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Roland HUREAUX

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 10:11

L’ENTREE DES MANIFESTANTS AU CAPITOLE : UNE « PSYCHO-OP ».

14/01/2021

Que le président Trump ait été bien imprudent en appelant à une manifestation devant le Congrès sans un service d’ordre musclé à même d’en contrôler les débordements  fait peu de doutes. D’autant  qu’il avait l’unanimité des médias occidentaux contre lui et que donc on ne lui ferait pas de cadeaux.

Rappelons pour mémoire que,  quand il a succédé à Obama en 2016, c’est Barack Obama lui-même qui avait encouragé  les manifestations contre le  nouveau président. Les  démonstrations ont continué pendant plusieurs mois. George Soros ne s’est pas caché de les organiser. Des figures éminentes de la presse et du spectacle , démocrates, avaient appelé à assassiner[1] ou renverser  le président  élu . Obama, un président qui a déclenché quatre guerres (pour mémoire, Trump : aucune) est aujourd’hui acclamé comme   l’homme emblématique de la décennie 2010, presque un saint.  Comme il avait  l’appui des médias,  personne ne lui a reproché les dérapages de 2016.  

 

Une opération menée par des pros

 

En fait l’ opération du Capitole ressemble à une psychoop (opérations psychologique) comme en pratiquent depuis longtemps la CIA ou le Pentagone. Les spécialistes de ces méthodes sont les mêmes qui ont diabolisé Mlilocevic (blanchi depuis par le TPI) en 1999 , Saddam Hussein en 2003, Assad en 2011 et Chavez. Ils ont l’entrainement  ; compléter la défaite de Trump par une damantio memoriae sur de bases mensongères était à leur portée.  L’opération la plus notoire fut de lancer le    bruit que les soldats de Saddam Hussein entraient dans les maternités du Koweït pour débrancher les couveuses.  Nous savons aujourd’hui que c’était absolument faux, mais bien trouvé pour noircir encore, comme si elle en avait besoin, la figure de Saddam Hussein. Les Etats-Unis, « cette nation de boutiquiers » disait Napoléon,  ignorent tout de l’esprit  chevaleresque  ; vaincre ne leur suffit pas, il leur  faut avilir.

Les Soros, Bezos, Gates,  Zückerberg  et autres ( Biden n’étant qu’une marionnette entre leurs mains) qui, par en-dessous, ont été les artisans principaux de la défaite de Trump, dont une moitié de l’Amérique croit,  à tort ou à raison,  qu’elle résulte de la fraude démicrate, ont acquis, au moins Soros,  une solide expérience en Europe de l’Est et en Amérique latine pour  manipuler les élections et diaboliser ceux  qu’ils veulent abattre, ce qui est  facile quand on contrôle toute la presse occidentale. Trump étant depuis quatre ans leur bête noire, il aurait été étonnant qu’ils n’utilisent  pas la totalité de leur savoir-faire et de leurs moyens pour y parvenir. Que Trump ait été interdit de Twitter et de Facebook par la volonté d’un seul homme sans légitimité politique devrait inquiéter beaucoup   plus sur l’avenir de la démocratie que quelques chaises  cassées au Capitole.

On a  réussi à  présenter l’entrée des émeutiers au Congrès  comme une tentative de coup d’état. C’est absurde : Trump n’est pas si débile qu’il n’ait compris qu’il avait tout à perdre à une telle opération qui ne pouvait que révulser les élus de tous bords. Depuis le 18 brumaire on sait que quand on fait un coup d’Etat, ce sont des soldats que l’on fait entrer dans les assemblées, pas des manifestants incontrôlés. 

Que certains agitateurs,  du genre antifas, déjà vus aux manifestations de Black live matters aient été aperçus au Capitole  laisse soupçonner qu’il s’est agi en partie d’une opération sous faux drapeau. Que toute l’opinion occidentale ,  particulièrement  la française  et tous les médias ait été dupe en dit long sur la   la dégénérescence de la démocratie en Occident.

 

Roland HUREAUX

 

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 10:05

LES CATHOLIQUES DOIVENT-ILS ETRE LES ELEVES MODELES DU CONFINEMENT ?

06/01/2021

Pour ceux qui pensent que les messes sont une rencontre joyeuse, quelle déception de voir chaque dimanche ces mornes rangées de visages recouverts d’un masque ! Serait-ce « la nuit des morts vivants » ? Encore heureux que le célébrant ne soit pas lui aussi masqué.

Cela est d’autant plus fâcheux que le visage a une valeur spirituelle particulière : « je cherche le visage, le visage du Seigneur », chante-t-on. Sainte Thérèse n’était-elle pas de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face. Comment concevoir une rencontre avec le Très haut qui ne soit pas face à face ? Et la communion des fidèles, la dimension horizontale de la messe, peut-elle ne pas se faire à visage découvert ?

Le moins qu’on puisse dire est que ce n’est pas dans les paroisses eu l’on trouve les citoyens les plus indisciplinés. « L’Eglise a scrupuleusement appliqué les consignes sanitaires (…) si vous voulez être vraiment républicains, soyez chrétiens ! « (Rémi Brague)[1].

Il est vrai que, l’Evangile le dit, les chrétiens doivent « rendre à César ce qui est à César » (Mt 22, 20) et donc appliquer les lois et décrets ; Saint Paul a répété ce précepte  : « tout pouvoir vient de Dieu » (Romains 13,1). Les scolastiques ont même précisé que, dans le doute sur l’opportunité des décisions publiques, par exemple à la suite  d’une déclaration d’une guerre, le chrétien doit faire crédit au pouvoir en place - à moins qu’il soit patent que les prescriptions imposées sont contraires au bien public.

D’autant que, on nous l’a assez dit, le masque ne sert pas seulement à se  protéger mais à protéger les autres. « Pensez à vos anciens, plus vulnérables » dit le ministère … au moment où il organise la sédation profonde (c’est-à-dire l’euthanasie) des résidents des Epads qui pourraient être touchés par le virus.

Il reste que, face à l’obéissance tatillonne que l’on observe dans les églises, on peut avoir légitimement l’impression que les catholiques ne sont pas seulement les citoyens les plus scrupuleux mais ceux qui craignent le plus la mort. Alors que ce devrait être le contraire !  Comment ne pas se souvenir de tous ces saints, saint Louis en tête, qui bravèrent le danger pour soigner les malades par temps de peste ?   

L’air lugubre qu’ont pris les cérémonies religieuses peut justifier que certaines communautés, dans la discrétion, s’exonèrent de la règle du musèlement.  Qui a raison ?  

Au principe paulinien de l’obéissance, on  objectera que le port du masque n’est qu’un très petit commandement public :  rien d’analogue aux grands principes où l’Etat suit la loi naturelle : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas faire de faux serment au tribunal etc. Protéger autrui ? Mais le risque de contagion qu’entraine l’absence de masque est infinitésimal, surtout en cette période où la maladie est manifestement en récession, et, selon des spécialistes éminents, en voie d’extinction.

 

Des  soupçons légitimes

 

On peut surtout dire que le principe d’obéissance s’applique à un pouvoir au-dessus de tout soupçon. Or c’est loin d’être le cas aujourd’hui. Pendant des millénaires, les hommes ont pu avoir le sentiment que ceux qui étaient chargés de les guider, même très imparfaits, poursuivaient néanmoins le bien de la communauté. Les considérables anomalies auxquelles a donné lieu la gestion du Covid 19, en France et ailleurs, sur lesquelles nous ne reviendrons pas, l’interdiction  de l’hydroxychloroquine étant le plus patente, ont fait lever le soupçon  que l’ultima ratio de la gestion du confinement   n’était pas la recherche du bien commun, mais, au mieux,   les intérêts du Big pharma, au pire un exercice de mise au pas pré-totalitaire des populations de la planète[2].

Selon une rumeur persistante jamais clairement démentie, la vaccination que les gouvernements du monde voudraient imposer à tous, pourrait entrainer la stérilité des femmes.  Vrai ou pas , comment ne pas avoir des soupçons quand le principal instigateur de la vaccination généralisée, le milliardaire Gates n’a cessé de dire au cours de dernières années qu’il y avait dix fois trop d’hommes sur le terre.

A côté de l’obligation paulinienne, les scolastiques ont développé la théorie du tyran, du pouvoir qui, ne cherchant plus le bien commun, mérite d’être renversé, en tous les cas de ne pas être toujours obéi. Face aux régimes totalitaires du XXe siècle, a été développée l’idée de  pouvoirs « intrinsèquement pervers. »

Si la République demande que l’on obéisse à ses lois, elle n’en a pas moins réservé , elle aussi, dans la déclaration des droits de l’homme du 26 août 1789 (article 2) , le droit de résistance à l’oppression. Mais où commence l’oppression, comme la tyrannie ? Nul critère irrécusable ne le dira.

Même si nous  n’en sommes pas là,   il est essentiel de voir qu’en la matière la certitude n’existe pas immédiatement. Si les chrétiens ont le devoir d’obéir cela ne devrait pas les conduire, face à des dérives inacceptables, à être les derniers à se réveiller.

C’est ce qu’avaient compris les premier résistants - à commencer par le premier d’entre eux, catholique convaincu - , qui surent passer outre aux mandements de certains évêques tenant tout acte de résistance à l’occupant pour un péché. L’heure de la libération venue, personne ne leur a reproché ce péché.

Il se passe aujourd’hui des choses si étonnantes dans le monde depuis l’éclatement de l’épidémie, qu’il est difficile de se fixer sur une interprétation univoque et une règle morale unique.

L’histoire est faite d’une dialectique d’organisation, fondée sur l’obéissance, et de révoltes accoucheuses de liberté. L’Eglise doit embrasser toute l’histoire,  pas seulement sa dimension passive.

Nous traversons une crise mondiale sans précédent.  Si les chrétiens doivent parfois montrer l’exemple de l’obéissance, ils ne doivent pas être les deniers à défendre la liberté, fondement de la dignité humaine, quand elle est menacée. Et qui dira quelle ne l’est pas à ce jour ?

 

Roland HUREAUX

 

 

[1] La Figaro Magazine, 24 décembre 2020

[2] Dans une récente déclaration au Times, le Pr Fergusson, consultant pour  la mise en place du confinement international a avoué qu’un de ses objectifs était d’imiter la Chine dans le contrôle des populations.

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 20:37

UNE REVOLTE A MAINS NUES,  IDEOLOGIQUEMENT

Publié dans le collectif  Gilet jaunes, jacquerie ou révolution, aux éditions Le Temps des cerises

01/01/2021

Le mouvement des Gilets jaunes  répond par sa singularité à une situation elle-même sans précédent. Il  apparait  comme une révolte à la fois héroïque et  pathétique contre  un système national et international  en voie de durcissement.

Un tournant fondamental s’est produit en Occident  il y a environ trente ans : les classes dirigeantes au niveau  international se sont mises à  appuyer leur  pouvoir sur une idéologie se réclamant de  la gauche !  

Idéologie a plusieurs sens : au sens  employé par Karl Marx  dans L’Idéologie allemande, toute  classe sociale , tout régime a son     idéologie , à la fois instrument de pouvoir et moyen de s’illusionner sur    les rapports d’exploitation qui les sous-tendent, de  se donner une bonne conscience qui est aussi une fausse conscience. 

La critique , sinon du marxisme, du moins du communisme réel [1]  par toute une génération d’intellectuels, souvent eux-mêmes transfuges du marxisme , comme Boris Souvarine, George Orwell, Hannah Arendt, Alain Besançon, Jean Baechler   et les dissidents soviétiques a  mis  en avant une concept  plus restreint et plus spécifique  de l’  idéologie : pas n’importe quel  ensemble  d’idées politiques  mais un système fermé  , généralement à prétention  scientifique , présentant au moins trois caractères :

  • Une simplification outrageuse de la réalité  historique et sociale à partir de quelques idées,   toutes les politiques  menées en tout domaine étant déduites de ces idées .  « Les idéologies sont des ismes qui peuvent tout expliquer en les déduisant d’une seule prémisse » ( Hannah Arendt, Le système totalitaire ) . Ces prémisses ont presque toujours  une part de vérité mais,  généralisées, elles ignorent  la complexité du  réel et  ne peuvent lui être imposées qu’en le violentant.  Il  est ainsi vrai que la  lutte de classes est une donnée centrale de l’ histoire ; dire que toute l’histoire se résume à  elle, c’est de l’idéologie. Il est vrai que  le marché est une réalité anthropologique essentielle ; passer de ce constat au  tout-marché , c’est de l’idéologie.
  • Une dimension messianique : l’idéologue croit au progrès de l’humanité et veut y contribuer ; il pense même en connaître le seul chemin, celui de son système   ; ceux qui y résistent ne se voient dès lors pas opposer des arguments, mais  le reproche infamant de s’opposer au vent de l’histoire[2] ;
  • Compte tenu de  cet enjeu existentiel , l’idéologie débouche  sur une démonologie, une vision manichéenne du monde  qui se résume à une lutte du bien contre le mal , du « progressisme »  contre le « populisme » dit Macron ou contre la « réaction ».

 

Comment l’idéologie est passée de la périphérie au centre

 

En ce sens  étroit, la bourgeoisie du XIXe siècle n’était pas idéologue. Elle était composée de gens pragmatiques , formés par le  latin et la culture classique, école de la complexité , propriétaires  terriens et donc près des choses ,adeptes d’un libéralisme économique mesuré qui n’excluait ni le protectionnisme , ni l’intervention l’Etat. Elle était souvent alliée  à la vieille aristocratie soit par   des  mariages , soit dans  des gouvernements  de coalition. L’esprit de système lui était étranger. 

Si idéologie il y avait alors , elle se situait à la périphérie   de la société dominante: la classe ouvrière, devenue nombreuse, s’organisait , empruntant  sa vision du monde d’abord au socialisme utopique , puis  au marxisme. Aux marges de  la société russe , apparut la figure  de l’intellectuel révolutionnaire.

Bien  que les concepts marxistes se soient  avérés au siècle suivant  peu opérants pour organiser l’économie et la   société, ils furent  d’une grande utilité pour donner au premier mouvement socialiste une vison de monde lui  permettant  de résister à la toute-puissance de la bourgeoisie. Comme on disait   , le marxisme  représentait une   « arme »  pour la classe  ouvrière ; la cohérence, la discipline intellectuelle qui s‘en suivait, la part  de réalisme que comportait cette vision du monde , permettaient aux organisations ouvrières  de s’arc-bouter pour résister à la formidable pression sociale et intellectuelle qu’exercent toujours les  dominants  sur les  masses ( bien que les  le médias de masse n’aient pas encore existé ).  

Le fait nouveau de  la fin du XXe siècle est que cette carapace idéologique a migré de  la périphérie de la société vers son centre.  La superclasse dirigeante du monde occidental, le oligarques qui possèdent les grands médias et dictent leurs politiques aux  gouvernements fondent désormais leur pouvoir sur une idéologie rigide[3] .

Cette idéologie , nous la connaissons : l’ultralibéralisme économique , le mondialisme  ( dont l’européisme n’est qu’une déclinaison régionale ) , l’attrition progressive des Etats,  des régulations sociales , l’ouverture des frontières aux marchandises, aux  capitaux, à la main d’œuvre.  Cet ultralibéralisme économique , au départ conservateur (doctrine Reagan),  s’est allié au contraire sous les    Clinton avec les idées sociétales les plus avancées : relâchement du lien familial, promotion des sexualités  alternatives, destruction des repères judéo-chrétiens. Le macronisme s’inscrit dans cette ligne.

L’idéologie  euromondialiste présente  tous les  caractères de l’ idéologie au sens étroit   :    une rationalité  simplifiée  à base de libre échange généralisé  ,   un messianisme qui vise  « la fin de l’histoire » ( Francis Fukuyama )  et, on le voit de plus en plus, un manichéisme exterminateur  qui rejette  tout ce qui lui  parait « politiquement incorrect ».

 

Fin de la démocratie

 

Le propre d’une démarche idéologique  est que pour ses  promoteurs, elle prévaut   ( en raison de son enjeu messianique ) sur  toute autre considération : les règles constitutionnelles, les  libertés fondamentales , la tolérance  ou  ce qu’Orwell appelait  la common decency  et surtout la démocratie.

On se souvient de la déclaration  de Juncker selon laquelle « il ne saurait y avoir de choix démocratique contraire aux traités européens ».  On se saurait donc être étonné que  l’idéologisation du capitalisme ,  se traduise par un rétrécissement toujours plus grand  des libertés.  Un phénomène patent dans la France de  Macron : après la loi contre  les fake-news,  la loi Avia en discussion au Parlement se propose de censurer les propos « haineux » sur la toile - mais qui déterminera qu’ils  sont haineux ? Avec son « plan d’action contre la désinformation » ( 14 juin 2019) la commission de Bruxelles met en place toute  une panoplie  de restrictions à la liberté d’expression. Les mesures envisagées impliquent  une collaboration avec les Gafas ,  principaux acteurs du capitalisme mondialisé  dont on peut se douter quel genre de démocrates ils sont.

Parallèlement , du fait de l’emprise croissante des oligarques, l’uniformité des médias   atteint un niveau sans précédent en Occident.  Chateaubriand avait en son temps montré comment  le pluralisme  de la presse était la condition d’élections libres. 

Les  tribunaux se mettent de la partie : au motif de combattre le racisme , l’homophobie, la xénophobie, ils restreignent sans cesse  la liberté d’expression.    

Même si les sociétés libérales  n’ont pas encore ouvert de camps, les pressions professionnelles , personnelles, se font de plus en plus dures à l’égard de toute  dissidence : il est par exemple impossible de garder son  emploi parmi les  cadres supérieurs des entreprises du CAC 40 en critiquant  de l’euro ( comme le font pourtant 11 Prix Nobel d’économie ! ) . Paradoxalement l’Etat  parait , au moins aux échelons moyens,   un havre de liberté,  aussi longtemps  que le statut de la fonction publique ne sera pas, libéralisme oblige, abrogé. Les concours sont de  plus en plus remplacés par des entretiens qui jugent tout autant la conformité que les aptitudes.

Le recul de la démocratie est intrinsèque  à l’idéologie .  Il  l’est aussi  aux inégalités excessives. Solon n’avait pu instaurer  la  démocratie à Athènes  qu’en limitant les écarts de richesse entre les  citoyens[4].  Elle n’est plus possible s’ils sont trop grands.  Les manœuvres de l’oligarchie mondiale pour imposer Macron à  la France ( incluant l’affaire Fillon , violation flagrante de  la  séparation des pouvoirs) est une atteinte grave à la démocratie. Sans précédent est  la férocité de la répression de Gilets jaunes (même Mai 68  fit bien moins de victimes). Ce durcissement est intrinsèque à tout  régime idéologique.

Les classes dirigeantes ont  toujours eu dans la société une influence prépondérante par les moyens de l’autorité publique et de l’argent mais aussi par le prestige de la supériorité sociale .   Il fallait autrefois une audace singulière au mouvement ouvrier pour y résister.  Le fait nouveau est que désormais la puissance   que donne cette supériorité sociale est   démultipliée par celle que confère le carcan idéologique.   Jamais  la bourgeoisie  n’eut au XIXe siècle autant de pouvoir qu’en a celle d’aujourd’hui.   

A la conjugaison  de la supériorité sociale et  de l’armature idéologique , s’ajoute  l’internationalisation   des rapports de classe. Nous sommes passés du capitalisme « dans un seul pays » au capitalisme mondialisé dont les  segments nationaux   sont solidaires: des institutions comme le club du Bilderberg ou la Trilatérale,  le Forum de Davos ou le  Council for foreign relations , et de multiples  autres moins connues prétendent contrôler la planète.  D’où leur impatience devant des entités comme la Russie  ou la Chine qui résistent à  ces prétentions. Impatience aussi devant toute revendication populaire n’entrant pas dans ses schémas préétablis. Le « populisme » et devenu une appellation   infamante .  Le populus latin est-il   pourtant autre chose que le démos grec ?

On se demande pourquoi le  capitalisme mondial a éprouvé le besoin de    se protéger ainsi, bien mieux que dans le passé.  Au XIXe siècle les travailleurs pouvaient occuper une usine ou  un  château ; aujourd’hui la vraie richesse est hors de portée : ce sont des lignes de crédit  entièrement numérisées dans des paradis fiscaux .  Pourtant cela ne semble pas suffire   aux nouveaux oligarques. Il leur faut un contrôle de l’opinion interdisant  toute remise en cause d’un ordre mondial à leur service. Autisme propre aux  très  riches avec le  complexe obsidional  qui s’en suit , surcroit  de cupidité ou emballement autonome de la machine  idéologique ?

Quand nous parlons des riches nous ne devons plus imaginer une bourgeoisie à l’image de celle du XIXe siècle et  qui a prévalu  jusqu’aux années soixante : le chef d’entreprise, le banquier  mais aussi le notaire, le pharmacien , le rentier.  La puissance sociale se concentre désormais  dans les 0,1 % qui dirigent le monde et que seules certaines familles du CAC 40  représentent en France. Le patron de PMI  frappé par la mondialisation n’en fait   plus partie. Le système,  qui  écrase impitoyablement  le pouvoir d’achat  populaire : stagnation des salaires  sous prétexte  de  concurrence mondiale, hausse incessante des prix des services publics ( eau, électricité, carburant) , écrase aussi bien les  classes moyennes , par la lourdeur de impôts et  la libéralisation des professions protégées. Ce laminage des classes moyennes de tous les pays  distingue fondamentalement le capitalisme mondialisé de celui de l’époque classique. Classes  moyennes qu’il faut entendre au  sens large : tous ceux qui gagnent  leur vie en travaillant et dont les plus vulnérables ont occupé les ronds-points .

Le système fait en revanche un sort à part aux  bénéficiaires des dispositifs sociaux   . Plus pour préserver la paix sociale  que par générosité ,  il  distribue  largement  , au moins en Europe,  des revenus de substitution à ceux qui sont rejetés hors du système   du fait de leurs handicaps ou de la  récession  organisée ( notamment par l’euro)  pour contenir les salaires.  Malgré les rodomontades  antisociales  des libéraux,  ces protections demeurent  . Pour les  vrais  maîtres du monde , leur  coût   est supportable  car il repose entièrement sur les classes moyennes  ; leur importe peu  la frustration des travailleurs pauvres , même  immigrés, qui voient les bénéficiaires de ces dispositifs complexes et mal gérés gagner parfois autant  qu’eux. Le nouveau capitalisme  méprise  la valeur -travail.

L’immigration, dans ce tableau,  est plus qu’une soupape de sécurité .  La bourgeoisie internationale a conclu un pacte implicite avec les peuples du tiers monde ( ou les passeurs)  pour qu’ils investissent largement les pays développés. Le rapprochement familial  fut  instauré dans  les années soixante- dix  à un moment où le patronat cherchait à prendre sa revanche sur l’humiliation de mai 68  . De cette revanche, l’approfondissement  de la construction européenne fut un moyen,  le recours  massif  à la main d’œuvre  étrangère un autre. En plus grand , le  même processus s’est  déroulé au Etats-Unis , plongeant dans  la pauvreté l’ancienne classe  ouvrière, soit près d’un  tiers de la  population.   

Ne mettons pas en doute la bonne volonté d’un Donald Trump qui , par un retour au protectionnisme et une contrôle musclé de l’immigration , veut  redonner du travail et un revenu décent au travailleur  américain qui  a voté pour lui.  Y arrivera-t-il ? C’est une autre  question .Mais il est significatif  que , comme presque tous  ses prédécesseurs  , il a  dû  payer son tribut aux oligarques  en allégeant encore davantage leurs impôts.   Qu’ils soient de droite ou de gauche, les chefs d’Etat ne peuvent plus être élus et  rester au pouvoir  sans multiplier les faveurs aux plus riches. Hollande , qui prétendait de pas les aimer, a , sous  l’impulsion de son ministre des finances Macron ,  été un des plus généreux à leur  égard . Ce dernier, pur produit du système que nous venons de décrire, porté au pouvoir par de grandes manœuvres de l’oligarchie mondiale désireuse de « normaliser » la France,   a continué sur cette voie,  de manière encore plus ample, notamment par la suppression   de  la part financière de l’ISF – mais pas la part foncière  qui ne touche  que les classes moyennes.

Si l’ordre ultralibéral, un moment proche du conservatisme sociétal,  a trouvé plus avantageux, notamment sous l’impulsion d’anciens trotskystes fallacieusement  appelés « néoconservateurs »,   de  s’allier avec  les tenants d’une société libertaire , c’est que les uns et les autres partagent   le projet d’abolir toutes les régulations permettant au peuples de se situer , d’avoir des repères : repères nationaux, Etats, culture classique, famille, distinction des genres, opposition gauche/droite, repos dominical, en France structures territoriales, notamment la commune, gravement subvertie , services publics,  syndicats et ordres professionnels. Le but est  non seulement de constituer un gouvernement   mondial mais aussi de supprimer toutes les médiations susceptibles de le  contester  en réduisant les peuples à  un tourbillon de « particules élémentaires » , malléables , fongibles,  sans racines,  sans principes et sans culture , exploitables  à merci.

 

Le grand capital est  à gauche !

 

Cette nouvelle configuration historique a permis ce que personne n’aurait imaginé dans les générations  précédentes :  la classe dominante  mondialisée a adopté l’idéologie de gauche  . Le grand capital est passé à gauche !   Certes, il ne s’agit pas  pour lui  de partager  une  richesse de plus en plus écrasante  mais  égaliser par  le bas tous les  autres, soit    99,9 % de la population, ne le gêne pas.   Il a  surtout  fait sien  le vieux rêve internationaliste: « si tous les gars du monde se donnaient la main », ce qui signifie aujourd’hui  l’ouverture des  frontières aux capitaux, aux marchandises et à une main d’œuvre à bon marché, des agressions  impérialistes en théorie au nom des droits  de l’homme , en fait pour contrôler  les champs  de  pétrole (Irak, Libye, Syrie ) , la diabolisation de  tous  ceux qui ne se résignent  pas à l’attrition des  Etats ou à la dissolution des structures intermédiaires. 

Ceux qui chantent cette chanson n’imaginent  généralement  pas que   les riches,  mobiles, maîtrisent beaucoup   mieux que les pauvres  les règle du jeu de la mondialisation laquelle,  de manière intrinsèque , accroit l’écart  des richesses. Tout ce qui rapproche les peuples ( en fait les Etats) éloigne les classes sociales.   Le mondialisme est un système de vases communicants où les plus riches  des différents pays s’alignent sur le plus riches du monde , où les plus pauvres  doivent s’aligner sur les  plus pauvres   d’Afrique ou d’Asie.

L’ennemi désigné du capitalisme , ce sont les Etats-nations, il est donc à droite , facilement amalgamé  à une extrême droite qui  semble se complaire  dans le rôle du  repoussoir que le système médiatique lui a assigné .

Les clefs de l’influence , le triangle d’or,   sont aujourd’hui une grande fortune,  la possession d’un  grand média,   une image de gauche . S’il manque l’un de ces trois piliers , comme par exemple à la famille Dassault qui n’a pas une image  de gauche, le trépied est bancal . Xavier Niel ancien proxénète, 8e fortune de France,  a les trois  piliers ; il téléphone, dit-il,  tous le soirs à  Macron pour  le conseiller. La gauche donne au grand capital le lustre  moral qui lui manquait.

Ainsi est rompue l’alliance constitutive de la  gauche depuis 1789 , entre le peuple et l’espérance messianique. Dit autrement, le capitalisme a réussi à confisquer aux peuples jusqu’à leur arme idéologique bicentenaire et leur privilège moral  bimillénaire [5]. L’idéologie  étant intrinsèquement mensongère, il suffisait d’y penser.

 

Une révolte à mains nues

 

Confrontés à cet immense carcan , il fallait bien du courage aux peuples pour oser se rebeller . Beaucoup  pensaient que les Français étaient  définitivement amortis et n’attendaient plus  que de se laisser broyer par la machine euro-mondialiste . Même les références de gauche qui  alimentaient le discours de la révolte leur avaient été volées.  D’avance une telle révolte était  stigmatisée sous le  vocable de « populisme ».

Pourtant à l’automne 2018, les Gilets jaunes ont osé . Révolte pathétique face  un pouvoir qui ne cache pas  sa volonté d’imposer l’ordre  ultralibéral au  prix même de l’intérêt national. Révolte  d’une population en voie de paupérisation .

Révolte aussi  d’un peuple  sans structures . Les syndicats affaiblis, et de fait intégrés au système,  n’ont pas voulu  l’  assumer  (comme en son temps la révolte étudiante de mai 68)  et encore moins l’encadrer.  Il est significatif que le mouvement  des Gilets jaunes ait suivi  de quelques semaines l’échec de la  grève contre la réforme  de la  SNCF – baroud d’honneur probablement concerté contre le démantèlement d’un service public emblématique.   

La révolte des  Gilets jaunes est pathétique  surtout parce qu’elle est privée  de  ce qui fit la force du mouvement ouvrier  aux XIXe  et  XXe siècle : une idéologie de combat portant une conception du monde, juste ou non qu’importe,   mais opérationnelle dans la lutte.   L’échec de l’expérience soviétique, la mutation de l’expérience chinoise vers un capitalisme caricaturalement inhumain , ont contribué au  discrédit des idéologies de contestation radicale que portait  la gauche. Au demeurant  l’extrême gauche européene peut  passer    pour un soutien indirect au système : le refus de dénoncer l’immigration de masse  ne peut que réjouir  le tenants du nouvel ordre mondial , de même le rejet  du patriotisme que la pensée dominante   assimile au nationalisme , au fascisme et à bien pire encore. Comment reconstituer, pourtant,  les régulations sociales à même de  protéger le faibles – et les classes moyennes,  sans   une certaine    réhabilitation des nations   ?  Il est significatif que ce soit   dans le vivier de l’ultragauche que le pouvoir est allé puiser pour assurer le pourrissement  du mouvement des Gilets jaunes et son discrédit vis-à-vis de la masse conservatrice.

Ajoutons l’influence d’un  matraquage médiatique  qui répercute avec une  efficacité  inégalée, même  dans les régimes totalitaires, l’ idéologie dominante .  La revendication des Gilets jaunes se limitait pour  l’essentiel au pouvoir d’achat mais il n’était pas bien vu autour des ronds-points de remettre en cause l’euro, pourtant  principale cause  de la réduction du niveau de vie  en France et dans une partie de l’Europe .  Pas davantage,  le réchauffement climatique accepté sans  critique par la plupart de Gilets jaunes : ils voulaient seulement que le prix n’en soit pas payé que  par le peuple . Mais n’est-ce pas là précisément le but  de ce que Rémy Prudhomme[6]  appelle l’idéologie du réchauffement ( au sens d’Hannah Arendt)  que de faire payer le peuple ?

La rigidité du carcan idéologique qui enserre désormais le pouvoir macronien ne lui permettait que des concessions cosmétiques . Faute de  comprendre cette logique , certains Gilets jaunes ont pensé, de manière illusoire,  pouvoir contourner ce carcan par le référendum d’initiative citoyenne, ce qu’un pouvoir idéologique ne concèdera jamais.  

Le monde est-il  définitivement  verrouillé, de plus en plus inégalitaire  et de plus en plus autoritaire,  comme  un nouveau « 1984 » ?  Le mouvement des  Gilets jaunes   ne serait-il qu’un ultime sursaut  précédant un cadenassage généralisé ? Un tel pessimisme serait faire fi de l’histoire   qui est toujours  venue, à un moment donné,  bousculer ce qu’on croyait être  des situations définitives. L’Ancien régime,   avec ses qualité et  ses  défauts, semblait  une Bastille  imprenable ;  elle fut prise. Dans les années trente, les meilleurs esprits ne croyaient  plus à l’avenir de la démocratie libérale ;  elle a gagné en 1945. Personne   n’aurait imaginé  ( sauf le général de Gaulle ) que l’Union soviétique s’effondrerait: aujourd’hui, qui l’eut cru ?  Leningrad s’appelle à nouveau Saint-Pétersbourg .

Le mondialisme permet une concentration sans cesse croissante des fortunes. Mais  la cupidité a ses limites : dans un capitalisme qui reste  techniquement  fondé sur la   consommation de masse , le pouvoir d’achat populaire  ne peut être impunément laminé,   au risque du krach  .  C’est peu ou prou ce qui  arriva   en 1929.  Cinquante ans de capitalisme keynésien – dont la crainte du communisme ne fut pas la moindre motivation – nous  a préservés  de ce scénario. Il est à nouveau à l’ordre du jour.

Le  mouvement des Gilets jaunes a  montré que les peuples  que l’ultra-libéralisme idéologique s’attache    à anesthésier , bougent encore. A mains nues il a   suscité dans le système une immense  peur [7] .   Continuant à petit régime, il exprime un sentiment  populaire qui connaitra, n’en doutons pas,  d’autres avatars. Il demeure porteur d’espoir.

 

Roland HUREAUX

 

[1] Karl Marx, demeuré toute sa vie un esprit libre , aurait , croit-on, récusé toutes les idéologies qui se sont réclamées de lui .

[2] Cela vaut pour l’organisation  générale de  la  société ; cela vaut aussi pour de nombreuses politiques sectorielles , par exemple  les théories pédagogiques ou les méthodes de gestion publique .

 

[3] Certes , il était arrivé dans le passé que les bourgeoisies conservatrices fassent alliance avec les idéologues quand elles  se trouvaient gravement  menacées : avec l’ idéologie fasciste en Italie à la sortie de la première  guerre , avec   l’hitlérisme en Allemagne après  la grande crise.   Mais ces  épisodes furent transitoires et localisés. 

 

[4] Solon ( VIe siècle avant J.C.) imposa une remise des dettes et le partage des terres.

[5]Ce  privilège est  issu du judéo-christianisme ; rien de plus étranger à toute problématique sociale que l’Antiquité gréco-latine.

[6] Rémy Prud’homme, L’idéologie du réchauffement, Science molle et doctrine dure,  L’Artilleur, 2015

[7] Fin 2018, au plus fort de la crise, des patrons du CAC 40 ont supplié Macron de tout lâcher. Un hélicoptère était prêt sur le toit de l’Elysée pour l’ évacuer.

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 20:35

AVEC LE   PLAN DE RELANCE EUROPEEN,  L’ECONOMIE S’EFFACE DEVANT L’IDEOLOGIE. 

15/12/2020

Lors du  conseil européen des  10  et 11 décembre consacré au  le plan de relance européen et au projet de budget pluriannuel, un nouveau  psychodrame a été évité . Personne, en particulier les Hongrois et les Polonais ne voulait gâcher le pot de départ de Mme Merkel qui termine sa présidence de l’UE, sans doute la dernière.  Mais la préparation a été rude.  La Pologne et Hongrie ont à nouveau  été  mises au banc des accusés : elles bloquaient, dit-on, les vilaines, la relance de l‘économie européenne.

La presse mainstream avait fait chorus pour les avertir :  désormais ces pays doivent cesser de jouer les trouble-fêtes. Ils n’ont plus le vent en poupe (à cause de l’élection supposée de Biden) ; ils ont intérêt à se ranger. 

 

Un plan de relance illusoire

 

Double malentendu.  D’abord de quel plan de relance parle-t-on ?

Le PIB européen, donnée annuelle, était en 2019 de 150 000 Milliards d’euros. Le plan de relance représente 750 milliards (prêts et dons compris) mais sur sept ans.

Ce fameux plan de relance représente donc 750 000 : 7 = 107 milliards par an, soit 0,71 % du PIB européen à partager en 27, sachant que 37  % doivent être consacrés à la lutte contre le réchauffement climatique, construction d’éoliennes et tutti quanti.   Voyez ce qui reste pour l’économie normale.  Et c’est sur cela que l’on compte pour faire une relance ?

La seule vraie relance de fera à l’échelon national : déjà l’Allemagne, grâce à son excédent commercial   colossal et à son endettement minimal, annonce un méga plan  de 1100 milliards. Onze fois plus que le petit plan français de Macron, de 100 milliards et fortiori plus que les   autres pays.  

La vraie relance pour ces derniers, s’il y en a une, viendra non de Bruxelles mais de Francfort où la BCE rachète largement, au titre du quantitative easing les prêts des banques aux Etats. Sans ce secours d’une ampleur   bien plus importante que le prétendu plan de relance, l’Etat français ne pourrait plus payer ses fonctionnaires. C’est ce qui s’appelle vivre à crédit.

Comprenons que le vrai but de ce pseudo-plan est politique, pas du tout économique, il est de   faire avancer l’intégration européenne en instaurant, ce qui jusque-là n’avait jamais été fait : un emprunt européen, parfaitement  contraire aux traités . La Commission européenne et la France ont tout fait pour obtenir cette « avancée » vers la supranationalité.  Macron est même allé, pour vaincre les résistances, jusqu’à sacrifier l’intérêt financier de la  France  (comme si elle pouvait se le permettre !). Les pays du Nord (les « pingres ») ont obtenu une baisse de leur cotisation normale fondée sur la richesse, les pays du Sud une part substantielle des crédits, plus que proportionnelle à leur population, de peur qu’ils ne quittent l’Union, comme l’a fait le Royaume uni. La France, elle, n’a eu ni l’un ni l’autre et payera  plus qu’elle ne recevra ! Tout cela pour faire droit au  grand dessein  européen de son président,  plus important  à son gré que les intérêts bassement matériels des Français.

 

Des conditions purement idéologiques

 

Premier enfumage donc : qu’il y ait vraiment un plan de relance. Deuxième enfumage : le prétendu blocage de la Pologne et de la Hongre (auxquelles s’est jointe par solidarité la Slovénie) : il n’y aurait eu aucun blocage si la commission, avec l’aval des principaux Etats, n’avait soumis l’accord à des conditions politiques parfaitement superfétatoires. Officiellement il s’agit de renforcer l’Etat de droit dans les pays suspects, soit les susnommés, notamment l’indépendance de la justice et le pluralisme de la presse. Cela fait bien rire quand on voit ce qu’il en est en France, voire en Allemagne !  En réalité, il leur est reproché leur fermeture à l’immigration et leur réticence à s’aligner sur ce que sont désormais les normes sociétales européennes en matière d’avortement ou  de mariage homosexuel. Plus fondamentalement, le mini plan de 0,7 % du PIB européen a été conçu  à Bruxelles comme un moyen de renforcer   la tutelle politique sur l’ensemble des Etats, cette conditionnalité ouvrant la voie à un contrôle accru des politiques intérieures de toute nature. On est, comme on voit, très loin de l’économie !

Mais pourquoi donc la commission s’est-elle compliquée la vie en imposant ces conditions politiques au plan de relance ? Pour le comprendre il faut le resituer dans la chaîne des forces mondialistes qui ont décidé de faire du COVID une occasion pour un reset mondial. Un reset , cela  veut dite une remise à plat de l’organisation du monde dans le sens souhaité au Forum de  Davos, au club du  Bilderberg, à la Trilatérale etc. et dans le cas d’espèce,  de faire avancer de manière décisive toute une série de politiques auxquelles  les  peuples renâclent : la lutte contre le réchauffement climatique, la désindustrialisation qui va avec le priorité environnementale, et en Europe la supranationalité , en vue de faire abandonner aux Etats de manière définitive les quelques prérogatives  qui leur restent.   La conditionnalité est une application du  reset. Tous ceux qui croient vraiment à une politique de relance, sont dupes d’une gigantesque tromperie.

Reste à savoir qui a gagné à l’accord conclu à l’arraché .  La presse du courant principal  a célébré la victoire remportée sur les récalcitrants qui ont accepté les conditions, en particulier celle de respecter l’Etat de droit.  Ils ont sans  doute été  soumis en coulisses à de très fortes pressions de l’Allemagne, d’autant plus efficaces qu’ils auront, surtout  la Pologne, une part importante du gâteau promos  (alors quels sont été peu touchés par le Covid, peut-être en raison de la fermeture de leurs frontières). 

Pourtant Monsieur Soros est furieux : dans un article publié par l’Obs , plus ouvert aux milliardaires qu’aux « populistes » , il  accuse les mêmes dirigeants de ces pays d’aimer trop l’argent  ( !) et  l’Union européenne de leur avoir tout cédé. On ne fait certes pas de bon accord sans ambiguïtés. Pour notre part, il nous étonnerait que, sur le fond, ces pays aient définitivement aliéné des éléments essentiels de leur indépendance.   Les gens de Bruxelles  croit y arriver .  Comme ceux qui   ignorent l’histoire, ils ne savent pas que la Hongrie occupée par les Turcs, a lutté pendant plusieurs siècles pour les chasser, la Pologne avait perdu la sienne de 1795 à 1918. Pologne et Hongrie ont  été soviétisées de force entre   1945-48 et 1990.  Ces pays ont le flair pour reconnaitre une démarche idéologique : face au projet mondialiste porté par  Bruxelles, ils sont sur un terrain qu’ils ne connaissent que trop.  Qui peut croire qu’ils vont remettre leur destin, en particulier tout ce qui touche à leur   politique migratoire, entre les mains des de la machinerie de l ‘UE ?     

Oui, la bataille en cours n’est que secondairement économique ; elle est essentiellement idéologique.

 

Roland HUREAUX

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 20:23

Le Père Gitton ayant proposé un échange par internet de réflexion  libres sur la crise de l’Eglise , voici, dans le désordre, quelques   réflexions.

14/12/2020

Oui, je crois qu’il y a une crise de l’Eglise d’Occident  . Nous connaissons tous  les signes de son déclin en Europe occidentale ( catholiques et protestants).  Aux Etats-Unis , la haine antichrétienne, autour de la question de l’avortement  et de l’homosexualité,  divise profondément  le pays  alors que pendant des décennies on avait répété  que les Etats-Unis, pays religieux,  eux, ne connaissaient pas l’anticléricalisme à la Combes. Sont exempts semble-t-il de  cette évolution la Russie ( et encore )  , l’Afrique noire,  la Chine et toute l’Asie dont la péninsule  arabique où le christianisme progresse. On pourrait à la rigueur ne pas s’inquiéter pour l’Eglise elle-même qui peut bien déserter l’Europe et redémarrer sur d’autres continents , comme elle a déserté autrefois l’Asie mineure. Mais  je me soucie aussi de l’avenir de la civilisation européenne parce que c’est la mienne, parce qu’elle me parait essentielle à la bonne marche du monde,  parce que le catholicisme en est un  composante centrale  et que sans lui , elle va mourir, comme on l’observe déjà.

Je dois penser à mes ancêtres qui m’ont transmis  un certain héritage et à mes enfants qui doivent pouvoir en recevoir un qui se situe dans sa continuité .

Il faut  penser aux sentiments de tous ceux  qui ont consacré leur  vie au service de l’Eglise et qui ne peuvent se  contenter d’un faux optimisme.

Ce faux optimisme peut être alimenté par cette considération, incontestable, que le fait religieux est  bien davantage sur la scène publique qu’il y a soixante   ans : à cause des médias, à cause de l’islam , à cause des débats de société qui n’avaient pas lieu autrefois.

Mais ce n’est là  qu’un préambule ; ce n’est pas là-dessus que doit porter d’abord la  réflexion.

 

L’ambiance sociale  et culturelle dans laquelle s’accomplit l’action   pastorale  est déterminante. Prenons deux frères entrés au séminaire vers 1960, l’un dans un diocèse de France , l’autre chez le Missionnaires d’Afrique.  Même milieu familial, mêmes études  ou presque, même vie spirituelle.

Le premier connaîtra les déceptions que l’on sait, avec un statut social diminué .

Le second  aura vu, sans efforts particuliers,  sinon de faire son travail sacerdotal ordinaire, des milliers de baptêmes d’adultes, de nombreuses vocations indigènes, avec un  haut niveau de considération sociale, même en terre musulmane. Je rappelle que, contrairement à ce qu’on croit, le christianisme ne recule pas devant l’islam en Afrique, ni en Asie , ni nulle part sauf en Europe.

Pour prendre une image fluviale, le premier  des frères a ramé toute sa vie contre le courant, le second a ramé avec  le courant.

L’Eglise  n’est pas à la mode en Europe, elle est à la mode en Afrique ( et ailleurs ),  comme elle l’était en Europe occidentale aux IVe, Ve, VIe siècles.

 

Il ne faut pas tout faire remonter à la  Révolution française. Jamais en France la pratique  religieuse n’avait auparavant  atteint le niveau de 1789 ! Après  la crise que l’on sait,  elle a été suivie d’un siècle , le XIXe, où l’Eglise de France a rayonné comme jamais dans son histoire : nombreux prêtres , expansion missionnaire sur tous les continents  ( vers 1900, la moitié des  religieux et religieuses missionnaires dans le monde viennent de France), apparitions, exemples de  sainteté . Mais l’Eglise du XIXe siècle connait  tout de même la routine théologique,  une certaine difficulté à traiter  avec le progrès scientifique, une dénatalité qui ne vient pas forcément des milieux  catholiques mais qui a  , en France, cent ans d’ avance sur le reste de l’Europe. Il ne faut pas idéaliser non plus la pratique religieuse  au XIXe siècle  : dans certains romans de Balzac ou de Maupassant, on voit des régions entières profondément déchristianisées. Les missionnaires dont je parle ne viennent que d’une  partie de France. Sur la France entière , je ne  suis pas sûr que la pratique  ait jamais dépassé les 25 % ( sauf quand elle  était bien vue de la police : Restauration, Second Empire) .

Dans le première moitié du XXe siècle , l’élan s’est maintenu . Les persécutions de 1905 ( moins graves à mon sens que celles que nous infligent de  manière bien plus insidieuse les pouvoirs publics actuels ), n’ont pas ralenti l’élan  des vocations , notamment  missionnaires. La Grande guerre a un effet très positif sur le catholicisme ; non seulement la guerre apaise l’opposition  ( Léon Blum , premier président du conseil à se rendre à la Nonciature) mais l’Eglise  maintient  son influence jusque vers 1950 .

Maintien de  son  influence avec une nuance signalée  par Pierre Chaunu : la France de 1905 est deux fois plus féconde sur le côté catholique que sur le côté laïciste  .  De 25 % d’une génération, on arrive à 50 % pour les familles chrétiennes , ce que le Pr Lejeune appelait la « sélection spirituelle ». Mais une infériorité culturelle persistante  décolore au fur et à mesure une partie de la jeunesse issue du milieu catholique, de manière variable selon les époques et les milieux, accélérée depuis 1968 ( ce qu’ Emmanuel Todd appelle le catholicisme zombie , caractéristique de la Bretagne déchristianisée et passée au PS ).

L’Eglise du XIXe siècle avait en effet un point faible : sa faible aptitude  à se confronter au  progrès des sciences et à  contrer les idées  issue des Lumières, selon lesquelles elle n’ est plus de notre époque  ( Nietzsche : « Dieu est mort »).  Elle gère mal la question de l’évolution.  Elle met du temps à comprendre ce qu’il y a de positif  chez Freud. Quels que soient les mérites de Pie X , il est désastreux que l’Eglise ait désigné  comme « modernistes »  ses dissidents de la fin du XIXe siècle :  c’était les crédibiliser  et conforter l’idée qu’elle n’était plus de son époque. Engels a dit que la théorie de Carnot était une « invention des curés » mais quel ecclésiastique du XIXe siècle en a jamais parlé ? Ils étaient trop occupés à réfuter Darwin, ce que le magistère n’a jamais fait. Dans la  première moitié du XXe siècle, apparait au contraire une  génération d’intellectuels catholiques -  ou sympathisants  comme Bergson , une théologie plus vivante une fois surmontée la crise moderniste. Sur le plan scientifique, le progrès des connaissances ne la disqualifie pas, au contraire :   le Big bang, longtemps tenu en suspicion par le milieu positiviste , le principe d’incertitude etc. la permanence du génome humain bouleversent la vision positiviste du monde.  Certes, l’opposition entre l’Eglise et les Lumières demeure un problème mais moins aigu qu’au XIXe siècle.

L’Eglise du XXe siècle accroit ainsi   sa capacité de dialogue et son intégration dans le mouvement  intellectuel général  ; elle devient  plus crédible.  Nous connaissons la conversion de grands intellectuels vers  1900. Apparait aussi  vers 1900 un  catholicisme de gauche qui reste intransigeant  sur le dogme ( ex. Maritain), ce qui n’existe plus aujourd’hui.   

Pourtant l’environnement se dégrade à partir de 1945 . Un autre front s’ouvre, celui de la morale sexuelle. Pourquoi ?

Tout part de l’expérience de la deuxième guerre mondiale , de la Shoah et de l’interprétation que lui donnèrent certains philosophes dits  de l’Ecole  de Francfort  ; ils se réclament de Freud mais Freud  n’a jamais  avalisé leurs thèses.

Face au nazisme, l’opinion populaire  était que  l’Eglise enseignait le bien et que le christianisme  n’avait rien à voir avec les brutes immorales qui dirigeaient   les régimes totalitaires . Le premier réflexe des Allemands, des Italiens, et même des Français  , en réaction au socialisme national et à ses alliés,   fut de se tourner vers  des partis démocrates-chrétiens, supposés à l’autre bout du spectre ,  personne , dans l’électorat  ne doutant alors que   l’Eglise était du côté du bien.

Les philosophes de l’école de Francfort ( Adorno, Reich, Benjamin, Marcuse)  ont quitté l’Allemagne en 1933 pour se réfugier  aux Etats-Unis et sont revenus en 1945   dans les bagages de l’armée américaine désireuse d’éradiquer les racines du nazisme en Allemagne et en Europe. A partir d’enquêtes sociologiques contestables, Adorno a répandu  une équation perverse  : les gens les plus vulnérables aux idées nazies étaient , selon lui, ceux qui avaient le  plus  subi l’influence  de la famille européenne ( et chrétienne )  traditionnelle. Pour  vacciner l’Europe contre le retour de ces idéologies, il fallait détruire la famille  et donc l’héritage chrétiens.  L’instrument en serait  la libération sexuelle, la répression des instincts par la morale classique entrainant la  névrose,  la perversion et menant  au crime. Ces idées sont reprises par  Reich, Marcuse et bien d’autres. Sous une autre forme, trente ans plus tard par la French theory ( Foucault, Deleuze, Derrida – pas Lacan qui justifie la morale traditionnelle de manière cryptée).  Le roman , et le cinéma , obsédés par le question sociale avant 1939, ne s’intéressent plus qu’à celle de la sexualité  à partir de 1945.

Si Hitler qui était antichrétien et Mussolini fort peu religieux ne pouvaient guère  conforter un tel amalgame , Pétain et Franco en revanche ne s’y  prêtaient que trop.

Ainsi, pour la première fois de son histoire, l’Eglise était,  de manière subliminale, du côté du crime. Au lieu de « défendre les brebis contre les loups », la hiérarchie a multiplié les gestes de repentance qui ont conforté l’opinion  dans cette vision erronée de l’histoire . Quel jeune  n’apprend pas , même à l’école privée, que l’Eglise a commis tout au long de son histoire une longue kyrielle de crimes ?

Le temps que ces idées  fassent leur chemin, on arrive à mai 68 qui fut pour elles  un puissant relais.

La théorie de la libre sexualité pouvait d’autant mieux faire son chemin que la société de consommation en  émergence  faisait de la  jouissance un devoir civique : à l’heure des supermarchés,  recherche du  plaisir = achats de biens de consommations = croissance économique = emploi pour tous. Difficile d’être rigoriste en matière sexuelle quand tout poussait à l’hédonisme dans la vie économique.

La baisse des vocations sacerdotales  n’est  pas une tendance continue depuis le 60 ans  ans comme on tend à le faire croire. Elles se maintiennent à peu près jusque vers 1970 , soit la génération issue de la guerre,  avant d’enregistrer   une chute brutale en 1970-1975 ( comme d’ailleurs la natalité, même en pays protestant, ce qui relativise l’effet de Vatican II  ) d’environ 600 à 120 par an .  Depuis 1975, il n’y  pas,  à ce qu’il  semble, une baisse des ordinations  ( en incluant les dissidences et les vocations monastiques masculines  , elles se maintiennent   à ce  niveau avec de légères fluctuations : un  passage au-dessous de 100 ( chiffres à vérifier)  vers 2000 ,  qui pourrait être dû à l’invasion de la télévision ( puissant relais hédoniste ) dans la vie des enfants  nés vers 1980 ), une remontée après la Manif pour tous , ce qui montre que l’engagement politique ne dessert pas l’Eglise, au contraire .

Il ne faut pas être un démographe de  grande  pointure pour comprendre qu’une chute brutale de 600 à 100  nouveaux prêtres se transforme en un déclin continu quand on  l’envisage sur le long terme : chaque année – 600 + 100 = - 500. Mais dès que la génération de l’après-guerre sera  entièrement retirée ou décédée,  l’effectif sacerdotal en France devrait se stabiliser sur un flux de – 120 + 120 , à multiplier par  40 ou 50 ans d’activité pour avoir l’effectif global .

La froideur de ces chiffres  marque une mutation sociologique profonde  ; la fin du recrutement provincial et populaire, surtout paysan , le quasi-monopole des familles de la  vieille bourgeoisie, voire de l’aristocratie , - ou de quelques jeunes sans racines chrétiennes particulières , purs produits de l’Esprit .  Ainsi se termine l’alliance conclue aux XVIIIe et XIXe siècle entre l’Eglise de France et la paysannerie aisée et une partie  de la petite bourgeoisie de province, moins par un rejet violent de type soixante-huitard que par indifférence et conformisme. Dans les familles nombreuses parisiennes, beaucoup de jeunes s’installent en province où ils participent à la régénération des paroisses, selon un phénomène de geyser. De  sensibilité  presque toujours traditionnelle au départ, les séminaristes qui ne vont pas  chez les dissidents, s’adaptent au cours de leur carrière  à un milieu  conciliaire devenu par lui-même stérile.  

Quel a été  l’impact du concile Vatican II sur  ces évolutions ? Je ne  sais. Ayant suivi le petit catéchisme d’avant le concile je ressentais, bien que très  jeune, une église déjà  sur la défensive et quelque part complexée , se sentant en porte à faux . Le  renouveau théologique n’avait touché que les élites. Elle était donc vulnérable au premier choc .  Loin  d’être  la solution attendue à la crise ,  le concile  ( et surtout son environnement et ses suites) a aggravé le problème.

Autres  considérations  importantes :

  1. La mutation la plus fondamentale me parait la fin de la peur de l’enfer dans les masses. Qu’on le veuille ou non, dans l’avant-concile, beaucoup de  gens allaient à la messe ou  ne divorçaient pas par peur de l’enfer plus que par amour de l’Eglise ou de leur conjoint(e).  Le petit catéchisme avait formalisé cela sous l’appellation de la « grâce imparfaite ».  Pourtant  le Concile n’a nullement changé la doctrine traditionnelle sur ce sujet.

 

  1. L’école publique d’avant 1968 , fidèle à la Lettre aux instituteurs de Jules Ferry,  était très respectueuse de toutes les convictions et portait un fort enseignent moral dont   les enfants voyaient bien qu’il  convergeait  avec celui du  catéchisme ( cf. sur ce sujet un beau texte du cardinal Saliège  )  ; depuis 1968, la laïcité a changé de sens : suppression de la  morale, peu de respect pour les convictions des enfants, propagande antichrétienne insidieuse chez beaucoup  de professeurs. Cela aussi est destructeur.

 

  1. Le nouveau catéchisme qui a repris toutes les aberrations du pédagogisme laïque  a eu un impact négatif considérable . Il a un caractère suicidaire. Je m’interroge sur sa  genèse : bêtise , effet de mode ou volonté de nuire ? .  

Pour conclure  provisoirement, avant le  débat qui devra avoir lieu entre nous,  je ne vois aucune solution claire  à la crise . Je pense que l’Eglise passe pour plus généreuse qu’autrefois , mais perd sa  capacité de conviction si ses représentants ne  sont pas sûrs d’eux . Or pour être sûr de soi , il faut avoir une forte capacité d’argumentation et donc une foi évoluée.

Cela implique de ne pas donner tout au témoignage et rien à la raison. Certes ce ne sont  pas les arguments qui convainquent  la majorité de nos concitoyens, c’est bien  le témoignage, mais le témoignage doit être d’abord celui de gens équilibrés et  sûrs d’eux  - donc instruits.  Il se peut que les musulmans convertis, moins « décadents » aient aussi à y prendre  de plus en plus leur part .

 

RH

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 20:20

ESPERONS QU’ILS AURONT ENFIN COMPRIS

13/12/2020

Si l’on en croit les sondages, les  catholiques pratiquants, après avoir en majorité soutenu  Macron lors des élections de  2017, seraient les  derniers  à lui être encore  favorables.

S’il est vrai que cette popularité commence à s’éroder, on peut dire qu’il aura fallu bien du  temps pour  en arriver là.

Il ne faut pas regarder que les sondages . Une partie des  évêques, en tous les cas leur structure centrale la Conférence des évêques de France où subsiste un fort noyau de macroniens, la presse catholique  mainstream : La Croix, La Vie, Le Pèlerin et la plupart des journaux catholiques  diocésains  ont favorisé puis célébré  plus ou moins ouvertement  l’élection de Macron. Pour ce qui est des journaux, rien ne laisse supposer qu’ils aient vraiment changé. Ajoutons l’enthousiasme de certaines associations relais comme les APEL.

Il y a aussi le bouche à oreille  des beaux quartiers où  les   pratiquants étaient notoirement inclinés  vers Macron. Pour des raisons sociologiques :  ceux qui payaient l’ISF y étaient  nombreux et   influents – la considération financière passant, hélas,  presque toujours plus que les  autres.  Quelqu’un dont les idées personnelles étaient bien moins hostiles au catholicisme comme François Mitterrand est loin d’avoir bénéficié d’un tel crédit.  L’âge aussi  a joué : les personnes âgées restent le dernier bastion du macronisme.

Tout cela  explique la honteuse réception de Macron par l’épiscopat français aux Bernardins le 9 avril 2018 . Elle aurait pu être protocolaire, réservée et polie mais elle s’est terminée  par une standing ovation sans précédent dans l’histoire des relations de l’Eglise et de l’Etat  depuis Clovis. 

Pourtant dès cette réception,  Macron avait annoncé la couleur.  Il ne cachait pas que sur certains sujets, on sait lesquels,  il avait des idées différentes d’eux.  Il  s’est même permis, dans son discours,  de donner une leçon d’humilité aux évêques : il ne se sont pas là, dit-il, pour faire des « injonctions », mais seulement pour apporter des « questionnements », ce qui est évidemment moins dérangeant. Macron appelait les catholiques à s’engager dans la Cité mais surtout pas pour dire ce qu’ils pensent !  Donc pas de rappel intempestif de la loi naturelle ou de la doctrine chrétienne de tous les temps en matière bioéthique et évidemment pas de réédition de la Manif pour tous !   

Anecdotique ? La photo officielle du nouveau président a en arrière-plan Les Nourritures terrestres  de Gide, manifeste libertaire et homosexuel.

Autre terrain : à  peine arrivé au pouvoir, Macron s’est efforcé  de durcir la  guerre de Syrie, c’est à dite en  clair de renforcer l’aide aux djihadistes qui massacraient les chrétiens d’Orient. Heureusement, il a dû en rabattre quand Donald Trump s’est engagé dans une politique   d’apaisement.  

Comme on pouvait s’y attendre, le président a entrepris les réformes sociétales qu’il avait annoncées,  même si elles marquent le pas aujourd’hui (mais gare à une accélération subite si une fenêtre de tir se présente ! ) : autorisation de l’insémination artificielle des femmes seules ou en couple de femmes, allongement du délai  de l’avortement légal, voire autorisation jusqu’à la fin de la grossesse en cas de difficultés « psycho-sociales », une expression dont on sait  bien ce qu’elle veut  dire.  Si certains de ces projets, tous votés par l’Assemblée nationale mais pas par le Sénat, proviennent de propositions parlementaires,  chacun  sait que celles-ci  n’ont de chance  de prospérer que si elles reçoivent l’appui du gouvernement .  Ce dernier a su arrêter une proposition particulièrement scabreuse, celle d’implanter l’embryon d ’une des femmes en couple dans l’utérus de sa compagne mais pour le reste, il a donné son accord.

En dehors  de ces lois que Macron a  sans doute promises  aux réseaux internationaux qui l’ont fait élire, rappelons-nous la triste affaire Vincent Lambert : quelle naïveté chez ceux qui croient   que l’issue malheureuse de  l’affaire ne résultait pas   d’une volonté expresse du président !   

 

L’ombre de la culture de mort

 

Autre fait significatif :  les   dispositions scandaleuses  prises   sous  prétexte de Covid au printemps 2020 : sédation  lourde ( c’est à dire mise à mort) pour  les personnes âgées atteintes  ou paraissant atteintes du Covid  dans les maisons de retraite. Il ne fait pas de doute que  la pandémie a servi de prétexte à l’ extension insidieuse de l’euthanasie promise par Macron. Quelles étranges  affinités du jeune et fringant président avec la culture de mort ! Jeune  et chargé de l’avenir de la France mais qui ne veut pas d’enfants .

Il est regrettable que, pour les raisons sociologiques  mentionnées plus haut,  les organisateurs de manifestations contre les projets  bioéthiques   que nous venons d’évoquer aient refusé de le mettre en cause personnellement , comme si tout cela se passait dans son dos ! Les mêmes n’avaient pas tant ménagé  Hollande.

Quand le nouveau premier ministre, Castex ,  a fait en juillet dernier, son discours d’investiture , il n’a pas même   évoqué  les projets bioéthiques (ou anti-éthiques). Pourtant le lendemain , l’Assemblée était invitée  à débattre en urgence  de ces projets , ce qui n’a pas  empêché le site très officiel Alethéia  de se demander sottement qui parmi les nouveaux ministres étaient les plus catho-friendly, expression ridicule  qui signifie, outre le parallélisme mal venu avec gay-friendly, que l’on se contentera de quelques gentillesses pour en être content, indépendamment de prises de position de fond. Dans le même temps le ministre Véran déplorait publiquement,  avec une franchise de bien mauvais goût,  que le Covid ait diminué le rythme des avortements . Idéologie oblige,  des instructions ont été  données pour que  tout soit fait afin qu’ils puissent être  pratiqués alors même qu’en dehors de la réanimation, le autres services hospitaliers  tournaient  au ralenti.

Comment s’étonner dans un tel contexte que le confinement ait révélé  au  grand jour le mépris que le président a, en son for intérieur, pour  l’Eglise catholique et le  christianisme.  L’interdiction temporaire   des messes, alors que les supermarchés  restent  ouverts, la difficulté à moduler ou à lever   cette  interdiction alors que la politique est   beaucoup plus permissive  à l’égard de  certains commerces : pour Macron et son entourage, il est clair que  l’homme ne vit pas d’autre chose que  de pain.

N’hésitons pas  à le dire : le mépris insidieux qui est celui de l’actuelle équipe au pouvoir pour l’Eglise va bien au-delà  de la lutte   ouverte menée contre elle par les hommes de la  IIIe République. Elle est au fond beaucoup plus destructrice. Elle ne s’en prend pas seulement à une institution mais à l’homme.

Si les catholiques ont encore tant soit peu de poids dans la société française, la sanction de ce gouvernement   qui n’a déçu que ceux qui n’avaient pas   voulu regarder  en face ce qu’ était Macron,  doit être électorale. Elle ne doit certes pas se traduire par un appel  à voter pour Untel ou Untel, mais l’influence  sous-terraine   qui a joué  en sa faveur en 2017 doit désormais s’exercer  à son encontre.  Si  certains organes  de presse ou institutionnels  ont  été noyautés par le parti macronien , ils doivent être recadrés   dans le sens d’une vraie  neutralité. Sur le plan de l’éthique chrétienne  personne ne peut faire pire que le gouvernement  actuel. 

 

                                                                                   Roland HUREAUX

 

 

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 20:18

YES MR GATES,  BLACK LIVES MATTER !  

02/12/2020

Le mouvement Black Lives matter apparu aux Etats-Unis cet été avait pour but officiel de défendre la vie des noirs, menacés par les violences policières.

Ses organisateurs et a fortiori ses militants  ne se doutaient sans doute pas qu’ils  avaient  été soutenus par les tenants du nouvel ordre mondial.  Avant même le début du mouvement, George Soros annonçait dans un journal allemand qu’il allait organiser aux Etats-Unis  des  manifestations de gens de couleur dans le but de faire perdre Trump.

Or il est notoire que  Soros est proche des quelques personnes qui sont les agents actifs du nouvel ordre mondial :  Bill Gates, Marc Zuckerberg, Jeff Bezos et toutes les principales fortunes de la planète.  Ces gens-là   partagent une haine abyssale de Trump et s ‘étaient juré de le faire battre. Le scrupule   démocratique ne les étouffe pas : Marc Zuckerberg (Facebook) s’est vanté avant l‘élection que c’est lui qui décidera   qui sera le gagnant d’élection présidentielle ; il a coupé les comptes de Trump en pleine campagne électorale. Les noms de Soros et Gates, comme par hasard, apparaissent dans les montages financiers des sociétés soupçonnées d’avoir faussé le comptage électronique des  votes.

 Ceux qui aiment cette sorte de gens diront qu’ils se rattrapent en soutenant des mouvements antiracistes. C’est oublier certaines des  idées fondamentales qu’ils partagent : bien davantage que le racisme, c’est le réchauffement climatique qui les préoccupe et pour eux, sa cause c’est l’homme . Depuis plusieurs années, Gates répète l’antienne malthusienne : il y a dix fois trop d’hommes sur la terre, il faut en réduire le nombre des neuf dixièmes. L’objectif de 700 millions d’hommes (et de femmes) revient en boucle.

Comment ? On ne   soupçonnera quand même pas ces émules de George Orwell de vouloir utiliser les gaz. Mais imposer une vaccination obligatoire, sous peine de confinement perpétuel par une puce sous la peau, fabriquée par Microsoft, pourquoi pas ?  Vacciner en introduisant un stérilisant, cela s’est déjà vu dans certains pays du Tiers monde. 

Qui seront donc ces 700 millions ? On peut supposer que les Américains riches seront préservés . Ces milieux malthusiens sont aussi eugénistes ; ils  ont le culte du QI (voir les conférences du Dr Laurent Alexandre), et, à terme, envisagent son gonflement par le transhumanisme.

Comme ils ne sont pas, peut-on supposer, complètent idiots, mêmes s’ils    connaissent mal la démographie, ils  savent que l’Europe occidentale, les deux Amériques, la Chine et une partie de l’Asie    sont entrées dans la voie de la dénatalité et du recul démographique. Reste  l’Afrique et, sans nul doute, ce sont les Africains qu’ils ont dans le collimateur.   Moins il y aura de vies africaines dans les années à venir, mieux cela vaudra, selon eux, pour le bien de l’humanité. Leur mépris des  vies noires s’exprime déjà dans le fait d’utiliser certains pays d’Afrique pour tester des médicaments ou des vaccins.   Bien que la fécondité africaine soit encore élevée, elle est en baisse mais cela ne leur suffit pas. M. Bill Gates songe aux moyens de la réduire encore. Black Lives matter certes mais pour les mondialistes qui tirent les ficelles de ce mouvement, il y a de limites : moins de black lives (pas quelques victimes de la police, mais quelques centaines de millions) et la planète sera sauvée.

 

Roland HUREAUX

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 20:16

MACRON CHEZ LES EVEQUES

Des Nourritures terrestres aux Caves du Vatican

https://www.causeur.fr/macron-eveques-bernardins-islam-laicite-150520

02/12/2020

Dans sa photo officielle, le président Macron laisse voir discrètement en arrière-plan Les nourritures terrestres d’André Gide, une profession de foi pour un hédonisme débridé inspiré de Nietzsche, l’éloge de l’homosexualité en plus.  Le personnage principal porte un nom évangélique, Nathanaël, qui, dans ce contexte, apparait quelque peu blasphématoire.

Un autre livre de Gide s’appelle Les Caves du Vatican : un aigrefin a répandu dans le milieu catholique français que le pape avait été enlevé par les francs-maçons et remplacé par un imposteur. Les fidèles sont appelés à partir en croisade pour faire libérer le vrai pape, en commençant par envoyer de l’argent à l’aigrefin. Cette pochade visait la crédulité de certains milieux catholiques dans le contexte des   rudes batailles que lui imposait la République anticléricale.

C’est à ce second roman que l’on pense en apprenant que le président de la République s’est exprimé aux Bernardins devant la conférence des évêques de France.  Il est question ici, sinon de crédulité, du moins de naïveté devant une rencontre sans précédent et dont on voit   bien l’exploitation qu’en fera l’Elysée.

 

Le cynisme et  la naïveté

 

D’abord pour conforter l’adhésion d’une partie du monde catholique au président, qui s’était déjà exprimée lors du vote présidentiel et qui pourrait, comme d’autres, elle aussi se retourner.  Ensuite   désamorcer par avance   l’opposition que l’Eglise pourrait faire aux projets gouvernementaux de légalisation complète de l’euthanasie et de la procréation médicalement assistée pour femmes homosexuelles.  Sur ces sujets, le president croit même utile de donner une leçon d’humilité aux évêques (pour qui se prend-t-il ?) : il ne se sont pas là, dit-il, pour faire des « injonctions », mais seulement pour apporter des « questionnements », ce qui est évidemment moins dérangeant.  Macron appelle les catholiques à s’engager dans la Cité (c’est très à la mode) mais surtout pas pour dire ce qu’ils pensent !  Donc pas de rappel intempestif de la loi naturelle ou de la doctrine chrétienne de tous les temps en matière bioéthique et évidemment pas de réédition de la Manif pour tous ! Les associations catholiques qui, après avoir été consultés, penseraient à résister sont d’avance catalogués, parait-il, d’ «atroces » à l’Elysée[1].

Une telle rencontre pourra en outre légitimer qu’il  voie  ultérieurement  les imams  de France, le CRIF, la Libre pensée , dans la logique communautaire qui est , on le sait, la sienne. 

Par-delà la dimension politicienne, la démarche de Macron s’inscrit dans une philosophie de l’in-différence : pas de barrière fondamentale entre l’Etat et l’Eglise, le temporel et le spirituel, comme entre la droite et la gauche,  l’homme et la femme (théorie du genre), les homos et les hétéros, le public et le privé,  le dimanche et les autres jours de la semaine, les nations d’Europe, bref la subversion de toutes les distinctions qui structurent la vie.  L’Eglise catholique mérite mieux.  Il n’est pas sûr que la protestation d’un Mélenchon, faite au nom de la laïcité pure et dure, ne soit pas, à sa manière, plus respectueuse.   

Il est vrai que les convergences apparentes ne manquent pas entre  la rhétorique présidentielle, si bien huilée mais souvent creuse, et une certaine langue de bois ecclésiastique très prisée à la Conférence des évêques de France, convergence déjà apparente dans son discours de Versailles[2].  Convergence par le bas : moraline à outrance, politiquement correct à tous les étages : accueil des immigrés, souci des exclus, des handicapés, solidarité, tout cela très bien dit grâce à une plume de qualité avec force références qui ne sont pas toutes de première main (y compris François Sureau, conseil de Fillon et de Macron durant la présidentielle : « en même temps »  !). Sur le registre humanitaire, le président n’a pas de mal à louer l’action de l’Eglise de France. Hors de question bien sûr  de se demander quelle est la responsabilité de la politique   économique de M. Macron dans le maintien d’un taux élevé de chômage, de la philosophie mondialiste qui est la sienne dans les « fragilités sociales » évoquées ou encore de sa politique étrangère dans l’afflux de migrants en provenance du Proche-Orient.

Que le chef de l ’Etat se rende à une assemblée de l’épiscopat français est sans précédent dans l’histoire de France. Tout fraichement baptisé, Clovis avait laissé les évêques de Gaule se réunir à Orléans sans lui. Les rois capétiens (fils aînés d’Eglise[3]) n’ont jamais présidé ou même été reçus par l’ensemble des évêques. A fortiori les présidents de la République laïque qui, à la différence de M. Macron, ne faisaient pas, par rebelles islamistes interposés, la guerre aux chrétiens d’Orient mais qui, fidèles en cela à la tradition capétienne, savaient qu’il était du devoir de la France de les défendre.

Le plus catholique des chefs d’Etat contemporains, Charles de Gaulle, dont la plupart des évêques se méfiaient beaucoup plus qu’ils ne se méfient du président actuel, non seulement n’aurait jamais été invité mais aurait sans doute décliné une telle invitation. La distance   respectueuse à   laquelle il tenait le haut-clergé n’était pas un signe de mépris mais au contraire de l’immense déférence que lui inspiraient les ministres du sacré. 

Jacques Chirac, premier ministre, se vit opposer un refus humiliant quand il voulut inviter   les plus notoires des évêques à déjeuner : le vent de mai 68 soufflait alors sur le clergé.

Derrière cette étrange démarche de la Conférence des évêques de France, puissance invitante au moins officiellement, qui suscite, il faut bien le dire, un certain malaise chez beaucoup de catholiques et même de non-catholiques, une nostalgie secrète du temps d’avant la Séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905. Quoiqu’ ils célèbrent souvent la laïcité, les évêques   ressentent encore cette séparation comme une blessure : « le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abîmé, et il nous importe   de le réparer. » dit Macron. Peut-être y a-t-il de bons motifs à ces regrets, mais ce n’est pas une raison pour faire fête à un chef d’Etat qui fait mine de vouloir revenir dessus.     

 

De Pétain à Macron

 

Pétain fut le premier : son projet, ouvertement antirépublicain, les mesures extrêmement favorables qu’il prit d’emblée en faveur de l’Eglise catholique suscitèrent l’adhésion unanime de l’épiscopat. Adhésion d’autant plus paradoxale que le même épiscopat avait condamné treize ans plus tôt avec une véhémence disproportionnée les idées de l’Action française, les mêmes qui inspiraient     la « Révolution nationale ».

Macron est le second.

Il y a bien des affinités entre les deux : pas seulement qu’ils ont tous deux, l’officier hédoniste et le surdiplômé narcissique, négligé d’avoir des enfants. Ni leur rapport très particulier à des pouvoirs étrangers. Plus décisif : tous deux ont exploité le discrédit des partis classiques, en  se prétendant « ni de gauche ni de droite ».

Les motifs qui, dans chaque cas, ont séduit l’épiscopat se devinent assez bien : la même apparence de modération, de raison. Pétain : la sagesse paysanne à l’opposé des combinaisons politiciennes, Macron : la jeunesse, le modernisme, un vision prétendue renouvelée , « ni gauche , ni droite », de l’action publique. Dans les deux cas, l’apparente dépolitisation    au bénéfice de la synarchie pour le premier, de l’ énarchie pour le second.  Car  la politique, inséparable de la République, c’est l’affrontement !  L’un comme l’autre s’opposent aux extrémistes, aux fanatiques : les résistants gaullistes de 1940, têtes brûlées, les opposants de droite et de gauche d’aujourd’hui, jugés nauséabonds. L’un laissait espérer un plan secret pour prendre une revanche sur l’Allemagne, l’autre de réformer enfin la France en profondeur.   

Le centrisme raisonnable du premier a fini dans la complicité avec le crime.

Rien ne dit que celui du second ne se terminera pas de la même manière : à peine revenu des Bernardins, ne s’agite-t-il pas sur la scène internationale pour provoquer une intervention armée de l’OTAN en Syrie, contre les intérêts les plus évidents des chrétiens d’Orient, qu’il n’a pourtant  pas eu honte d’évoquer, et en prenant le risque d’une   guerre mondiale ?  

Il faut espérer que l’Eglise de France n’aura pas à regretter autant et si longtemps ses compromissions actuelles avec le pouvoir que celles qu’elle eut avec le régime de Vichy.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

[1] https://www.marianne.net/politique/pma-c-est-important-pour-macron-que-meme-les-assos-catholiques-les-plus-atroces-puissent-s

[2] Liberté politique, février 2018, « En marche vers nulle part… », page 115.

[3] Les historiens rappellent que  le fils ainé de l’Eglise, c’était d’ abord le roi et non la France.

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 20:11

 

AVEC LE PAPE FRANCOIS, L’EGLISE PLUS QUE JAMAIS DU COTE DES RICHES

27/11/2020

Ceux qui imaginent que l’Eglise a changé se trompent : plus que jamais l’Eglise du pape François, et accessoirement celle de France, sont  du côté des riches.

Aujourd’hui, la politique se mondialise : le clivage qui traverse l’Occident est le même partout. D’un côté le camp des mondialistes qui veulent instaurer un Etat global (qui serait basé aux Etats-Unis mais avec une vocation planétaire), ce qui suppose l’attrition de toute les structures intermédiaires : Etats, familles, syndicats et la libre circulation des biens, des capitaux et des hommes, donc la totale liberté des migrations. Avec l’Etat, ce sont les identités qui doivent disparaître, identités nationales mais aussi régionales, sexuelles (la théorie du genre est un élément essentiel du projet).  De l’autre côté, ceux qui défendent les médiations ,  les nations (et donc leur expression juridique, les Etats), les familles , les collectivités locales, les frontières,  pas pour les fermer comme le prétend une propagande grossière, non,  pour  les   contrôler , ce qui s’est toujours fait ; les grande paniques, COVID, réchauffement climatique, sont un moyen d’opérer le grand basculement vers  le projet mondialiste , le reset  que l’on  nous annonce.

 

La résistance des peuples au mondialisme

 

La résistance des peuples au projet mondialiste est multiforme mais d’abord électorale   L’élection présidentielle américaine   est un test : jamais les clivages sociaux n’y avaient  été aussi marqués : en gros la moitié la plus pauvre du pays a voté pour Trump ( sauf les noirs, attachés au souvenir d’Obama  mais  chez qui le vote Trump a  fait  des progrès substantiels ). De l’autre, les classes moyennes urbaines et les grandes fortunes qui ont massivement voté Biden. La quasi-totalité des grandes fortunes américaines , Gafas en tête, était hostile à Trump. Le clivage est aussi géographique : selon les catégories si bien établies chez nous par Christophe Guilluy, les métropoles riches et branchées ont voté Biden, l’Amérique « périphérique » a voté  Trump.  C’est normal : la mondialisation  est  une machine de guerre des riches contre les pauvres, des branchés contre les paumés. Son but inavoué est de rendre les riches encore plus riches et les pauvres (au moins ceux du monde occidental) encore plus pauvres. La protection des pauvres passe  par la préservation des communautés intermédiaires que sont les nations ou les entités plus petites, ainsi que les familles. Dans un espace ouvert au grand large, les riches se débrouilleront toujours mieux que les pauvres.  Malgré ses moyens d’action limités, en quatre ans,  Trump a renversé la tendance en créant des millions d’emplois pour les plus démunis que le libre échange laissait sur la touche. Ça ne se pardonne pas !  

Tout cela est simple, mais difficile à faire comprendre parce que le camp des riches du monde, qui tient tous les médias de l’Occident, se drape désormais, fait sans précédent dans l‘histoire, dans l’idéologie de gauche :  internationalisme, antiracisme, libération sexuelle, environnement. Bref du côté de ces sentiments chrétiens dévoyés qui, comme l’a bien vu G.K.Chesterton, pavent l’enfer. Et plus il est féroce pour les pauvres, plus le camp des riches  s’affiche « progressiste ».

Ajoutons le menace sur le démocratie que fait planer cette idéologie : l’alliance du très grand capital qui possède tous les médias et d’une tribu journalistique de plus en plus inculte, formatée pour être presque toujours  du côté de la gauche , donc des riches , laisse à l’opposition un espace qui se  restreint chaque jour  , une situation qui a obligé  le président des Etats-Unis lui-même à communiquer avec son peuple en twittant !   Il n’est pas sûr que les média des  régimes totalitaires aient été moins monolithiques que ceux qui  désormais dominent  l’ Occident.

Menace aussi sur la paix : la présidence Obama-Clinton a montré l’agressivité d’une caste mondialiste qui pense imposer par tous les moyens des valeurs, comme la théorie du  genre, qu’elle considère comme universelles : quatre guerres   déclenchées par Obama, prix Nobel de la paix, aucune par Trump qui en a au contraire terminé deux. Le programme de Biden est une déclaration de guerre à la Russie. Toute idéologie tend à la guerre, même et surtout si elle est l’idéologie des puissants.    

On objectera à ce palmarès la question des migrants ( ou réfugiés) . Mais qui ne voit qu’ils ne se pressent aux frontières  que par la volonté de l’oligarchie mondiale, soucieuse de faire baisser les salaires pour accroitre les profits, d’alimenter sa machine idéologique d’un peu de larmes de crocodile et surtout de dissoudre les identités ?  Dissoudre les identités, c’est le projet que l’irlandais  Peter Sutherland[1], cet homme des « marges », président de Goldman Sachs et de la Shell, commissaire européen et secrétaire général adjoint des Nations unies et  accessoirement conseiller du pape pour les migrations,  avait avoué à la Chambre des pairs britannique. Sans compter que beaucoup de  réfugiés  viennent  de pays, Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, que la même oligarchie a mis à feu et à sang au nom des droits de l’homme  !  

Face à ce dilemme, le pape François a clairement choisi son camp, celui des riches : l’encyclique Tutti fratelli, publiée comme par hasard à moins d’un mois de l’élection américaine, pot-pourri de toutes les utopies mondialistes, utopies qui sont désormais portées, il faut le répéter, par les 0,1 % les plus riches du monde.  Au mépris des usages diplomatiques, le Vatican reconnait l’élection de   Biden alors qu’elle n’est pas officielle, participant ainsi à un mouvement mondial de pression organisé pour faire fléchir l’opinion américaine et les juges  qui vont in fine arbitrer.  De petits prélats français qui ne connaissent rien aux affaires du monde se mettent au diapason, se réjouissant de l’élection encore hypothétique du catholique Biden à la Maison blanche, ignorant tout, apparemment, de la corruption     abyssale du personnage, expression de ces élites mondialisées et antipopulaires qui dirigent  le camp démocrate. De la même manière,  l’épiscopat français, dans sa majorité, avait eu un tendre pour    le président Macron, pantin du mondialisme à la française, au point de l’applaudir debout (standing ovation )  ! Peut-être découvrira-t-il, s’il ouvre un peu les yeux, au travers de la question des messes dans le confinement, le caractère radicalement antireligieux de l’idéologie mondialiste ?

 

La reductio ad hitlerum, vieux cliché éculé des mondialistes

 

Le pape va publier, dit-on, un livre où il dénonce le camp patriote, Trump en tête, comme incarnant le retour des dictatures des années trente. Vieux cliché éculé   de la propagande mondialiste. Il se peut que d’Argentine on ait mal suivi l’histoire de l’Europe au XXe siècle. François ne sait peut-être pas que les dictatures totalitaires ont déclenché des guerres, dont la terrible seconde guerre mondiale. Trump, lui, est le premier président américain depuis trente ans, à n’en avoir déclenché  aucune ; favorable   à la paix, favorable aux pauvres, favorable aux valeurs familiales , Trump aux yeux de François est un mauvais chrétien !   Messeigneurs,  il faudrait que vous regardiez le monde réel autrement que par les lunettes de la propagande mondialiste et que vous mettiez à jour vos concepts.

On peut dire que nos prélats, sont faciles à gruger en politique   et le mondialisme a des capacités diaboliques (nous pesons nos mots) pour mentir sur ce qu’il est. Mais il se peut aussi hélas que l’Eglise, la haute Eglise, pas le vrai peuple chrétien bien sûr, retrouve avec François un réflexe antique  qui lui a fait perdre tant de fidèles en Europe, celui de prendre le parti des riches, parti qui a l’air, il est vrai, plus propre, plus policé  qu’un  peuple suspect de   « populisme ». Un haut prélat français nous disait avec un discret sourire, que l’Eglise avait toujours été élitiste. Cela valait peut-être aux temps anciens où ces élites avaient encore du bon sens et un réel sens de leurs devoirs envers les populations, qu’elles ne voulaient pas les réduire des 9/10 comme M. Bill Gates.  Ces élites aujourd’hui sont devenues folles, touchée par le virus mortel de l’idéologie.   La haine du populisme à laquelle les élites mondialisées vous entrainent, voyez, Messieurs les prélats, si ce ne serait pas le nouveau nom de la haine des pauvres.

Roland HUREAUX

 

[1] Décédé en janvier 2019

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 20:10

LA PMA SANS PERE OU LE NAUFRAGE DES LUMIERES

Paru dans Figaro vox

09/09/2020

Sans qu’ aucun des deux camps en ait conscience, la bataille sur le projet de loi bioéthique se joue à front renversé. Ceux qui soutiennent le projet se considèrent généralement comme les héritiers des Lumières sans réaliser à quel point un tel projet trahit celles-ci ; ceux qui le combattent appartiennent surtout à la mouvance catholique, alors même que le combat en cause   ne porte que sur le droit naturel et des principes universels qui n’ont rien de spécifiquement confessionnels.

Les lumières avaient trois maîtres mots : la raison, la nature, la liberté.

Raison et nature : que penser des nouveautés introduites par la commission spéciale de l’Assemblée nationale dans la loi ?  La plus singulière est la légalisation de la méthode qui consiste à féconder l’ovocyte d’une femme avant de le réimplanter dans l’utérus de sa compagne, de telle manière que leur maternité soit partagée. Est aussi envisagée la création d’embryons transgéniques, soit à terme la fabrication d’enfants génétiquement modifiés, la fabrication d’embryons chimères homme-animal par insertion de cellules-souches humaines dans des embryons d’animaux.  Dans le même esprit, l’Assemblée nationale devrait autoriser l’autoconservation des ovocytes (sans raison médicale) afin permettant aux femmes en âge de procréer à remettre à plus tard leur projet de maternité, ainsi que la technique du « bébé médicament ».   Bref :  carte blanche à Frankenstein.

Que tous ces projets soient contraires à la nature est assez évident. Seuls le députés écologistes qui les votent aveuglément ne s’en sont pas aperçu.

 

Les philosophes des Lumières croyaient au droit naturel

 

Ceux qui poussent à ces changements tiennent la nature humaine pour une notion scolastique dépassée. Pourtant la nature était souvent invoquée par les philosophes des Lumières.  Voltaire, Rousseau, Kant croyaient au droit naturel. Seul homme des Lumières à le récuser : le marquis de Sade…  Les philosophes des Lumières ont combattu l’Eglise au nom de la nature :  le célibat de prêtres et des religieuses était, disaient-ils, contre-nature ; de même les châtiments infligés aux enfants dans les collèges auxquels ils préféraient une éducation sans contrainte à la manière d’Emile.

Aujourd’hui, l’idée de droit naturel est pourtant tenue pour un gros mot dans les facultés de droit. Singulier paradoxe au moment où les droits de l’homme (naturels et imprescriptibles !) sont invoqués partout et où l’on découvre la permanence du génome de l’Homo sapiens depuis 100 000 ans. Constance du génome, permanence anthropologique.

Contrairement à ce que certains disent, la liberté prônée sous la Révolution n’est pas illimitée : elle « consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » (article 4 de la Déclaration du 26 août 1789). Le droit conféré à des femmes sans hommes, de procréer avec un sperme anonyme, reviendrait à autoriser la fabrication délibérée d’orphelins de père et donc à leur porter un préjudice irréversible, terrain propice aux pires difficultés psychologiques, comme les expériences effectuées à l’étranger  l’ont montré. La gestation pour autrui, suite logique de la PMA, est tenue à raison pour une forme d’esclavage.

Le principe de non-discrimination devrait interdire    d’étiqueter le sperme avec des mentions raciales, ce que le projet de  loi ne prévoit pas, et pour cause.

La raison n’est pas seulement la raison raisonnante, elle est plus profondément le bon sens, auquel se référait Descartes, précurseur des Lumières   qui, pensait qu’il était « la chose du monde la mieux partagée ». Où est le bon sens quand on permet à la Sécurité sociale en détresse financière de rembourser à hauteur de 20 000 € la PMA d’une femme en bonne santé apte à concevoir naturellement ?  

Et que dire du projet lui-même , d’une complexité si effroyable qu’il est à lui seul une injure au droit ?

 

Si Jules Ferry revenait

 

Raison, nature, morale naturelle (et donc laïque) et droits de l’homme :   souvenons-nous de Jules Ferry écrivant à ses instituteurs : « avant de proposer à vos élèves un précepte, demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu'il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ; sinon, parlez hardiment, car ce que vous allez communiquer à l'enfant, ce n'est pas votre propre sagesse, c'est la sagesse du genre humain, c'est une de ces idées d'ordre universel que plusieurs siècles de civilisation ont fait entrer dans le patrimoine de l'humanité. »  Nous en sommes aujourd’hui bien loin.

Par quelle étrange aberration, les héritiers des Lumières en sont-ils venus à laisser la défense de la raison, des droits et de la nature aux tenants des religions, en particulier aux catholiques. Pas toujours éclairés, ceux-ci comprennent-ils    que ce qu’ils défendent, ce n’est pas une morale particulière mais la morale naturelle – autrement dit laïque ?   Le philosophe Rémi Brague rappelle qu’il n’y a pas de morale chrétienne :  les chrétiens héritent de la Loi de Moïse qui n’est elle-même que la mise en forme de la morale naturelle.  C’est le Comité national d’action laïque qui, au nom des Lumières, devrait manifester contre les projets bioéthiques.   Les catholiques qui ont capté ce combat sont comme le pape Léon le Grand qui, sortant de son rôle, défendait Rome face à   Attila parce que ceux qui auraient dû le faire, le pouvoir laïc, étaient défaillants.  Quel bel hommage rendu aux religions, que de leur  laisser le  monopole de la défense du   droit, de la raison et de la nature dont on supposait jadis qu’elles leur étaient contraires ?

Ce n’est pas la première fois que les Lumières s’égarent : quand Staline, qui se tenait aussi, comme tous les marxistes, pour leur héritier, imposait la génétique de Lyssenko au rebours de la vraie science, c’est   la supposée plasticité sans limite de la nature humaine qu’il affirmait, comme les transhumanistes d‘aujourd’hui. Au même moment d’autres voulaient, au nom de la Science, faire le Surhomme, avec les conséquences tragiques que l’on sait. 

Ce n’est pas la civilisation judéo-chrétienne qui sombrerait si les projets aberrants que l’on a vus étaient votés, c’est l’héritage des Lumières qui se trouverait gravement discrédité.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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