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Roland HUREAUX

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:58

JERUSALEM, LIEU DE MEMOIRE

Entretien avec Roland Hureaux - 06/08/2020 - Monde & Vie

 

Dans la querelle que suscitent les lieux de mémoire, la mère des batailles se déroule autour du Temple de Jérusalem. Et pourtant les chrétiens ne sont pas en cause… Pourquoi ?

 

Jérusalem est en effet une des villes, sinon la ville, qui a suscité dans l’histoire et suscite encore aujourd’hui le plus de passion religieuse et politique.  Construite par le peuple hébreu sur un site déjà occupé par les Jébuséens, vers l’an 1000 avant notre ère, elle a été prise en 593, puis 64 avant Jésus-Christ, puis en 70 et 135 de notre ère, puis en 614 et  637, sans oublier 1099 par les Croisés. Chaque fois, cette prise fut ressentie comme un grand succès par les vainqueurs et une une catastrophe par les Juifs pour qui elle est la seule ville sainte (les Musulmans en ont trois : La Mecque, Médine et Jérusalem.)

Les chrétiens ne sont plus en cause. Ils exigent seulement, aujourd’hui comme hier, le libre accès des   pèlerins à la Ville sainte et le respect des minorités chrétiennes qui s’y trouvent. C’est pour assurer cette liberté tenue alors pour un des droits fondamentaux de l’homme, et non pour convertir les musulmans ou reconquérir le terrain perdu lors de la conquête arabe, comme on le croit, qu’avaient été entreprises les Croisades.

Cela dit, je comprends la frustration des Juifs ne ne pas avoir libre accès à l’esplanade du Temple de Jérusalem qui fut plus de dix siècles le symbole de leur foi, de même qu’il serait inacceptable que Jérusalem soit déclarée dans son entier et de manière unilatérale ville juive. S’il y a encore de la place pour des solutions raisonnables dans le contexte  actuel, rien ne s’oppose, à mon sens, à ce que Jérusalem soit la capitale de deux Etats, comme l’est Rome par exemple. Que cette terre si singulière doive être partagée figure dans le Livre des Juges, 2, 20-23. 

Le christianisme n’est pas une nationalité, c’est une religion universelle qui n’est pas, depuis la mort du Christ attachée à telle ou telle ethnicité. Le Saint-Siège demande que Jérusalem – ou au moins une partie, comme la vieille ville - soit une zone internationale,  ce qui est  loin d’être acquis.

En droit international, la ville a été coupée en deux en 1948 entre l’Etat d’Israël et la royaume de Jordanie qui s’en est retiré.  En 1967, Israël a occupé la zone jordanienne (Est), la maintient sous régime d’occupation de fait et n’envisage pas de la rendre. 

Il n’était pas absurde que les Etats-Unis installassent leur ambassade dans la zone ouest de Jérusalem puisque c’est là que se trouve   l’appareil gouvernemental israélien. Mais ils l’ont installée dans la zone Est, qui est en principe arabe, ce qui remet en cause le statu quo territorial et est très mal vécu par les Arabes, musulmans ou chrétiens.

 

La polémique fait rage autour de la basilique Sainte Sophie, rendue tout récemment au culte musulman. Quelle est la politique de Recep Tayyip Erdogan sur ce point ? Electoralisme ? Géopolitique ? Piété personnelle ? Faut-il, pour sainte Sophie, préférer la laïcisation imposée par Mustapha Kemal à l’islamisation d’Erdogan ?

 

Je rappelle que la basilique Sainte-Sophie de Constantinople fut, de sa construction au IVe siècle par l’empereur Constantin   jusqu’à celle de   saint Pierre de Rome au XVIe siècle, le plus grand monument de la chrétienté.  En même temps fut édifiée   la ville de Constantinople (appelée aussi Byzance puis Istamboul).  Comme Rome était, dans la chrétienté, la ville de saint Pierre, Constantinople fut dédiée à Saint André, frère de Pierre, avec un fondement historique bien ténu.  Elle occupe aussi une position géographique singulière sur le détroit du Bosphore qui sépare l’Europe et l’Asie – ce qui en fait un lieu stratégique, mas pas forcément sacré :  Gibraltar qui est dans une position analogue  entre l’Europe et l’Afrique n’est pas en lui-même un lieu sacré. Quand les Turcs musulmans ont pris Constantinople en 1453, Sainte-Sophie a été transformée en mosquée. Après la chute du sultanat, Kemal Atatürk, quoique musulman (fort peu dévot) laïcisa Sante-Sophie et en fit un musée en 1934. Cela pour satisfaire les puissances occidentales qui avaient gagné la guerre de 1914-1918 et les réseaux maçonniques internationaux sur lesquels il s’appuyait. La réaffectation de la basilique au culte musulman est, pour le monde musulman, un élément symbolique considérable, l’anticipation d’une nouvelle conquête de l’Europe par le cimeterre.

N’imaginez pas qu’Erdogan soit mu par la piété, l’électoralisme, ou la géopolitique. Il a voulu planter un symbole fort marquant qu’à travers lui et la montée en puissance de la Turquie, l’islam avait repris sa marche en avant dans le monde et en particulier en Europe.  Il n’a jamais caché le mépris dans lequel il tient le christianisme dégénéré   de l’Occident, ni sa volonté d’effacer les grands revers qu’a connus la Turquie au cours des   derniers siècles : Lépante (1571) et l’échec du siège de Vienne (1683), le retrait progressif des Balkans, du Maghreb et du Machrek (XIXe siècle) et la défaite de 1918 où elle avait malencontreusement joué la carte allemande.  La   Turquie s’est entre temps rétrécie, ce qui génère des frustrations.

En 2016, Erdogan a inauguré un nouveau pont sur le Bosphore le jour anniversaire de la prise de Constantinople.

La réaffectation de Sainte-Sophie au culte musulman coïncide avec une intervention militaire turque en Libye qui voit Ankara    remettre pour la première fois depuis longtemps les pieds du ce continent.

Erdogan a deux idées en tête : la reconstitution de l’Empire ottoman et la reprise par l’Islam de l‘offensive militaire, culturelle et démographique. En exprimant son désir d’entrée dans l’Union européenne, Erdogan n’a jamais caché qu’entre les 80 millions de Turcs et la montée des communautés musulmanes au sein de l’UE, il espérait y prendre vite une position hégémonique. Comme Atatürk était lié aux frères maçons, Erdogan est lié aux frères musulmans. Le changement de statut de Sainte-Sophie ne vise pas seulement les Chrétiens mais aussi l’héritage laïque d’Atatürk.

Il serait trop facile à des chrétiens de dire « tant qu’à faire, il vaut mieux qu’à Saint-Sophie, on prie Allah plutôt que rien ». Dans le contexte actuel, ce serait une grave imprudence de raisonner comme cela. D’ailleurs le pape François a déploré publiquement ce changement d’affectation. Peu de chefs d’Etat occidentaux l’ont suivi.

 

 

Que dire des brasiers qui ont enflammé la cathédrale de Nantes ? Est-ce que la destruction du grand orgue a un sens au-delà du fait-divers (l’employé rwandais sans papier) qui en est à l’origine ? Cela ne signifierait-il pas une forme de nihilisme obscur ?

Que le stagiaire rwandais qui a avoué avoir mis le feu à la cathédrale de Nantes ait été sans papiers a peu d’importance. Il vient d’un pays, où il n’y a pas de musulmans et qui a été déchiré par d’effroyables massacres (près de 5 millions de morts, la majorité étant hutu et non tutsi).   Il s’y pratique le satanisme. Que l’actuel président du Rwanda, Paul Kagame, principal responsable, directement ou indirectement, de ces massacres, soit aujourd’hui tenu pour une personnalité respectable dans la plupart des pays et soit un ami affiché de M. Macron, relève sans doute aussi de ce que vous appelez le nihilisme obscur qui traverse notre époque.

L’incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 1999, reste une énigme. Que faut-il penser de la décision qui a été prise finalement, malgré les positions publiques contraires du Président, de reconstituer la cathédrale à l’identique ? Cela signifie-t-il que ces lieux de mémoire n’ont plus d’histoire, qu’ils sont « tels qu’en eux-mêmes enfin l’éternité les change » ?

Une énigme, peut-être mais il y avait une chance sur 52 qu’il ait lieu lors de la Semaine sainte. Rien que cela affaiblit la thèse quasi-officielle du court-circuit. Que le président ait pensé profiter du drame pour reprendre à son compte l’idée de faire de l’île de la Cité un grand ensemble touristique et commercial  ouvert au monde est vraisemblable.  Que faire quand le pays sera complétement désindustrialisé, sinon   une sorte de Luna Park mondial ? C’est pourquoi on évacue le Palais de justice, le Quai des Orfèvres, l’Hôtel-Dieu, lieux chargés de mémoire eux aussi. Cette idée circule dans le milieu très « bobo » des grands architectes, des grands urbanistes, nationaux et internationaux.  « Branché » à ce milieu, Macron a sans doute envisagé dans un premier temps d’aller dans ce sens, en voulant notamment une flèche moderne. Lui pour qui « il n’y a pas de culture française » n’a sûrement pas changé d’avis. Mais il semble qu’il se soit heurté à une partie du personnel du ministère de la culture, celui qui précisément a la charge de conserver   le patrimoine, à une résistance   obscure de l’opinion,  croyante ou non,  orpheline de « sa cathédrale », et surtout à une sorte de consensus international qui veut malgré tout que la France reste la France et donc que Notre-Dame de Paris reste Notre-Dame de Paris.  Je ne crois pas en revanche que l’Eglise ait beaucoup pesé : la loi de bioéthique actuelle en discussion devant le Parlement montre le mépris absolu dans lequel il tient les autorités religieuses. Il n’y a que celles-ci qui ne s’en soient pas encore aperçues.

 

 

 

 

On parle à nouveau de rendre au culte musulman la grande Mosquée de Cordoue.  Cette fois la campagne est lancée par un prince des Emirats arabes unis.  Faut-il jouer Sainte Sophie contre la grande Mosquée espagnole ?

 

A la même époque (du XIIIe au XVe siècles ) où l’Islam conquérait l’Empire byzantin et  islamisait Sainte-Sophie, les rois chrétiens d’Espagne conquéraient Cordoue qui fut  la capitale de l’islam  d’Espagne et où les khalifes avaient construit la plus belle moquée du monde. Les Chrétiens en ont fait une cathédrale. Aujourd’hui, il n’a pas lieu à échange puisque l’islam est en position offensive sur les deux fronts.  Le gouvernement espagnol, issu d’une ultra-gauche très antichrétienne, n’y verrait sans doute pas d’inconvénient.  Mais la ville de Cordoue a son mot à dire et cette ville  est , que je sache, encore en majorité catholique.

 

 

D’une manière générale, ne peut-on pas dire que les lieux de mémoire tendent à redevenir des enjeux géopolitiques importants ? Qu’est-ce que cela signifie ?

 

Je pense que, parmi les lieux de mémoire, il y en a qui ont toujours joué  un rôle important, du  fait d’une lourde charge symbolique : souvenons-nous de la prise de Delphes  par les Gaulois.  Mais Sparte a disparu, Babylone  a disparu.  Qui se souvent en France de la  bataille de Castillon qui vit la victoire  finale des Français sur  les Anglais  à la fin de la guerre de cent  ans - Français et Anglais qui auraient  fait mieux d’aller à Constantinople cette année-là soutenir le Byzantins chrétiens contre le dernier assaut des Turcs. La Serbie ressent d’autant plus amèrement l’indépendance du Kosovo que c’est dans cette province que se trouve  l’origine historique du peuple serbe. D’autres villes, comme Jérusalem ont gardé leur potentiel, que j’appele à dessein explosif,

 

 

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:51

Les enjeux de l’élection présidentielle américaine

Entretien du 21/07/2020 - Monde & Vie

  1. Alors que les prochaines élections présidentielles américaines approchent, puisqu’elles sont fixées au 2 novembre prochain, les sondages se multiplient qui donnent au 55ème président des Etats unis un retard à deux chiffres sur son compétiteur démocrate Joe Biden. Faut-il enterrer Donald Trump ?

Sûrement pas. La dernière fois, à pareille époque, il était également en retard. En matière électorale, à quatre  mois d’une échéance, tout est possible. D’autre part si Trump fait l’objet depuis des mois et des mois d’un travail de sape  émanant de presque toute la presse et d’un grand partie de l’administration, il n’a  pas encore  sorti son artillerie lourde comme  par exemple, la dénonciation de l’extrême corruption de Biden qui, depuis des années, fait avec son fils des  affaires douteuses en Ukraine.

 

  1. Vu d’Europe, on lui reproche sa gestion de la crise du COVID… Son manque de réactivité risque-il de lui coûter son fauteuil ?

Que faudrait-il dire en France ? Aux Etats-Unis, une grande partie de la police sanitaire dépend des Etats. D’autre part : selon certaines sources proches du renseignement, le COVID 19 est bien parti de  Chine mais certains éléments l’Etat  profond américain  seraient impliqués, précisément  pour affaiblir Trump :  je vous le donne comme on me l’a dit , sans plus.   En proportion de la population, les Etats-Unis sont moins touchés que la France.

 

  1. Le nouvel antiracisme américain qui fait florès dans le pays en ce moment ne risque-t-il pas de délégitimer les démocrates, en créant une vague conservatrice, un peu comme cela s’est passé en Mai 68 pour nous en France ?

Le bloc conserveur consolidé par la vague antiraciste existe déjà et il votera pour Trump. Mais est-il majoritaire ? Dans les classes urbaines américaines , l’esprit bobo, écologiste, libertaire, antiraciste est encore plus répandu que chez nous, non  sans quelque hypocrisie : dans ce pays puritain où l’antiracisme est omniprésent depuis longtemps, les mariages mixtes sont très rares, beaucoup  moins  que chez nous. Il faut comprendre qu’aux Etats-Unis, les riches – et les Noirs - votent à gauche (démocrate) et les pauvres à droite (républicain). Mais tous ne votent pas. Trump devra les mobiliser.

 

  1. Le bilan de Trump, en matière de politique étrangère semble assez léger. Qu’en retiendriez-vous ?

Léger ? Vous plaisantez. Trump n’a déclenché aucune guerre et a liquidé Daech, ce qui a eu pour contrecoup de mettre fin au terrorisme en Europe.  La Syrie et l’Irak sont revenus à peu près à la  paix, sauf quelques enclaves, même si des sanctions scandaleuses sont maintenues sur la Syrie. Sans faire de concessions majeures, Trump  a détendu les relations avec la Russie , ce qui fait que l’Europe qui serait le champ de bataille naturel d’un affrontement entre les deux grands a toutes les raisons de se sentir plus en  sécurité. C’est ce que nos bobos anti-Trump    n’arrivent pas à  comprendre. Trump a entamé un dialogue inattendu avec le Corée du Nord et les talibans d’Afghanistan, ce qui va aussi dans le sens de la paix. Vis-à-vis de la Chine, la guerre que mène Trump est exclusivement commerciale et elle est légitime : depuis le temps que les Européens demandent à Washington de rééquilibrer son commerce extérieur, ils ne devraient pas s’en plaindre. Il n’est  pas sûr que les choses soient vues de la même manière dans une Chine qui devient de plus en plus agressive.

Je voudrais que vous compariez le bilan de Trump avec celui de ses  prédécesseurs :

Bush père : une guerre (Golfe) sans doute  provoquée par les Etats-Unis ;

Clinton : deux guerres : le Rwanda dont Boutros-Ghali, alors secrétaire général des Nations-unies,  a dit que ce qui s’y est passé   était  entièrement   de la responsabilité des Etats-Unis, la guerre du Kosovo, plus des sanctions terribles contre l’Irak qui auraient  coûté la vie à 500 000 enfants ;

Bush fils : deux guerres : Irak et Afghanistan ;

Obama, prix Nobel de la Paix :  quatre guerres : Libye, Syrie, Ukraine, Yémen.

Trump : aucune.

Comme dit l’Evangile, on juge l’arbre à ses fruits. Trump est secrètement  un homme de paix, ce que ses adversaires démocrates ne manquent pas de lui reprocher mais comme il est à la tête d’une nation de cow-boys  à qui il faut des  Indiens en face (on dit rogue states), il s’en prend bruyamment à l’ Iran mais en se gardant de déclencher une guerre. Isolé sur la scène intérieure, il soutient aussi Israël plus que ne l’avaient fait son prédécesseur, pour le meilleur et pour le pire.

Globalement, le monde est bien plus sûr depuis qu’il est président, surtout à cause de son dialogue discret  avec Poutine que  les faucons démocrates   présentent comme une trahison.

 

  1. Que représentent les démocrates américains aux Etats unis mais aussi dans le monde ?

Je distingue le parti démocrate où on trouve des gens convenables comme Bernie Sanders, de gauche à l’intérieur et modéré à l’extérieur, candidat malheureux à l’investiture démocrate et les forces de l’Etat profond américain, celui qui soutenait la politique impérialiste d’Obama et H. Clinton, forces qui n’ont jamais   accepté la victoire de Trump   lequel  apparait , lui, comme le candidat du « peuple profond » ,  peu désireux d’aventures internationales. Les démocrates impérialistes, en osmose avec l’Etat profond, avaient déclenché  sous Obama, les printemps arabes et la politique  de regime change au Proche-Orient: démocratiser les Etats en les bombardant ou  y en soutenait systématiquement les   islamistes. Ce camp comprend une grande partie de l’administration civile, le Pentagone, la presse mainstream, c’est à dire presque toute. L’ Etat profond est entièrement anti-Trump et donc pour le candidat démocrate Joe Biden. Il est universaliste : lors de sa première campagne    présidentielle Trump avait  dit à sa concurrente : « vous voulez être présidente du monde, moi, je ne veux être seulement président des Etats-Unis ».  Cette force est ultralibérale, ultra-écologiste, immigrationniste,  antiraciste, pro LGBT, libertaire.  Elle a des ramifications dans tout le monde occidental : à Paris (Macron), à Londres (les anti-Brexit  qui eux aussi ont eu tant de mal à admette le verdict des urnes) , à Bruxelles, à Berlin et elle tient  toutes les organisations internationales : ONU, OMS, Banque mondiale, commission européenne. Elle a l’appui de presque  tous les médias occidentaux. La tyrannie du politique correct, c’est elle. Soros, Bill Gates la soutiennent à fond. Mais aussi Hollywood, le Hollywood de Weinstein… Hors du monde occidental, son  influence est cependant faible.

 

  1. Ont-ils fait alliance avec les néo-conservateurs et les faucons, comme semble l’indiquer la volte-face d’un Colin Powell, indiquant à son de trompes que tout républicain qu’il soit, il votera Biden ?

 

Ce n’est pas une alliance : depuis plus de vingt ans, les prétendus néo-conservateurs qui étaient plutôt républicains sont devenus  démocrates. Ils reprochent à Trump de   ne pas être assez dur  avec la Russie ; ils comptent, relancer la guerre de Syrie qu’ils ont l’impression amère  d’avoir  perdue . Je dis les « prétendus » néoconservateurs parce que ce sont des idéologues et que l’idéologie est toujours mensongère : ils ne veulent rien conserver du tout  mais au contraire bouleverser la planète pour établir quelque chose comme un Etat mondial  libéral-libertaire.  Le vrai clivage aujourd’hui, ce n’est plus démocrates contre républicains, c’est mondialistes (et donc impérialistes, antirusses) contre patriotes américains qui se soucient d’abord des problèmes internes à l’Amérique et cherchent  à apaiser les tensions internationales. Colin Powell a toujours eu une position ambiguë mais il est l’homme de la guerre d’Irak, que Trump a critiquée  et il est noir : il est logique qu’il se positionne contre Trump.

J’ajoute qu’à la politique traditionnelle des Etats-Unis depuis 1945 : alliance inavouée avec l’islamisme contre la Russie, Trump a tenté de substituer  une  nouvelle configuration : entente discrète avec la Russie contre l’islamisme . Avec Biden,  l’ancienne configuration pourrait être de retour : l’Europe aurait tout à y perdre.   

 

  1. Comment expliquer que les démocrates n’aient trouvé que Joe Biden comme candidat pour s’opposer à Donald Trump ?

 

C’est sans doute le signe d’une crise du personnel    politique qui touche tous les pays occidentaux ; les hommes sont de plus en plus médiocres : très peu de politiciens américains sont capables d’être présidents des Etats-Unis ; il faut chercher  des vieux  comme Biden, politicien à l’ancienne – ou Trump qui n’est pas jeune non plus. En France, nous ne sommes pas mieux lotis.

Comment expliquer ce déclin – dangereux car c’est  entre les mains de ces gens que repose en définitive la paix du monde ?    

Mon hypothèse : le règne quasi-universel de l’idéologie et de  ce qui va avec, les appareils bureaucratiques,  abêtit les gens et favorise partout les médiocres.

 

  1. Quels sont aujourd’hui les arguments de Donald Trump pour se succéder à lui-même ?

 

Outre son bilan de politique étrangère, auquel les Européens devraient être le plus sensible, il a pu  jusqu’au début de cette année afficher une belle  économique exceptionnelle : des millions d’emplois créés,  le marché intérieur  en voie de reconquête. Toutefois le confinement mondial a remis en cause ce rebond. En  définitive c’est ce qui fait élection dans ce pays qui se veut le gendarme du monde mais où les citoyens ne s’intéressent qu’à la marche de l’économie domestique.

J’ajoute pour ma part que le retour au pouvoir, derrière Biden,  des équipes libéral-impérialistes ( un terme plus approprié que « néo-conservateurs ») d’Obama-Clinton représente un double risque pour nous : d’une part un alourdissement considérable de  l‘Empire du politiquement correct,  ce que j’appelle le Mordor, comprenne qui pourra,  la restriction des  libertés, le  règne d’une oligarchie coupée du peuple, une aggravation des aberrations sociétales, de l’immigration , des éoliennes : tout ce que nous combattons aujourd’hui en France serait encore durci ; les chances  de Macron, en phase avec Biden sur tous les sujets, seraient améliorées.   

L’autre risque est celui d’un affrontement Etats-Unis -Russie ; à la différence de Trump, les démocrates haïssent Poutine. Le risque de guerre en Europe réapparaitrait.

On aime ou on n’aime pas le personnage, mais pour sa sécurité, intérieure et extérieure, la France (comme l’Europe)  a tout à craindre d’une défaite de Trump.

 

 

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:51

Après le discours de politique générale du nouveau premier ministre

TOUT CE QUE NE FERA PAS CASTEX

09/07/2020

Il n’était pas nécessaire d’attendre le discours de politique générale de M. Castex pour savoir tout ce que ne fera pas son gouvernement.

D’abord il ne quittera pas l’euro. Ce n’est pas une surprise tant le sujet est tabou et l’euro sacré pour la caste de hauts-fonctionnaires issus de l’ENA de la génération du premier ministre.

Il ne remettra pas non plus en cause la politique de libre-échange promue par l’Union européenne que viennent d’illustrer la signature d’un accord commercial avec le Mexique et un règlement sucrier  qui entraine la fermeture immédiate de toutes les sucreries françaises. Pas question que la majorité dite En marche fasse comme le Parlement hollandais et rejette l’accord européen de libre-échange avec l’ALENA.

Tout cela va peut-être de soi mais il faut savoir que l’association euro + libre-échange revient à   la mort lente de l’économie  française, agricole et industrielle , la poursuite des délocalisations , des fermetures d’usines  et l’accroissement du chômage . Il y a des tabous qui coûtent cher. Bien vaine apparait  dès  lors la promesse   de s’occuper mieux de l’emploi des jeunes.

Les mesures économiques  annoncées, archi-classiques,  ne susciteront aucun élan : allégement des charges des entreprises et donc aussi de celles qui n’ont pas  souffert de la crise , comme les grandes surfaces ;  accent mis sur la « transition » numérique et climatique : et les autres entreprises, qui , elles ,  faisaient de socle de la puissance économique française ? Elles sont passées de mode  - et bientôt trépassées !  Un chapitre est consacré à la souveraineté  économique,  concession à l’air du temps,  mais quoi pour reconquérir notre autonomie stratégique, notamment en matière de défense ? Racheter Alstom ? Bien sûr que non.  Il n’y aura rien   puisque la dite souveraineté est contraire à l’idéologie marconienne pour qui « vouloir être souverain, c’est le Vénezuela » :  Castex doit   se soumettre.

Compte tenu de l’ampleur de la crise, 100 milliards dont on ne sait  comment ils seront financés, c’est peu  pour susciter une vraie dynamique de relance. D’autant que nous  n’avons rien à  attendre du plan européen  annonc: 100 milliards   aussi par an [1] mais pour tous les pays, essentiellement   l’Italie et les Balkans. La France en sera contributeur net !

Castex n’annonce aucun changement en matière de politique étrangère : les sanctions à l’encontre de la Russie   continueront : Poutine voilà l’ennemi alors  que Macron n’arrive pas à secouer la léthargie des   Européens  à l’activisme   grandissant   d’Erdogan, en Libye et ailleurs.

Sociétal : la  première urgence de ce gouvernement confronté à une crise sanitaire et économique sans précédent est de faire voter la loi sur la PMA pour femmes seules. Cela remettra-t-il en cause le soutien ovin qu’apporte à Macron une partie de la   presse  catholique ?  On craint que non.

Santé : aucune remise en cause de nos liens avec l’OMS, principale responsable des dysfonctionnements dans  la  lutte contre le virus couronné,  ou de la sous-traitance de notre politique de confinement à l’étranger ; bien au contraire, la France donne à  l’OMS un demi-milliard de pour avancer son très contesté plan de vaccination universelle,  inspiré par Bill Gates.

Aucune remise en cause du programme accéléré de construction d’éoliennes, aussi absurde que coûteux, purement idéologique. Après la fermeture de Fessenheim,  autre absurdité , le tour de qui ?

Davantage  d’isolation dans les  bâtiments publics au  titres de la transition écologique, pourquoi pas   ? De grands mots pour des actions de  routine.  Fallait-il changer de gouvernement pour  ça ? 

Education nationale : après la poudre aux yeux habituelle envoyée à l’opinion :  annonce de dictée quotidienne, prétendu retour du latin, toutes mesures sans lendemain, M. Blanquer a toujours carte blanche pour déconstruire et le bac et le système scolaire qui va avec, suivant aveuglément  l’idéologie  dominante du  ministère depuis au moins une génération. Le confinement aidant , le mouvement sera accéléré.

On laisse entendre que Darmanin serait  plus ferme sur l’immigration. Pourquoi ? Il reste aux ordres d’un  Macron partisan  du multiculturalisme   lequel est aux ordres d’une gouvernance   mondiale qui tient l’immigration pour « la solution et non le problème »  (A. Guterres,  actuel secrétaire général  des Nation unies) ; une loi contre le séparatisme  est annoncée :  la meilleure loi serait l’application des lois existantes.

« Territoires », « territoires », « territoires », ce mot qui indique à lui seul  - comme « les quartiers » ) le mépris de la technocratie française pour ce qui n’est pas central, M. Castex n’a que ce mot  à la bouche, mais a-t-il  décidé de remettre  en cause l’orientation de la politique d’aménagement du territoire  mise en œuvre depuis trente ans  qui donne la priorité  aux métropoles ?

Solidarité : en augmentant l’allocation de rentrée scolaire,  sans contrôle d’utilisation, M. Castex montre qu’il ne fréquente plus depuis longtemps les sorties d’école, ou tous ceux qui n’y ont pas droit, tout simplement parce qu’ils gagnent leur vie normalement, et  voient  l’usage qui en est parfois fait,  ne la considèrent pas d’un si bon oeil que ça.

Autour de  cette vacuité, il ne restait qu’à  faire la politique du spectacle selon la formule immortelle du regretté  Guy Debord : Roselyne Bachelot, passant de ministre à amuseur ( amuseuse, amusette ? )  public (que ? )  puis à nouveau ministre ne change pas de métier. Dupont-Moretti a du caractère, ce qui est devenue rare, au point qu’on se demande combien de temps  il  tiendra le choc dans cet océan de conformisme .  Mais quel projet a-t-il pour résoudre la  crise profonde de la  justice ? M. Macron en ordre de marche pour sa réélection, comme le disait un quotidien  que l’on croyait de droite ? Disons plutôt que le désordre va continuer à marcher, voire à courir.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

[1] Soit 750 milliards pour 7 ans 

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:48

MACRON ROBESPIERRE

La condamnation sévère de Fillon pourrait affaiblir la légitimité de Macron

09/07/2020

Il n’est pas nouveau dans l’histoire qu’un pouvoir à la légitimité chancelante cherche à la  consolider par un  procès à grand spectacle et une exécution.

Fondée sur  les massacres de septembre 1992, qui firent 1300 victimes innocentes  à Paris,   la Première République ne pouvait justifier sa raison d’être que si le roi  Louis XVI  était chargé de grands crimes et la preuve que ses crimes   l’étaient ne pouvait être qu’une condamnation lourde, la mort en l’occurrence.

Déjà Cromwell, dépourvu lui aussi de légitimité,  avait fait juger et décapiter le roi d’Angleterre Charles II.

On ne va pas couper la tête à François Fillon mais c’est tout comme. La condamnation d’une grossière   disproportion qui vient de lui être lui être infligée par le Tribunal de Paris, 5 ans de prison dont 2 fermes,  aura pour effet (nous ne disons pas pour but) de montrer que la mise hors-jeu de Fillon à la présidentielle de 2017 , qui seule a permis d’élection de Macron,  était légitime car fondée sur des fautes très lourdes .

 

Violation  de la séparation des pouvoirs

 

La légitimité de cette élection était déjà  affaiblie  par l’interférence grossière de la justice, plus précisément du parquet financier, dans la campagne.

Cette interférence allait violemment à l’encontre à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 dont l’article 16 dispose que « toute société dans laquelle la séparation des pouvoirs (n’est pas) déterminée, n'a point de Constitution ». Point de constitution et donc point de république ! De la même veine, l’article 13 du titre II de la loi des 16 et 24 août 1790, toujours en vigueur, dispose que : « Les juges ne pourront, à peine de forfaiture, troubler de quelque manière que ce soit les opérations des corps administratifs. » Forfaiture ! Y a-t-il une opération administrative plus   fondamentale que l’élection des chefs de l’administration ?

De nombreux textes pris au cours des deux derniers siècles[1] déclinent ces interdictions. Mais    le pouvoir en place en 2017 - nous ne disons pas le parquet financier car il était évidemment aux ordres -, a profité de leurs lacunes pour passer   au travers des mailles du filet. Dans la forme seulement car, quant au fond, l’esprit de la République s’en est trouvé gravement vicié.  

 

Illégitimité

Les déclarations récentes de l’ancienne responsable du parquet financier,  Eliane Houlette,  sur les pressions considérables  qu’elle a subies pendant la campagne électorale,  affaiblissent encore la légitimité de l’élection de Macron. Ce sont ces pressions qui ont permis l’accélération des procédures afin de mettre en examen François Fillon et son épouse, avant l’ouverture de la campagne électorale où il n’était plus possible de le faire.

Les attendus du jugement pris à l’encontre de François Fillon se réfèrent au « devoir d’exemplarité »  d’un ancien premier ministre.  C’est à se plier de rire au regard des turpitudes autrement plus graves, qui se murmurent mais qui  ne seront ni dénoncées, ni poursuivies, attribuées à un certain nombre de ses collègues,  sans compter ce qu’on pourrait trouver à un échelon encore plus élevé.

Le jugement apparait parfaitement inique si l’on considère  l’océan de laxisme où se meuvent de manière de plus en plus insolente les bandes ensauvagées qui se cantonnaient jusqu’ici  à  la simple délinquance et qui ont pris à présent le contrôle de la place publique. Laxisme :   on nous signalait il y a peu le cas de ce personnage 17 fois récidiviste sortant libre du tribunal malgré une nouvelle condamnation.  Comme il y a peu de chances que le président démissionne de lui-même , ni qu’une population avachie où la fibre républicaine est désormais atrophiée, réagisse au scandale que représente le maintien au pouvoir d’un personnage élu dans les conditions que nous venons d’évoquer, il appartient aux institutions les plus hautes de l’Etat  ( Conseil constitutionnel, Assemblées)  de se saisir de ce cas qui met en cause la République dans ce qu’elle a de plus fondamental. Il n’est pas impossible qu’en définitive la condamnation  de Fillon ait affaibli plutôt que  renforcé la légitimité de l’élection de Macron.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

 

 

[1] Outre la loi des 16 et 24 août 1790, citons loi du 16 fructidor an III  , la loi du  31 mars  1914 (article 110 du  Code électoral)  , la  loi no 82-213 du 2 mars 1982.

 

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:47

LETTRE D’UN MAGISTRAT AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

09/07/2020

Comme tous mes collègues de France et de Navarre, j’ai été atterré en apprenant la nomination de Maître Dupont-Moretti au ministère delà Justice, notre ministère.

Le talent de l’intéressé n’est pas en cause. Mais comment mes collègues et moi supporterions-nous d’avoir pour chef un homme qui a, à maintes reprises, dans ses plaidoiries comme devant les micros, exprimé son mépris pour la profession qui est la nôtre.  La première chose que l’on attend d’un patron est qu’il ait un minimum d’estime pour ses troupes, comme vous-même en aviez marqué pour le petit peuple des gilets jaunes ou les chômeurs de longue durée qui sont sous votre juridiction. 

La question que je me pose est la suivante : qu’avons-nous fait pour mériter pareil camouflet ?

Car il faut bien le dire :  c’est essentiellement grâce à nous que vous êtes parvenu à la magistrature suprême. Si le parquet financier n’avait pas diligenté avec une rapidité extraordinaire , au seul    vu d’un article  du Canard  enchaîné, une enquête sur François Fillon et sur son épouse, s’il n’avait pas accéléré  l’enquête préliminaire pour les mettre en examen avant  la date du début de la campagne électorale où cette mise en examen n’est plus possible,   l’ancien premier ministre  aurait gagné les élections présidentielles ;  il en était le grand favori et  , si la justice ne s’en était pas mêlée  de la manière qu’elle a fait, vous   n’auriez même pas  été au second tour.

L’ancien chef du parquet financier, Eliane Houlette n’a d’ailleurs pas eu peur de révéler récemment les pressions incroyables qu’elle a subies de sa hiérarchie et comment elle a dû y céder .

Voyez notre zèle : nous avons, dans l’affaire Fillon, passé outre l’un des principes les plus fondamentaux de notre république, posé à l’article 13 de la loi du 24 août 1790, toujours en vigueur : « Les juges ne pourront, à peine de forfaiture, troubler de quelque manière que ce soit les opérations des corps administratif », ce qui inclut évidemment les procédures électorales, en application de l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen :

Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.

 

          Point de constitution, donc point de république.

Pour certains d’entre nous, ce n’était pas une mince fierté que d’avoir permis, presque organisé, l’élection du président de la République.

Comme la gauche, qui avait porté largement ses suffrages sur vous, ne pouvait qu’être déçue par le caractère bien peu populaire de votre politique, elle risquait de se déporter vers un de vos rivaux de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon. Nous avons veillé au grain :  pour une affaire de seconde zone, le juge d’instruction a dépêché au petit matin 90 gendarmes à son domicile pour perquisitionner. Sans doute l’intéressé n’a-t-il pas pris l’affaire avec tout le sang froid qui eut été nécessaire ; il reste que sa carrière a été brisée et ça n’a pas dû vous attrister. Nous avions là aussi pris la précaution de ne pas interférer avec la campagne des européennes, qui n’avait pas encore commencé, mais ce coup venant juste avant ne pouvait qu’avoir l’impact maximum. Jean-Paul Mélenchon, était l’un des trois chefs de file de l’opposition :  qui imaginerait qu’une chose semblable arriverait à un de ses homologues au Royaume-Uni ?  Vous voyez : là aussi nous avons pris tous les risques, y compris celui de subvertir la République.

Votre politique internationale est difficile à suivre : en Afrique vous soutenez envers et contre tout, votre ami Paul Kagame, président du Rwanda, dont personne sur la planète, ne doute qu’il ne soit l’auteur de l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie aux deux présidents hutus du Rwanda et du Burundi et qui déclencha   le massacre de près de 5 millions de personnes ( dont 4  pour lesquels il a une responsabilité directe . L’affaire était devant les tribunaux français car les pilotes de l’avion étaient français.  Toute honte bue, pour ne pas gêner votre brillante diplomatie, l’affaire a été classée le 24 décembre à minuit de l’an 2018.   Avec cette décision complaisante, la planète entière aura  compris que nous étions devenus une république bananière.

Bien qu’une certaine droite ait pour vous les yeux de Chimène, vous n’avez renoncé à rien de ce qui se trouvait dans votre programme touchant la défense du politiquement correct à tous les étages : chasse à l’antiracisme, au sexisme, à l’islamophobie, à l’homophobie.   Nos   tribunaux sont, dans cette chasse à la déviance, vos auxiliaires les plus zélés, sans craindre de remettre en cause là aussi la déclaration des droits de l’homme.  « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. » (Article 10).

Il est vrai qu’au niveau de l’appel ou de la cassation, la liberté d’expression finit souvent par prévaloir, mais seulement au bénéfice de ceux qui ont pu dépenser assez d’argent pour aller jusque-là et non sans que leur image ait été salie par des décisions de première instance largement relayées par les médias.

Vous n’êtes pas non plus ce qu’on pourrait appeler un répressif. Il n’a jamais été question avec vous de rétablir les peines plancher.  Vous ne défendez  guère votre police quand elle est mise en cause par des malfrats. Il me semble que la magistrature ne devrait pas vous paraitre aujourd’hui trop contrariante.

Nous vous avons élus, nous éliminons vos adversaires les uns avec les autres, nous soutenons plus que quiconque votre politique, nous ne vous en avons, personnellement, jamais inquiété. Qu’avons-nous donc fait pour mériter la nomination de M. Dupont-Moretti ? Décidément, vous êtes bien ingrat, monsieur le Président.

 

 

Pcc. Roland HUREAUX

 

 

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:43

 

JUIN 1940 : LES VRAIES CAUSES DE LA DEFAITE

14/06/2020

Beaucoup d’idées fausses ont circulé au sujet de la défaite française  de mai-juin 1940. Le remarquable  livre de Dominique Lormier paru il y a quelques années «  Comme des lions, mai-juin 1940 : le sacrifice héroïque de l’armée française. »[1], toujours actuel et qui devrait être répandu dans  toutes les écoles, est là  pour  nous rappeler ce que ces semaines eurent  d’héroïque.

En un mois, l’armée française perdit 58 829 hommes au combat  qui  ne furent pas, loin s’en faut, contrairement à une légende  répandue outre-Atlantique  tués en fuyant. L’armée allemande compta  63 682 tués . Les pertes quotidiennes allemandes  furent supérieures à celles de la campagne de Russie de 1941. Sur les 3000 chars allemands, 1100 furent  détruits, principalement par les Français ; sur les 4000 avions allemands, 1400  furent mis hors de combat par les Français et les Anglais.

En ajoutant 21 000 civils, les pertes françaises approchèrent  les sommets d’août et septembre 1914 ; à l‘Ouest,  aucune   armée  n’a perdu autant d’hommes en si peu de temps pour  résister à la force nazie.  En plus de la contre-offensive bien connue de Montcornet  menée par le colonel de Gaulle,  de nombreux  faits d’armes  sont à signaler : le village de Stonne (Ardennes), changea de mains dix-sept fois en trois jours ; à  Landrecies (Nord) , deux chars lourds français mirent hors de combat plus de cent véhicules blindés allemands.   Non,  les Allemands n’eurent pas la partie facile : c’est eux qui écrivirent que les Français  s’étaient battus  « comme des lions ».

Il est aussi faux d’imputer la défaite  à un armement  insuffisant :  nous avions deux fois plus de canons  ( mais pas assez d’antiaériens) , presque autant de blindés : 2268  (2858 avec les Anglais et les Belges ) dont   600 Somua S-35  qui surclassaient tous les chars allemands , au nombre de  2574. Principale défaillance : l’aviation : 4000 avions allemands pour 1100 français (1800 avec les alliés), ce qui rend d’autant plus inexcusable que certains de ces   avions soient restés dans les hangars  faute de doctrine d’emploi.  Le général de Gaulle exagéra donc quand il dit le 18 juin que nous avions été « submergés par la force mécanique de l’ennemi »,  mais il savait qu’un chef n’ humilie pas son peuple blessé, ce dont Vichy ne devait pas se priver .

Il faut le dire : la défaite  est entièrement  imputable   au commandement.    Notre état-major plus âgé de dix ans en moyenne que l’Allemand, se trouvait  plus éloigné des lignes de  100 km. 

Après la retraite des grands chefs de la première guerre mondiale, ne restait que  Pétain,   statue du commandeur  qui surveilla tout au long des années trente    les  nominations .  La médiocrité a régné . L’armée française fut alors  victime d’un mal encore plus répandu dans l’Etat aujourd’hui , et pas seulement au ministère de la santé : le règne d’une  pensée unique  calée sur la défensive incarnée par la ligne Maginot  et rien d’autre. Pensée inadaptée mais  surtout , comme toutes les  pensées étroites,  intolérante à toute dissidence, faisant la chasse aux  esprits libres  , rarement  les plus mauvais,  tenus à l’écart des postes de commandement.  Ce conformisme allait de pair avec un  grand désordre dans  ce qui relevait seulement des armées  et non  de l’échelon politique : transmissions, logistique , coordination.

Il serait, on le voit , tout à fait injuste  de  mettre la défaite  sur le compte des Français dans leur  ensemble  comme le fit   le gouvernement  de Vichy . Les chefs militaires responsables de la défaite, qui, au Japon, se seraient sans doute fait hara kiri,  sont à peu près les mêmes qui prirent le pouvoir le 17 juin 1940 , le responsable de la charnière des Ardennes se retrouvant par exemple  ministre de la défense . Ils étaient mal placés pour   mettre en cause , comme ils le firent, le vices et la décadence des Français et les appeler à une  pénitence réparatrice. Ils ne furent pas le seuls : si   Marc Bloch  insiste dans son Etrange défaite[2]  sur la responsabilité du commandement  il  impute aussi la défaite à l’ échelon politique et à la société française, toutes classes confondues . La responsabilité de la société est devenue la doxa  d’aujourd’hui. Elle  est injuste. Le corps social français des années trente conservait, bien plus que la nôtre,  des bases solides  qui s’exprimèrent dans la vaillance de nos soldats. Elle empêche de regarder en face  des dysfonctionnements de l’Etat qui sont plus que jamais d’actualité.

« Des lions commandés par des ânes[3] » , comme dit Charles Gave ; c’est ce  que  nous avons vu  en juin1940.  Ca ne devait pas être la dernière fois.  

 

Roland HUREAUX

 

 

 

[1] Dominique Lormier , Comme des lions , Calmann-Lévy, 2005

[2] Marc Bloch, L’étrange défaite , Folio, 1990 ( écrit en 1940)

[3] Charles Gave , Des lions menés  par des ânes, Robert Laffont, 2003.

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:41

 

LES QUATRE FRACTURES PROVOQUEES PAR LE CONFINEMENT

03/06/2020

L’épidémie du Covid-19  et surtout les mesures qui ont été  prises pour la combattre, principalement   le confinement,   ont généré ou aggravé  quatre  fractures de la société française.

La première   s’est creusée entre les personés âgées et les autres. Ce sont déjà , du fait de  la nature,  les personnes âgées qui sont  plus affectées par la maladie. Mais les circulaires du ministère de la santé  prévoient qu’au-delà de 70 ans, elles ne seront plus prioritaires dans l’admission aux  soins intensifs. La chloroquine interdite, il ne leur reste plus en cas de contagion que d’attendre chez elles et , s’il y a aggravation, la perspective d’une sédation profonde  ( autre nom de l’euthanasie). Le   seul  fait de risquer  de  se voir appliquer  ce traitement – ou  non-traitement  -  ne peut   être qu’  anxiogène.

L’autre  fracture est économique et  financière : le clivage entre la France à revenus garantis : fonctionnaires, retraités, salariés de grandes structures comme les banques et le  tertiaire où le télétravail était possible ,  qui a pu continuer  et continuera à être payée  et la France  qui a vu s’effondrer tout à coup ses rentrées d’argent  : commerçants et artisans, PME , entreprises de transport ,  bref l’essentiel du secteur productif.  Il est inexact de dire que l’Etat subventionne le chômage partiel.  Le mot partiel fait illusion :   c’est du chômage tout  court qu’il s’agit , partiel pour  l’entreprise,  et encore pas  toujours,  et total pour le salarié. Par une approche moins hystérique  et un confinement plus souple, l’Allemagne a mieux protégé son secteur reproductif.  On attentait du gouvernement  quelque geste fort de  solidarité nationale pour permettre à l’économie de repartir le jour  venu à plein régime , par exemple une garantie des  revenus  des  professions affectées  ou un moratoire sur  les dettes fiscales  et sociales et sur les dépôts de bilan  : rien ne vient  ; le risque que la prudence des consommateurs aidant, la crise se prolonge,  est sérieux.

La troisième fracture concerne le confinement : il est très inconfortable  pour les uns, ceux qui vivent dans de  petits  appartements, sociaux ou pas, dans les villes et ceux qui ont  pu quitter la région  parisienne ( 20% de sa population, dit-on) pour rejoindre des maisons de campagne plus ou moins spacieuses.

Mais il est  une quatrième fracture dont on a peu parlé, et qui est sans doute  la plus choquante  : entre la  caste des  super-pistonnés du monde politique, médiatique ou médical qui peuvent se faire prescrire par un  médecin compréhensif  le traitement  du Pr Raoult , à base de chloroquine et d’antibiotiques et le commun de mortels qui se heurte à l’interdit imposé par le ministère de la santé.  A ces privilégiés , on peut ajouter l’armée française qui a commandé 70 kg de chloroquine.  Comment une société avancée, qui se targuait de l’excellence de son  système de santé ,  a-t-elle pu accepter que, selon les directives ministérielles, le médicament le moins inefficace soit refusé  aux populations à qui on n’a rien d’autre à dire  en cas de contamination que :  restez chez vous et prenez   du doliprane !

Qu’un tel  discours  ait été reçu  par le grand  nombre, alors que chacun  en haut lieu  s’efforce d’échapper ces  prescriptions (ou  non-prescriptions ) , sans susciter une immense  révolte , témoigne du degré d’ asservissement mental qu’on a réussi à inoculer à   notre société. 

 

Roland HUREAUX  

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:38

ENTRE LE PAPE FRANCOIS ET MACRON, VRAIES ET FAUSSES CONVERGENCES

09/05/2020

Il se dit qu’entre le président Macron et le pape François, le courant serait bien passé lors de la visite du président français au Vatican le 26 juin dernier.

Ils semblent notamment partager les mêmes idées sur la nécessité d’accueillir les migrants qui se présentent sur les rivages de l’Europe.

Les associations qui défendent les immigrés en France taxent certes le president d’hypocrisie : la France va accueillir, dit-il, des passagers du navire Lifeline mais « pas plus de quelques dizaines. »  Macron déclare la France ouverte mais instaure contre ceux qui aident les clandestins un « délit de solidarité » (bien malheureux oxymore pour une disposition annulée par le Conseil constitutionnel). A l’inverse, d’autres relèveront qu’elle accueillera de nombreux   passagers de l’Aquarius, mais sans le dire et après qu’ils aient transité par l’Espagne.

Hypocrise toujours : quoique la France n’ouvre son territoire qu’au compte-gouttes, Macron se donne le beau rôle en prenant violemment à partie les gouvernements d’Italie, d’Autriche, de Hongrie, de Pologne qui ne veulent plus d’immigrants.  

Il reste que, quoi qu’en pensent les associations humanitaires, le president Macron est immigrationniste ; s’il ne va pas plus loin dans sa politique d’accueil, c’est pour tenir compte d’une opinion publique particulièrement hostile aux nouvelles arrivées.

Ce n’est pas seulement    pour se faire bien voir du pape, c’est pour marquer discrètement où vont ses préférences qu’il a rendu visite à Rome à la congrégation San Egidio, une association catholique qui faisait autrefois   un travail très utile en proposant sa médiation dans certains conflits armés (elle avait fait merveille au Mozambique) et qui fait aujourd’hui un travail nuisible en aidant les passeurs, liés à la Mafia, à conduire à bon port des migrants de Libye.

On peut promouvoir l’accueil des immigrés au nom de la charité chrétienne : c’est, on l’espère, la seule raison qui motive le pape.

 

La tentation mondialiste, de Soros à Sutherland

 

Mais on peut aussi le promouvoir par idéologie : l’idéologie mondialiste prônée par les instances internationales (ONU, Union européenne, Banque mondiale, Bilderberg, Davos, etc.) ou par des associations   comme celles de la galaxie de George Soros subventionnées par son Open Society Foundation : l’immigration, pensent-ils, en assurant le mélange de populations sur le territoire européen, y affaiblira le sentiment national et donc les tensions. Elle facilitera l’abolition des Etats nationaux.

C’est, on peut le craindre, de ce côté que se range Macron.

A l’hostilité  aux nations , s’ajoute dans les instances précitées, une approche purement technocratique des questions  démographiques : il manque quarante  millions de naissances  pour équilibrer la pyramide des âges des pays d’Europe, il faut aller chercher quarante  millions  d’ immigrés pour  combler les vides et permettre en particulier de payer les retraites ;   dans cette approche, seuls le chiffres comptent, les hommes ont une sorte de cheptel fongible, hors de toute  considération ethnique ou culturelle.

Il y a des Soros catholiques : le plus notoire, mort début 2018 , Peter Sutherland, a été   commissaire européen, secrétaire général de l’OMC, secrétaire général adjoint de l’ONU   chargé des réfugiés,  président de la Trilatérale,  dirigeant du Club de Bilderberg , président  de BP  puis de Goldman Sachs : cet homme, pas spécialement venu des  « marges » , chères au pape François, a été de 2015 à 2017, directeur de la Commission Internationale Catholique sur la Migration (ICMC), proche conseiller du Vatican.

L’idéologie mondialiste est une de plus dangereuses qui soit :   elle part de l’erreur anthropologique qui consiste à croire que le cosmopolitisme et le mélange des peuples apaisera les confits intercommunautaires, alors qu’une connaissance tant soit peu fine de l’histoire, y compris récente, conduit à penser le contraire.  L’Europe de Soros et de Sutherland, ce sera celle de la haine généralisée, de la guerre de tous contre tous. Suffit à le démontrer l’expérience de tous les pays multiconfessionnels : Algérie, Palestine, Liban, Bosnie, Sri-Lanka, pour s’en tenir à la période récente. A moins qu’un groupe ne prenne nettement le dessus :   si on prolonge les courbes démographiques, ce ne saurait être que le musulman.

L’erreur est analogue à celle des marxistes qui pensaient que la suppression de la propriété privée rendrait les hommes moins égoïstes ; selon la loi, énoncée par Hayek, du résultat contraire aux buts recherchés, qui s’applique à toutes les idéologies, c’est, comme l’a montré Alexandre Zinoviev, le contraire qui s’est produit : dans le régime soviétique, a régné partout l’égoïsme le plus sordide.

Faire le choix des mélanges de population, en Europe ou ailleurs, serait criminel, tant le plus élémentaire bons sens laisse présager des suites désastreuses qu’ils auraient.

 

L’Esprit Saint ou l’idéologie

 

L’Esprit Saint n’inspire certes les autorités religieuses que dans le domaine strict de la foi et de la morale ; il n’est donc pas assuré qu’il les inspire aussi en politique. Toutefois, la sagesse séculaire des Eglises, le sens pastoral (puisqu’il est dit que « le bon pasteur connait ses brebis ») devraient y suppléer en vue de les garder de la forme moderne du mal que sont les idéologies, parmi lesquelles le mondialisme.

Ce sera plus difficile pour Macron qui a été élu sur un programme de dépassement des nations, tous ses soutiens étant de cette école-là. Il est d’autant plus nécessaire que les opinions publiques maintiennent leur pression pour empêcher une politique migratoire irresponsable qui aurait des conséquences tragiques.

 

Roland HUREAUX

 

 

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:36

LE SECRET DE L’AFFAIRE POLANSKI

04/03/2020

Tou(te)s  les excité(e)s qui protestent contre  les nominations de Roman Polanski à la cérémonie des César pour son admirable  film J’accuse, ignorent  sans doute les    tenants  et des aboutissants géopolitiques  de  l’affaire.

Au  point de départ : Roman Polanski est accusé du   viol  d’une adolescente de 14 ans dans une réception hollywoodienne de 1977, soit il y a plus de quarante ans. Affaire classée depuis longtemps  par la justice américaine non sans que le  réalisateur ait versé  une indemnité conséquente  à la mère de l’adolescente.   Les points obscurs sont  nombreux :   que faisait cette  jeune fille dans ce genre de réception dont on sait comment elle tourne le plus souvent ? S’agit-il vraiment d’un  viol ou d’une simple relation sexuelle ? Ne s’agit-il pas d’une manipulation de la mère de la  jeune fille pour extorquer le maximum à Polanski, ce à quoi elle est parvenue  ?  Circonstance  atténuante  pour  Polanski : le choc qu’avait   représenté pour lui l’assassinat de sa jeune femme enceinte , Mia Farrow, par le démoniaque Manson  quelques  années plus tôt ( 1969 ) .

Toujours est-il que, bien que l’affaire soit classée depuis longtemps, elle est réveillée en 2009 par un juge américain qui demande l’extradition de Polanski,  résidant en Suisse . 

Pourquoi ce  cold case est-il soudain sorti du tiroir ?  Alors même que la jeune fille, devenue sexagénaire , déclare ne plus en vouloir du tout au cinéaste et lui écrit même de temps en temps.

Comme par hasard , la justice américaine ( dont l’affaire Alstom a montré aux naïfs qui l’ignoraient   la politisation  ) réveille l’affaire au moment précis  où Polanski termine   son  tout  aussi admirable film  : The ghost writer  ( intraduisible, disons  le « nègre »)  . Ce film , sorti en 2010, raconte comment un jeune diplômé est embauché par  un ancien premier ministre britannique  pour   rédiger ses mémoires.  Le ghost writer enquête et découvre  peu à peu comment toute  la  carrière du premier ministre a été programmée dès le commencement par les services secrets  d’une grande puissance d’outre-Atlantique pour s’assurer du contrôle du Royaume-Uni. Toute ressemblance avec  Tony Blair  ( ou  d’autres  de ce côté-ci de la  Manche) est bien sûr purement fortuite…

Un film essentiel : c’est tout le système de domination de l’Europe occidentale    par l’Amérique depuis un demi-siècle   qui est mis au jour.

Si ce film avait été l’œuvre d’un  obscur cinéaste   pour salles d’art et essai, il serait  passé inaperçu.  Mais là,  c’est le grand Polanski , membre à part entière du Système,  qui vend  la  mèche.

Les représailles ne se sont pas fait attendre et si les Européens se sont gardés d’extrader Polanski (encore heureux) , sa vie continue d’en être  sérieusement  empoisonnée, avec la participation d’extrémistes de tout bord  toujours prêt(e)s à jouer les soutiers des puissants. 

Comme on  le voit le fond de l’affaire Polanski  n’a rien à voir avec la question féministe, mais  tout à voir avec la  résistance à l’ordre mondial.

 

Roland HUREAUX

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:34

LE PRESIDENT MACRON A-T-IL PETE LES PLOMBS ?

02/02/2020

Le président Macron aurait-il « pété les plombs » ?

C’est ce qu’on peut  légitimement se demander au vu de la  série rapprochée de propos ou de gestes indignes ou absurdes dont il a été l’auteur  ces dernières semaines.

Lors de sa visite à Abidjan à la fin de 2019, il  déclare ainsi  à ses interlocuteurs, qui ne lui demandaient rien,   que la colonisation avait été  un « crime de la République », s’attirant une réplique bien sentie d’Alexandre Benalla, son ancien favori,  mettant en relief  les bienfaits de la colonisation, une opinion sans doute plus proche de celle de la plupart des chefs d’Etat africains.

Au retour de Jérusalem, il n’a pas hésité  à mettre  sur le même plan la guerre  Algérie et la Shoah «  La guerre d’Algérie est sans doute le plus dramatique ( des « défis mémoriels ») . Elle  a à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995. » Ce propos a suscité l’indignation des juifs, des enfants de pieds-noirs , de harkis –  et des simples personnes de bon sens connaissait l’histoire et attachées à l’honneur de la France.

Accessoirement on se souviendra qu’il s’est  fait accompagner à Abidjan d’un  rappeur  spécialiste des insultes à la France.

Plus récemment, il assène à  Pascale Marinière, présidente des associations familiales catholiques :  « Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père, c’est forcément un mâle ».

Comme si cela ne suffisait pas, il visite le festival de la  bande dessinée à Angoulême et y arbore un gaminet (T-shirt) marqué  « Non aux violences policières », alors même que ces violences ( surtout à l’encontre des Gilets jaunes)  ont été commises en son nom et peut-être même sur ses ordres. Indignation des policiers et d’une  partie de la  classe politique.

Le plus notable de  ces dérapages  vise  la mémoire de la France. Ce n’est pas la première fois que  Macron criminalise, depuis l’étranger, le  passé du pays qu’il est supposé défendre en tout lieu et en toutes circonstances.

On peut voir là  le signe de son inculture  .  A tout le moins de sa dépendance vis à vis de la  doxa des universités  américaines où la thèse du caractère criminel  de la  colonisation européenne est  indiscutée  - et indiscutable du fait du terrorisme idéologique qui règne désormais sur les campus du « pays de la liberté ».  L’enseignement   que Macron a reçu à Sciences po Paris sous l’égide de Richard Descoings   est le reflet  de cette doxa.

On peut y voir aussi  un dessein plus pervers d’  abaissement de son propre pays aux yeux du monde. Pourquoi  ce qui semble être une  haine de la  France ?

La culpabilisation est devenue aujourd’hui un moyen de domination qui fait tomber les défenses de celui que  l’on veut dominer.  Macron exécuterait ainsi un projet  de domination de la France   voire  d’anéantissement de sa personnalité , selon des directives venues d’on  ne sait où mis dont on peut soupçonner qu’elles sont  incluses dans un projet mondialiste pour lequel la France, la « grande nation » par excellence,  doit , plus que toute  autre , être abaissée dans ses prétentions et ramenée à la « normalité ».  L’humiliation est un moyen de la castrer définitivement.

Tel serait, par-delà la gaminerie,  le sens  de la  sortie d’Angoulême : la France c’est d’abord un  Etat ; subvertir cet Etat qu’il est supposé diriger par une  attitude scandaleuse,   correspondrait  à un dessein.

 

Toute idéologie tourne à la folie

 

La  folie que portent avec elles ces déclarations ne fait que refléter la folie propre à toute  idéologie.

C’est particulièrement  vrai de  son  affirmation sur la paternité qui n’est qu’une déclinaison de    l’absurde théorie du genre : paternité et maternité ne sont pas, selon cette théorie,  des réalités physiques mais  des processus mentaux ; une femme peut donc être père et un homme mère. Par rapport à ces théories fumeuses, Macon n’a visiblement aucun recul. Il est totalement dépourvu de ce bons sens supérieur  qui , face aux idéologies, caractérise  les grands leaders.

L’idéologie telle que   l’a décrite Hannah Arendt est une  politique  menée avec des idées  fausses ou faussées ;  elle a pour caractéristique de poursuivre sa logique jusque bout . Au début, sa folie  n’est pas encore visible  et quelqu’un comme M. Macron a pu  apparaitre à beaucoup comme un président normal. Mais comme dans  un véhicule qui dévie peu à peu de sa trajectoire   ,  la folie se fait de plus en  plus manifeste. 

L’idéologie de  Macron est un mélange de mondialisme , d’ultralibéralisme et    de  philosophie libertaire , qui comporte théorie du genre .

L’idéologie se termine  toujours mal , pas forcément  de manière criminelle mais en tous le cas par une  crise grave  .  C’est à ce  point que  nous sommes peut-être rendus. Les déclarations du président  font voir  la  folie du système dans lequel il s’est    enfermé. Il se peut qu’elle  ait atteint un seuil critique.

 

Roland HUREAUX

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