POUR UNE EUROPE A GEOMETRIE VARIABLE
POUR UNE EUROPE A GEOMETRIE VARIABLE
POUR UNE EUROPE A GEOMETRIE VARIABLE
Les péripéties saugrenues qui ont entouré le Brexit montrent combien est insatisfaisante la situation actuelle de l’Union européenne .
Elle apparait comme un bloc compact qui ne laisse d’autre choix à un Etat que d’être dedans ou dehors.
Cela est absurde au regard de la complexité de l’héritage européen, des relations diversifiées qui se sont tissées au fil des siècles entre les différentes nations , grandes et petites, qui la composent. La Grande-Bretagne ne se sent peut-être pas aussi européenne que d’autres pays ; elle n’en est pas moins , de manière éminente, partie prenante à l’histoire de l’ Europe. Qu’elle n’ait pas supporté le carcan de Bruxelles est une chose, qu’elle soit tenue pour totalement exclue en est une autre .
Cela est d’autant plus vrai que les principaux acteurs de la négociation du Brexit, la commission de Bruxelles, la France et , au moins officiellement l’Allemagne , veulent une Europe de plus en plus intégrée qui deviendrait à terme une seule entité se droit international . Une entité qu’on appelle à tort fédérale car elle est en fait de plus en plus centralisée : en de nombreuses matières Bruxelles a plus de pouvoir en Europe que Washington aux Etats-Unis.
Imaginer qu’en constituant un bloc centralisé, elle deviendrait une Europe puissance est un leurre , au moins aussi longtemps que les décisions seront prises par une majorité de petits Etats dont le politique étrangère est déterminée à Washington ( et si elle ne l’était pas à Washington, elle le serait à Berlin !). En 1956, deux grands Etats européens , la France et la Grande-Bretagne pouvaient se permettre, pour le meilleur et pour le pire, d’entreprendre une expédition militaire au Proche-Orient contre l’avis des Américains. Les Européens peuvent-il aujourd’hui envoyer ne serait-ce qu’un émissaire diplomatique sans leur feu vert ? Probablement pas. Etonnant aboutissement de 70 ans de construction européenne ! De fait , dans son action extérieure, l’Europe , c’est aujourd’hui l’OTAN et rien d’autre.
L’Europe vers la guerre ?
Nous touchons là un deuxième risque de l’Europe-bloc : ce bloc, pour se montrer qu’il existe , ne sera-t-il pas porté, comme jadis l’Allemagne de Bismarck, à se chercher des ennemis ? Et lequel sinon la Russie ? L’hystérie antirusse règne aujourd’hui à Bruxelles , pire que dans la plupart des capitales du continent, sauf peut-être celles de la Pologne et des pays baltes, est inquiétante. Elle n’est pas pour déplaire à Washington, au moins aux faucons de l’Etat profond qui interdisent à Trump tout rapprochement avec Poutine et demeurent influents à Bruxelles . La résolution votée par le Parlement européen le 19 mars 2019 sur l’état des relations politiques avec la Russie n’est pas loin de la déclaration de guerre.
La configuration géopolitique actuelle de l’ Europe est au demeurant bien étrange si l’on se réfère à l’histoire récente du continent : excluant les Etats-Unis et la Russie , mais aussi le Royaume-Uni , elle est limitée à l’ Ouest par l’Atlantique mais jusqu’ où va-t-elle à l’Est ? Elle a déjà englobé les pays baltes. Au mépris de mille ans d’histoire commune avec la Russie, les dirigeants européens ont voulu à toute force placer de manière unilatérale l’Ukraine sous leur influence exclusive, ce qui, selon le regretté Helmut Schmidt[1] qui n’était pas précisément un extrémiste , fut la principale cause de la guerre actuelle. Et au-delà ? Cette Europe s’étendra-t-elle jusqu’à Stalingrad ? Nous n’en sommes pas loin ; d’autant que , le Royaume-Uni parti , l’hégémonie allemande sur les institutions de Bruxelles se fait de plus en plus pesante. Mais ne forçons cependant pas le trait : s’il est vrai que leurs périmètres sont analogues, l’Europe d’aujourd’hui n’est pas celle de 1943 !
La brutalité du choix qu’offre l’Europe-bloc ne gêne pas seulement le Royaume-Uni : au dehors, la Russie, la Norvège ou la Serbie peuvent aussi se prévaloir, au moins en partie , de l’héritage européen. La Pologne et la Hongrie , à l’inverse, aujourd’hui incluses, mais dont l’histoire est originale , se trouvent mises à l’index par les instances de l’Union, comme les mauvais élève de la classe.
S’il fallait , en dehors de l’héritage chrétien, chercher une donnée vraiment spécifique au continent européen, ce serait justement la complexité , effet du découpage naturel assez étonnant de ce petit « cap d’Asie », mais surtout témoin de la richesse de son histoire et de sa civilisation. Une complexité qui se trouve abolie par le modèle aujourd’hui dominant d’intégration , fondé sur l’idée d’Etats-Unis d’Europe , importée d’outre-Atlantique par des esprits simples et manifestement inadaptée à un continent aussi singulier que le nôtre.
Face à cette dérive que représente l’idée d’une Europe bloc, il est urgent de reconfigurer les institutions européennes pour les adapter à la réalité géopolitique du continent. L'Europe doit "ouvrir ses fenêtres" aux partenaires de son environnement proche et sortir d'une opposition frontale entre les in et les out , comme on dit à Bruxelles, qui s'avèrera très vite suicidaire.
Au lieu d'un trou noir, une galaxie
La solution : s'orienter résolument vers un schéma d’Europe à géométrie variable (qui s'applique déjà d'une certaine manière, tous les membres actuels de l'Union n'étant pas dans l'euro) ; remplacer des institutions centrales monolithiques qui, à vouloir concentrer toutes les compétences, pourraient vite devenir un « trou noir », par une « galaxie » d’agences thématiques spécialisées, sur la modèle de l’Agence spatiale européenne ou de l’OCCAR[2]. Les différents sujets d'intérêt européen qui sont aujourd'hui traités à Bruxelles pourraient continuer de l'être , par le même personnel le cas échéant, mais la participation à chacune de ces agences serait à la carte , certains membres actuels pouvant s'en retirer et certains pays aujourd'hui à l'extérieur, comme désormais le Royaume-Uni, mais aussi la Russie et pourquoi pas la Turquie ou le Maroc , pouvant adhérer à l'agence de leur choix ou s’y joindre pour telle ou telle action. La coopération politique, appuyée sur un secrétariat spécifique, suivrait le même modèle, avec la possibilité d’ y associer certains pays tiers en fonction de l'ordre du jour.
Une Europe à géométrie variable permettrait à la fois d'atténuer la rigueur du Brexit et d’éloigner la Russie de la dérive vers l’Asie de l’Organisation de coopération de Shanghai ou encore de la tentation du duopole Washington-Moscou, en la réintroduisant dans quelque chose comme un nouveau « concert européen » conforme à ses aspirations profondes. Même perspective pour la Turquie aujourd'hui contrainte à s'inféoder à Moscou.
Telle que nous la présentons, cette formule ne serait pas incompatible avec un directoire, qui ne saurait qu’être informel, des principales puissances et des pays les plus engagés dans les diverses coopérations .
Même s'il ne préjuge pas de l'avenir de l'euro avec lequel il n'est pas formellement incompatible, ce schéma obligera les adeptes d’une intégration sur le modèle monnetiste à faire leur deuil du super-Etat qui demeure leur objectif , destiné à périmer peu à peu les Etats-nations, avec ses frontières, son armée, son drapeau, et pourquoi pas ses timbres et son équipe de football.
Le modèle d’une l'Europe bloc ne contredit pas seulement la complexité qui est au cœur du génie européen. Comme le dit Jean-Jacques Rosa [3], il s'oppose aux tendances modernes privilégiant, non les constructions monolithiques, mais les organisations plurielles, souples, interconnectées, sans hiérarchie stricte. Ajoutons qu'au moment où la Russie est débarrassée du communisme et les Etats-Unis de ce projet mondial qu’était aussi le néo-conservatisme, le monde s’éloigne, pour le plus grand bien de la paix, des modèles idéologiques du XXe siècle auxquels on peut, même de manière atténuée, assimiler le projet européen de l'après-guerre.
La réorganisation des institutions européennes que nous proposons n’est pas une option. Qui peut croire que l'édifice actuel (ou ce qu'il en reste) pourra se maintenir longtemps en excluant frontalement les deux principaux centres financiers de la planète (New York et Londres) et la première puissance énergétique et militaire du continent ?
Si l'Union européenne ne procède pas à une réforme rapide de ses institutions, on peut craindre qu'elle ne coure à une cataclysmique dislocation.
Roland HUREAUX
Les enjeux de l’élection présidentielle américaine
Sûrement pas. La dernière fois, à pareille époque, il était également en retard. En matière électorale, à quatre mois d’une échéance, tout est possible. D’autre part si Trump fait l’objet depuis des mois et des mois d’un travail de sape émanant de presque toute la presse et d’un grand partie de l’administration, il n’a pas encore sorti son artillerie lourde comme par exemple, la dénonciation de l’extrême corruption de Biden qui, depuis des années, fait avec son fils des affaires douteuses en Ukraine.
Que faudrait-il dire en France ? Aux Etats-Unis, une grande partie de la police sanitaire dépend des Etats. D’autre part : selon certaines sources proches du renseignement, le COVID 19 est bien parti de Chine mais certains éléments l’Etat profond américain seraient impliqués, précisément pour affaiblir Trump : je vous le donne comme on me l’a dit , sans plus. En proportion de la population, les Etats-Unis sont moins touchés que la France.
Le bloc conserveur consolidé par la vague antiraciste existe déjà et il votera pour Trump. Mais est-il majoritaire ? Dans les classes urbaines américaines , l’esprit bobo, écologiste, libertaire, antiraciste est encore plus répandu que chez nous, non sans quelque hypocrisie : dans ce pays puritain où l’antiracisme est omniprésent depuis longtemps, les mariages mixtes sont très rares, beaucoup moins que chez nous. Il faut comprendre qu’aux Etats-Unis, les riches – et les Noirs - votent à gauche (démocrate) et les pauvres à droite (républicain). Mais tous ne votent pas. Trump devra les mobiliser.
Léger ? Vous plaisantez. Trump n’a déclenché aucune guerre et a liquidé Daech, ce qui a eu pour contrecoup de mettre fin au terrorisme en Europe. La Syrie et l’Irak sont revenus à peu près à la paix, sauf quelques enclaves, même si des sanctions scandaleuses sont maintenues sur la Syrie. Sans faire de concessions majeures, Trump a détendu les relations avec la Russie , ce qui fait que l’Europe qui serait le champ de bataille naturel d’un affrontement entre les deux grands a toutes les raisons de se sentir plus en sécurité. C’est ce que nos bobos anti-Trump n’arrivent pas à comprendre. Trump a entamé un dialogue inattendu avec le Corée du Nord et les talibans d’Afghanistan, ce qui va aussi dans le sens de la paix. Vis-à-vis de la Chine, la guerre que mène Trump est exclusivement commerciale et elle est légitime : depuis le temps que les Européens demandent à Washington de rééquilibrer son commerce extérieur, ils ne devraient pas s’en plaindre. Il n’est pas sûr que les choses soient vues de la même manière dans une Chine qui devient de plus en plus agressive.
Je voudrais que vous compariez le bilan de Trump avec celui de ses prédécesseurs :
Bush père : une guerre (Golfe) sans doute provoquée par les Etats-Unis ;
Clinton : deux guerres : le Rwanda dont Boutros-Ghali, alors secrétaire général des Nations-unies, a dit que ce qui s’y est passé était entièrement de la responsabilité des Etats-Unis, la guerre du Kosovo, plus des sanctions terribles contre l’Irak qui auraient coûté la vie à 500 000 enfants ;
Bush fils : deux guerres : Irak et Afghanistan ;
Obama, prix Nobel de la Paix : quatre guerres : Libye, Syrie, Ukraine, Yémen.
Trump : aucune.
Comme dit l’Evangile, on juge l’arbre à ses fruits. Trump est secrètement un homme de paix, ce que ses adversaires démocrates ne manquent pas de lui reprocher mais comme il est à la tête d’une nation de cow-boys à qui il faut des Indiens en face (on dit rogue states), il s’en prend bruyamment à l’ Iran mais en se gardant de déclencher une guerre. Isolé sur la scène intérieure, il soutient aussi Israël plus que ne l’avaient fait son prédécesseur, pour le meilleur et pour le pire.
Globalement, le monde est bien plus sûr depuis qu’il est président, surtout à cause de son dialogue discret avec Poutine que les faucons démocrates présentent comme une trahison.
Je distingue le parti démocrate où on trouve des gens convenables comme Bernie Sanders, de gauche à l’intérieur et modéré à l’extérieur, candidat malheureux à l’investiture démocrate et les forces de l’Etat profond américain, celui qui soutenait la politique impérialiste d’Obama et H. Clinton, forces qui n’ont jamais accepté la victoire de Trump lequel apparait , lui, comme le candidat du « peuple profond » , peu désireux d’aventures internationales. Les démocrates impérialistes, en osmose avec l’Etat profond, avaient déclenché sous Obama, les printemps arabes et la politique de regime change au Proche-Orient: démocratiser les Etats en les bombardant ou y en soutenait systématiquement les islamistes. Ce camp comprend une grande partie de l’administration civile, le Pentagone, la presse mainstream, c’est à dire presque toute. L’ Etat profond est entièrement anti-Trump et donc pour le candidat démocrate Joe Biden. Il est universaliste : lors de sa première campagne présidentielle Trump avait dit à sa concurrente : « vous voulez être présidente du monde, moi, je ne veux être seulement président des Etats-Unis ». Cette force est ultralibérale, ultra-écologiste, immigrationniste, antiraciste, pro LGBT, libertaire. Elle a des ramifications dans tout le monde occidental : à Paris (Macron), à Londres (les anti-Brexit qui eux aussi ont eu tant de mal à admette le verdict des urnes) , à Bruxelles, à Berlin et elle tient toutes les organisations internationales : ONU, OMS, Banque mondiale, commission européenne. Elle a l’appui de presque tous les médias occidentaux. La tyrannie du politique correct, c’est elle. Soros, Bill Gates la soutiennent à fond. Mais aussi Hollywood, le Hollywood de Weinstein… Hors du monde occidental, son influence est cependant faible.
Ce n’est pas une alliance : depuis plus de vingt ans, les prétendus néo-conservateurs qui étaient plutôt républicains sont devenus démocrates. Ils reprochent à Trump de ne pas être assez dur avec la Russie ; ils comptent, relancer la guerre de Syrie qu’ils ont l’impression amère d’avoir perdue . Je dis les « prétendus » néoconservateurs parce que ce sont des idéologues et que l’idéologie est toujours mensongère : ils ne veulent rien conserver du tout mais au contraire bouleverser la planète pour établir quelque chose comme un Etat mondial libéral-libertaire. Le vrai clivage aujourd’hui, ce n’est plus démocrates contre républicains, c’est mondialistes (et donc impérialistes, antirusses) contre patriotes américains qui se soucient d’abord des problèmes internes à l’Amérique et cherchent à apaiser les tensions internationales. Colin Powell a toujours eu une position ambiguë mais il est l’homme de la guerre d’Irak, que Trump a critiquée et il est noir : il est logique qu’il se positionne contre Trump.
J’ajoute qu’à la politique traditionnelle des Etats-Unis depuis 1945 : alliance inavouée avec l’islamisme contre la Russie, Trump a tenté de substituer une nouvelle configuration : entente discrète avec la Russie contre l’islamisme . Avec Biden, l’ancienne configuration pourrait être de retour : l’Europe aurait tout à y perdre.
C’est sans doute le signe d’une crise du personnel politique qui touche tous les pays occidentaux ; les hommes sont de plus en plus médiocres : très peu de politiciens américains sont capables d’être présidents des Etats-Unis ; il faut chercher des vieux comme Biden, politicien à l’ancienne – ou Trump qui n’est pas jeune non plus. En France, nous ne sommes pas mieux lotis.
Comment expliquer ce déclin – dangereux car c’est entre les mains de ces gens que repose en définitive la paix du monde ?
Mon hypothèse : le règne quasi-universel de l’idéologie et de ce qui va avec, les appareils bureaucratiques, abêtit les gens et favorise partout les médiocres.
Outre son bilan de politique étrangère, auquel les Européens devraient être le plus sensible, il a pu jusqu’au début de cette année afficher une belle économique exceptionnelle : des millions d’emplois créés, le marché intérieur en voie de reconquête. Toutefois le confinement mondial a remis en cause ce rebond. En définitive c’est ce qui fait élection dans ce pays qui se veut le gendarme du monde mais où les citoyens ne s’intéressent qu’à la marche de l’économie domestique.
J’ajoute pour ma part que le retour au pouvoir, derrière Biden, des équipes libéral-impérialistes ( un terme plus approprié que « néo-conservateurs ») d’Obama-Clinton représente un double risque pour nous : d’une part un alourdissement considérable de l‘Empire du politiquement correct, ce que j’appelle le Mordor, comprenne qui pourra, la restriction des libertés, le règne d’une oligarchie coupée du peuple, une aggravation des aberrations sociétales, de l’immigration , des éoliennes : tout ce que nous combattons aujourd’hui en France serait encore durci ; les chances de Macron, en phase avec Biden sur tous les sujets, seraient améliorées.
L’autre risque est celui d’un affrontement Etats-Unis -Russie ; à la différence de Trump, les démocrates haïssent Poutine. Le risque de guerre en Europe réapparaitrait.
On aime ou on n’aime pas le personnage, mais pour sa sécurité, intérieure et extérieure, la France (comme l’Europe) a tout à craindre d’une défaite de Trump.
LA POLITIQUE ETRANGERE DE TRUMP EST PLUS RATIONNELLE QU’ON NE CROIT
Seule sa réélection peut garantir la paix en Europe
Les Européens, qui ne font que suivre les idées dominantes dans la presse américaine, se trompent complètement sur la politique étrangère de Donald Trump : il serait, dit-on, imprévisible, incompétent et ne songerait qu’à mettre la planète à feu et à sang. Les journaux publient toujours la même photo où il apparait comme un furieux capable des pires extrémités.
La vérité est à l’opposé : la politique étrangère de Trump, compte tenu des contraintes qu’il subit, est parfaitement rationnelle et elle est même une garantie de paix, bien plus que ne le serait celle de son rival démocrate Biden, tributaire des réseaux les plus bellicistes, ceux qui soutenaient le couple Obama-Clinton.
Disons-le tout net : sa politique a fait beaucoup pour favoriser la paix au Proche-Orient : il est le premier président depuis Ronald Reagan, à n’ avoir commencé aucune guerre, alors que son prédécesseur est responsable de quatre (Libye, Syrie, Ukraine, Yémen), ce qui ne l’a pas empêché de recevoir le prix Nobel de la Paix . Ajoutons que grâce à lui, la Syrie et l’Irak sont sur la voie de la pacification. Il a engagé en outre un dialogue inédit avec les talibans d’Afghanistan et la Corée du Nord.
Dès sa campagne électorale, Donald Trump avait affiché ses objectifs proche-orientaux et , pour l’essentiel, s’y est tenu : mettre fin aux regime change, à la doctrine qui voulait démocratiser les pays arabes par tous les moyens , au besoin en les bombardant ou en y appuyant les islamistes les plus fanatiques, soutenir d’avantage Israël, ce qui passait par la rupture que l’on peut juger regrettable de l’accord de Vienne avec l’Iran ou, plus symbolique, le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem.
Par derrière, un objectif inavoué : apaiser les relations avec Poutine, que Trump , poursuivi en justice par ses adversaires sur un soupçon de collusion avec Moscou , n’a pu atteindre qu’en partie . Il a néanmoins instauré une certaine détente tout en maintenant une forte pression sur la Russie.
Un virage stratégique essentiel
Dans le triangle Amérique-Russie-Monde musulman, on peut dire en simplifiant que Trump a mis fin à l’alliance malsaine remontant au pacte du Quincy (1945) entre les Etats-Unis et l’aile la plus rétrograde de l’islam, notamment les mouvements terroristes actifs en Syrie, financés par les monarchies pétrolières. Il a tenté de lui substituer une alliance avec le Russie contre le terrorisme islamique qui s’est traduite d’emblée par la destruction de Daech. Dans la première configuration, qui était celle d’ Obama et Clinton , l’Europe n’avait à attendre que des dommages collatéraux : terrorisme, immigration. Dans la deuxième, elle peut respirer.
Ce changement, même entravé, devrait susciter chez les Européens une immense gratitude : ils avaient tout à perdre des scénarii démocrates fous qui prévoyaient une guerre ultime contre la Russie dont l’Europe serait le théâtre, décrits par George Friedman[1], président de Stratfor. Nous devons sans doute aussi à Trump le recul du terrorisme en Europe, désormais privé de ses bases.
Derrière cette logique, une approche pragmatique : Trump défend les intérêts de l’Amérique d’abord (America first) et non point un projet mondialiste de démocratisation universelle, passant par l’extension indéfinie du libre-échange, des migrations et de la théorie du genre.
Sans doute Donald Trump n’est-il pas un humaniste : il a opéré en 2018 des bombardements très spectaculaires en Syrie (tout en prévenant Poutine), il ne fait rien pour lever les sanctions inhumaines qui pèsent sur la Syriens ni celles qui frappent la Russie, d’autant que leur levée profiterait plus à l’économie européenne qu’à l’américaine.
Surtout, Trump subit des contraintes qui l’obligent à multiplier les leurres. La principale est celle d’une oligarchie médiatique, militaire et administrative, peut-être bancaire, ultranationaliste dont une partie ne songe qu’à en découdre avec Moscou. Les leurres : l’augmentation de crédits militaires, le mise en avant de faucons comme Pompeo ou Bolton qui ne sont pas les ultimes décideurs en matière de diplomatie, ce que le dernier nommé, vite retiré, a bien compris. Dans cette société belliciste qui se figure dans un grand western planétaire, Trump, homme de communication comme l’était Reagan, a compris qu’il était moins dangereux de confier le rôle du bandit à l’Iran qu’à la Russie. L’assassinant de général Soleimani s’inscrit dans ce scénario ; après tout, il est moins grave de tuer un homme que de déclencher comme l’on fait ses quatre prédécesseurs, des guerres qui en tuent des centaines de milliers, ce que Téhéran a sans doute compris.
L’autre contrainte de Trump est son isolement intérieur qui le conduit à s’appuyer sur les réseaux sionistes les plus engagés, pas forcément juifs , comme les évangélistes qui forment sa base électorale.
Sur le scène extrême-orientale, Trump avait au départ envisagé de s’entendre aussi avec le président Xi. L’agressivité nouvelle de ce dernier, notamment dans la question de Taïwan, le rend difficile. D’autant que la guerre commerciale entre les deux puissances tend leurs relations, sans qu’à notre sens cela seul puisse être cause de conflit armé. La volonté de Trump d’opérer un rééquilibrage des échanges des Etats-Unis avec le reste du monde et singulièrement avec la Chine, si longtemps réclamé par les Européens, est pourtant légitime.
Roland HUREAUX
[1] George Friedman, The emergent crisis in Europe, New York, 2015
L’idée de complot n’a pas bonne presse.
Il faut dans ce cas-là assurer ses arrières en revenant au dictionnaire. Complot : résolution concertée secrètement et pour un but le plus souvent coupable (Littré). Le mot de complotisme, habitude de voir partout l’effet de complots, est plus récent.
Pour qu’il y ait complot, il donc faut une action, secrète, à plusieurs et dans un but coupable mais pas forcément.
Une nouvelle dominance mondiale ?
Se répand aujourd’hui de plus en plus l’idée que domine le monde un certain nombre d’hommes , généralement nord-américains , animés de la même idéologie : dépassement des Etats, abolition des règles morales traditionnelles en matière de sexualité, fongibilité et indifférence des sexes et des races, ouvertures des frontières au libre-échange, au mouvements de capitaux et surtout aux mouvements migratoires, volonté d’instaurer un gouvernement mondial chargé notamment de contrôler le climat et de réduire la population de la planète .
Ils imposent d’autant mieux leurs idées qu’ils ont la main mise directe ou indirecte sur la majorité des médias internationaux.
Leurs adversaires, défendent à l’inverse le fait national, les frontières, la morale naturelle (dite aussi laïque) , la famille. Loin d’être invités à débattre, ils font l’objet d’anathèmes violents ou d’une exclusion médiatique . Le qualificatif qui leur est le plus souvent apposé est celui de populistes, ce qui laisse supposer que les dominants disqualifient tout ce qui vient du peuple.
Comme si le contrôle de la presse ne leur suffisait pas, ces forces ont commencé à imposer leur propre censure avec la complicité de gouvernements comme celui de Macron ou de la commission européenne. Cette censure vise ce qui échappe à la presse officielle : Facebook, Twitter, Internet etc. ; où les grands serveurs s’arrogent le droit de chasser les propos « haineux » et plus généralement tout ce qui ne va pas dans leur sens, voire de censurer le président des Etats-Unis lui-même.
Bien que la vision du monde propre aux opposants à l’ordre mondial soit généralement qualifiée de complotisme, on peut se demander si cette appellation est fondée : d’abord, parce que , nous y reviendrons, ce n’est pas un petit nombre d’hommes qui contrôle ces évolutions de la politique mondiale, c’est souvent un seul , tel George Soros.
Ensuite parce que la plupart de ces actions ne sont pas secrètes . Il suffit de consulter internet pour voir que la plupart du temps, leurs protagonistes agissent au grand jour : c’est ouvertement que John D. Rockefeller , une des dernières figures de cette dynastie, avouait sans fard travailler à l’établissement d’un gouvernement mondial. Ajoutons que la plupart de ces magnats pensent œuvrer pour le bien de l’humanité : ainsi ceux qui veulent un monde sans frontières ou un malthusianisme généralisé.
L’important est qu’un très petit nombre d’hommes semble aujourd’hui déterminer beaucoup de choses de la politique internationale, bonnes ou mauvaises. S’ils sont peu nombreux, on ne voit pas comment ils consulteraient l’ensemble de la population des pays concernés; on dira alors qu’ils ne sont pas démocrates et même que c’est eux qui complotent contre la démocratie. Ils l’avouent d’ailleurs à leur manière : démocrate vient demos, le peuple, l’équivalent de populus en latin, d’où vient populiste , mot qui suscite leur dégoût.
Les effets du Covid 19
La récente crise du Covid 19 a montré une large concertation à l’échelle mondiale de la riposte à la crise : confinement - jugé par beaucoup excessif- , atteintes aux libertés fondamentales ; le ministère de la santé français semblait être aux ordres de l’ OMS. Or l’OMS, en principe institution internationale publique, reçoit 40 % de son financement de Bill Gates qui était il y a peu l’homme le plus riche du monde.
Il est patent qu’un médicament, ni bon, ni mauvais en soi, mais qui était alors le seul sur le marché, la chloroquine ait été interdit au tout début de l’épidémie en France et dans beaucoup de pays. Le même Gates qui n’a aucune qualification médicale s’est prononcé contre son utilisation.
A l’occasion de cette crise, les liens qui existent ente Bill Gates, l’OMS , les grandes industries pharmaceutiques (Big Pharma) et les principaux responsables de la santé en France et ailleurs ont été mis au jour sans que personne ne les conteste.
Nous n’irons pas jusqu’à dire que l’épidémie, en principe partie de Chine, mais d’un laboratoire international où même la France était partie prenante, a été délibérée. Malgré quelques faits troublants, nous n’en avons aucune preuve.
Il reste qu’au moins dans le domaine de la santé, l’épidémie du Covid et la manière dont elle a été gérée ont contribué à nourrir l’idée d’ un complot international : analogie de méthodes d’un pays à l’autre, hostilité de principe à tous ceux qui s’en écartaient.
Du Covid, passons à la géopolitique. Le seul pays d’Europe à avoir, à tort ou à raison, refusé totalement les mesures préconisées par l’OMS est la Biélorussie qui passe pour un dictature fermée. Des élections présidentielles contestées y ont eu lieu cet été. Selon la Charte de Nations-Unies (article 2-7) , la démocratisation de ce pays relève de son peuple et de personne d’autre. Est-ce un hasard que des éléments extérieurs aient tenté récemment d’y fomenter une révolution, comme une révolution avait été fomentée il y a sept ans en Ukraine – et plus tôt en Géorgie ? On les appelait « révolutions orange ». Il suffisait qu’en émergent des pouvoirs hostiles à la Russie pour que l’Occident les qualifie de démocratiques. Au même moment, le FMI imposait à la Biélorussie des exigences exorbitantes.
Bill Gates a annoncé depuis longtemps son projet « humanitaire » de réduire la population mondiale des 9/10 – et d’améliorer sa santé – en imposant à la terre entière un vaccin contre une trentaine de maladies, dont des expériences passées laissent craindre qu’elles pourraient aussi contenir des moyens de réduire la fertilité des couples.
Sur un plan plus large, en France, les opposants au système dominant dénoncent une entreprise mondiale (ou mondialisée) de réforme s’attaquant aux racines mêmes de la société occidentale.
Les « bonnes œuvres » de George Soros
Il suffit de voir la liste, publique, de toutes les « bonnes œuvres » de quelqu’un comme George Soros, milliardaire américain nonagénaire, au travers de sa Foundation for an Open Société et ses centaines de succursales pour savoir d’ où part cette entreprise :
Subversion de la famille par les Femen, groupe d’agitatrices parties d’Ukraine pratiquant la provocation et la profanation des lieux de culte chrétiens, soutien des mouvements ultra-féministes et libertaires, aux Etats-Unis , en Europe mais aussi dans des pays du Tiers monde plus vulnérables. Un autre milliardaire, Warren Buffet finance largement les mouvements pro-avortement .
Promotion de l’homosexualité au travers des mouvements LGBT, largement financés par Soros.
Campagne pour la légalisation des drogues douces.
Aide aux transports des migrants en Méditerranée, aux manifestants pro-migrants et anti-Trump en Californie et plus récemment au mouvement racial Black lives matter.
Subvention aux mouvements pro-migrants (No Border) ou d’ultra gauche (black blocks) internationaux qui , en France, ont infiltré, pourri et finalement discrédité les Gilets jaunes dont la cible était précisément l’ordre mondial.
Aide au collectif de lutte contre l’islamophobie, proche des Frères musulmans.
Soros s’est vanté de subvertir l’Eglise catholique en y favorisant les mouvements dits progressistes.
Une étude récente a montré combien d’anciens agents ou obligés de la Fondation Soros ont noyauté la Cour européenne des droits d’homme pour y imposer leurs normes : musèlement de la police, extension indéfinie des droits des migrants.
Nous oublions sans doute beaucoup d’autres « œuvres » du milliardaire.
Nous ignorons en particulier quel rôle il a joué dans les guerres du Proche-Orient commencées sous le pavillon des printemps arabes et qui ont orienté , en accord avec le gouvernement turc, plusieurs millions de réfugiés vers l’Europe.
Le principal auteur de ces actions multiformes ne se cache pas : il suffit de regarder les comptes de ses fondations sur Internet pour voir où vont les milliards de dollars qu’il consacre annuellement à ses bonnes œuvres ; il ne complote pas puisqu’il est apparemment seul à décider et qu’il est persuadé qu’il s’agit de bonnes actions.
L’ancien président de la République tchèque Vaklav Klaus, qui n’était pourtant pas du genre à donner dans la démonologie, disait de Soros : « tout ce que fait cet homme est mauvais, tout ce que dit cet homme est mauvais , cet homme est le diable ».
Pour ceux qui penseraient que systématiser ce genre d’approche relève d’un fantasme franco-français, précisions que, parmi beaucoup d’autres, Robert Kennedy Jr, avocat new yorkais, petit-neveu du président, reprend à peu près les mêmes accusations à l’égard de Bill Gates qu’il envisage de traduire devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité.
Géopolitique
Des manifestations contre la poursuite du confinement se multiplient à Berlin, à Londres, à New York. Pas encore en France…
Nous avons évoqué d’autres terrains d’actions internationales concertées : le rôle de l’Etat américain dans les guerres du Proche-Orient qui ont fait dans 7 pays au moins 4 millions de morts n’est guère contesté. Il a été inspiré par les « néo-conservateurs » - qui sont en réalité des démocrates, tendance Obama-Clinton, désireux d’étendre par la force la démocratie dans le monde. Trump a en partie mis fin à cette politique.
Quand le Parlement français a adopté (après un vote très contestable du Sénat) la loi Taubira instaurant le mariage homosexuel, le président Obama a obtenu un mois après jour pour jour que la Cour suprême oblige tous les Etats américains qui étaient réticents, soit 40 sur 50 à légaliser ce genre de cérémonie. Obama l’avait promis à Clooney et Weinstein , les hommes le plus puissants de Hollywood à l’époque, soutiens traditionnels du parti démocrate. Mais pour convaincre la Cour suprême, il fallait qu’un grand Etat européen bascule : ce devait être la France . François Hollande avait sur ce sujet une obligation de résultat.
Nous pourrions, si nous savions tout, nous étendre sur le rôle de la haute finance internationale dans la conduite des affaires du monde : entre la direction de Goldman Sachs, d’un côté , la Commission européenne et la direction de la Banque centrale européenne, les allers-retours sont habituels : ainsi Draghi, Barroso. Le secrétaire général des Nations-Unies, autre portugais, António Guterres, pense que pour l’Europe, l’arrivée massive d’ immigrés en n’est pas un problème, c’est la solution. Un de ses prédécesseurs, commissaire européen , puis secrétaire général adjoint des Nations-Unies, président de Goldman Sachs et de British Petroleum, l’irlandais Peter Sutherland , aujourd’hui décédé, déclara lors d’une audition à la Chambre des Lords britannique, que « L’Union européenne doit , par l’immigration, saper l’homogénéité des nations » et que le multiculturalisme était un facteur de prospérité .
Quelle est la puissance de ce qu’on appelle désormais l’Etat « profond » américain sur la scène mondiale, profond par opposition à l’Etat de surface qui est bien obligé, lui, d’obéir au président démocratiquement élu , ou de faire semblent ? Grande sans doute.
Les uns et les autres prêchent l’urgence de lutter contre le réchauffement climatique où ils voient un prétexte pour établir un gouvernement mondial : tout laisse penser que le phénomène Greta Thurnberg est une invention de George Soros.
Argent, sexe, idéologie, diplomatie, guerre : comment sont articulés ces différents pouvoirs qui semblent exercer dans leurs domaines respectifs tant d’influence sur la planète ? Nous le dirons quand nous en saurons plus.
L’idéologie, facteur de sectarisme
On pourrait imaginer que certaines personnes aient une opinion qui les marque d’un côté sur tel sujet, et d’un autre sur tel autre sujet. Mais il n’en est pas question : le sectarisme partisan aidant, sur tous les sujets clivants que nous avons évoqués, les maîtres de l’ordre mondial sont pratiquement du même côté. S’ils sont pour l’immigration, ils sont aussi pour le mariage homosexuel, s’ils sont pour l’euro, ils sont aussi pour le libre-échange (deux concepts que pourtant les meilleurs économistes jugent contradictoires) . Et ainsi de suite.
Quoique nous ayons cité quelques Européens, la plupart des membres les plus éminents de cette oligarchie mondiale vivent aux Etats-Unis, spécialement sur la côte Est, avec un pied à Londres. Beaucoup de choses sur la planète se décident entre New York et Londres. Soros se mêle des affaires de dizaines de pays du monde mais il vit à Long Island.
Presque tous les dirigeants de l’Occident sont sous la surveillance de cette oligarchie. Elle les fait plus ou moins élire – en tous les cas leurs adversaires sont subrepticement barrés - , et ils sont surveillés de près , que ce soit sur le plan financier ou sur le plan de mœurs afin d’exercer sur eux d’éventuels chantages. Macron, comme l’était Obama, et comme devrait l’être Biden s’il est élu, est l’exemple de ces dirigeants zombie entièrement sous la tutelle de l’ordre mondial dominant : à aucun moment, sur aucun sujet, d’aucune manière, le président français n’a été capable de marquer la moindre distance par rapport à la doxa qu’inspire l’oligarchie internationale.
Contrôlant à eux seuls plus de 90 % de la presse occidentale , nous en avons l’exemple en France, ils arrivent à imposer une idéologie dominante dont on a vu les caractères principaux : mondialiste, antiétatique ( nous préférons ce mot à celui de libéral ), libertaire et tout ce qui en résulte, « antiraciste » ( au sens où l’entend la famille Traoré) , à l’occasion pro-islamiste, favorable à l’immigration, au libre-échange, défavorable à la famille , aux nations classiques, ultra-écologiste etc. Les journalistes qui ne penseraient pas dans ce sens sont poussés hors de leur journal puis empêchés de trouver du travail et même sans de telles sanctions, le conformisme qui s’est emparé de cette profession suffit à y garantir le monolithisme de la pensée : ainsi aux Etats-Unis, 90 % des médias sont hostiles à Trump, au Royaume-Uni, 80 % étaient hostiles au Brexit ( qui l’a pourtant emporté, ce qui montre que le verrouillage des opinions n’est pas définitif) . En France, 90 % sont favorables à l’Union européenne, bien qu’en 2005, 55% des Français se soient déclarés contre.
Une maladie de l’Occident
Tous ceux qui ont circulé dans le monde savent que les problèmes ne se posent pas de manière très différente d’un pays à l’autre. Même Poutine, qui, en Russie, offre l’exemple de la résistance aux idées dominantes dites « politiquement correctes » , est confronté à un parti occidentaliste qui voudrait ramener la Russie sur les rails. Seuls des pays étrangers à notre héritage : Chine, Japon, Afrique noire ne semblent pas touchés par cette problématique. Rappelons que quand le pape François a réuni un synode sur la famille, c’est la menace de schisme des évêques africains qui a fait obstacle à une mention positive de l’homosexualité dans le document final . Pour la plupart de ces sujets touchant aux mœurs, comme la procréation artificielle pour femmes seules, les pays non-occidentaux nous prennent pour des malades mentaux ou d’irrécupérables décadents, et comme ils ne nous aiment en général pas, iIs attendent que le fruit pourri tombe de lui-même.
Tous les figures de proue de l’ordre idéologique dominant, de quelque pays qu’ils soient mais surtout des Etats-Unis, ont aussi en commun d’être violemment anti-Trump.
Bien que le président Donald Trump n’ait pas eu l’intention de bouleverser le capitalisme mondial, il a commis à leur égard des fautes inexpiables : d’abord il n’a pas été élu grâce à eux. Sa fortune péronnelle le lui permettait. Ensuite il a pris sur certains sujets des options clairement contraires aux leurs : alors qu’au début, il n’avait pas d’opinion bien nette sur les sujets sociétaux, il participe aux marches pour la vie – dans un pays que la question de l’avortement a mis au bord de la guerre civile ; il a instauré un certain protectionnisme, rompant avec le dogme du progrès illimité du libre-échange ; il a aussi , au moins s’agissant d’autres pays que l’Iran, mis fin à la politique de démocratisation forcée ( regime change) du monde musulman, et quoi qu’il soit obligé de ménager les bellicistes américains, il ne tient pas la Russie de Poutine pour un ennemi absolu. Il est encore difficile de dire si sa politique ultra-sioniste, pro-Netanyahou, tient à l’opportunisme électoral ou à une conviction de fond. Ajoutons qu’il est le seul président depuis tente ans à n’avoir pas déclenché de guerre.
Une Russie post-idéologique
A côté de Trump, Poutine est l’ennemi numéro un des mondialistes libéraux-libertaires pour des raisons qu’il nous faut préciser : certes, l’Etat russe, compte tenu de son héritage séculaire, n’est pas prêt à obéir à un quelconque gouvernement mondial, mais quelque chose de plus profond est en jeu : la Russie est un Etat post-idéologique. Après l’expérience terrible du communisme, idéologie pure et dure, de 1917 à 1990 , les Russes sont vaccinés ; ils savent reconnaitre l’ idéologie, en particulier dans sa dimension antireligieuse et ils la fuient .
Les leaders occidentaux, non vaccinés eux, se sont, après 1990, jetés tête baissée dans le mondialisme prétendu libéral : abolition des frontières, y compris migratoires, ultra-libertarisme, antiracisme hystérique, repentance à tout va.
Comme toute idéologie descend , d’une manière ou d’une autre, de la philosophie des Lumières, ce mondialisme ultralibéral est en quelque sorte cousin du communisme, lui aussi issu des Lumières. Le mondialisme ploutocratique remplace l’internationalisme prolétarien ; il est une sorte une idéologie de remplacement pour ceux qui ont besoin d’une espérance séculière. Or, à la différence de nos libéraux occidentaux, les dirigeants russes actuels ont dépassé l’héritage des Lumières dont ils ont vu où elle les a menés : exaltant la patrie, les communautés historiques, l‘héritage religieux et culturel, réticents à toute forme d’universalisme ( et donc étrangers au véritable impérialisme toujours lié à un projet mondial) , ils représentent pour les mondialistes occidentaux une remise en cause radicale. L’opposition qu’ils expriment est bien autre chose que celle de la droite et de la gauche en Occident. Ce n’est pas pour rien que Soros a désigné Poutine comme son ennemi numéro un.
Cette opposition entre deux visions du monde, plus radicales que celle qui a longtemps opposé l’Est communiste et l’Ouest libéral, les républicains et les démocrates, la gauche et le droite européennes, a trouvé au cours des trente dernières années un terrain de prédilection aux Etats-Unis.
Donald Trump a donné le sentiment à ses adversaires qu’il remettait en cause une évolution à sens unique du monde vers toujours moins de frontières, toujours plus d’émancipation sexuelle, toujours plus d’indifférence au « genre », à la race, à la religion. La victoire du camp adverse que nous appellerons faute de mieux national signifierait la remise en cause de la perspective qui leur est chère, celle d‘un gouvernement mondial dirigé par des gens comme eux. Comme tous les idéologues, ils ne pensent pas seulement que leurs idées sont meilleures mais qu’elles vont dans le sens de l’histoire : ils se qualifient eux-mêmes de « progressistes ». Il est remarquable que dans un pays comme la Pologne, les plus ardents adhérents à la construction européenne et au mondialisme soient les anciens communistes. La maîtrise des médias par les idéologues , même dans un pays comme les Etats-Unis, où ils ne contrôlent pas le pouvoir politique, leur permet d’imposer cette vision du monde à une majorité passive et de livrer à l’anathème leurs adversaires. Dès que l’idéologie entre en jeu, la diabolisation se substitue au dialogue.
L’enjeu de l’élection présidentielle américaine
Le conglomérat d’acteurs, pour éviter de parler de complot, qui promeuvent le mondialisme libéral trouve son épicentre à l’aile centriste du parti démocrate américain , pas son aile gauche, symbolisée par Bernie Sanders peu concernée par cette dictature idéologique , celle qu’ont incarnée les époux Clinton et Obama. Quand Trump déclare ostensiblement se soigner à la chloroquine, ce n’est pas pour soutenir le Pr Raoult dont il ne connait peut-être même pas l’existence, mais pour jeter une pierre dans le jardin de son adversaire Gates. Et il n’est pas excessif de penser que les mêmes qui donnent le sentiment de dominer l’Europe tirent les ficelles du monde dans son ensemble : Hillary et Bill Clinton et leur âme damnée John Podesta, M.et Mme Bill Gates, les patrons des Gafa et naturellement George Soros.
Les partisans de Trump ne se privent pas de répandre le bruit que plusieurs de ceux que nous venons de nommer sont impliqués dans le Lolita Express trafic pédocriminel qu’animait feu Jeffrey Epstein. La libération sexuelle qu’ils promeuvent n’est pas que pour les autres. Au travers du Washington Post dont il est devenu propriétaire, Jeff Bezos (Amazon), désormais première fortune mondiale, contrôle une bonne partie de l’opinion américaine. Marc Zuckerberg (Facebook) vient de faire savoir qu’il s’arrogeait le droit d’annoncer le premier le résultat des élections présidentielles américaines.
C’est dire que la bataille qui se prépare aux Etats-Unis pour les présidentielles de novembre 2020, est une batille d’importance mondiale. Ce sont deux visions du monde opposées qui s’affrontent. Malgré le silence des médias européens sur le sujet, la lutte est déjà terrible.
Beaucoup d’observateurs sont frappés par l’acharnement haineux du parti démocrate (de son aile dominante ) à mettre à mort politiquement Trump. Ces gens savent qu’après avoir dominé la société occidentale pendant trente ou quarante ans et présidé à sa dégénérescence morale, ils jouent leur dernière carte.
L’irruption du vote électronique et du vote par correspondance, si propre aux tricheries, motivé par le Covid 19 vient encore compliquer les choses.
Armageddon ?
Certains évangélistes voient dans cette bataille, l’ultime affrontement des forces du bien et des forces du mal, ce que l’Apocalypse (Ap , 19, 11-21) appelle la bataille d’Armageddon. Mgr Vigano , ancien nonce à Washington, demande des neuvaines pour Trump alors que le pape François, dont les liens avec les milieux mondialistes sont connus, quoique on n’en sache pas exactement la nature, appuie de manière à peine discrète Biden, le candidat démocrate.
N’allons pas jusque-là : ni dans un sens ni dans l’autre nous ne sommes à la fin de l’histoire. Mais la bataille qui s’annonce aura un impact considérable.
Les adversaires de Trump, comme tous les idéologues, croient qu’il y une marche inexorable de l’histoire et qu’elle va dans le sens qu’ils souhaitent : l’élection de Trump en 2016 avait été pour eux un malheureux accident. Tout à leur vision idéologique de l’histoire, abandonnant tout scrupule démocratique, leurs partisans au sein de l’administration, des services de renseignement , du Congrès ont mené pendant quatre ans une guerre impitoyable contre le président élu, allant jusqu’à paralyser l’action de son administration, spécialement de sa diplomatie. Pour eux, cette malheureuse parenthèse doit se refermer et ce qu’ils tiennent pour le courant normal de l’histoire doit reprendre. C’est dire que la chape de plomb du politiquement correct que ces gens-là contrôlent avec leurs réseaux de médias risque pour nous, citoyens d’Europe occidentale, de se faire , en cas de succès de Biden, plus lourde encore qu’elle n’a jamais été. Les partisans du mondialisme, comme Emmanuel Macron, s’en trouveront confortés
Au contraire, si Trump est réélu, il ne sera plus possible de dire que sa première élection était une parenthèse : les antimondialistes, ceux qui pensent que les patries, les liens familiaux naturels, l’héritage culturel , la normalité démocratique ne sont pas un vain mot, tous ceux qui préfèrent le débat à la chasse aux sorcières, au motif d’antiracisme, de sexisme, d’homophobie – et en Europe d’islamophobie, pourront à nouveau marcher la tête haute ; ils pourront espérer que l’Occident, revenu à un mode de gouvernement normal, pourra, une fois débarrassé de cette idéologie mortifère qui exerce aujourd’hui son emprise sur lui, reprendre , comme l’a fait la Russie en 1990, sa marche en avant sur les voies de la nature et de la raison .
Roland HUREAUX
AVEC LE PAPE FRANCOIS, L’EGLISE PLUS QUE JAMAIS DU COTE DES RICHES
Ceux qui imaginent que l’Eglise a changé se trompent : plus que jamais l’Eglise du pape François, et accessoirement celle de France, sont du côté des riches.
Aujourd’hui, la politique se mondialise : le clivage qui traverse l’Occident est le même partout. D’un côté le camp des mondialistes qui veulent instaurer un Etat global (qui serait basé aux Etats-Unis mais avec une vocation planétaire), ce qui suppose l’attrition de toute les structures intermédiaires : Etats, familles, syndicats et la libre circulation des biens, des capitaux et des hommes, donc la totale liberté des migrations. Avec l’Etat, ce sont les identités qui doivent disparaître, identités nationales mais aussi régionales, sexuelles (la théorie du genre est un élément essentiel du projet). De l’autre côté, ceux qui défendent les médiations , les nations (et donc leur expression juridique, les Etats), les familles , les collectivités locales, les frontières, pas pour les fermer comme le prétend une propagande grossière, non, pour les contrôler , ce qui s’est toujours fait ; les grande paniques, COVID, réchauffement climatique, sont un moyen d’opérer le grand basculement vers le projet mondialiste , le reset que l’on nous annonce.
La résistance des peuples au mondialisme
La résistance des peuples au projet mondialiste est multiforme mais d’abord électorale L’élection présidentielle américaine est un test : jamais les clivages sociaux n’y avaient été aussi marqués : en gros la moitié la plus pauvre du pays a voté pour Trump ( sauf les noirs, attachés au souvenir d’Obama mais chez qui le vote Trump a fait des progrès substantiels ). De l’autre, les classes moyennes urbaines et les grandes fortunes qui ont massivement voté Biden. La quasi-totalité des grandes fortunes américaines , Gafas en tête, était hostile à Trump. Le clivage est aussi géographique : selon les catégories si bien établies chez nous par Christophe Guilluy, les métropoles riches et branchées ont voté Biden, l’Amérique « périphérique » a voté Trump. C’est normal : la mondialisation est une machine de guerre des riches contre les pauvres, des branchés contre les paumés. Son but inavoué est de rendre les riches encore plus riches et les pauvres (au moins ceux du monde occidental) encore plus pauvres. La protection des pauvres passe par la préservation des communautés intermédiaires que sont les nations ou les entités plus petites, ainsi que les familles. Dans un espace ouvert au grand large, les riches se débrouilleront toujours mieux que les pauvres. Malgré ses moyens d’action limités, en quatre ans, Trump a renversé la tendance en créant des millions d’emplois pour les plus démunis que le libre échange laissait sur la touche. Ça ne se pardonne pas !
Tout cela est simple, mais difficile à faire comprendre parce que le camp des riches du monde, qui tient tous les médias de l’Occident, se drape désormais, fait sans précédent dans l‘histoire, dans l’idéologie de gauche : internationalisme, antiracisme, libération sexuelle, environnement. Bref du côté de ces sentiments chrétiens dévoyés qui, comme l’a bien vu G.K.Chesterton, pavent l’enfer. Et plus il est féroce pour les pauvres, plus le camp des riches s’affiche « progressiste ».
Ajoutons le menace sur le démocratie que fait planer cette idéologie : l’alliance du très grand capital qui possède tous les médias et d’une tribu journalistique de plus en plus inculte, formatée pour être presque toujours du côté de la gauche , donc des riches , laisse à l’opposition un espace qui se restreint chaque jour , une situation qui a obligé le président des Etats-Unis lui-même à communiquer avec son peuple en twittant ! Il n’est pas sûr que les média des régimes totalitaires aient été moins monolithiques que ceux qui désormais dominent l’ Occident.
Menace aussi sur la paix : la présidence Obama-Clinton a montré l’agressivité d’une caste mondialiste qui pense imposer par tous les moyens des valeurs, comme la théorie du genre, qu’elle considère comme universelles : quatre guerres déclenchées par Obama, prix Nobel de la paix, aucune par Trump qui en a au contraire terminé deux. Le programme de Biden est une déclaration de guerre à la Russie. Toute idéologie tend à la guerre, même et surtout si elle est l’idéologie des puissants.
On objectera à ce palmarès la question des migrants ( ou réfugiés) . Mais qui ne voit qu’ils ne se pressent aux frontières que par la volonté de l’oligarchie mondiale, soucieuse de faire baisser les salaires pour accroitre les profits, d’alimenter sa machine idéologique d’un peu de larmes de crocodile et surtout de dissoudre les identités ? Dissoudre les identités, c’est le projet que l’irlandais Peter Sutherland[1], cet homme des « marges », président de Goldman Sachs et de la Shell, commissaire européen et secrétaire général adjoint des Nations unies et accessoirement conseiller du pape pour les migrations, avait avoué à la Chambre des pairs britannique. Sans compter que beaucoup de réfugiés viennent de pays, Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, que la même oligarchie a mis à feu et à sang au nom des droits de l’homme !
Face à ce dilemme, le pape François a clairement choisi son camp, celui des riches : l’encyclique Tutti fratelli, publiée comme par hasard à moins d’un mois de l’élection américaine, pot-pourri de toutes les utopies mondialistes, utopies qui sont désormais portées, il faut le répéter, par les 0,1 % les plus riches du monde. Au mépris des usages diplomatiques, le Vatican reconnait l’élection de Biden alors qu’elle n’est pas officielle, participant ainsi à un mouvement mondial de pression organisé pour faire fléchir l’opinion américaine et les juges qui vont in fine arbitrer. De petits prélats français qui ne connaissent rien aux affaires du monde se mettent au diapason, se réjouissant de l’élection encore hypothétique du catholique Biden à la Maison blanche, ignorant tout, apparemment, de la corruption abyssale du personnage, expression de ces élites mondialisées et antipopulaires qui dirigent le camp démocrate. De la même manière, l’épiscopat français, dans sa majorité, avait eu un tendre pour le président Macron, pantin du mondialisme à la française, au point de l’applaudir debout (standing ovation ) ! Peut-être découvrira-t-il, s’il ouvre un peu les yeux, au travers de la question des messes dans le confinement, le caractère radicalement antireligieux de l’idéologie mondialiste ?
La reductio ad hitlerum, vieux cliché éculé des mondialistes
Le pape va publier, dit-on, un livre où il dénonce le camp patriote, Trump en tête, comme incarnant le retour des dictatures des années trente. Vieux cliché éculé de la propagande mondialiste. Il se peut que d’Argentine on ait mal suivi l’histoire de l’Europe au XXe siècle. François ne sait peut-être pas que les dictatures totalitaires ont déclenché des guerres, dont la terrible seconde guerre mondiale. Trump, lui, est le premier président américain depuis trente ans, à n’en avoir déclenché aucune ; favorable à la paix, favorable aux pauvres, favorable aux valeurs familiales , Trump aux yeux de François est un mauvais chrétien ! Messeigneurs, il faudrait que vous regardiez le monde réel autrement que par les lunettes de la propagande mondialiste et que vous mettiez à jour vos concepts.
On peut dire que nos prélats, sont faciles à gruger en politique et le mondialisme a des capacités diaboliques (nous pesons nos mots) pour mentir sur ce qu’il est. Mais il se peut aussi hélas que l’Eglise, la haute Eglise, pas le vrai peuple chrétien bien sûr, retrouve avec François un réflexe antique qui lui a fait perdre tant de fidèles en Europe, celui de prendre le parti des riches, parti qui a l’air, il est vrai, plus propre, plus policé qu’un peuple suspect de « populisme ». Un haut prélat français nous disait avec un discret sourire, que l’Eglise avait toujours été élitiste. Cela valait peut-être aux temps anciens où ces élites avaient encore du bon sens et un réel sens de leurs devoirs envers les populations, qu’elles ne voulaient pas les réduire des 9/10 comme M. Bill Gates. Ces élites aujourd’hui sont devenues folles, touchée par le virus mortel de l’idéologie. La haine du populisme à laquelle les élites mondialisées vous entrainent, voyez, Messieurs les prélats, si ce ne serait pas le nouveau nom de la haine des pauvres.
Roland HUREAUX
[1] Décédé en janvier 2019
YES MR GATES, BLACK LIVES MATTER !
Le mouvement Black Lives matter apparu aux Etats-Unis cet été avait pour but officiel de défendre la vie des noirs, menacés par les violences policières.
Ses organisateurs et a fortiori ses militants ne se doutaient sans doute pas qu’ils avaient été soutenus par les tenants du nouvel ordre mondial. Avant même le début du mouvement, George Soros annonçait dans un journal allemand qu’il allait organiser aux Etats-Unis des manifestations de gens de couleur dans le but de faire perdre Trump.
Or il est notoire que Soros est proche des quelques personnes qui sont les agents actifs du nouvel ordre mondial : Bill Gates, Marc Zuckerberg, Jeff Bezos et toutes les principales fortunes de la planète. Ces gens-là partagent une haine abyssale de Trump et s ‘étaient juré de le faire battre. Le scrupule démocratique ne les étouffe pas : Marc Zuckerberg (Facebook) s’est vanté avant l‘élection que c’est lui qui décidera qui sera le gagnant d’élection présidentielle ; il a coupé les comptes de Trump en pleine campagne électorale. Les noms de Soros et Gates, comme par hasard, apparaissent dans les montages financiers des sociétés soupçonnées d’avoir faussé le comptage électronique des votes.
Ceux qui aiment cette sorte de gens diront qu’ils se rattrapent en soutenant des mouvements antiracistes. C’est oublier certaines des idées fondamentales qu’ils partagent : bien davantage que le racisme, c’est le réchauffement climatique qui les préoccupe et pour eux, sa cause c’est l’homme . Depuis plusieurs années, Gates répète l’antienne malthusienne : il y a dix fois trop d’hommes sur la terre, il faut en réduire le nombre des neuf dixièmes. L’objectif de 700 millions d’hommes (et de femmes) revient en boucle.
Comment ? On ne soupçonnera quand même pas ces émules de George Orwell de vouloir utiliser les gaz. Mais imposer une vaccination obligatoire, sous peine de confinement perpétuel par une puce sous la peau, fabriquée par Microsoft, pourquoi pas ? Vacciner en introduisant un stérilisant, cela s’est déjà vu dans certains pays du Tiers monde.
Qui seront donc ces 700 millions ? On peut supposer que les Américains riches seront préservés . Ces milieux malthusiens sont aussi eugénistes ; ils ont le culte du QI (voir les conférences du Dr Laurent Alexandre), et, à terme, envisagent son gonflement par le transhumanisme.
Comme ils ne sont pas, peut-on supposer, complètent idiots, mêmes s’ils connaissent mal la démographie, ils savent que l’Europe occidentale, les deux Amériques, la Chine et une partie de l’Asie sont entrées dans la voie de la dénatalité et du recul démographique. Reste l’Afrique et, sans nul doute, ce sont les Africains qu’ils ont dans le collimateur. Moins il y aura de vies africaines dans les années à venir, mieux cela vaudra, selon eux, pour le bien de l’humanité. Leur mépris des vies noires s’exprime déjà dans le fait d’utiliser certains pays d’Afrique pour tester des médicaments ou des vaccins. Bien que la fécondité africaine soit encore élevée, elle est en baisse mais cela ne leur suffit pas. M. Bill Gates songe aux moyens de la réduire encore. Black Lives matter certes mais pour les mondialistes qui tirent les ficelles de ce mouvement, il y a de limites : moins de black lives (pas quelques victimes de la police, mais quelques centaines de millions) et la planète sera sauvée.
Roland HUREAUX
IMPOSSIBLE D’ETRE MONDIAISTE ET LIBERAL
Retour à Jean-Jacques Rousseau
Article paru dans Front populaire
Il était habituel il n’y a pas si longtemps de qualifier quelqu’un de « libéral et européen ». L’association de ces deux qualificatifs positifs allait presque de soi.
Être ouvert sur l’Europe – et par-delà, sur le monde – ne pas faire partie de ces nostalgiques à béret basque et baquette repliés sur le terroir, était une posture éminemment chic. L’un allait avec l’autre : européen voulait dire libéral, libéral voulait dire européen (nous dirons européiste car chacun est européen, qu’il le veuille ou non, par la géographie et par la culture. )
Même aujourd’hui, où l’on parle du retour des nations, surtout hors d’ Europe, cette formule vaut encore.
Le libre-échange contre l’autarcie fasciste
Les années trente avaient vu fleurir, sous l’effet de la grande dépression, les politiques autarciques : Allemagne, Italie, l’URSS ayant, elle, fermé ses frontières dès 1917. Autarcie allait avec dictature, et donc libre-échange avec démocratie.
Cette posture s’est traduite d’abord par une volonté au sortir de la guerre d’instaurer un libre-échange général , d’abord européen, puis mondial. Le GATT, créé en 1947, devenu l’OMC, s’était fixé dès le départ l’objectif d’établir un espace mondial de liberté économique qui visait certes l’expansion des échanges et la prospérité générale[1] – nous en voyons les effets avec la crise actuelle, à un moment où les échanges n’ont jamais été aussi libres !
Mais le libre-échange avait aussi une valeur morale. Il était une manière de se positionner contre les dictatures totalitaires.
C’était oublier que le mahatma Gandhi prêchait aussi l’autarcie (d’ailleurs certains ne l’avaient-ils pas taxé de fascisme ?) , conscient que l’ouverture du marché qu’ avait imposée la Grande-Bretagne à l’Inde dans le cadre colonial avait ruiné son industrie [2].
C’était oublier aussi que le libéralisme politique avait connu son essor dans la deuxième moitié du XIXe siècle, sous l’égide du protectionnisme le plus strict, lequel avait permis entre autres à l’Allemagne et aux Etats-Unis de devenir de grandes puissances industrielles[3].
Il n’était pas encore question en 1945 de libre circulation des capitaux , instaurée dans le cadre mondial à partir de 1986, ni de libre circulation des hommes, promue par le traité d’Amsterdam (1995) destiné en théorie à permettre la liberté de mouvement des ressortissants de l’UE au sein d’un espace unique, mais qui a , de fait, favorisé l’arrivée de plus en plus importante d’immigrants.
Vers une gouvernance mondiale
Les trente dernières années ont vu, en parallèle, se développer la perspective d’une gouvernance mondiale. Jean Monnet était déjà un mondialiste [4]. , faussement appelé le père de l’Europe car il s’est tenu à l’écart du traité de Rome qui a mis en place les seules institutions durables de la Communauté européenne et qu’il a tenté ensuite de saborder le traité de réconciliation franco-allemand de 1963 Les directives européennes si souvent mises en cause par les peuples d’Europe, spécialement en France, ne sont pour la plupart que la mise en forme de directives extérieures, de l’OMC, de l’OMS, du FMI, du GIEC. Jacques Attali n’a-t-il pas dit tout haut que la crise du Covid était l’occasion de créer enfin un Etat mondial ? C’est aussi ce que dit le président du Forum de Davos , Klaus Schwab[5], qui ambitionne un « great reset », ce qui ne signifie nullement un changement de la direction prise par le monde au cours des trente dernières années, mais au contraire une accélération des tendances qui n’entraient jusque-là dans les faits que lentement en raison de résistance de peuples : le plan de relance européen ne représente que 0,7 % du PIB de l’UE mais il est orchestré de telle manière que pression maximale s’exerce sur la Pologne et la Hongrie pour qu’elles rentrent dans le rang et acceptent plus de supranationalité sur des sujets sensibles : immigration, mœurs , constitutifs de de leur identité.
Dès avant l’épidémie actuelle, des instances anti-fake news, en d’autres termes de censure, s’étaient mises en place à tous les nouveaux : public , à Bruxelles, dans les Etats nationaux, mais aussi privé : les hommes les plus riches du monde, patrons des Gafas, soutiens de l’ordre mondial, s’arrogent le droit de filtrer les messages dont ils offrent le vecteur : le président Trump s’est vu privé d’accès aux réseaux dans les semaines qui ont précédé l’élection du 3 novembre . Tout aussi choquante est la quasi-unanimité des médias des deux côtés de l’Atlantique pour soutenir l’idéologie mondialiste. Pas de démocratie sans une presse non seulement libre mais plurielle. Pendant ce temps, les tribunaux multiplient les procédures contre toute ce qui ne serait pas politiquement correct, c’est à dire qui n’irait pas dans le sens de pensée dominante en matière d’ouverture à l’immigration, de féminisme (ou plutôt hyperféminisme), d’islamophobie, d’homophobie, de climat de libre-échange.
The great reset
L’épidémie du Covid-19 s’est accompagnée d’un recul sans précédent des libertés à l’initiative de comités mondialisés qui imposent leur disciplines aux Etats et aux citoyens : les plan de confinement sont presque partout les mêmes. Le seul pays qui s’en soit exonéré (sans avoir plus de malades), la Biélorussie, est soumis à de fortes pressions.
La menace du réchauffement climatique sert aussi de moyen de pression sur les Etats, les entreprises et les individus pur leur imposer une bureaucratie et une réglementation de plus en plus lourdes, l’attrition des industries classiques sans considération de la baisse de revenu et du chômage qui s’en suivront.
Malgré ces pressions quasi unanimes de l’ordre mondial contre les opinions divergentes, le suffrage universel a résisté au Royaume-Uni en imposant le Brexit ; mais comme il risquait aussi de passer outre les pressions de médias unanimes aux dernières élections américaines, une fraude massive a été organisée, dont nous ne connaissons par l’ampleur réelle mais dont personne ne conteste le fait, pour assurer la défaite de Trump. Le patron de Facebook, l’homme le plus riche du monde s’était targué d’être celui qui désignerait le prochain président[6].
Le retour du modèle chinois
Il est question de rendre obligatoire, selon le vœu de Bill Gates, deuxième fortune mondiale, la vaccination contre toutes sortes de maladies qui serait certifiée par une puce sous la peau. L’immense Chine a déjà établi un contrôle sans égal de sa population. Il y a quelques années ce système totalitaire apparaissent comme un vestige du passé, le signe d’un régime en voie de mutation. Aujourd’hui, loin d’être un cas à part , la Chine pourrait bien être notre avenir. Le principe d’un enregistrement des faits et gestes de chacun, grâce à des caméras omniprésentes, conduisant à l’attribution d’une note globale de civisme conditionnant les droits de chacun fait son chemin.
Les disciplines de confinement de plus en plus strictes au fur et à mesure que la pandémie recule, vont habituer les terriens à obéir aveuglement et à oublier ces libertés fondamentales qui constituaient le cœur de notre civilisation même avant la Révolution française.
Autrement dit : à mesure que se profile une gouvernance mondiale, les libertés reculent partout. Cela n’est pas une coïncidence. Loin d’être libéral, le mondialisme est , de manière intrinsèque, antilibéral et synonyme d’une oppression croissante insidieuse.
Relire Jean-Jacques Rousseau
Il est un auteur qui avait, à sa manière, prévu cela. C’est Jean-Jacques Rousseau qui, dans le Contrat social, montre que les états de dimension réduite, comme la république de Genève sont un terrain plus favorable à la liberté et la démocratie que les grandes unités politiques. « Le rapport des magistrats au gouvernement doit être inverse du rapport des sujets au souverain . C’est à dire que plus l’Etat s’agrandit, plus le gouvernement doit se resserrer. » ( Livre III, chapitre II). Un Etat comme le France nécessitait , selon lui, un pouvoir ferme et centralisé : la monarchie louis-quatorzienne puis la République jacobine. A l’extrême, l’Empire russe ou l’Empire turc, par leur immensité, semblaient voués au summum de tyrannie[7].
De ce texte capital, on peut dégager une loi qui devrait inspirer toutes les réflexions de notre temps, et qui contredit les préjugés répandus depuis 1945 : plus un Etat est grand plus les libertés sont opprimées, moins la démocratie est possible. A fortiori si se construit un état continental comme ambitionne de l’être l’Union européenne ou un Etat mondial. Ajoutons que la suppression des libertés y est d’autant plus nécessaire que ces nouveau Etats sont hétérogènes.
Nous retrouvons la réflexion de Pierre Manent[8] sur l’émergence de démocratie en Europe qui , selon lui, n’a été possible que dans des Etats nationaux homogènes, grands au départ mais devenus , de fait, plus petits par les progrès des moyens de communication.
Qui ne sait d’ailleurs que dans les hauts lieux où s’élabore la pensée politique mondiale : Trilatérale, club de Bideerberg, Forum de Davos, CFR, on planche depuis des années sur les nécessaires restrictions à apporter à la démocratie , toujours menacée selon ces gens, par le populisme, en vue d’une meilleure gouvernance de la planète ?
Le mondialisme est un ennemi de liberté, comme à plus petite échelle l’est le centralisme européen [9]; Il faut que cela se sache et que cela soit dit partout car il en va de notre dignité d’hommes et de femmes libres .
Roland HUREAUX
[1] Selon la théorie de Ricardo dite des avantages comparatifs, appliquée de manière exclusive et sans nuances.
[2] En 1800, l’industrie indienne est au niveau de celle de l’Allemagne. Un siècle après, elles sont à des niveaux complètement différents.
[3] Comme le montre l’économiste belge Paul Bairoch.
[4] " La Communauté européenne elle-même n'est qu'une étape vers les formes d'organisation du monde de demain" (Jean Monnet , Mémoires, LP, 1978, tome II, p. 330)
[5] Klaus Schwab & Thierry Malleret, Covid19 : the great reset, Forum publishnig, 2020.
[6] Il n’était que temps qu’une procédure anti-trust soit lancée contre Facebook.
[7] Cette idée se trouve déjà, en partie , chez Aristote
[8] Pierre Manent, La raison des nations, Gallimard 2006.
[9] Nous ne parlons pas de fédéralisme européen car il y a belle lurette, en dépit de l’invocation du principe de subsidiarité, que l’Europe qui se construit est centralisée – il ne saurait d’ailleurs en être autrement comme nous l’avons démontré.
ESPERONS QU’ILS AURONT ENFIN COMPRIS
Si l’on en croit les sondages, les catholiques pratiquants, après avoir en majorité soutenu Macron lors des élections de 2017, seraient les derniers à lui être encore favorables.
S’il est vrai que cette popularité commence à s’éroder, on peut dire qu’il aura fallu bien du temps pour en arriver là.
Il ne faut pas regarder que les sondages . Une partie des évêques, en tous les cas leur structure centrale la Conférence des évêques de France où subsiste un fort noyau de macroniens, la presse catholique mainstream : La Croix, La Vie, Le Pèlerin et la plupart des journaux catholiques diocésains ont favorisé puis célébré plus ou moins ouvertement l’élection de Macron. Pour ce qui est des journaux, rien ne laisse supposer qu’ils aient vraiment changé. Ajoutons l’enthousiasme de certaines associations relais comme les APEL.
Il y a aussi le bouche à oreille des beaux quartiers où les pratiquants étaient notoirement inclinés vers Macron. Pour des raisons sociologiques : ceux qui payaient l’ISF y étaient nombreux et influents – la considération financière passant, hélas, presque toujours plus que les autres. Quelqu’un dont les idées personnelles étaient bien moins hostiles au catholicisme comme François Mitterrand est loin d’avoir bénéficié d’un tel crédit. L’âge aussi a joué : les personnes âgées restent le dernier bastion du macronisme.
Tout cela explique la honteuse réception de Macron par l’épiscopat français aux Bernardins le 9 avril 2018 . Elle aurait pu être protocolaire, réservée et polie mais elle s’est terminée par une standing ovation sans précédent dans l’histoire des relations de l’Eglise et de l’Etat depuis Clovis.
Pourtant dès cette réception, Macron avait annoncé la couleur. Il ne cachait pas que sur certains sujets, on sait lesquels, il avait des idées différentes d’eux. Il s’est même permis, dans son discours, de donner une leçon d’humilité aux évêques : il ne se sont pas là, dit-il, pour faire des « injonctions », mais seulement pour apporter des « questionnements », ce qui est évidemment moins dérangeant. Macron appelait les catholiques à s’engager dans la Cité mais surtout pas pour dire ce qu’ils pensent ! Donc pas de rappel intempestif de la loi naturelle ou de la doctrine chrétienne de tous les temps en matière bioéthique et évidemment pas de réédition de la Manif pour tous !
Anecdotique ? La photo officielle du nouveau président a en arrière-plan Les Nourritures terrestres de Gide, manifeste libertaire et homosexuel.
Autre terrain : à peine arrivé au pouvoir, Macron s’est efforcé de durcir la guerre de Syrie, c’est à dite en clair de renforcer l’aide aux djihadistes qui massacraient les chrétiens d’Orient. Heureusement, il a dû en rabattre quand Donald Trump s’est engagé dans une politique d’apaisement.
Comme on pouvait s’y attendre, le président a entrepris les réformes sociétales qu’il avait annoncées, même si elles marquent le pas aujourd’hui (mais gare à une accélération subite si une fenêtre de tir se présente ! ) : autorisation de l’insémination artificielle des femmes seules ou en couple de femmes, allongement du délai de l’avortement légal, voire autorisation jusqu’à la fin de la grossesse en cas de difficultés « psycho-sociales », une expression dont on sait bien ce qu’elle veut dire. Si certains de ces projets, tous votés par l’Assemblée nationale mais pas par le Sénat, proviennent de propositions parlementaires, chacun sait que celles-ci n’ont de chance de prospérer que si elles reçoivent l’appui du gouvernement . Ce dernier a su arrêter une proposition particulièrement scabreuse, celle d’implanter l’embryon d ’une des femmes en couple dans l’utérus de sa compagne mais pour le reste, il a donné son accord.
En dehors de ces lois que Macron a sans doute promises aux réseaux internationaux qui l’ont fait élire, rappelons-nous la triste affaire Vincent Lambert : quelle naïveté chez ceux qui croient que l’issue malheureuse de l’affaire ne résultait pas d’une volonté expresse du président !
L’ombre de la culture de mort
Autre fait significatif : les dispositions scandaleuses prises sous prétexte de Covid au printemps 2020 : sédation lourde ( c’est à dire mise à mort) pour les personnes âgées atteintes ou paraissant atteintes du Covid dans les maisons de retraite. Il ne fait pas de doute que la pandémie a servi de prétexte à l’ extension insidieuse de l’euthanasie promise par Macron. Quelles étranges affinités du jeune et fringant président avec la culture de mort ! Jeune et chargé de l’avenir de la France mais qui ne veut pas d’enfants .
Il est regrettable que, pour les raisons sociologiques mentionnées plus haut, les organisateurs de manifestations contre les projets bioéthiques que nous venons d’évoquer aient refusé de le mettre en cause personnellement , comme si tout cela se passait dans son dos ! Les mêmes n’avaient pas tant ménagé Hollande.
Quand le nouveau premier ministre, Castex , a fait en juillet dernier, son discours d’investiture , il n’a pas même évoqué les projets bioéthiques (ou anti-éthiques). Pourtant le lendemain , l’Assemblée était invitée à débattre en urgence de ces projets , ce qui n’a pas empêché le site très officiel Alethéia de se demander sottement qui parmi les nouveaux ministres étaient les plus catho-friendly, expression ridicule qui signifie, outre le parallélisme mal venu avec gay-friendly, que l’on se contentera de quelques gentillesses pour en être content, indépendamment de prises de position de fond. Dans le même temps le ministre Véran déplorait publiquement, avec une franchise de bien mauvais goût, que le Covid ait diminué le rythme des avortements . Idéologie oblige, des instructions ont été données pour que tout soit fait afin qu’ils puissent être pratiqués alors même qu’en dehors de la réanimation, le autres services hospitaliers tournaient au ralenti.
Comment s’étonner dans un tel contexte que le confinement ait révélé au grand jour le mépris que le président a, en son for intérieur, pour l’Eglise catholique et le christianisme. L’interdiction temporaire des messes, alors que les supermarchés restent ouverts, la difficulté à moduler ou à lever cette interdiction alors que la politique est beaucoup plus permissive à l’égard de certains commerces : pour Macron et son entourage, il est clair que l’homme ne vit pas d’autre chose que de pain.
N’hésitons pas à le dire : le mépris insidieux qui est celui de l’actuelle équipe au pouvoir pour l’Eglise va bien au-delà de la lutte ouverte menée contre elle par les hommes de la IIIe République. Elle est au fond beaucoup plus destructrice. Elle ne s’en prend pas seulement à une institution mais à l’homme.
Si les catholiques ont encore tant soit peu de poids dans la société française, la sanction de ce gouvernement qui n’a déçu que ceux qui n’avaient pas voulu regarder en face ce qu’ était Macron, doit être électorale. Elle ne doit certes pas se traduire par un appel à voter pour Untel ou Untel, mais l’influence sous-terraine qui a joué en sa faveur en 2017 doit désormais s’exercer à son encontre. Si certains organes de presse ou institutionnels ont été noyautés par le parti macronien , ils doivent être recadrés dans le sens d’une vraie neutralité. Sur le plan de l’éthique chrétienne personne ne peut faire pire que le gouvernement actuel.
Roland HUREAUX
EN TERMINER AVEC LES ANNEES TRENTE
Paru dans le Blog de Front populaire , repris par Médiapart
Depuis près d’ un siècle, la politique occidentale est structurée par les clivages des années vingt et trente. Il faut que nous prenions enfin conscience de la mutation qui a marqué le monde depuis lors et que nous en tirions les conséquences.
Dans le contexte de l’entre-deux guerres, marqué par la menace de deux totalitarismes, le bolchevik d’une côté, le national-socialiste et accessoirement le fascisme[1] italien de l’autre , la raison, la modération, la liberté, la démocratie, elles, étaient au centre, compris assez largement, des vrais conservateurs aux socialistes non communistes.
De fait c’est la coalition des deux totalitarismes, formalisée par le pacte germano-soviétique du 23 août 1939 qui déclencha la seconde guerre mondiale, même si Hitler l’aurait de toutes les façons faite . Les extrêmes représentaient alors une menace de guerre, ils étaient ouvertement ennemis de la démocratie, des libertés, de l’ordre international, indifférents à la morale, partisans du recours à a force.
Tenons provisoirement les quarante-cinq ans de guerre froide pour une parenthèse.
Dix guerres depuis 1990
Considérons à présent ce qui s’est passé au Proche-Orient depuis 1990, à partir de la première guerre du Golfe. Au total une dizaine de guerres, en élargissant le théâtre des conflits aux Balkans et à l’Ukraine, en incluant les deux guerres du golfe, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie, le Yémen, les intervenions d’Israël à Gaza et au Liban . Dans tous ces cas, on cherche en vain où la main des Etats-Unis et de l’OTAN, désormais compétent sur terre entière, n’apparaisse pas pour susciter, encourager et armer les bellicistes.
On peut voir aussi la main de l’Occident dans d’autres confits très meurtriers, comme l’affrontement Iran-Irak des années quatre-vingt et celui du Rwanda, entièrement imputable aux Etats-Unis selon Boutros-Ghali , alors secrétaire général des Nations-unies, ou les confits du Soudan. L’ actuelle guerre du Sahel est la retombée la guerre de Libye qu’Obama et Sarkozy ont déclenchée.
Il est certes difficile de tenir Bush fils (ou son « vice » [2], Dick Cheney ) pour des modérés centristes ; ils prétendaient cependant défendre la démocratie contre des dictatures. Dans chacun des conflits qu’eux et les autres présidents américains (Bush père, Clinton, Obama) ont déclenchés, ce sont, en Europe occidentale, les modérés centristes allant, en France d’une partie des républicains aux socialistes et aux écologistes qui applaudissent et souvent engagent nos troupes, au moins à titre d’auxiliaires. Ce sont au contraire les partis dits extrêmes qui critiquent ces engagements : Rassemblement national, gaullistes, communistes et autres forces d’extrême gauche.
Sans vouloir en faire la promotion, on ajoutera que ces partis ne présentent aucun des caractères des partis totalitaires des années trente : pas de refus de principe de la démocratie élective – bien au contraire, ils ne semblent exister que dans les semaines que précèdent les échéances électorales – pas de défilés dans les rues en uniforme, pas d’assassinats politiques.
Ils n’en font pas moins l’objet, en particulier ceux qui se positionnent à droite, sans que les autres en soient exempts, d’accusations récurrentes qui les assimilent aux partis bellicistes des années trente. Dès qu’ils ouvrent le la bouche pour contester le courant dominant, la réductio ad hitlerum surgit.
Le péril centriste
En tous les cas, ce n’est pas eux, mais les soi-disant modérés qui représentent aujourd’hui un risque pour la démocratie. Nous venons de le voir sur le plan des relations internationales. Tous soutiennent les institutions européennes qui ont prétendu se fonder sur le rejet des nationalismes bellicistes d’autrefois , mais qui n’en sont pas moins responsables ( ou co-responsables) aujourd’hui des guerres des Balkans et de l’Ukraine, qui ont encouragé les conflits du Proche-Orient déclenchés par les Etats-Unis et qui continuent d’y jouer un rôle criminel en prolongeant au-delà de toute raison les sanctions qui frappent les populations syriennes et yéménites qui font mourir chaque jour de faim ou de maladie nombre d’adultes et d‘enfants. Si elle n’est pas en pointe pour combattre, l’Europe institutionnelle l’est pour imposer des sanctions meurtrières.
Sur le front de l’Est, si tant est qu’il y ait un front, les Européens, au moins ceux de Bruxelles et de Strasbourg, font une surenchère démentielle contre la Russie. Les technocrates européens qui ignorent tout de l’histoire, identifient Poutine à Hitler, selon le schéma simpliste que nous avons évoqué. Ce sont les « souverainistes » qui sont au contraire, partisans de la détente vis à vis de la Russie laquelle ne remet d’aucune manière le statu quo en cause[3].
Observons en parallèle l’évolution de la démocratie dite libérale aux Etats-Unis et en Europe de Ouest . Tous les pays ont, de manière étonnamment coordonnée, profité de la crise du Covid pour restreindre les libertés fondamentales , en théorie de manière provisoire mais, au gré de beaucoup de scientifiques, très au-delà de ce qui était nécessaire.
Les politiques internationales (OMS, OCDE) et européennes prévalent de plus en plus sur les vœux des représentations nationales et la volonté de peuples[4].
Le virus de l’idéologie détruit le libéralisme
Un des fondements de la démocratie est le pluralisme de la presse : or depuis quelques années s’est abattu sur le monde occidental la chape de plomb de l’uniformité, d’une pensée unique qui relègue aux marges toutes les idées dissidentes. Parmi les nouveaux oligarques, beaucoup voudraient verrouiller l’internet où se sont réfugiées celles-ci.
Sur tous les plans, le libéralisme recule dans les pays qui prétendent en être les porte-drapeaux. Certes nos rues ne sont pas encore remplies de cohortes de gens en uniforme marchant au pas. Mais les tribunaux poursuivent sans ménagement tout propos s’éloignant de la pensée unique. Pas de camps de travail mais le risque de la marginalisation professionnelle ou même de l’hôpital psychiatrique pour les dissidents[5]. Les Gafas , organismes multinationaux purement privés et jouissant chacun dans sa sphère d’un monopole, se permettent de censurer sur la terre entière les particuliers et même des chefs d’Etat qui ne sont pas en conformité avec leur idéologie.
Seul le suffrage universel, malgré une presse monocolore, semblait laisser une chance aux pensées hors normes ; le système qui n’avait pu empêcher le Brexit se blinde : quel qu’en soit le résultat final, inconnu à ce jour, la dernière élection présidentielle américaine a montré l’ampleur de la fraude à laquelle n’ont pas hésité à recourir les tenants de la pensée dominante, le parti démocrate en l’occurrence, le parti de Roosevelt, de Kennedy, de Carter et de tant d’autres défenseurs de la démocratie, aujourd’hui bien mise à mal.
Il s’est donc produit depuis les années trente, une véritable mutation, au sens génétique du terme : les ennemis de la paix et de la démocratie ne sont plus aux marges mais au centre de l’éventail politique, ils se disent libéraux mais ils ne le sont plus depuis longtemps, ils se disent démocrates mais ils n’hésitent pas à manipuler le suffrage pour garantir, contre les peuples , la victoire de leurs idées.
Inséparable de ce recul de la démocratie se trouve l’ impossibilité du débat. Il est remplacé, sous l’impulsion des forces du centre, par la véhémence des anathèmes, la volonté de priver l’adversaire de tout moyen d’expression, la disqualification a priori de ses arguments , le remplacement des désaccords politiques à l’ancienne par une guerre à mort où le manichéisme hystérique s’est substitué à l’échange d’arguments. Nous ne sommes pas loin des « vipères lubriques ».
Il y aurait beaucoup à dire sur la mutation interne qu’a connue la pensée libérale au cours des dernières années: elle s’est simplifiée - « il y a les fascistes et nous » et est devenue messianique « il y a un mouvement irrésistible des sociétés avancées , tous ceux qui le refusent sont voués aux « poubelles de l’histoire ». Simplification manichéenne. C’est à une véritable idéologisation du libéralisme que nous assistons . Comme toutes les idéologies, elle conduit à une (absence de ) pensée rigide et mécanisée. Vipères, poubelles, la pensée pseudo-libérale nous rapproche du vocabulaire stalinien.
Patriotisme contre nationalisme idéologique
Par derrière, un grand malentendu explique cette évolution : la confusion entre , d’un côté, le prétendu nationalisme idéologique , en réalité universaliste qui n’était en réalité pas national du tout : un homme comme Hitler pensait à lui et à l’humanité, qu’il prétendait regénérer, mais très peu à l’Allemagne, et , de l’autre, le patriotisme simple et sain, celui de tous les groupes humains depuis le commencement de l’histoire. Les idéologues , pour se justifier, refont l’histoire. Pour les idéologues néo-libéraux, les idéologies totalitaires sont à l’origine de toutes les guerres et elles ne sont que le prolongement du nationalisme, qu’ils amalgament à tout forme de défense du peuple, de son identité, de ses intérêts nationaux, voire à tout souci de maintenir contre le mondialisme une forme d’indépendance nationale. Résister au mondialisme, ou à sa version régionale, l’européisme, c’est être nazi !
Or cette vision des choses est fausse. La vraie fracture se situe entre , d’un côté, les idéologues, communistes ou nazis hier, néo-libéraux impérialistes aujourd’hui, mus d’abord par un projet mondial et, de l’autre, ceux qui veulent mener une politique normale, hors de tout projet eschatologique, soucieux de défendre d’abord leur indépendance et les intérêts de leur peuple. De nombreux exemples montrent que ceux qui défendent seulement les intérêts forcément cantonnés de leur peuple particulier, que l’on confond à dessein avec des idéologues conquérants sont les plus sûrs garants de la paix : De Gaulle que, à l’instigation de l’idéologue mondialiste Jean Monnet, Roosevelt tenait pour un dictateur en puissance, a terminé deux guerres sans en commencer aucune ; désavoué par un référendum, il s’est retiré du pouvoir. Alors que d’autres ont fait voter par le Parlement un traité européen refusé par le peuple. Nixon et Reagan tenus pour fascisants par certains , n’ont déclenché aucune guerre ; Trump , non plus . Voyons au contraire en face le tragique palmarès de ses prédécesseurs, soi-disant libéraux, comme Obama[6], responsable de quatre guerres et de près d’ un million de morts.
Une mutation capitale
Les mutations sont fréquentes dans la sémantique politique : les tenants de l’écologie et des langues régionales étaient d’extrême droite au début du XXe siècle, ils sont à l’extrême gauche aujourd’hui. De même les défenseurs des homosexuels ( voir Proust ). Le retour à la terre de Vichy est passé à l’écologisme le plus radical. En Russie, les nomenklaturistes communistes de 1985 sont devenus de oligarques ultralibéraux en 1995. Les « patriotes » , à l’extrême pointe de la Révolution française, passent à l’extrême droite en 1900, puis à nouveau à gauche en 1945, puis encore à droite. Le Front national, sigle communiste en 1945 , passe pour fasciste aujourd’hui . Il est urgent que ceux qui aspirent à une politique normale, non idéologique, effectuent, dans leur tête la révolution copernicienne qui s’impose et comprennent enfin que la vraie menace pour la paix et pour la démocratie, vient aujourd’hui des centristes, prétendus libéraux.
Roland HUREAUX
[1] Hannah Arendt dénie au régime de Mussolini le caractère d’un vrai régime totalitaire, ce qui aurait bien déçu l’intéressé.
[2] Le film d’Adam Mac Kay ( 2018) sur le vice-président Dick Cheney, The Vice.
[3] L’annexion de la Crimée en 2014 répondait au coup d’Etat de Kiev tendant à faire rentrer l’Ukraine, y compris la base historique russe de Sébastopol, dans le giron de l’OTAN
[4] «Il ne saurait y avoir de choix démocratique contre les traités européens»[4] ( Jean-Claude Juncker).
[5] Un médecin français radié et une avocate allemande enfermée récemment.
[6] Obama n’en a pas moins reçu le Prix Nobel de la Paix.