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Roland HUREAUX

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:32

POUR UNE EUROPE A GEOMETRIE VARIABLE

13/01/2020

Les péripéties saugrenues qui ont entouré  le Brexit montrent combien est insatisfaisante la situation actuelle de  l’Union  européenne .

Elle apparait comme un bloc compact  qui ne laisse d’autre choix à un Etat  que d’être dedans  ou dehors.

Cela est absurde au regard de la complexité de l’héritage européen, des relations diversifiées qui se sont tissées au fil des siècles entre les différentes nations ,  grandes et  petites,  qui la composent. La Grande-Bretagne ne se sent peut-être  pas aussi européenne que d’autres pays ; elle n’en est pas moins , de manière éminente,  partie prenante à l’histoire de l’ Europe.   Qu’elle n’ait pas supporté le carcan de Bruxelles est une chose, qu’elle soit  tenue pour totalement exclue en est une autre .

 Cela est d’autant plus vrai que les principaux acteurs de la négociation du Brexit, la commission de Bruxelles, la France et , au moins officiellement  l’Allemagne , veulent  une Europe de plus en plus intégrée qui deviendrait à  terme une seule entité se droit  international . Une  entité qu’on appelle  à tort fédérale car elle  est en fait de plus en plus  centralisée : en de nombreuses matières Bruxelles a plus de pouvoir en Europe que Washington aux Etats-Unis.

Imaginer qu’en constituant un bloc centralisé, elle deviendrait une Europe puissance est un leurre , au moins aussi longtemps  que les décisions seront prises par une majorité de petits Etats dont le politique étrangère est déterminée    à Washington ( et si elle ne l’était pas à Washington, elle  le serait à Berlin !). En 1956, deux grands Etats européens , la France et la Grande-Bretagne pouvaient  se permettre, pour le meilleur et pour le pire,  d’entreprendre une expédition militaire au Proche-Orient contre l’avis des Américains. Les Européens peuvent-il aujourd’hui envoyer ne serait-ce qu’un émissaire diplomatique sans leur feu vert ? Probablement pas. Etonnant aboutissement de 70 ans de construction européenne !   De fait ,  dans son action extérieure, l’Europe , c’est aujourd’hui l’OTAN  et rien d’autre.

 

L’Europe vers la  guerre ?

 

Nous touchons là  un deuxième risque  de l’Europe-bloc : ce bloc, pour se montrer qu’il existe , ne sera-t-il pas  porté, comme jadis  l’Allemagne de Bismarck,  à se chercher des ennemis ? Et lequel sinon  la Russie ? L’hystérie antirusse règne aujourd’hui à Bruxelles , pire que dans la plupart des  capitales du continent, sauf peut-être celles de  la Pologne et des pays baltes,  est inquiétante.   Elle  n’est pas pour déplaire à   Washington, au moins aux faucons de l’Etat profond qui interdisent à Trump tout rapprochement avec Poutine et demeurent influents à Bruxelles . La résolution  votée par le Parlement européen le 19 mars 2019 sur l’état des relations politiques avec la   Russie n’est pas  loin de la déclaration de guerre.  

La configuration  géopolitique actuelle de l’ Europe est au demeurant    bien étrange si l’on se réfère à l’histoire récente du continent  :  excluant les Etats-Unis et la Russie , mais aussi le Royaume-Uni , elle est limitée à l’ Ouest par l’Atlantique   mais jusqu’ où va-t-elle à l’Est ? Elle a déjà englobé les pays baltes. Au mépris de mille ans d’histoire commune avec la Russie,  les dirigeants européens  ont   voulu à toute force placer de  manière unilatérale  l’Ukraine sous leur influence exclusive, ce qui, selon le regretté Helmut Schmidt[1]  qui n’était pas précisément un extrémiste , fut la principale  cause de la guerre actuelle.   Et au-delà ? Cette Europe  s’étendra-t-elle jusqu’à Stalingrad ? Nous  n’en sommes pas loin ; d’autant    que , le Royaume-Uni parti , l’hégémonie allemande sur les institutions de Bruxelles se fait de plus en plus pesante.  Mais ne forçons cependant pas le trait : s’il est vrai que leurs périmètres sont analogues, l’Europe d’aujourd’hui n’est pas  celle de   1943 !   

La brutalité du choix qu’offre l’Europe-bloc ne gêne pas seulement le Royaume-Uni : au dehors,  la Russie, la Norvège ou la Serbie peuvent aussi se  prévaloir, au moins en partie , de l’héritage  européen. La Pologne et  la Hongrie , à l’inverse, aujourd’hui incluses,   mais dont l’histoire est originale ,  se trouvent  mises  à l’index par les instances de l’Union, comme les mauvais élève de la  classe.

S’il fallait , en dehors de l’héritage  chrétien,  chercher une donnée vraiment spécifique au continent  européen, ce serait justement la complexité ,  effet  du découpage naturel  assez étonnant  de ce petit « cap d’Asie »,   mais surtout  témoin de la richesse  de son histoire et de sa  civilisation. Une complexité qui se trouve  abolie par le modèle aujourd’hui dominant d’intégration , fondé sur l’idée d’Etats-Unis d’Europe , importée d’outre-Atlantique par des esprits simples et manifestement inadaptée à un continent aussi singulier que le nôtre.     

Face à cette dérive que représente l’idée d’une  Europe bloc,  il est urgent de reconfigurer les institutions européennes pour les adapter à la   réalité géopolitique du continent. L'Europe doit "ouvrir ses fenêtres" aux partenaires de son environnement proche et sortir d'une opposition frontale entre les in et les out  , comme on dit à Bruxelles, qui s'avèrera très vite suicidaire.

 

Au lieu d'un trou noir, une galaxie

 

La solution : s'orienter résolument vers un schéma d’Europe à géométrie variable  (qui s'applique déjà d'une certaine manière, tous les membres actuels de l'Union  n'étant pas dans l'euro) ;  remplacer des institutions centrales monolithiques qui, à vouloir concentrer toutes les compétences, pourraient vite devenir un « trou noir », par une « galaxie » d’agences thématiques spécialisées, sur la modèle de l’Agence spatiale européenne ou de l’OCCAR[2]. Les différents sujets d'intérêt européen qui sont aujourd'hui  traités à Bruxelles  pourraient continuer de  l'être , par le même personnel le cas échéant, mais la participation à chacune de ces agences serait à la carte ,   certains membres actuels pouvant s'en retirer et certains pays aujourd'hui à l'extérieur,  comme désormais  le Royaume-Uni, mais aussi  la Russie et pourquoi pas  la Turquie ou  le Maroc , pouvant adhérer à  l'agence de leur choix  ou  s’y  joindre  pour telle ou telle action. La coopération politique, appuyée sur un secrétariat spécifique, suivrait le même modèle, avec la possibilité d’ y associer certains pays tiers en fonction de l'ordre du jour.

Une Europe à géométrie variable permettrait à la fois d'atténuer la rigueur du Brexit et d’éloigner la Russie de la dérive vers l’Asie de l’Organisation de coopération de Shanghai ou encore de la  tentation du duopole Washington-Moscou,  en la réintroduisant dans quelque chose comme un nouveau « concert européen »  conforme à ses aspirations profondes. Même perspective pour la Turquie aujourd'hui contrainte à s'inféoder à Moscou.

Telle que nous la présentons, cette formule  ne serait pas incompatible avec un directoire,  qui ne saurait qu’être informel,  des principales puissances et des pays   les plus  engagés dans les diverses   coopérations .

Même s'il ne préjuge pas de l'avenir de l'euro avec lequel il n'est pas formellement incompatible, ce schéma obligera les adeptes d’une intégration sur le   modèle monnetiste  à  faire leur deuil du  super-Etat qui demeure leur objectif , destiné à périmer  peu à peu les Etats-nations, avec ses frontières, son armée, son drapeau, et pourquoi pas ses timbres et son équipe de football.

Le  modèle d’une  l'Europe bloc ne contredit pas seulement  la complexité qui est au cœur du génie européen. Comme le dit Jean-Jacques Rosa [3], il s'oppose aux tendances modernes privilégiant, non les constructions monolithiques, mais les   organisations plurielles, souples, interconnectées,  sans hiérarchie stricte. Ajoutons qu'au moment où la Russie est débarrassée du communisme et les Etats-Unis de ce projet mondial qu’était aussi le néo-conservatisme, le monde    s’éloigne, pour le plus grand bien de la paix, des modèles idéologiques du XXe siècle auxquels on peut, même de manière atténuée, assimiler le projet européen de l'après-guerre.

La réorganisation des institutions européennes que nous proposons n’est pas une option. Qui peut croire que l'édifice actuel (ou ce qu'il en reste) pourra se maintenir longtemps en excluant frontalement les deux principaux centres financiers de la planète (New York et Londres) et la première puissance énergétique et militaire du continent ? 

 Si l'Union européenne ne procède pas à une réforme rapide de ses institutions, on peut craindre qu'elle ne coure à une cataclysmique dislocation.

 

                                                           Roland HUREAUX

 

 

  

 

 

[1] Entretien - Bild 16 mai 2014

 

[2] L'Organisme conjoint de coopération en matière d'armement, basé à Bonn, qui avait  bien fonctionné avant d’être absorbé par l’Agence européenne de défense.

[3] Jean-Jacques Rosa, L'erreur européenne, Grasset.

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 19:30

 

L’EUROPE EN RECESSION DEMOGRAPHIQUE

12:01/2020

 

L’Europe n’est pas le seul continent qui ne renouvelle plus sa population : l’Asie et l’Amérique n’en sont pas loin. Seule l’Afrique maintient un taux de fécondité très supérieur à ce qui est nécessaire à la perpétuation  des générations : 4,5 ( 4,9 au sud du Sahara)  , en baisse certes depuis trente ans où il était à 7 mais suffisant pour alimenter une forte croissance démographique pour encore trente ou quarante ans.

L’Europe est cependant le continent qui a montré la voie de la baisse , sans retour à ce jour, de la  fécondité , passant dès les années soixante-dix au-dessous du seuil de 2,1 enfant par femme, tenu pour le minimum assurant le renouvellement à l’identique des générations. 

L’Europe  est aussi le continent où se  trouvent   les pays les plus touchés par la  dénatalité: Espagne 1,3 , Roumanie : 1,2 (2017) – avec le  Japon  et une partie du  Sud-Est asiatique.  

Il n’en avait pas toujours  été ainsi : du XVIIe au milieu du XXe siècle la population de l’Europe avait cru plus que celle du reste du monde, moins par  la natalité, déjà en diminution lente ( dès le XVIIIe siècle en France ) , que par la baisse progressive de la mortalité due à une moins mauvaise alimentation, mortalité qui reste alors très élevée  dans  le reste du monde.

Depuis le milieu du XXe siècle au contraire , le reste du monde ,  appelé le Tiers monde au temps de la  guerre froide,  connait une soudaine explosion démographique qui connait son maximum vers 1970 et ralentit ensuite peu à peu jusqu’à  la situation actuelle. Elle s’explique essentiellement par la soudaine baisse de la mortalité due aux progrès  de la médecine et à leur diffusion très rapide dans les colonies à partir de 1945.

L’ Europe , dont une partie des  pays a  connu un  baby-boom dans  l’après-guerre , qui a surtout touché   les vainqueurs de la deuxième guerre mondiale ainsi que  les Etats-Unis et le Canada, voit sa fécondité globale baisser partout à partir de 1964 et passer au-dessous du seuil de reproduction  dans les  années 1970 . Le passage au-dessous du seuil a eu lieu en 1968 pour la Suède, 1969 pour l’Allemagne de l’Ouest, 1973 pour Royaume-Uni, 1974 pour la France et l’Italie.

Ces années coïncident avec le début des méthodes chimiques de contrôle des naissances, mais il faut  savoir que les taux de fécondité étaient déjà  tombés très bas dans les années trente sans elles. Intervient aussi un peu plus tard en Europe  la légalisation de l’avortement.

L’effet de ces évolutions : après avoir vu sa  population prendre une place de plus en plus grande dans le monde  du XVIe au XXe siècle,   l’Europe voit au contraire son poids relatif  diminuer  depuis lors inexorablement comme le montre le tableau suivant :

Population de l’Europe (Russie incluse) :   % du total  mondial :

 

1000 : 14 %

1400 : 17 %

1650 : 22 %

1900 : 27 %

1950 : 22 %

1960 : 20 %

2005 : 11,3 %

2015 : 10  %

2050 :   7 %   (prévision)

 

10 % en  2015 représentent 738 442 000 habitants pour une population mondiale de 7 349 472 000.

La divergence de  ces  évolutions est  particulièrement marquée entre deux continents qui se trouvent sur la même longitude, l’Europe et l’Afrique. La population de l’Afrique était nettement  inférieure à celle de l’Europe vers 1950 (rapport 0,4/1 , soit 223 millions d’Africains pour 549 millions d’Européens) . Elles s’égalisent  vers 1980. Aujourd’hui, le rapport est de 1,6 /1 ; il devrait passer vers  3,4 à 4 /1 en 2050. Soit pour une population européenne en légère baisse autour de  730 000 000 , Russie comprise, une population africaine de 2,5 à 3 milliards. Encore faut-il préciser qu’une partie des Européens de  2050 seront , dans des proportions à déterminer, des  immigrés ou descendants d’immigrés d’autres continents. La population de l’Asie et de l’Asie sera, comme celle de l’Europe,  stable ou en légère baisse.

La densité de l’Europe ( UE seule, donc sans la Russie : 114 habitants au km 2) demeure aujourd’hui  nettement supérieure à celle de l’Afrique : 40 h au km2 , 60 h sans le Sahara, laquelle est encore inférieure à la moyenne mondiale.

Au sein de l’Europe, il convient de distinguer différentes zones :

  1. L’Europe du Nord et du Nord-Ouest (France, Grande-Bretagne, Bénélux, pays scandinaves),  quoiqu’ en avance dans la promotion de la femme, maintient un niveau de fécondité insuffisant  pour se renouveler mais supérieur au reste du continent (de 1,7 à 1,9). L’hypothèse la plus répandue est que la modernité  même de ces pays  y rend mieux compatible la maternité et le travail féminin ; s’y ajoute  le maintien de  politiques familiales   significatives , quoique érodées ;   mais on peut se demander si  , au moins depuis l’an 2000, le facteur décisif  n’est  pas la part  des immigrés dans la population,  plus importante là que dans le reste de l’Europe ;

 

  1. L’Europe du Sud et de l’Est  a vu un effondrement dramatique du taux de fécondité dont elle ne s’est pas encore relevée . La principale raison en est la quasi-disparition  des systèmes de prestations  familiales au cours des quarante dernières années, à la fois dans les pays méditerranéens sous la pression des critères de convergence de Bruxelles et dans les pays de l’Est    à la suite de la chute du communisme et des pressions du FMI . En outre la population  immigrée y est nettement plus faible. Un certain relèvement de la fécondité s’y observe cependant depuis quinze ans , surtout dans l’ex-URSS où elle était tombée particulièrement bas.

 

  1. L’Allemagne constitue un cas singulier : le taux de fécondité y reste faible, malgré une population immigrée  importante  et  une politique familiale devenue très généreuse depuis l’arrivée au pouvoir d’Angela Merkel. Une explication est que l’Allemagne , moderne par l’économie, reste archaïque par les  mentalités : qu’une femme salariée y ait des enfants  y est moins bien toléré qu’ en France, en Angleterre  ou en Suède . D’autre part , les Turcs , principal groupe immigré sont moins féconds que les Maghrébins  dominants en France. Il ne faut pas non plus négliger l’impact du nihilisme induit par la culpabilité relative au nazisme  que différents forces idéologiques s’évertuent à étendre à tout le continent. La reprise   récente de la fécondité allemande est  encore insuffisante  (de 1,35  à 1,5 enfants par femme entre 2000 et  2016 ).

Du fait du relèvement récent de la fécondité dans tous les pays où elle était tombée très bas ( jusqu’à 1,1  en Bulgarie ou en Lettonie ) la fécondité moyenne des femmes européennes , tombée à 1,4 ( soit une perte d’effectifs d’1/3 à chaque génération )  en 2000 s’est relevée à 1,6 malgré une baisse assez générale en France et dans l’Europe du Nord-Ouest ( France métropolitaine  de 2 à 1,84 de 2014 à 2018 ) . Le redressement le plus spectaculaire  est celui de la Russie , dû à la politique familiale vigoureuse impulsée par Poutine et au climat positif qui règne dans ce pays : de 1,2 en 2000 à 1,8 aujourd’hui).  

Malgré ce correctif de tendance récent et limité, la fécondité  de  tous les pays d’Europe ( y compris l’Irlande ou l’Albanie  longtemps plus fécondes  mais qui se sont « normalisées ») demeure  sensiblement au-dessous du seuil de reproduction des générations.  Hors immigration,  l’Europe devrait voir   sa population  baisser sensiblement  au cours du XXIe siècle

Rappelons que les variations du taux de fécondité n’ont une  influence forte sur la population globale qu’une génération après. Le relèvement souhaitable de la fécondité n’aurait donc  pas d’effet immédiat. Le seul correctif possible est l’immigration, préconisée par la technocratie internationale sans considération de la cohésion des pays concernés .

Du XVIe au XXe siècle, l’Europe dont la population,  croissant plus vite , a, non seulement  vu sa part relative augmenter dans le monde mais encore  exporté des hommes dans le reste de la planète, spécialement  sur le continent américain  , alors qu‘aucun mouvement  inverse significatif ne s’observait. Depuis le milieu du XXe siècle, l‘Europe est devenue au contraire un pays d’immigration. Environ 35  millions de ses habitants  sont des immigrés ou enfants d’immigrés venus  d’autres continents. Ces immigrés  se trouvent surtout en Europe du Nord-Ouest et en Allemagne. L’Italie et l’Espagne commencent seulement  à  les voient affluer. Si le flux migratoire continue , ce n’est pas seulement  du fait de la croissance de la population africaine mais aussi  de l’attitude positive des instances internationales et européennes.

Aussi déterminant  que le flux de migrants est le différentiel de natalité entre eux et les Européens de souche, une donnée très difficile à appréhender de manière précise.  Le maintien d’un  équilibre satisfaisant de la population européenne exige non seulement  l’arrêt des  flux migratoires mais aussi  une  reprise  sensible  de la fécondité  dans les populations natives.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 17:26
LES REPENTANCES DE MACRON SONT AUSSI OFFENSANTES  POUR L’AFRIQUE QUE POUR LA FRANCE  

 

https://www.causeur.fr/macron-cote-ivoire-colonialisme-170638

27/12/2019
Il devient insupportable d’entendre le président Macron, chaque fois qu’il va en Afrique ( trop souvent à notre gré) cracher sur le passé de la France .  « Le colonialisme  , s’est-il cru obliger de dire à Abidjan , a été une erreur profonde et une faute de la République » .
Nous ne reviendrons  pas sur les arguments bien  connus qui réfutent ces propos sommaires : où en seraient ces pays s’il n’y avait  pas été colonisés  ?  D’autres, comme Driss Ghali dans Causeur [1], ont rappelé tout ce que la France avait  apporté à ses colonies africaines.
Macron s’abîme-t-il chaque  jour dans les affres de la culpabilité nationale ? Non . Au fond, il s’en fiche. Il dit cela parce qu’il se croit obligé de le dire. Ce faisant, il commet plusieurs  erreurs.   
D’abord il montre son ignorance. 
A une connaissance précise de l’histoire de nos anciennes colonies, prises une à une,  il substitue de poncifs   sur le  colonialisme en général   qui témoignent    de sa connaissance superficielle de la question. Sait-il qu’il fallut  en 1960 « pousser dehors » la Côte d’Ivoire qui aurait préféré rester  un département d’outre-mer ? Il est vrai que Houphouët Boigny avait été un ministre particulièrement en vue de  la  IVe République, un honneur  qu’aucune autre puissance coloniale n’avait accordé  à ses sujets.  

Sait-il que les  présidents de l’ancienne Afrique équatoriale française se sont cotisés pour ériger à Brazzaville  un mausolée à Savorgnan de Brazza qui avait fondé la colonie?

Sur le sujet de la colonisation  Macron ne  fait que répéter ce qu’on dit   dans les Universités américaines, gangrénées  par le politiquement correct  anticolonialiste . Il fut et reste le meilleur élève de Richard Descoings qui ne fit rien d’autre qu’américaniser  l’enseignement  des Sciences Po.   Il serait temps qu’il renouvelle sa culture  !

Chacun des pays que Macron visite est attaché à sa singularité . En leur appliquant  des clichés  passe-partout , il montre que, au  fond,  il ne s’intéresse pas vraiment    à eux.

 

Il est temps de traiter les Africains comme des gens normaux

 

Sent-il par ailleurs ce que peut avoir de blessant pour ses interlocuteurs  l’évocation du passé colonial ?   Rien de plus ambigu que la victimisation.  On ne rappelle  pas aux gens qu’ils ont été vaincus ou dominés, même sur le mode du repentir.  Dans le monde dur où nous vivons, être ou avoir été une victime n’a rien de glorieux.  Il faut    traiter  les Africains comme des  interlocuteurs  normaux . Que dirait-on si tout  président  italien ,  chaque fois qu’il visite  France,  venait  nous rappeler que nous avons été vaincus à Alésia , puis dominés,  fut-ce sur le mode de la  repentance?  Ces  subtilités échappent   à Monsieur Macron dont l’éducation ,  pour  avoir été bourgeoise,  ne comportait sûrement pas  ces délicatesses.

En clamant  que la colonisation a été   une « erreur » , il montre aussi  son absence de réflexion historique.  Erreur ? Tout au long de l’histoire ,  les civilisations   qui ont  pris de l’avance sur les autres  ,   ont été d’une manière ou d’une autre impérialistes vis-à-vis de leurs voisines  en retard . Les Perses, Grecs, les Romains, les Arabes, les Mongols  et pour finir les Européens.  C’est ainsi. Il n’y a pas à  pas avoir de repentance . Il faut seulement  savoir tourner la page .

Tous les guerres  africaines de la France ont d’ailleurs  fait bien moins de victimes que l’invasion du Congo-Kinshasa  par les troupes rwandaises de Paul Kagame entre 1997 et 1999, soit plusieurs millions. Non seulement  Macron n’a demandé  aucune repentance à ce personnage mais il ne manque  aucune occasion de  lui rendre les  honneurs , allant jusqu’à  l’inviter   au sommet du G7 de Biarritz et à promouvoir sa protégée à la tête de la francophonie. 

Il est vrai que certains  chefs d’Etat   africains usent ou  abusent de  l’alibi du mal que leur aurait fait la colonisation pour justifier leurs erreurs et  leur corruption. C’est particulièrement vrai de ceux de l ’Algérie. Le jeunes générations , tout aussi ignorantes que Macron de ce  que   fut    la colonisation , ne sont que trop promptes à  écouter ces discours . Il   ne sert qu’à entretenir  une  haine idéologique très éloignée de ce que  ressentaient  leurs pères colonisés  et qui est totalement stérile.  Macron rend un mauvais service à la jeunesse africaine  en l’entretenant. D’autant que ces sentiments sont transportés dans nos banlieues.          

Nous pourrions aussi rappeler qu’en  jouant  les coqs  quand il va en Afrique, il n ’ a pas pris la mesure du déclin de l’influence  française sur  ce continent  – dont la cessation du franc CFA dont il a l’air de se glorifier est un symbole . Seuls les dominants peuvent se payer le luxe de s’autodénigrer . Or la France ne domine plus rien sur  ce continent,  surtout  depuis son enlisement au Mali.  

 

Ne pas paver les  voies de la Chine

Mais comme là aussi les discours  oiseux risquent être  pris au sérieux,  à quoi sert désormais de vilipender  la colonisation    française sinon  à donner de la légitimité   aux entreprises concurrentes de la Chine,  de la Russie, des Etats-Unis , de l’Arabie saoudite bien moins respectueuses  de l’identité africaine que nous  ne l’avons été .

Ajoutons que les  pays africains   sont  des  pays  normaux , dont les chefs d’Etat , même corrompus,   savent ce qu’ils doivent à leurs peuples : ne pas les insulter, ne pas insulter leur histoire , les  rendre fiers de leur passé, soit les principes éternels  du leadership, exactement le contraire de ce que  fait Macron.  C’est dire que les rodomontades auto-flagellatoires du président français apparaissent aux Africains, comme  aux Asiatiques,  pour ce qu’elles sont : à la fois une bizarrerie et   le symbole de la décadence européenne.  L’intéressé n’en  récolte aucune estime, bien au contaire.   

Inculte, indélicat, pernicieux  et antinational, tel apparait Macron quand il fait ses virées  en Afrique. Il ferait  mieux  de rester chez lui.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

[1] https://www.causeur.fr/macron-colonisation-afrique-maroc-170537

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 17:25

 

MACRON NE PEUT PAS ETRE UN BON REFORMATEUR

27/12/2019

 

https://www.atlantico.fr/decryptage/3585329/emmanuel-macron-ou-le-credit-reforme-epuise-regimes-speciaux-quinquennat-elysee-gouvernement-nouveau-monde-roland-hureaux

 

Ceux qui ont fait élire Emmanuel Macron, en France et à l’étranger, et qui    le soutiennent encore , spécialement au sein de la  droite classique, attendaient   de lui qu’il  prenne à bras le corps les problèmes du pays  et réalise enfin les réformes que ses prédécesseurs , de Chirac à Hollande, n’avaient pas osé faire : « Et Macron vint ! » titra Jean-Claude Casanova , non sans quelque ironie, après son élection[1].

Or ces réformes , il ne les fera pas, sinon à la marge. Pour la plus importante d’entre elles, celle des retraites,  il est possible qu’il sauve la face   en évitant   l’explosion sociale, mais il  est probable que, de concessions  en concessions,  le bilan financier pour l’Etat en soit in fine  négatif ,  comme l’avait été celui de  la réforme des retraites   concoctée par Sarkozy et Fillon en 2010.  Pour le reste, il est clair que Macron, a épuisé son crédit.

 

La logique du leadership

 

Les vraies réformes sont saignantes. Il est possible de les  faire accepter mais il faut pour cela que plusieurs conditions soient remplies .

La principale est qu’ une relation de confiance  soit établie entre le président de la République  et la population.

Pour que cette relation de confiance  existe, il faut que le peuple ait le sentiment que le chef de l’Etat  recherche avec ardeur son intérêt ,  à lui peuple, et son intérêt  seul .

Cette exigence n’est que l’expression de la  logique immémoriale du leadership, du pacte éternel entre  un dirigeant et son  peuple .

Cela exclut  toute  relation de dépendance du leader   vis-à-vis d’une force étrangère quelle qu’elle soit. C’est pourquoi  les réformes , dont certaines étaient pourtant utiles ,  entreprises par le régime de Vichy,  furent  récusées par les Français . Pétain était ressenti comme le « Prince esclave » , selon  l’expression du père  Gaston Fessard , et donc  illégitime  pour gouverner et  réformer.

Cela exclut tout autant  la dépendance vis à  vis des féodalités intérieures . En supprimant,  dès son arrivée,  la partie financière  de l’ISF , Macron a envoyé un très mauvais message à l’opinion , qui a  vu en lui  l’homme des très grande fortunes.

Cela exclut aussi  la dépendance du leader vis  vis de tout système , de toute utopie, en  bref  de toute idéologie. Or Macron a manifesté à plusieurs  reprises que sa préoccupation première  n’était pas  la puissance et la prospérité de la France mais de « faire  l’Europe » , un projet international  qui se distingue  peu du projet mondialiste    comme le montrent les traités de commerce signés avec le Canada et l’Amérique latine .  Il est impossible d’être à  la fois l’homme d’un système ou d’un projet idéologique et l’homme d’un peuple. L’idéologie, quelle qu’elle soit, et l’idéologie européiste n’est pas    la moindre, est incompatible avec le leadership.

Cela s’applique particulièrement  à toutes les  réformes que Bruxelles tente d’imposer à la France.  Quoique  les sondages montrent que la majorité des Français est  attachée à   l’euro, ils ne sont prêts à aucun sacrifice pour sa survie.  D’autant que,  sans être des  économistes qualifiés, ils sentent bien que toutes le réformes que ses dirigeants veulent  imposer  à la France ont moins pour but    le bien de  la France – qui pourrait  être poursuivi  par d’autres voies – que le maintien de   la France dans  l’euro et donc la survie de la  monnaie unique.

Il est déjà bien difficile de faire accepter des réformes  à un peuple quand son intérêt direct est en jeu, a fortiori  quand il ne l’est pas. Au demeurant  , à supposer qu’ils en acceptent les objectifs, soit  le rétablissement de l’ équilibre budgétaire  et celui des comptes extérieurs, donc la compétitivité de la  France   , les Français, moins aveugles que leurs dirigeants,  sentent bien que     cet objectif  est désormais hors de portée  et que donc leurs sacrifices ne serviront à rien. Hors de portée  dans les conditions actuelles , soit   avec un euro qui ,          par rapport aux prix intérieurs français, est nettement surévalué.

 

La rupture du pacte de confiance

 

Il ne  suffit pas que le président qui voudrait réformer  veuille d’abord  le bien des Français pour  que ses  projets  de réforme soient acceptées . Il faut  qu’il en donne le  sentiment ,  ce qui suppose du charisme, une empathie qui manquent singulièrement à Macron , lequel a,  à plusieurs  reprises,  laissé échapper des remarques qui montrent le mépris dans lequel il tenait  ses compatriotes. 

D’autant qu’il n’a pas  profité de la période dite d’ « état de grâce », les mois qui suivent son élection , pour entreprendre  les réformes les plus difficiles  comme celle des retraites. Celle-ci vient après le crise des gilets jaunes qui avait déjà marqué la rupture du pacte de confiance . Balladur avait su en 1993, dès son arrivée,  effectuer  une importante réforme de retraites qui , en raison du moment choisi, était passée comme une lettre à la poste.

Au  demeurant le président français  a-t-il vraiment le souci de faire des réformes utiles  ou seulement d’en   donner l’impressions à ses parrains,   à Berlin, à  Bruxelles  ou à Washington ?  Ces derniers connaissent mal les problèmes de la  France  . Depuis longtemps les gouvernements français  jouent la « comédie des réformes »,  lançant des  réformes à grand fracas  pour donner  dans ces capitales l’image d’une France qui bouge.  Cela aboutit parfois à de désastres. Un récent rapport interne à Goldman Sachs prescrivait la diminution  du nombre des communes en France en vue de diminuer les frais généraux du pays .  Or  loin de faire des économies, ce qu’on appelle l’ « intercommunalité » dont l’objectif était cette réduction, a considérablement   alourdi les coûts de la strate locale . Voilà une réforme  qui n’a guère de chances de réduire les    déficits français, au contraire. Il y en a d’autres . Mais à Bruxelles comme chez Goldman Sachs,  on  ne  connait la France qu’au travers de   quelques poncifs  dépassés [2], souvent répandus par nos compatriotes eux-mêmes  :  « La vieille France jacobine qui n’arrive pas à se réformer etc. » Le président français a d’abord le souci de  leur envoyer de la poudre  aux yeux et cela,  Macron sait faire.

Les grands réformateurs de droite,  de Gaulle , Reagan, Mme Thatcher, quelque appréciation que l’on porte sur leurs réformes,  furent des nationaux, voire de nationalistes.  Personne ne doutait qu’ils voulaient le bien de leur pays. C’est pourquoi leurs réformes furent appliquées.  

Penser  que les réformes   seraient mieux acceptées par les Français sous la botte de l’étranger, est un leurre,  comme on l’a on l’a vu aux heures sombres du XXe siècle.   Après l’Allemagne, l’Europe qui devait nous obliger à nous réformer : même illusion. Les stratèges qui , par divers subterfuges électoraux[3],  ont voulu placer, au travers de Macron,  un homme à eux à la tête de la France , susceptible  de réaliser enfin les réformes dont les Français avaient selon eux besoin ne pouvaient qu’échouer.   Moins que quiconque, Macron est à même de réformer la France comme elle doit l’être.    

 

Roland HUREAUX

 

 

 

[1]  Commentaire, n° 158, été 2017

 

[2] Les Allemands semblent nous  connaître  mieux.

[3] Entre autres par l’assassinat politique de Fillon.

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 17:22

L’IMMACULEE CONCEPTION, EXEMPTION DU PECHE ORIGINEL

Paru dans la Revue Résurrection

08/12/2019

«  Et un dogme de  l’ immaculée conception par-dessus le marché ? — Mais ainsi, elle (l’Eglise) a maculé la conception. »   dit  Nietzsche [1]. Ce disant, il est probable que l’illustre philosophe confonde l’immaculée conception de Marie     et la conception virginale de Jésus. Quoique fils et deux fois petit-fils de pasteur, Nietzsche semble parfois n’avoir eu que des  idées approximatives sur  le christianisme.

Il reste que l’idée que la transmission du péché originel serait le fait de  la sexualité traine tout au long de l’histoire de l’Eglise    : venue des gnostiques, elle a  été entretenue par un certains jansénisme encore puissant au XIXe siècle et demeure répandue dans le grand public . La question  ne se pose évidemment pas pour un  auteur comme saint  Thomas d’Aquin qui ne croyait  pas  à  l’Immaculée conception.

Le Bienheureux pape Pie IX , quand il proclame le dogme dans la constitution apostolique   Ineffabilis deus du 8 décembre 1854 le définit de manière claire comme la seule exemption du péché originel :

Nous déclarons, Nous prononçons et définissons que la doctrine qui enseigne que la Bienheureuse Vierge Marie, dans le premier instant de sa Conception, a été, par une grâce et un privilège spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute tache du péché originel, est révélée de Dieu, et par conséquent qu'elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles [2].

Le reste de l’encyclique rappelle les précédents de cette doctrine  dans l’Eglise pour en montrer l’ancienneté et indique que la principale raison  de l’immaculée conception de Marie est qu’elle allait  devenir la mère du Sauveur.

Le pape  n’en dit pas plus sur le mode de la conception de  Marie, par une discrétion bien compréhensible face à un mystère sur lequel le Nouveau testament ne nous apprend  rien.

Mais  très tôt les auteurs de textes apocryphes s’étaient  préoccupés de compléter ces lacunes :

Le principal texte est celui du Protoévangile de Jacques ( chapitres 1 à 4) [3].

 

Joachim fut fort affligé (de ne pas avoir d’enfant ) et se rendit au désert, y planta sa tente et jeûna en disant «  Je ne descendrai ni pour manger ni pour boire jusqu’à ce que le Seigneur m’ait visité. La prière me sera nourriture et boisson »(…)

Anne était (aussi) fort affligée. Elle descendit dans son jardin pour se promener. Elle vit un laurier et s’assit dessous. Elle invoqua le Maître en disant : « Dieu de mes pères, bénis-moi et exauce ma prière , ainsi que tu as béni notre mère Sara et que tu lui as donné Isaac pour fils ».

Et voici qu’un ange du Seigneur se tint devant elle et lui dit « Anne , Anne, le Seigneur Dieu a exaucé ta prière. Tu concevras et tu enfanteras et on parlera de ta postérité dans le monde entier ».  Et Anne dit : « Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, si j’enfante soit un garçon soit une fille ,  je l’amènerai en offrande au Seigneur mon Dieu, et il sera à son service tous les jours de sa vie ».

Et voici que Joachim arriva avec ses troupeaux. Anne se tint aux portes de la ville et le vit arriver avec ses troupeaux. Aussitôt elle courut et se suspendit à son cou, disant : « Maintenant je sais que le Seigneur Dieu m’a grandement bénie ». Et Joachim reposa le premier jour dans sa maison.

 

Quoiqu’avec délicatesse, la fin de ce  texte laisse entendre  que la conception de Marie fut naturelle : ne fut surnaturelle que  l’exemption du péché originel , effet,  dit Pie IX,  d’ une surabondance de grâce venue s’ajouter à la nature ( et non  la guérir) .

La scène touchante   de la rencontre de Joachim  et d’Anne à la porte de Jérusalem , rencontre de deux époux qui s’aiment, a donné lieu à une riche tradition picturale dont on retiendra la fresque de Giotto à Padoue.

Deux autres apocryphes traitent de ce sujet   différemment  : l’Evangile du Pseudo-Matthieu [4] et le Livre de la nativité de Marie [5]  présentent  , eux,  une conception « à distance »  entre Joachim et Anne , annoncée à chacun par un ange.

Bien qu’ils aient popularisé les figures de Joachim et d’Anne  , inconnues par ailleurs, ces textes n’ont  en eux-mêmes aucune  autorité . Ils sont, comme tous les apocryphes,   plus tardifs que les textes canoniques . Pour le dernier évoqué, certains ne le font pas remonter plus haut que  le temps  de Charlemagne.  

 

RH

 

                              

 

 

[1] Le crépuscule des idoles , § 34)

[2] Ecrits apocryphes chrétiens, tome 1, La Pléiade , pages 82-85

[3] Ineffabilis deus  § 3 .

[4] Ecrits apocryphes chrétiens, tome 1, La Pléiade , pages 119-123

 

[5] Ecrits apocryphes chrétiens, tome 1, La Pléiade , pages 151-155

 

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 17:16

 

05/12/2019

 

Il était prévisible que le sommet du 70e anniversaire de l’OTAN se termine   dans un climat d’unanimité, malgré les éclats  qui l’avaient précédé.

Du coup on se demande à quoi a servi  la saillie  de Macron dénonçant une institution « en étatn de mort cérébrale ». 

Elle n’a mené à rien et d’ailleurs savait -il seulement à quoi il  voulait en venir sinon à se faire remarquer ?

Trump et Macron ont mis en scène des points de vue  apparemment divergents sur l’avenir de l’OTAN

Mais leurs points de vue  étaient -ils si différents ?  Surtout sont-ils, chez  l’un comme chez l’autre,  cohérents ?

Trump et Macron, à des dates différentes et avec des termes tout aussi brutaux , ont   dénoncé  l’obsolescence de l’OTAN.  Mais l’un comme l’autre ne semblent  pas vraiment vouloir  y mettre fin.

Pour Macron, si on a bien compris  ses perspectives, l’Europe occidentale doit unifier à défense pour constituer une armée européenne unique et se comporter à terme, face aux Etats-Unis, comme un second pilier  de l’OTAN. Trump voudrait, lui,  qu’entre  les Etats-Unis  et l’Europe, le fardeau de la défense    commune soit   plus équitablement  partagé .  Ces deux  points de   vue  ne sont pas absolument divergents .

Mais Trump est-il prêt à laisser tomber ce formidable instrument de contrôle de l’Europe  que  constitue l’organisation atlantique ? On en doute. Macron  et a fortiori les autres Européens sont-ils prêts à augmenter substantiellement leurs budgets  de défense ? On en doute  aussi . Et d’ailleurs sur la constitution d’un second plier de l’OTAN,    Macron parait bien isolé, comme sur presque tous les sujets européens , ce qui est paradoxal pour quelqu’un  qui  voudrait faire avancer l’Europe sur  la voie de l’intégration. La moins réticente à ces perspectives  perspective n’est  pas  Angela Merkel , par ailleurs exaspérée par le style insupportable du président  français. De fait , en matière de défense,   Berlin est , depuis la fin de la seconde guerre mondiale,  tenu par Washington  avec une laisse courte. En matière stratégique, l’Allemagne ne saurait s’éloigner sensiblement   du point de vue américain, sauf à trainer les pieds pour augmenter son budget de défense , ce dont tout autre président français que Macron se sentirait rassuré.

 

L’Europe de la défense attendra

 

Le  second pilier de l’OTAN n’est donc pas pour  demain. On peut seulement craindre qu’au  motif de faire l’Europe de la défense, à laquelle il est seul à croire,  Macron  continue de  lâcher une  à une   nos industries stratégiques : après Alstom  ( les turbines  nucléaires civiles et militaires ), Alcatel   et le char Leclerc, désormais franco-allemand , la préférence de l’armée française pour un fusil allemand   , les Chantiers de l’Atlantique , devenus plus italiens que français , quoi ? Les avions de chasse et pourquoi  pas un jour  l’arme nucléaire ?

Du côté américain, même cohérence  douteuse : la volonté de Trump de voir les Européens augmenter leur effort de défense  s’inscrit dans un plan d’ensemble visant à rétablir la balance des paiements américains , depuis si longtemps déficitaire. On ne  saurait s’en plaindre mais le corollaire du déséquilibre présent est le rôle du dollar comme  monnaie de réserve qui  permet aux Américains d’acheter à l’extérieur en payant avec du papier. Trump est -il prêt   à remettre en  cause ce privilège ?

N’est-ce pas d’ailleurs ce privilège qui paye l’effort de défense américain, tout azimut et donc aussi au bénéfice de l’Europe ? Aussi longtemps que  subsistera le privilège du dollar, les Etats-Unis auront à supporter pour l’essentiel   le fardeau de la  défense  occidentale : ces  deux réalités  font système.

Arrivant   après la plus lourde  défaite qui ait  été essuyée par l’OTAN dans son histoire  puisqu’elle n’a pas réussi  , après huit ans de guerre, à  renverser le  président Bachar-el-Assad  en Syrie, ni par voie de  conséquence à  empêcher l’extension de l’influence russe   au Proche-Orient , ce sommet aurait pu être  plus conflictuel. Or cette défaite  qui aurait justifié une remise en cause a été à peine abordée.

Même  divergence   franco-américaine factice sur la Turquie. Trump n’a pas retiré brusquement ses forces de Syrie sans consulter ses alliés, comme on le dit  : il avait annoncé ce retrait à plusieurs reprises dans sa campagne électorale et après.  II semble cependant avoir donné aussi le feu vert à Erdogan pour son intervention, au demeurant limitée.  Macron  , lui, monte sur ses grands chevaux pour fustiger Erdogan. Il fut un temps où, sur les  bords de la Seine,  même sur des intérêts majeurs ( l’entrée dans l’UE, l’immigration ), il ne fallait pas fâcher  Ankara . Maintenant, on le fait sans  intérêt  propre, la défense des Kurdes revenant désormais à l’Etat syrien  ( et son protecteur russe)  qui s’y est engagé et non à la France.    

La proposition de  Macron de désigner comme ennemi principal de l’Alliance  le terrorisme ne peut être tenu que pour une facilité de langage : le terrorisme est une méthode de guerre, pas une force en soi ; cette proposition aurait eu plus de sens si l’OTAN , France en tête,   n’avait pendant huit ans soutenu les groupes islamistes  en Syrie, surtout Al Nosra ( Al Qaida) mais même Daech.

Poutine a profité du sommet pour tendre la  main à l’OTAN ; il se  dit  prêt à coopérer avec elle, comme il  l’avait fait au début des années 2000 à l’initiative de Jacques Chirac . Pas de suite pour le moment à ce geste , qui se situe dans la ligne constante de   la diplomatie russe , laquelle a toujours  cherché   à être incluse dans   le concert européen. Cela dépendra sans doute de l’issue des négociations en cours sur   l’Ukraine.

Que ce sujet aussi Trump et Macron , à la différence de certains de leurs partenaires, aient  des  postions analogues,  mais aucun ne va jusqu’à  évoquer la  levée de sanctions imposées à la Russie, principal obstacle  à  une ouverture sérieuse.

Ce sommet , qui devait être  celui des  grandes  remises en cause, a en définitive accouché d’une  souris. Le querelles de famille ne s’affichent pas autour d’un gâteau  d’anniversaire.  Macron n’ y aura été qu’un convive facétieux.

 

Roland HUREAUX

 

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 17:15

LA DOCTRINE DU  PECHE ORIGINEL CONTRE  LES   IDEOLOGIES

Publié dans la revue Résurrection

Il fut un temps où tout homme, croyant ou non, allant voir un prêtre,  s’attendait  à trouver un  homme de bon conseil jusque dans les matières les plus terre à terre : projet de mariage,  de mise en culture , discorde familiale . C’était  surtout vrai de ces curés du XIXe siècle, si  souvent représentés dans les romans, près   de leurs ouailles et près de la terre. On leur faisait crédit non seulement de l’ inspiration divine , mais aussi   de leur réalisme sans illusions, fondé sur  une  longue expérience de pasteur. 

Il n’est pas sûr que cela soit encore vrai aujourd’hui, qu’allant voir un prêtre, nos contemporains  s’attendent   à trouver  quelqu’un ayant les  pieds  sur terre  et le sens rassis.

 

La faute à Rousseau

 

Au temps dont nous parlons, au moins en France, les choses étaient  claires aussi sur le plan politique  : l’Eglise était à droite et la République à  gauche.  L’une trouvait son origine dans la venue du Christ , vieille de 2000 ans , l’autre dans la Révolution  française , vieille aujourd’hui de plus de 200 ans. Cela donnait à la première plus de recul – et , par-là,  pensait-on,  plus de sagesse.

Par-delà ses raisons historiques ou sociologiques  , cette opposition  politique était justifiée par une donnée de base : l‘Eglise croyait au péché originel  et ne pouvait donc  pas se faire    d’illusions sur  la perfectibilité la nature humaine. Si le baptême effaçait la tache originelle, les conséquences demeuraient ,  parmi lesquelles la propension au mal (concupiscence).  La gauche, qu’elle soit libérale, socialiste ou plus tard communiste,  croyait , elle,  au progrès, non seulement scientifique et technique mais aussi à celui de la nature humaine. A l’origine de cette espérance séculière, Jean-Jacques Rousseau, contre  lequel les prédicateurs de l’Eglise  préconciliaire ne manquaient  pas une occasion de fulminer[1]  . Alors que pour la Bible, l’homme nait mauvais  ( « pécheur ma mère m’a conçu » - Ps 51, 7 )  , pour Rousseau, l’homme nait bon et c’est la société qui l’a corrompu . Il faut donc changer la société pour que  l’homme devienne  meilleur. Changer la société peut se faire de différentes  manières : toujours par l’instruction ( L’Emile !) mais aussi  par la suppression de la propriété privée ( communisme ) , celle de l’Etat ( anarchisme),   celle  des frontières ( mondialisme ultralibéral ). Changer l’homme , sinon à la marge   , c’est ce que l’Eglise, elle,  ne croit pas  alors possible . Là où les révolutionnaires   ont cru voir dans ses choix politiques, une hostilité de  principe au peuple, dont ils disaient qu’elle  était l’ « opium » , nous pensons qu’elle voulait plutôt le  préserver de dangereuses  illusions. Le moins qu’on puisse dire est que les régimes totalitaires du XXe siècle , issus de ces illusions , ne lui ont pas donné tort.

Peu importe donc les explications que l’on  peut donner à  la transmission du péché originel, un dogme  devant lequel l’ Eglise a toujours été embarrassée, le fait important    est pour elle que tous les hommes sont marqués dès leur naissance par la propension au mal ; aucun ne peut prétendre dès lors atteindre à la sainteté absolue –  ce qui est vrai des individus l’étant  à fortiori des sociétés.

 

La concurrence des messianismes

 

La perfection n’est  pour elle  possible que dans l’au-delà et c’est vers les  promesses de l’au-delà que porte d’abord  l’espérance chrétienne. La gauche issue de Lumières ne s’est pas , le plus souvent, contentée de nier cette espérance, elle l’a maintenue mais en la ramenant  sur terre. Elle a cru possible d’obtenir une certaine perfection humaine dès ici-bas  et cela par des voies politiques. A sa manière, la gauche postrévolutionnaire était aussi  messianique.

Entre l’Eglise et  la  gauche, ce n’était donc pas  seulement deux philosophies différentes  qui se  trouvaient en concurrence,  mais deux formes  de messianisme.

Il était acquis jadis  que ce pessimisme anthropologique marquerait à tout jamais une distance entre l’Eglise  et la gauche, principale , quoique pas unique,  pourvoyeuse  d’idéologies .

Cela fut  vrai , d’une manière ou d’une autre,  dans tous les pays latins.  Les tentatives de synthèse entre l’espérance chrétienne et l’espérance séculière , comme la théologie de la libération en Amérique latine,  tournèrent court. L’opposition fut encore  plus radicale en milieu orthodoxe, au moins en Russie.

Que dans certains pays , comme la Pologne  et surtout l’Irlande, l’Eglise ait eu   au contraire partie  liée avec la gauche  résultait du contexte local  : l’espérance où elle se rejoignaient n’avait aucun caractère eschatologique :  il  s’agissait seulement de  libérer les peuples du joug russe ou anglais !  

L’Eglise a très tôt appelé l’attention sur  les dangers des idéologies séculières : les encycliques   Mirari vos et   Quant cura, le Syllabus  mettent en garde contre différentes idéologies issues de la Révolution française . La condamnation de Lamenais allait dans le même sens.

Mais c’est  dans les années trente que l ‘Eglise catholique fit preuve de la plus grande détermination,  publiant coup sur coup en 1937 Mit brennender sorge contre le  nazisme et Divini redemptoris contre  le communisme .  Quel sommet de lucidité !

Il est sans doute inutile de dire ici quels immenses ravages ont fait les idéologies totalitaires, à commencer par le communisme, orientées vers la construction d’un « homme nouveau » : au minimum quelques dizaines de  millions de mort.

Quoique sa vision  de l’homme ait été plus  pessimiste ,  de type nietzschéen, le socialisme national (dit nazisme) ambitionna de fonder  , selon un vieux schéma millénariste, un règne de mille ans où  la Terre prospérerait sous la  conduite d’une race supérieure. Il conduisit aux plus grands crimes.  

 

Qu’est-ce que l’idéologie ?

 

La  définition de l’idéologie la plus commode serait : une politique guidée par des idées simples ( trop simples) à visée messianique ( ou à tout le moins « progressiste » ).  Ainsi définie, l’idéologie  comporte d’innombrables conséquences : vision binaire et manichéenne du monde, ceux qui s’opposent au supposé progrès étant voués aux gémonies ;  l’idéologie remet en cause tout ce qui n’est pas elle :  la démocratie, le droit, la morale, la culture,   la nature.  Elle finit   par être antireligieuse . Elle aboutit   toujours à des effets pervers  selon ce que Hayek appelle  la « loi des effets contraires au but poursuivi » . Elle conduit à   une rupture  avec les peuples, très vite lassés de desseins grandioses qui ne prennent pas en  compte leurs préoccupations quotidiennes.

Alors que  la Genèse montre le déploiement  de la création comme une suite de séparations  : la lumière et les ténèbres,  le ciel et la terre, la terre et les eaux, la matière inanimée et la vie , les animaux et les plantes, l’homme et la nature  et  enfin l’homme  et la  femme, l’idéologie procède au contraire  par  fusion : des classes sociales, des nations, des « genres »  et maintenant, dans le courant de l’écologie radicale ,  de l’homme et de nature. Si le récit de la Genèse est celui de l’émergence de la vie, le projet idéologique n’a-t-il pas pour ressort secret l’instinct de mort ?

A côté des grandes  idéologies  systémiques que nous venons d’évoquer  , sont apparues  des idéologies sectorielles   qui régissent les politiques  en matière d’éducation ( abolition de la confrontation enseignant-enseigné, théories marxisantes de Bourdieu ),  de  justice ( culture de l’excuse, justice de classe inversée ),  d’administration  ( effacement des corps, des collectivité locales traditionnelles au bénéfice d’une société atomisée)  , d’écologie (  ou au messianisme se substitue au contraire la crainte d’une  nouvelle Apocalypse climatique ). Elles ont, dans leur domaine propre les mêmes  effets désastreux et conduisent  comme elles à un rejet par les populations concernées : voir les Gilets jaunes.

Montrer les dangers des idéologies  ne  signifie pas qu’il faille récuser toute idée de progrès : le progrès scientifique  et technique est une  réalité irrécusable, celui des méthodes pédagogiques ou de  l’organisation internationale est  plus  douteux.

Si le XIXe siècle et même le premier XXe siècle avaient montré  une belle résistance de l’Eglise aux idéologies,  contre lesquelles  elle fut , en maints pays  ( ainsi l’Italie de Don Camillo et Peppone ! ),  le principal rempart,  elle n’a pas été pour autant insensible aux influences idéologiques.

 

Les influences idéologiques dans l’Eglise

 

Le Sillon , à l’origine du mouvement démocrate -chrétien français mélangeait allégrement  mysticisme chrétien et mysticisme républicain ; Pie X lui demanda en 1910  de distinguer clairement  religion et politique .

Le mouvement personnaliste représenta une tentative de rapprocher l’Eglise du socialisme sur un terrain commun qui était  la  condamnation de l’individualisme libéral . La revue Esprit qui le perpétue  s’est aujourd’hui ralliée sans nuances au socialisme libéral-libertaire et à la doxa euro-atlantiste.

Les contre-révolutionnaires du XIXe siècle , comme de Maistre et Bonald avaient opposé à la Révolution française la contre-idéologie  d’une société compacte où l’individu ne serait rien  et le groupe  ( à commencer par la famille) tout ;  elle aboutit  à l’Action française,  elle aussi condamnée en 1927.

Après la guerre,  les   tentatives syncrétique se firent plus  inquiétantes : le mouvement de prêtres-ouvriers se laissa contaminer par le  marxisme stalinien. Il y eut vers 1968 des « cathos-maos ».

A partir de 1950, l’emballement  de beaucoup  de catholiques pour la construction européenne,  qui perdure malgré les  difficultés croissantes  de l’entreprise et le rejet des  peuples,  fait douter qu’ils aient pris la mesure du caractère idéologique d’un  projet qui, tel celui de la  tour de Babel, remet en  cause une  réalité anthropologique aussi  fondamentale que  la pluralité des  peuples et des nations , dont le corollaire naturel est la souveraineté des  Etats[2] ?

L’idéologie européenne apparait de plus en plus comme la simple déclinaison régionale de l’idéologie    mondialiste. Certains documents ecclésiastiques récents    semblent  témoigner de  la séduction du mondialisme , projet de gouvernance  universel  qui a aussi , à l’évidence,  un caractère messianique et  par là idéologique.

Aujourd’hui, ce n’est pas seulement à l’intérieur de  l’Eglise que se trouvent les tendances idéologiques,  mais à sa  périphérie ou dans son sillage.   Emmanuel Todd [3] a montré comment le socialisme breton actuel,  héritier  d’un christianisme décoloré, était ce qu’il  appelle un  christianisme « zombie [4]», en ce sens  que la foi chrétienne ayant disparu , les hommes qui en ont été marqués historiquement demeurent hantés par  son héritage laïcisé  à base de bons  sentiments, assortis d’une espérance messianique  aux  contours incertains .  S’ y mêlent, de manière assez confuse,  l’écologie,  une vague préférence pour les pauvres , assimilés aux étrangers,    mais aussi une large   tolérance aux idées libertaires ( au  motif d’être charitable envers les  minorités sexuelles supposées persécutées [5] ), l’ ouverture à l’immigration conduisant parfois à  sympathie active pour  l’islam. Le même Todd a montré le rôle actif de catholiques  plus ou moins tièdes , disciples de Jacques Delors, dans la  mise  en place vers 1987 de la libre-circulation des capitaux, fondement  d’une économie mondialisée . Le mondialisme de ces gens n’est pas seulement financier, il conduit à une conception multiculturelle qui voudrait allègrement mélanger  races, religions et peuples.    Dans ce contexte,  le péché suprême devient celui du racisme  - ou de l’islamophobie, comme sous le communisme, c’était l‘instinct de propriété. « Le monde moderne n’est pas méchant ; sous certains aspects, le monde moderne est beaucoup trop bon. Il est plein de vertus chrétiennes désordonnées et décrépites » (Chesterton) .

Cette espérance postchrétienne fait évidemment bon marché de la  sagesse séculaire de l’Eglise , fondée sur la croyance au péché originel qui l’a longtemps conduite à   ne pas miser sur  la bonté de la nature humaine. Que cet idéalisme puisse conduire à  la guerre de tous contre tous ne semble pas envisagé par ceux qui le  professent ! Plus que jamais, l’enfer est pavé de bonnes intentions.

 

Actualité de la doctrine du péché originel

 

On voit en tous cas que c’est sur le terreau  chrétien  que se développent la plupart des idéologies contemporaines. On ne sera pas  étonné que cette  évolution coïncide avec   l’effacement de   la croyance au péché originel  qui en fut longtemps l’antidote. Non seulement ce dogme  est rarement rappelé par le magistère , mais il est  ignoré  de  la plupart des  catholiques.  Ce  n’est surement pas un hasard  si  le père Arturo Sosa, supérieur général de  la  compagnie de Jésus,  le qualifie de « mythe » au moment où les tendances mondialistes ( libre circulation de hommes, abolition  des frontières , effacement des Etats ), à caractère évidemment idéologique, prospèrent si bien dans l’Eglise.

Si l’on considère l’immensité  des ravages opérés au cours des  derniers siècles par  le phénomène idéologique,  un phénomène entièrement propre à la modernité,    et     sa toxicité persistante  dans la manière dont sont menées beaucoup  de politiques  nationales ou internationales dans lesquelles les peuples ont   tant de  mal à se reconnaitre, qui pourrait nier , en creux,  l’actualité éminente de la doctrine du  péché originel ?   

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

 

[1] Quoiqu’il ait cru en Dieu et en la loi naturelle, ce qui n’est pas si fréquent aujourd’hui

[2] Dans une déclaration récente, le pape François loue la souveraineté mais condamne le souverainisme…

[3] Emmanuel Todd, Hervé Le Bras, Qui est Charlie ? 2015.

[4] Zombie ne signifie pas les catholiques qui croient  l’être et qui ne le sont plus que de nom,  mais le contraire : des gens qui ne se croient plus catholiques mais qui en portent toujours  l’empreinte sans le savoir.

[5] Témoin de cette dérive libertaire, l’évolution du MRJC , mouvement chrétien qui a fini par faire la promotion de l’avortement. Certains évêques lui ont retiré leurs subventions mais pas tous.

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 17:10

LECTURES

 

LA BRUYERE, 

Les Caractères   , in  Œuvres complètes, La Pléiade

publié dans Commentaire

19/09/2019

Je m’étais promis de consacrer l’année à relire les classiques du XVIIe siècle, le cœur de notre culture. Après  Boileau, Racine, La Rochefoucauld, La Fontaine,  est venu le tour de La Bruyère.

Cet auteur est généralement classé parmi les moralistes et ses célèbres  Caractères  vus  comme une étude de la nature humaine en général.  Ils peuvent  être lus  aussi comme une étude sociologique et historique.

S’il parle de beaucoup  de choses et de gens , La Bruyère , qui écrit vers 1690,   a quelques thèmes récurrents qui, il faut bien le dire, composent un portrait  peu flatteur  de la société française sous Louis XIV.   

Que faut-il en retenir ?

Que les titres de noblesse s’achètent . Le prix est élevé mais tous ceux qui en ont les  moyens peuvent  y  accéder . Il convient ainsi de revoir les idée reçues sur le caractère bloqué de la société d’Ancien régime . Je ne  crois pas qu’une étude exhaustive de la mobilité sociale aux XVIIe et  XVIIIe siècle  ait été faite : elle réserverait bien des  surprises.

Il reste que les moyens de s’enrichir sont limités.  Plus ouverte socialement  qu’on ne pense ,  la France classique  est encore  stagnante sur le plan économique, faute de progrès  techniques significatifs.   A en croire La  Bruyère,    ceux qui  parviennent à s’enrichir sont des « rats »  qui ne pensent qu’à l’argent, des Harpagon ou , si l’on veut,  des personnages balzaciens avant la lettre.  Qualifiés ou pas , ils achètent une charge anoblissante  pour eux ou pour leurs enfants  et le tour est joué.  L’esprit de la chevalerie n’est pas forcément au rendez-vous.

La Cour ayant donné le  ton à la Ville , ceux qui gagnent un grade dans la hiérarchie  ( de sous-chef à chef de bureau, de greffier à procureur, de  roturier à petit noble ) , mettent un point d’honneur à ne plus adresser la parole à ceux qui  sont restés en arrière. Sympathique !  La Bruyère décrit déjà la « cascade du mépris » qui , selon Michelet, caractérisait l’Ancien régime.   Je ne sais si la Révolution y  a vraiment mis  fin,  mais il se peut qu’on doive à la démocratie élective que , de nos jours,  les supérieurs daignent   serrer la  main des inférieurs, tout bourgeois étant  en République  un candidat en puissance.  

L’auteur s’étend aussi sur  la dévotion  obligée et nécessairement  hypocrite  des trente-cinq  dernières années du règne de Louis XIV. La Bruyère ,  croyant sincère, très au fait des querelles théologiques de son temps, comme en témoignent ses    délicieux Dialogues sur le quiétisme,     la distingue  de la vraie piété. 

Bref un utile antidote pour  ceux qui, au vu des turpitudes des républiques  successives, seraient tentés d’idéaliser l’ancienne  monarchie. D’ailleurs , s’il rend au grand Roi  les honneurs de commande, qui sait le fond de la pensée politique de l’illustre  écrivain ?

 

RH

 

 

 

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 17:07

MACRON ET LE VENEZUELA

 

 

https://www.bvoltaire.fr/macron-et-le-venezuela/

 

Il semble que le président Macron  ait un tropisme particulier  qui le rattache au Venezuela.

Il s’est dépêché,  comme dix-neuf  pays de l’Union européenne,  de reconnaitre le pouvoir insurrectionnel du  président de l’Assemblée nationale, Juan Guaido . Il tente même d’en rajouter par des tweets controversés. Quoi que l’on pense de l’exercice de pouvoir par le président  Maduro, cette prise de position bruyante de Macron constitue une ingérence dans les affaires d’un pays souverain, interdite par l’article  2-7  de la Charte des Nations-Unies.

Dans ce genre de circonstance périlleuse, ce pays étant au bord de la guerre  civile, une certaine  retenue nous eut paru  préférable.

En  d’autres temps, la France aurait pris une position plus nuancée  lui permettant, le cas échéant,  de proposer sa médiation.  Nous en sommes loin : la président de la République  s’aligne, une fois de plus, sans nuances sur celle  des Etats-Unis , à  la manoeuvre pour reprendre  le contrôle d’un pays stratégique qui dispose des premières réserves   pétrolières du monde. Servilité  ou  réflexe pavlovien d’assujettissement ? Comme on le dit plus en plus,  dans la sphère internationale, la voix de la France est   devenue la  voix de son maitre. Mais qui écoute encore  le président Macron ?

Encore le Venezuela : quand Macron était ministre  des finances , il exerça une forte  pression  en faveur de la vente  de la division Energie d’Alstom par Généal Electric ;  ainsi que  cela fut rappelé dans les auditions devant la commission d’enquête de  l’Assemblée nationale, alors que beaucoup étaient réticents   devant  cette cession qui devait mettre fin à l’indépendance énergétique de la France   et particulièrement à la pleine maîtrise de notre filière nucléaire civile et  militaire, le jeune ministre  emportait la conviction,    reléguant aux orties toute idée de politique industrielle,  par cet argument qui se voulait frappent  : « la France n’est pas le Venezuela ».

Défendre  ses intérêts , avoir une pensée stratégique sur  le devenir de son  économie, spécialement  de ses industries liées à la défense,  serait pour Macron  le propre du Venezuela ( celui de Chavez et de Maduro ) , comme si les Etats-Unis et toutes les  grandes  puissances d’Europe et d’Asie n’avaient pas le souci  de préserver leur  industrie , spécialement leurs industries stratégiques.  Le malheur est que cet argument débile a  emporté la conviction. 

A supposer que Francesco Maduro défende l’intérêt national du Venezuelas ( ce dont on peut douter )  ,  ce serait là, dans la vison de Macron le crime suprême. Cette algarade  lamentable nous fait toucher du doigt ce qu’on reproche au Venezuela de Maduro :  non point de mal se gouverner, mais de vouloir rester indépendant, de vouloir  défendre ses intérêts , voire  d’exister. Avec Macron , c’est un reproche qu’on ne risque pas de faire à la France.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 17:05

Après les mesures prises par Macron en  ce début d’année,

 

LA CHAPE DE PLOMB   S’APPESANTIT  SUR LA FRANCE  

 

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article9445

03/07/2019

Après un discours de vœux présidentiel assez plat, la rentrée a été inaugurée par trois coups de massue qui laissent pressentir  ce qu’est  la véritable nature du macronisme. 

D’abord une hausse sans précédent des tarifs publics : Fioul domestique + 36 %, Electricité =17 %, Forfait hospitalier : + 15 %, Cartes grises + 15%, Tabac + 10, %, Timbres + 10 % etc.

Toutes ces mesures vont frapper les classes populaires, d’autant qu’elles s’accompagnent d’une hausse de la CSG (+ 21,7 %) ciblée sur les personnes âgées. Or les  revenus, salaires et retraites,  stagnent, on le sait,  depuis de nombreuses années.

Peut-être certaines de ces hausses étaient-elles nécessaires, mais comment justifier celle  des frais bancaires de 23 % qui va peser principalement sur ceux qui ont  du mal à joindre les deux bouts. Il est clair que les banques qui comptent sur ces frais  pour rattraper certaines folies spéculatives ont été mieux entendues par l’ ancien banquier qui trône  à l’Elysée que ce que Christophe Guilluy appelle la « France   périphérique ». Pour tenir les déficits,  on cogne, à la grecque.

Il est probable qu’ avec ces coups  de matraque, la suppression promise de la taxe d’habitation, sera vite absorbée et au-delà. 

Va  dans le même sens, la décision d ’abaisser la vitesse limite sur route à 80 km/h et de renforcer toute une série de sanctions, comme  celles qui frappent l’usage du portable en voiture. Les amendes de stationnement  seront augmentées de 130 %, pas moins. Ces mesures sont d’ une utilité douteuse : elles vont sauver des vies , dit-on. Peut-être,  mais pourquoi pas instaurer la  vitesse-limite à 0 km/h pour avoir 0 accident  ? Le nombre d’accidents mortels a considérablement baissé depuis plusieurs années.  En tous domaines, la sécurité absolue, c’est la fin des libertés. Elle ne règne que dans les cimetières.

Mais est-ce vraiment pour améliorer  la sécurité  routière que  ces mesures  sont   prises ?   N’y  a-t-il pas là aussi la volonté de cogner, dans un domaine où la légitimité de règles de plus en plus sévères   et de sanctions de plus en plus lourdes est difficile à contester.  La sécurité routière est plus facile  à assurer que la sécurité tout court pour laquelle le gouvernement n’a aucun plan précis.  Il est plus facile de traiter en délinquant un  honnête homme qui roule à 85 km/h sur une route départementale que d’ attraper les vrais délinquants. Sarkozy en début de  mandat avait déjà usé de cette ficelle  en frappant fort  sur… les prostitué(e)s du Bois de Boulogne. Le discipline  routière  est une bonne école pour la discipline ou court : elle habitue le public à obéir à la manière forte .  Elle est comme la marche  au pas dans la cour de la caserne : exercice apparemment sans conséquence mais qui  habitue les conscrits à obéir sans murmurer.

La  troisième  mesure n’est qu’annoncée mais elle est encore plus  inquiétante : la volonté de contrôler les   fausses nouvelles  circulant sur internet  , particulièrement dans les réseaux sociaux . Ce projet ne concerne pas que les  périodes électorales : les pouvoirs du CSA d’ interdire l’octroi d’un canal  numérique seraient accrus  .  Mais en période électorale, la porte serait grande  ouverte , pour  demander au juge de dire le vrai  et le faux. L’immixtion de l’autorité judicaire dans le processus électoral est contraire à  toutes les traditions républicaines de notre pays. Macron a  été élu  grâce  à elle ( affaire Fillon) ;  il est visible que, se sentant quelque part vulnérable, il compte sur elle pour se faire réélire. Il  est vrai que la loi de 1881 sur la presse sanctionnait déjà  la diffusion de fausses nouvelles. Mais ni la police,  ni la justice n’avaient jamais fait de  zèle sur ce  sujet et cela concernait   la scène publique,  pas les correspondances numériques dont beaucoup ont une caractère privé. Dans un pays où près de 95 % des médias  soutiennent  le gouvernement  , comment ne pas voir  dans cette intention,  le projet d’une réduction totalitaire du dernier  espace de liberté qui demeure : la toile ?  Macron et Erdogan, même combat ?

 

Un gouvernement illibéral

 

Ainsi se précise peu  à peu l’imposition sur la France d’une chape de plomb  qui n’a rien à  voir avec l’allure décontractée  et branchée , soi-disant « libérale »,   que se donne le président. 

Chape de plomb  que l’on observe déjà dans d’autres domaines : l’étouffement progressif des  collectivités locales par la diminution des dotations, la quasi disparition de l’ opposition au sein d’ une Assemblée aux ordres où la majorité  n’a , faute de compétence et d’ancrage local, pas les moyens de contrôler le pouvoir.   

Si  les Ordonnances travail accroissent quelque peu la liberté  des  patrons ( on s’en aperçoit avec la vague de licenciements qui en a été l’effet immédiat) , elles rendent une partie de la population plus vulnérable et donc plus malléable. Ces textes prétendus  libéraux  contiennent  au demeurant quelques  dispositions également dangereuses pour les libertés : si, comme il est normal, les indemnités de licenciement décidées par les tribunaux sont désormais plafonnées, elle se le sont pas s’il est possible d’alléguer une  discrimination quelconque (femmes, non-blancs, musulmans, homosexuels etc.). Le règne du politiquement correct  judicaire n’est pas près de se terminer  : on  s’en rend d’ailleurs compte   au vu  des décisions les plus récentes.

La politique de Macron a bien peu à voir avec le vrai libéralisme. Les décisions fiscales : l’ exonération de l’ISF des seules  très grandes fortunes, financières, la suppression de la taxe  d’habitation,  vont prendre en sandwich les classes moyennes , déjà écrasées mais seules à  même de compenser les pertes de recettes. Il est déjà  question d‘un super impôt foncier  dont seraient exonérés les investisseurs étrangers ou d’augmenter la taxe foncière, déjà très lourde dans beaucoup de communes . N’est ce pas la liberté qu’on veut écraser en prolétarisant   les couches  intermédiaires  instruites et enracinées, à même donc  d’avoir quelque sens critique ? L’Empire romain finissant n’ avait pas procédé autrement : une population accablée d’impôts glissant peu à peu dans le servage , à l’exception des très fortunés, la ruine  des classes moyennes,  un encadrement quasi-totalitaire des  populations.  

Ne nous sera même pas épargnée la suite du grand remue-ménage des structures    locales, parfaitement inutile et probablement coûteux : il est bien connu que  les animaux de laboratoire dont on bouleverse sans cesse les repères  territoriaux deviennent amorphes ! 

Fort peu libérale est aussi l’absence dans le gouvernement actuel   de la moindre velléité de réduire  les  dépenses  publiques, qui atteignent déjà le record mondial, sauf les dépenses régaliennes (armée, justice), les seules auxquelles il ne faudrait  pas toucher. Comme Hollande, Macron a l’intention de respecter les critères  de la zone euro : moins de 3 % de déficit, sans toucher aux dépenses sociales.  Il ne lui reste qu’à augmenter les impôts : scénario connu.

Ne nous y trompons pas : la plupart de ces mesures ont été imposés de l’extérieur, en particulier de  Bruxelles. En moins grave pour le   moment, le  traitement qui est appliqué à  la France ressemble à celui, totalement inhumain, que l’Union européenne inflige à la Grèce.  

Derrière une diplomatie virevoltante (et non exempte de  bourdes ), il y a la volonté de renforcer  une Europe supranationale qui ne pourra être qu’ allemande : la chape de plomb d’une discipline monétaire et financière, l’intolérance à la dissidence, l’ouverture  à  une immigration sur laquelle on compte à  la fois pour payer les retraites  et affaiblir  les traditions nationales. On peut y ajouter la tendance déjà  vieille de plusieurs décennies d’appliquer tous les règlements  à la lettre sans cette flexibilité qui faisait le charme des pays latins.   Même si  le gouvernement  de  Berlin est pour le moment  en crise, l’esprit  est là.

Dans la plupart des  domaines, les logiques  technocratiques, les mêmes qui depuis longtemps suscitent l’exaspération  des Français : réduction du nombre des  communes, urbanisme de plus en plus contraignant, multiplication des vaccins   obligatoires, installation d’éoliennes, réformes de l’Etat démoralisantes,   ne sont pas remises  en cause  mais seront renforcées. Pour les bureaux qui les promeuvent, l’exaspération que la plupart de ces logiques suscitent chez les Français ne sont pas interprétées  l’expression légitime d’une autre rationalité qu’il convient de prendre en compte  mais comme une résistance irrationnelle qu’enfin la conjoncture  politique permet de briser.    L’Education   nationale sera-t-elle l’exception ?  On demande à voir.

Si le mesures  qu’a prises ou  ou s’apprête à  prendre le présent gouvernent, ne suscitent pas de réaction significative, il est à craindre que notre pays ne s’enfonce peu à peu dans un nouvel un âge de fer où l’esprit de liberté qui l’a longtemps caractérisé ne serait  plus qu’un souvenir.

 

Roland HUREAUX

 

  

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