carolingien   par le rapprochement des rites romain, ambrosien, mozarabe , bénéventain etc.  Rapprochement qui n’inclut pas les Eglises d’Orient, encore rattachées à Rome. Mais en Occident, la tache était plus facile : la langue latine restait commune et les rites à rapprocher peu différents. L’Eglise et l’Empire d’Occident étaient alors aux faîte de leur puissance.  Il n’est pas sûr qu’un tel rapprochement puisse s’effectuer en temps de crise sans entraîner de graves dégâts.

L’unité ne se décrète pas. Mais il se peut en définitive que par son ton, le dernier motu proprio ait fait beaucoup pour rapprocher les différentes familles qui composent l’Eglise de France : les catholiques conciliaires ont été pour la plupart si choqués par son caractère abrupt , passé de mode dans le monde d’aujourd’hui, qu’ils se sont sentis  spontanément en sympathie avec les  traditionnalistes, qu’ils connaissaient et qui sont  souvent , ne l’oublions pas, des parents ou des amis dans la vie civile.  Les voies de Dieu sont souvent paradoxales.

 

Roland HUREAUX  

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 18:09

MAGNIFIQUES  MANIFESTATIONS  

19/08/2021

Oserai-je le dire ? Je n’ai jamais vu des manifestations comme celles qui se déroulent dans toute le France chaque samedi contre le passeport sanitaire.

D’abord le nombre est considérable, beaucoup plus que ne l’étaient les gilets jaunes, ce que les organes de la presse de cour se gardent bien de dire. Que ça ne se sache pas est le signe d’un contrôle d’opinion de plus en plus serré.

D’autant que ces manifestations ne ressemblent à aucune autre.

J’ai déjà manifesté : au Trocadéro en faveur de Fillon, on trouvait un collègue ou une vielle connaissance tous les dix mètres.  Même à la Manif pour tous, même dans de manifestions plus à gauche.

 

Des manifestants non identifiés

 

Là personne. On peut suivre le cortège des heures sans reconnaître quiconque. Et les amis annoncés sont introuvables tant la foule est grande. Impossible aussi de dire s’il s’agit surtout de gens de gauche, de droite, de jeunes, de vieux : tous les bords, tous les âges s’y retrouvent.   

Pas davantage de marque claire de classe sociale : des   ouvriers, des cadres supérieurs, et beaucoup, beaucoup qui semblent inclassables.

Il y a en France des « gueules » : de militant du RN, de LR, de catholique pratiquant, du parti socialiste, de la CGT.  Là rien de typé.

Certains militants portent des drapeaux français sans que cela n’offusque personne, mais ici ou là un drapeau arc-en ciel ou des drapeaux étrangers occasionnels de pays d’Europe de l’Est ou d’Amérique latine : universalité de la France.

Des gens de couleur. Même, encore peu nombreuses, des femmes voilées.

Lié à cette diversité, le fait que les gens ne semblent pas se connaître   sauf des groupes de deux ou trois venus en semble, notamment des jeunes filles.

Cette diversité, c’est le peuple de France, tel qu’il est aujourd’hui. C’est le peuple de France qui se lève contre un pouvoir inique, sans précédent   dans l’autoritarisme, l’arrogance, le mépris, la dureté, au service d’un projet dont personne ne comprend la rationalité tant les cas de décès par covid sont devenus rares.  Le peuple de France que ne précède pas cette fois,  en tête de cortège, une brochette de députés et de sénateurs en écharpe, comme LMPT ou Charlie.  Sans doute les élus qui ont voté la passe ou sont restés lâchement chez eux ont-ils   compris qu’ils n’y seraient pas bienvenus.

 

Pas de bobos-gogos

Manquent aussi  les « bobos-gogos ». Bobos comme ceux qui ont voté Macron, le voyant comme un sauveur venu d’« ailleurs », gogos comme ceux qui font la queue pour se faire vacciner parce que , dans leur milieu,  ça se fait.

Un seul slogan, simple, digne de la France et de son histoire,  ancienne et récente : « Liberté ! » (et accessoirement un second très clair aussi : « Macron démission ! »)

Je me plais à penser que face à cette chape de plomb mondiale devant  laquelle les Français semblaient plus dociles que d’autres (comme la monarchie française paraissait la plus inébranlable en 1789 ! ), la France retrouvera  son rôle historique de chef de file des peuples libres, faisant la première éclater le carcan.

 

Continuer à manifester

 

Cela suppose que ces manifestations continuent et même qu’elles passent à la vitesse supérieure à la rentrée. Il ne faut pas écouter les voix de certains antipass qui susurrent que manifester ne sert à rien, que ça fait le jeu de Marcon (par quel détour compliqué ?  Je ne sais), qu’il faut faire autre chose, on ne sait quoi, réfléchir. Je ne crois pas une seconde que le président et sa clique seront heureux que le nombre de manifestants explose en septembre. Quel autre moyen d’ailleurs (à moins de passer au stade violent) de faire barrage à ce projet fou et criminel de vacciner d’office tous les jeunes et tous les enfants, voire les nourrissons alors même qu’il n’y a aucun décès du Covid au dessous de 45 ans   depuis le début de l’année. Empêcher cette ignominie doit être notre prochain objectif.

 

Roland HUREAUX

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 18:08

DEUX DEFAITES QUE L’OCCIDENT A BIEN CHERCHEES

18/08/2021

Il n’y a pas lieu d’être trop inquiet sur les futures relations de l’Afghanistan et des Etats-Unis depuis qu’il est tombé entre les mains des talibans.

Le vieux tropisme américano-islamiste qu’on a vu tant de fois à l’œuvre depuis 1945 va jouer d’autant mieux qu’aucun contentieux véritable n’oppose  les uns et les autres dès lors que les Américains abandonnent  le souci d’améliorer le sort des femmes d’Afghanistan.

Américains  et islamistes afghans partagent les  glorieux  souvenirs de leur alliance victorieuse contre les  Soviétiques entre 1979 et 1990, sans compter la fraternité que crée le combat entre  tous les belligérants.

Autre atout des Américains dans ce pays : le régime des talibans n’est bienvenu nulle part dans la région . La Chine, en prise avec le problème des Ouigours, l’Inde où l’islam est beaucoup plus présent,  les deux grandes puissances régionales, détestent les musulmans.   Les Russes les combattent impitoyablement chez eux,  même  s’ils seront sans doute  plus accommodants à l’extérieur. L’Iran chiite qui suit depuis longtemps les talibans, s’est bien gardé de jamais les aider, les considérant  comme de dangereux… « intégristes », qui plus est sunnites ! Le Pakistan est en principe avec eux, fraternité pachtoune aidant, mais leurs relations restent ambiguës :  Islamabad risque de perdre son leadership régional sur le front de l’islamisme. Seule Ryad pourrait avoir gagné un allié de revers contre l’Iran. Et peut-être Tel Aviv où il se dit parfois que les Pachtounes , d’où sont issus les talibans,  pourraient être une tribu perdue d’Israël convertie à l’islam.

Il restera aux Etats-Unis à régler leurs rapports avec le nouveau pouvoir. Parmi les problèmes dont on ne parlera pas en public, la culture du pavot, à laquelle les talibans d’avant 2001 avaient mis fin, qui a repris de plus belle sous les Américains et qui ne cessera sans doute pas de si tôt.

 

Un affaiblissement de l’Occident

 

Mais ce n’est là que le premier degré des conséquences. Vu de plus haut et de plus loin, le retrait des Etats-Unis d’Afghanistan, concédant après vingt ans de guerre une victoire totale sur le terrain à leurs adversaires ne pourra pas ne pas être perçu comme une défaite majeure de l’ Occident.

Elle vient après une autre grande défaite, moins spectaculaire car les médias se sont bien gardés de la souligner,  en Syrie. Après huit  ans de guerre dont l’objectif était de renverser le gouvernement de Bachar el-Assad, la coalition occidentale n’y est pas parvenue. Un échec d’autant plus retentissant que,  au sein de celle-ci,  des gens comme  Sarkozy et Juppé, pensaient au départ que ce ne serait l’affaire que de quelques jours. La raison de l’échec : la résistance de l’Etat syrien et surtout l’appui indéfectible qu’il a  reçu des Russes. Trump a eu la sagesse de prendre acte de cet échec en suspendant  les hostilité (mais non les sanctions très cruelles qui pèsent toujours sur ce pays). Dans le  camp démocrate, certains comme Hillary  Clinton envisageaient de les reprendre. Biden a eu la prudence de ne pas donner suite. Le résultat : Poutine est désormais l’arbitre principal du Proche-Orient.

Ces deux défaites ne sont pas passées inaperçues dans le monde. Il est probable que beaucoup de pays – et de peuples -  y auront vu un signe majeur du  déclin des Etats-Unis et de leurs alliés européens. Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact politique, économique, voire culturel qu’aura  l’affaire afghane  . Les Chinois se sentiront-ils  encouragés  à poursuivre « la  route de la soie », seront-ils plus impatients de  mettre la main sur Taiwan ?  Une nouvelle fois les alliés des Etats-Unis auront vu qu’ils n’étaient pas des soutiens  fiables. Quelles conclusions en tirera Moscou, menacé à son tour si les talibans voulaient continuer à répandre l’islam salafiste ?  Les  Russes sont  en tous les cas confortés dans leur rôle de gendarmes de l’Asie centrale.

 

Le résultat d’agressions américaines

 

Ces deux échecs ne sont nullement la conséquence d’une attaque  que les Américains auraient subie et qu’ ils ne seraient pas arrivés à repousser. Dans les deux cas, la guerre a commencé  par une agression américaine, directe en Afghanistan (2001),  par islamistes interposés en Syrie (2011).

Dans les deux cas, les motifs invoqués étaient très  peu justifiés. En Afghanistan, il s’agissait de venger le 11 septembre dont le commanditaire supposé, Ben Laden, aurait entrainé ses hommes  chez les talibans alors au pouvoir en Afghanistan. Comment imaginer que des attentats aussi sophistiqués que ceux des Tours jumelles auraient pu être  préparés dans des cavernes de l’Hindou Kusch ? Mais il fallait que la bête blessée se vengeât tout de suite sur quelqu’un. Les talibans paraissaient une cible facile. L’Irak, autre cible,  encore moins impliquée dans l’attentat  mais   plus compliquée à aborder, attendit deux ans.

La déstabilisation de la Syrie était au programme depuis plusieurs années, préparée notamment par les services secrets allemands. Elle fut engagée dans la vague des printemps arabes dont elle paraissait la continuation logique. La Russie avait une petite dizaine d’Etats alliés au Proche-Orient au temps du communisme, il ne lui en restait qu’un, la Syrie. Les néo-cons si bien nommés pensèrent  que Poutine se laisserait faire si on lui prenait le seul pont d’appui qui lui restait.  Il fallait aussi éliminer un allié de l’Iran au risque, en cas d’échec,  de renforcer toutes les armées hostiles à Israël : armée syrienne, Hezbollah Pasdaran,  voire certaines milices islamistes à qui ont   été offert dix ans d’entrainement de haut niveau. La Syrie des Assad n’avait jamais menacé Israël en quarante ans, mais là aussi l’hybris de puissance fit qu’on voulut la mettre à genoux, sans nécessité véritable.

Les erreurs d’appréciation furent multiples : en Afghanistan, les Américains, qui restent des républicains bon teint,  ont négligé la carte d’une  monarchie encore légitime dont le  prestige aurait pu faire pièce aux talibans, préférant s’appuyer sur  des  collaborateurs corrompus. En Syrie, on ignora le fait alaouite : le pays  ( et l’armée)  était entre les mains d’une minorité religieuse qui aurait été exterminée si elle le lâchait.

Dans les deux cas, les Etats-Unis faisaient la guerre sans  aucune politique  de rechange. Ils cherchèrent en vain une solution alternative  aux talibans ;  en Syrie, de même. Faire tomber Damas, c’était donner pouvoir à Al Qaida ( Al Nosrah ) , auteur supposé des attentats de 2001 , et sur le terrain, par un étrange paradoxe, principal alliés des Etats-Unis. L’impression dominante, surtout sous Obama, était que les Américains ne savaient pas exactement ce qu’ils voulaient. Même avec le plus puissante armée  du monde,  ce n’est pas comme cela qu’on gagne les guerres.

Voilà donc pour Washington et ses alliés, deux immenses baffes dont on peut dire qu’ils sont allés les chercher !  Par malheur dans ces deux affaires ,  la France, qui,  conforment à sa vocation, aurait pu tenir un rôle singulier,  a seulement joué le caniche qui suit le gros chien,  jusque dans ses pires égarements.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 18:06

MAIS QUELLE MOUCHE L’A PIQUE ?

24/07/2021

Beaucoup, y compris parmi ses partisans s’étonnent que le président Macron ait engagé  une bataille aussi violente  pour imposer la vaccination  à tous les Français.

D’abord son discours , totalement dépourvu de chaleur, raide, autoritaire, méprisant, jouant de manière surfaite la statue de marbre inébranlable, où certains voient une pointe de sadisme,  et contenant en tous cas beaucoup d’assertions contestables. Le sentiment aussi qu’il était ailleurs. On était habitué à ce style mais pas à ce point.

Ca passe ou ça casse,  semble-t-il s’être dit.

L’appareil exécutif a peut-être les  moyens de passer la loi « en force », ce qui ‘est pas à l’honneur de notre parlement qui, à la différence du Parlement britannique ne sert plus même de « garde-fou ». Mais qui n’entend le rejet profond de la population française, non au vaccin mais à cette pression insensée, digne d’un pays totalitaire, qui s’exerce  sur eux.

Macron n’y va  pas  de main morte : l’accès à tous les spectacles, centres commerciaux, bars et restaurants,  piscines, trains, voire les écoles et les hôpitaux seront conditionnés par   la présentation du passeport  sanitaire,   c’est dire la preuve que l’on a    été vacciné. Les enfants pourront l’ être  sur l’avis d’un seul parent. Tout cela est inimaginable .

Le noyau qui résiste est en partie mu par la crainte des effets secondaires, immédiats ou dans  un certain délai,   d’un vaccin qui reste expérimental et use de procédés inédits, de type génétique. La France est un des rares pays qui n’offre pas l’alternative d’  un vaccin  normal, par virus inactivé  et donc sans risques,  comme c’est le  cas de la Chine ou  du Royaume-Uni. Les vaccins de ce type qui ont  été mis au point par des   laboratoires français sont bloqués.

La résistance, c’est aussi le vieil instinct de liberté  propre au peuple français et qu’on aurait tort de sous-estimer. Dans les manifestations,   on ne  reconnait pas les têtes habituelles de droite  et de gauche : c’est un signe.   L’individu résiste  d’autant plus que c’est à  son identité  génétique  , la plus intime  qui soit,  que l’on risque de toucher.

Même si une majorité finit par se faire vacciner,  les irréductibles ne pourront pas être réduits par la force. Ils sont une élite , ceux qui dans les tempêtes ont toujours dressé la tête et peut-être ceux qui qui seront aux commandes demain.

Pourquoi  cette subite offensive   ?  Les chiffres de décès, toujours faibles ( 115 par semaine en France, en baisse ) et même de contamination ne la justifient pas. Les pays qui ont abandonné tout effort de lute contre la pandémie comme le tiers des Etats américains ne se portent pas plus mal que les autres. Des pays très vaccinés comme Israël restent menacés.   

 

Le monde ne comprend pas

Le monde ne comprend pas : la presse britannique , un pays où tout est redevenu libre , met en doute la santé mentale de Macron[1]. Même son de cloche en Australie ( Sky News Australia : "Has Président Macron gone mad?").

Mme Merkel se gausse    et réaffirme qu’il n’ y aura aucune obligation vaccinale en Allemagne, tout en rappelant perfidement que Macron avait promis qu’il n’y en aurait pas en France…[2] Même réaction narquoise  en Chine, ce qui est  un  comble . Mais vraiment qu’est-ce qui lui prend ?  dit-on un  peu partout.

Si le Conseil d’Etat s’est fait discret, comme d’habitude,  le défenseur des  droits Mme Claire Hédon a mis en garde courageusement contre une dérive très grave en matière de droits de la  personne, et conteste la  procédure d’urgence.

Quelle est donc la motivation du président  se demande-t-on partout ?

La première hypothèse est un accès  d’autoritarisme, l’ impatience d’un homme devenu très impopulaire  ,  qui, le 14 juillet,  a descendu  les Champs   Elysées sous les sifflets  des rares présents. Ou encore la fâcherie d’un enfant gâté  qui casse les jouets. La France a un rang honorable quant aux taux de vaccination : 48 %. Pourquoi s’énerver ?  L’européiste Macron voudrait-il qu’elle donne  l’exemple au Vingt-sept, voire au reste du monde ?  

Est-ce une stratégie  de campagne ? Faire que les Français , devenus des zombies vivant dans la crainte de l’autorité  le réélisent dans un climat de quasi-terreur ? 

Troisième hypothèse : Macro, en a reçu l’ordre . On connait sa proximité avec Bill  Gates promoteur d’un plan de vaccination mondial  à qui Macron avait offert l’an dernier, malgré nos finances  délabrées, un demi-milliard pour promouvoir la vaccination dans le monde.

Le couple Gates – Fauci  est aujourd’hui aux abois. La Cour suprême a ouvert la voie,  à la demande de Robert Kennedy Jr  , avocat new-yorkais et neveu du président, à la possible inculpation de Gates  pour crimes contre l’humanité  - des vaccinations hasardeuses dans le Tiers Monde.  La justice a rendu publics les courriels de Fauci qui confirment beaucoup de soupçons des « complotistes », par exemple le caractère artificiel du virus.    Il n’est pas exclu que ces gens aient demandé aux pays d’Europe , via Bruxelles, d’accélérer le vaccination et que devant le  refus de Merkel et de Johnson , ils se soient rabattu  sur Macron , le meilleur élève de la classe mondialiste - comme Sanchez en Espagne. Les Français sauront lui rappeler qu’ils restent  des hommes libres.

 

Roland HUREAUX

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 17:59

23/07/2021

LES EVÊQUES DE  FRANCE TOUJOURS DU MAUVAIS COTE ?

Les évêques de France avaient-ils besoin de prendre parti, le jour du vote,  pour la loi instituant le passeport  sanitaire, venant ainsi au secours  d’un gouvernement devenu très impopulaire et qui les a gratifiés il y a deux semaines d’une loi dite bioéthique  heurtant profondément les consciences.

Ils commencent fort en refusant l’identification du pass sanitaire à la shoah ? Evidemment. Mais qui a effectué un tel amalgame ?  Dans une manifestation, il y a toujours des gens qui disent n’importe quoi.  Leurs  adversaires s’en servent notamment par  l’abjecte reductio ad hitlerum de tout ce qui conteste l’ordre mondial ultralibéral, devenu l’argument suprême.

La question  n’est plus la lutte contre la pandémie, en récession, elle est maintien des libertés fondamentales en France.

On a trop fait le procès à l’Eglise de France de se trouver toujours depuis deux siècles , comme d’instinct, contre les libertés : en  1801, en 1851, en 1940 . Apparemment  le pli  n’est pas perdu !

On lui a aussi reproché d’être du côté des riches : qui ne voit que le projet de vaccination universelle émane des hommes les plus riches du monde : Bill Gates, les Gafam , le Big Pharma et.

Le communiqué reprend sans critique  les arguments  du pouvoir : les libertés sont importantes  mais l’ urgence sanitaire fonde  le gouvernement  à  les suspendre.

Mais la question n’est pas là : y a-t-il vraiment urgence dès lors que le covid est soigné ?  La suspension des  libertés prévue dans la loi,  qui dépasse toute ce que nous avons vu dans le passé est-elle proportionnée au risque.  Sera-t-elle seulement efficace ? Pourquoi aller bien  plus loin que ce que font nos  partenaires  européens , les Etats-Unis ou la Chine ? D’autant qu’on ne  sait toujours pas quels sont  les   risques de la vaccination elle-même. Et que le gouvernement a écarté du marché , à la différence de la Chine ou du Royaume-Uni, les vaccins à virus désactivé qui sont , eux, sans risques.

Certains voix insolentes vont jusqu’à dire  que pour savoir où est le droit chemin, il suffit de  prendre à rebours les prises de postions de l’épiscopat français chaque fois qu’il se mêle des affaires de la Cité.  Il y aurait même  à cette boutade un fondement  théologique : l’Esprit Saint   a été donné en abondance aux pasteurs dans leur  domaine de compétence : la foi et les mœurs. Comment s’étonner qu’ils errent dès qu’ils en sortent ? 

Hors de la question de la vaccination, la population  se  meurt d’angoisse ; la consommation d’antidépresseurs explose. Les enfants sont traumatisés par un masque inutile  . C’est dans ces circonstances qu’on attendait  une grande voix venant d’ailleurs conforter les peuples, le rappeler que la mort n’est qu’un passage, qu’ils doivent maintenir la vertu d’espérance, voire condamner ce crime que fut l’interdiction de soigner . Qu’avons-nous au lieu de cela ? Une administration qui vient  appuyer une autre administration  ! Quelle pitié !  RH

 

 

 

  

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