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Roland HUREAUX

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:46

 

L'EUROPE OSERA-T-ELLE PARLER HAUT ET FORT À ERDOGAN ?

 

http://www.causeur.fr/erdogan-turquie-syrie-migrants-terrorisme-europe-37047.html

 

Un  sommet Union européenne -Turquie doit se tenir le 9  mars.

Si l'Europe occidentale veut reprendre en main son destin, ne plus subir mais agir, ce sommet est capital.

Recep Erdogan, président de la Turquie, est en effet aujourd'hui un   homme clef  qui commande l'avenir du Proche Orient , celui de l'Europe et même, jusqu'à un certain point, celui du monde.

 

Un mot suffirait

 

Il lui suffit de dire que dès demain, il ne laissera plus passer des djihadistes en Syrie et en Irak pour que la guerre effroyable qui s'y déroule  s'arrête vite faute de combattants.  Ces djihadistes viennent du monde entier, y compris de pays comme le Japon qui ne savent même pas ce qu'est l'islam. Ils fuient un  vide intérieur , effet d 'un nihilisme  radical  entretenu par l'idéologie libertaire euro-atlantique.  Dès qu'ils passent la frontière de la Syrie, ils ont six mois d’espérance de vie. La guerre suicidaire où on les mène est en effet terriblement meurtrière. Elle cesserait très vite s'il n'y avait l’afflux continu de ces troupes fraîches  qui n'ont rien de syriennes.   Inutile de dire que ce flux est non seulement permis par Erdogan mais probablement encouragé.

Ajoutons que la Turquie sert toujours de base de transit d'armes et offre des camps d’entraînement aux hommes de Daesh que de manière mensongère Erdogan prétend combattre.

Il suffirait de même que demain Erdogan dise "stop, on ne passe plus" pour que cesse immédiatement le flux de réfugiés ou assimilés venus de Syrie, mais aussi d'Irak ou d’Afghanistan qui transitent par la Turquie puis traversent, grâce à des passeurs,   la Mer Égée vers les îles grecques avant de tenter leur chance en Europe. 850 000 personnes sont passées par là en 2015. Il y en aura au moins un million cette année. Les "migrants" payent très cher (au moins  5000 euros) ce transit aléatoire par mer organisé par la mafia turque, en liaison probable avec les services secrets turcs et peut-être d'autres. Les réfugiés trop pauvres pour payer les passeurs, comme les deux millions de Syriens qui végètent dans des conditions concentrationnaires à la frontière syro-turque, n'ayant pas les moyens de payer, ne partent pas.

Il est faux, comme il  tente de le faire croire de manière fallacieuse, qu'Erdogan est obsédé par le problème kurde. Ce problème était presque résolu, quand le président turc l'a réveillé en bombardant  sans raison   les zones kurdes de Turquie (son propre peuple !) pour exciter l'animosité de la majorité turque contre la dissidence kurde  et ainsi  gagner les élections du 1er novembre 2015. S'il est vrai  qu'a émergé  en Syrie et en Irak    une force kurde vaillante contre Daesh, c'est bien parce qu'Erdogan  y avait, avec d'autres,    fomenté le désordre   La dissidence kurde serait, sinon, moins redoutable.

 

Un projet impérial

 

De fait, Erdogan n'agit pas ainsi pour résoudre un problème intérieur. Il n'a jamais caché ses ambitions internationales : en Syrie et en Irak, reconstituer la zone d’influence qui fut jusqu'en 1917 celle du sultan de Constantinople , en Europe, étendre l'influence de l'islam à la fois par la perspective d'une intégration à l'Union européenne et par l'augmentation du poids des musulmans dans les différents pays qui la composent. C'est un projet d'expansion idéologique  dans la ligne des frères musulmans auxquels il appartient.

 Ajoutons qu’aujourd’hui Erdogan est un homme frustré qui s'impatiente de voir ses projets tenus en échec. Même si Washington et Bruxelles y  poussent , les opinions occidentales s'opposent à l’intégration de la Turquie dans l'Union européenne. Mais  cette perspective aura  permis de protéger le gouvernement islamiste contre une armée kémaliste susceptible de faire un coup d'état. En intervenant massivement  en Syrie depuis l'été 2015, la Russie  fait obstacle aux projets turcs et risque chaque jour un affrontement dans le Nord de la Syrie. Erdogan a imprudemment abattu un avion russe,  probablement sur le territoire syrien:  il a essuyé aussitôt de très lourdes sanctions économiques de la part de Moscou . Si Erdogan a gagné les élections du 1er novembre dernier, sans doute par des manipulations électorales et en emprisonnant de nombreux journalistes, il ne se heurte pas moins à de nombreuses oppositions : outre les Kurdes,   la partie occidentale de la Turquie demeurée   kémaliste et  la puissante minorité alévie proche des alaouites de Syrie, soutien du président Assad. Mis ainsi en difficulté sur tous les fronts, Erdogan, à la tête d'une Turquie dont la situation économique se dégrade, pourrait être tenté par la fuite en avant : provoquer des incidents face aux Russes pour entraîner l'OTAN avec lui dans ce qui ne pourrait être qu'un nouveau conflit mondial.

Erdogan s'étant récemment comparé à Hitler (qui en commettant la Shoah, s'est explicitement  référé au précédent du génocide arménien),  on ne peut que mettre en parallèle la passivité de l'Europe face à ses  agissements  avec celle de l’Europe des années trente face au nazisme.

Une des   grandes forces d'Erdogan est que les États-Unis le soutiennent :  parce qu'il est membre de l'OTAN et un rempart contre la Russie, peut-être même parce qu'ils sont secrètement complices de son projet  de déstabilisation de l'Europe (comme ils avaient fait obstacle dans l'entre-deux-guerres à toute politique tendant à contenir  l'Allemagne).

 

La faiblesse des Européens face à Erdogan

 

Jusqu’ici, la position de l'Europe face aux manœuvres funestes de l’actuel gouvernement turc (que nous ne confondons nullement avec le peuple turc) a été d'une étonnante faiblesse.

Quand, toute pudeur écartée, Erdogan est venu à l'automne haranguer ses compatriotes à Strasbourg et à Bruxelles, en insultant l'Europe et les pays hôtes, personne n'a réagi.

Quand il s'est trouvé en difficulté électorale l'an dernier, devant la montée de son opposition interne, Angela Merkel est allée le soutenir,   lui faisant , au nom de l'Europe qui ne l'avait pourtant pas mandatée pour cela, des promesses mirifiques. Des dernières rencontres , Erdogan a gagné à la fois la reprise des négociations d'intégration à l'Union européenne, la promesse d'une libre circulation des citoyens turcs dans l'espace Schengen et une aide de 4 milliards d'Euros  en échange de promesses de contrôle des flux dont on ne voit pas le premier commencement de réalisation. 

Ces 4 milliards s'ajoutent à tous ceux que la Turquie reçoit comme candidat à l'entrée et aux facilités commerciales dont elle dispose sur le marché européen, sa situation étant aujourd'hui de bénéficier de tous les avantages de l'Union en étant exonérée de ses inconvénients.

Si l'Europe veut continuer à exister, elle n'a qu'un seul discours à tenir lors de la rencontre du 9 mars : "Monsieur Erdogan,  ou  vous arrêtez immédiatement les transferts de djihadistes vers la Syrie et les flux de réfugiés, vrais ou faux, vers l'Europe , ou vous perdez les multiples avantages que l'Union européenne vous a si généreusement concédés jusqu'à aujourd'hui."

 

                                               Roland HUREAUX

 

 

 

 

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:45

REFORME DU COLLEGE : POURQUOI LE POUVOIR SOCIALISTE NE LACHE RIEN

 

http://www.atlantico.fr/decryptage/reforme-college-pourquoi-gouvernement-ne-cede-rien-roland-hureaux-2187827.html

 

Le passage en force des décrets portant réforme du collège par Najat Vallaud -Belkacem, avec l'accord de Hollande et Valls qui pensaient ainsi se débarrasser d'un problème, n'a pas désarmé l'opposition des enseignants . La manifestation de cette semaine devrait le confirmer.

Un récent sondage d l'IFOP indique que 74 % d'ente eux   sont opposés  à la réforme.

Rappelons que les décrets ont été signés le soir de la journée de protestation du 19 mai , signe d'une particulière  désinvolture  et d'un refus de tout compromis , caractéristique  de  l'actuel gouvernement socialiste. Cette intransigeance contredit la manière dont la gauche d'autrefois , celle de Blum, de  Mollet, de Mitterrand,  faisait de la politique, acceptant presque toujours après  une concertation avec d'autres forces politiques ou sociales, des aménagement à ses projets.

La  gauche à laquelle nous avons affaire,  que l'on croit à tort  modérée en raison  de ses  positions politiques et sociales,  est en  réalité la  plus fanatique  que nous ayons jamais eue.  

 

Les idéologues ne transigent pas

 

C'est le propre de  l'idéologue de ne jamais transiger  dès lors que rien ne l'y contraint . Avant la réforme du collège, on   avait eu l'exemple de  la loi Taubira instituant le mariage entre personnes du même sexe, que Frigide Barjot s'était imaginé en vain  faire  amender  par la pression de la rue.  Mitterrand disait : "au-dessus d'un million de manifestants, il faut  arrêter " - comme il l'avait fait avec l'école libre - . Hollande, lui ne s'est pas arrêté. Pas davantage Marisol Touraine ne renonce à son projet   de généraliser le tiers payant , prélude à la fonctionnarisation de tout le  système de santé.

S'il arrive que les idéologues  fassent des compromis , leur but final  n'est pour eux que partie remise: Lénine disait "deux pas en avant, un pas en arrière". C'est ainsi que le gouvernement a accepté certains amendements à  la loi Macron , même si l'objectif ultime  demeure  de  briser les  professions réglementées , symbole des  classes moyennes françaises. Voulant réduire de moitié le nombre de régions , il s'est contenté d'un tiers, déjà satisfait  que l'opposition accepte  le principe de ce projet parfaitement inutile. Le but demeure de faire éclater  la France en cinq ou  six grandes  régions qui traiteraient directement avec Bruxelles : dès lors que la brèche est ouverte, il sera toujours temps  de l'agrandir.

Il n'y a pas de compromis possible sur les réformes idéologiques parce que leur but n'est nullement, comme on se l'imagine, de résoudre  un problème ; il est   d'appliquer un principe abstrait  , généralement  simplificateur,  à la réalité.   

Nous n'avons pas affaire en l'espèce à de   grandes idéologies systémiques. Seulement des idées fixes propres à chaque ministère et qui les font aller    toujours dans le même sens. Là où Bercy veut à tout prix, comme Bruxelles,  libéraliser, le ministère de la santé veut fonctionnariser,  l'intérieur veut fusionner ( les régions, les intercommunalités, les communes, la police  et  la gendarmerie etc.) et l'éducation nationale égaliser.

La méthode réformatrice est simple  et à la portée d'un esprit aussi limité que celui de Vallaud Belkacem: ceux qui sont en charge de  proposer des réformes partent des principaux changements qui ont été opérés au cours des dernières décennies  ; ils constatent que ces changements, réforme après réforme,    vont   dans le même sens et , comme un élève de cinquième qui apprend la géométrie,  ils  prolongent   la courbe   pour aller un peu plus loin  sur la même trajectoire .

Le latin et le grec sont en déclin; on décrète leur suppression. L'allemand est en recul au bénéfice du tout anglais : on l'affaiblit encore (au mépris de nos engagements vis à vis de l'Allemagne ). L'enseignement de l'histoire,  de moins en moins chronologique  et de plus en plus culpabilisant ,  continuera sur cette pente fatale. De même, après le pacs, le mariage homosexuel, puis la PMA, puis la  GPA. A  ces  hégéliens au petit pied, il suffit de  pousser un peu plus loin le pion sur le grand jeu de  l'oie de la destruction.

Car ces  réformes,  toutes idéologiques,  ont en  commun de détruire  presque tous les repères qui restent encore à la société française: le médecin de famille et le notaire étaient des repères, le département et   la commune   étaient des repères , venues pour celle-ci  du  fond des âges, les disciplines scolaires , fondées sur des savoirs,  étaient des repères, de même que la mémoire  nationale transmise en cours d' histoire. Tous ces repères sont arasés, de   même que  le sont  le dimanche, la distinction de sexes   ou même celle du bien et du mal dans les salles d'audience . A l'heure de la mondialisation  - qui a bon dos -  poser des points fixes  est tenu pour   obsolète.

L'idéologie est une forme de folie, mais une folie au pouvoir, dit Hannah Arendt. Les idéologues ne sont pas dangereux seulement parce qu'ils ne transigent pas mais aussi parce qu'ils se sentent investis  d'une mission historique. Ils ont le sentiment que tout ce qui leur résiste, à commencer par le  bon sens  populaire,  est réactionnaire.  La rage dans laquelle la Manif pour tous avait plongé le gouvernement n'a d'égal que le  mépris que lui inspirent à présent  les prétendus "demi-intellectuels" qui condamnent  la  réforme du collège.

 

Le danger des majorités d'idées

 

Prenons garde : ainsi imbus de  leur mission, de  leur  certitude d'être les grands prêtres d'une histoire en marche, ces gens là sont capables de tout . Les idéologues ne font pas de quartier et tous les moyens leur  sont bons pour atteindre leurs fins ; c'est cette mutation de la gauche  que ne semble pas avoir  compris la  droite . Une droite qui se situe  encore   dans le cadre mental d'une opposition classique pour qui  toutes  les bonnes volontés peuvent se conjuguer pour chercher la meilleure  solution. C'est ainsi qu'elle n'a cessé depuis plusieurs mois d'offrir au gouvernement, parfois contesté sur sa gauche,  des "majorités d'idées" supposées raisonnables: sur la loi Taubira qui ne serait pas passée au Sénat  sans elle, sur la loi Macron, sur la réforme régionale. Ne transigera-t-elle pas aussi  sur la fin de vie  ? On espère que non.  Confrontée à  l'immense désastre de notre éducation nationale,  elle s'est heureusement rebiffée sur la réforme du collège.

Les députés d'opposition ont été excessivement complaisants face à  la sur le renseignement, ne concevant pas combien mettre de nouveaux  moyens d'écoute et d'interception entre les mains des idéologues  qui sont au pouvoir peut être périlleux pour les libertés, surtout la leur.

Face à un pouvoir de plus en plus idéologique, les majorités d'idées sont un exercice risqué :  à  s'y laisser prendre,  l'opposition  risque de donner   le sentiment au public, au moment où elle est plus nécessaire que jamais, qu'elle ne sert à rien.

 

                                                                       Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

 

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:44

POUR UNE CRECHE OECUMENIQUE

 

Publié dans Le FigaroVox

 

http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2015/12/22/31004-20151222ARTFIG00163-la-creche-un-point-commun-entre-chretiens-et-musulmans.php

 

Assurément la crèche s'inscrit dans l'héritage chrétien. Que l’enfant Jésus ait été placé dans une crèche (ou une mangeoire) est mentionné à trois reprises dans l'Evangile selon saint Luc. 

Pour les musulmans, Jésus (Issa) et Marie (Myriam) sont tenus pour des figures très importantes, tout comme l'ange Gabriel (Jibril).  L'islam croit en la conception virginale. La sourate XIX (verset 22) du Coran, dite sourate de Marie, raconte la naissance de Jésus qui est désigné comme un prophète "ni violent, ni malheureux" (verset 32). Même s’il est précisé un peu plus loin que Dieu ne saurait avoir un fils, il a la dignité du   dernier des prophètes avant Mahomet et sa mère fait l'objet d'un grand respect, tout comme son cousin Jean le Baptiste dont le tombeau est vénéré dans la grande mosquée de Damas.  

C'est dire combien s'égarent ceux qui voudraient interdire les crèches dans l'espace public pour ne pas offenser les musulmans.

 

Sous un palmier

 

Il est vrai que dans le Coran, Jésus nait sous un palmier. Mais cela ne contredit nullement la tradition chrétienne. Seuls en effet des écrits apocryphes tardifs (Evangile du Pseudo-Mattieu, Protoévangile de Jacques, Vie de Jésus en arabe) mentionnent que cette crèche se trouve dans une grotte, un élément symbolique sur lesquels les psychanalystes ont sans doute beaucoup   à dire.  Un autre apocryphe, la Vie de Joseph le charpentier précise que la naissance a eu lieu près du tombeau de Rachel femme du patriarche Jacob. Mais qui dit mangeoire ne dit point d’eau, qui dit point d’eau dit palmier, en tous les cas au Proche-Orient.  Jésus a pu naitre sous un palmier et être placé ensuite dans une crèche, laquelle pouvait se trouver en plein air comme c'est généralement le cas aux lisières du désert.

Il est donc possible de faire une crèche œcuménique en ajoutant un palmier, sans trahir le texte biblique.

Cela vaudrait assurément mieux que d'ajouter un sapin. Non seulement le sapin est absent de la Bible, et pour cause, mais c’est à tort qu'on en a fait un symbole chrétien. Il procède plutôt des cultes de la nature issus du Nord de l’Europe. Symbole de vie éternelle car son feuillage est pérenne, il évoque, bien plus que la Nativité, le culte du solstice issu du vieux fond païen indo-européen.

Il est remarquable que ceux qui, par ultra-laïcisme, promeuvent l’effacement des fêtes chrétiennes du calendrier ne trouvent à   se rabattre que sur ces symboles naturistes néo-païens   se référant au calendrier solaire : solstice d’hiver ; solstice d'été, équinoxes.  Revenir à une symbolique païenne après vingt siècles de judéo-christianisme, il y a eu des précédents à ces tentatives dans l 'Europe des années trente. Les intellectuels hostiles au christianisme de cette époque avaient mieux compris que nos laïcistes que ce n'est pas dans   l'humanisme de gauche que se trouve la   contradiction la plus radicale à l'héritage chrétien.  Ils tentèrent d'en tirer, de la manière que l'on sait, les conséquences.

La fête de Noël rassemble de nombreux personnages : notamment les mages, dont l'Evangile selon saint Matthieu qui seul en parle, ne dit ni qu’ils étaient trois, ni qu'ils étaient rois. Là encore ce sont les apocryphes qui ont fixé cette tradition.  Une légende a propagé qu'ils venaient l’un d'Asie, l’autre d'Europe (ou d'Arabie), le troisième d’Afrique, et tous les trois vinrent s'incliner devant un enfant juif.  Mais l'Ecriture parle de "mages venus d'Orient" et le nom de mage, sage (μάγοι) en grec désigne alors   un prêtre zoroastrien (ou mazdéen) d'Iran.

Passons de la légende à l'histoire : quand le roi de Perse Chosroês II, mazdéen, envahit la Palestine   en 614 après sa victoire sur   les Byzantins, il commence à    démolir les églises, mais il épargne la basilique de Bethléem en reconnaissant sur la coupole la figure des trois mages habillés à la manière de son pays.  Au passage, on rappellera que le même entreprend ensuite de réinstaller les Juifs à Jérusalem.

Même s'il ne faut pas sur-interpréter ces convergences, Il est peu probable que la disparition des crèches de Noël de l’espace public, écoles comprises, favorise la paix religieuse en Europe, bien au contraire.

 

                                                                                   Roland HUREAUX*

 

* auteur de Gnose et gnostiques des origines à nos jours, Descellée de Brouwer, 2015

 

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:44

 

LE MORNE  PRINTEMPS  QUI  ATTEND L'EUROPE

 

http://www.causeur.fr/trump-poutine-erdogan-merkel-brexit-42641.html/comment-page-1

 

L'Europe occidentale se trouve aujourd'hui en état d'apesanteur. Tout ce qui a déterminé sa politique au cours des dernières années est en train de s'effondrer mais elle ne le sait pas encore.

Le  20 janvier dernier, Donald Trump a pris  ses fonctions à la Maison blanche ;  il a déjà nommé  Rex Tillerson , proche de Poutine,   au poste de secrétaire d'Etat ( ministre des affaires étrangères).  Dans  quelques semaines, Trump et Poutine se rencontreront en tête à tête. Ils règleront sans doute une série de problèmes pendants, principalement celui du Proche-Orient, peut-être  celui de l'Ukraine. Ils parleront aussi de la Chine.

Parleront-ils de l'Europe occidentale ? Ce n'est même  pas sûr. D'abord parce qu'il n'y  rien d'urgent à  régler, ensuite parce que,  dès lors qu'ils  se seront  mis d'accord, l'opinion des Européens  leur importera  bien peu. 

Et ensuite ? Il n'est pas absurde de prévoir que  si les bonnes relations des deux puissances se confirment , ils instaurent une sorte de cotutelle  sur l'Europe de l'Ouest.

 

La déréliction de l'Europe occidentale

 

La déréliction de pays d'Europe occidentale est grande.

D'abord en raison  de leur situation économique et sociale : récession, chômage, insécurité, dénatalité, immense  frustration des  peuples .

Ensuite  en  raison  de leurs engagements des dix dernières années. Le refus de Jacques Chirac de participer en 2003 à   la guerre d'Irak a été le dernier acte de résistance d'un gouvernement européen à Washington. Depuis lors,  les positions  des gouvernements, des partis dominants ,  des principaux décideurs et des médias a été de se ranger sans nuances sur la politique  américaine  à l'égard de la Russie et au  Proche-Orient.  Une politique qui a consisté en Europe à envenimer le conflit ukrainien et à prendre des sanctions vis-à-vis de Moscou, sévèrement blâmée par   un homme aussi modéré qu’Helmut Schmidt, et au Proche-Orient à soutenir des mouvements djihadistes pour déstabiliser ou renverser les régimes établis de longue date mais désignés à la vindicte publique par Washington.

Ce ne sont  nullement les intérêts  de l'Europe qui expliquent  cette politique , c'est l'assujettissement  de ses dirigeants , qui  n'a peut-être d 'égal que celui des régimes de collaboration entre 1940 et 1944.

Ce n'est  pas à vrai dire sur la politique américaine en tant que telle    qu'ils se sont alignés mais   sur l'idéologie néoconservatrice  qui l'inspire  depuis  25 ans .

Or cette idéologie a reçu en novembre 2016  un   coup fatal : la défaite d'Hillary Clinton qui l' incarnait , pour laquelle tous les Européens  sans exception , au mépris  du principe de non-ingérence ,  avaient pris parti , puis un autre  :  la défaite de djihadistes soutenus par les Occidentaux  dans les rues d'Alep.

La  réaction des  principaux dirigeants européens face  à la  victoire  de Trump a été significative  : communiqués froids, leçons de morale aussi sournoises que ridicules ( de la part de la chancelière  allemande en particulier).    La réaction aux événements du Proche-Orient   n'a pas été moins désolante :  dénonciation insensée de crimes de guerre imaginaires, tentatives de la France de changer in extremis  la Charte des Nations-Unies  pour autoriser l'ingérence humanitaire au moment où celle-ci venait de  montrer un peu partout son caractère  désastreux,  encouragements des Britanniques à certains groupes djihadistes pour qu'ils rompent la trêve  décidée autour de Poutine, et par-dessus  cela reconduction  des sanctions  imposées à  la Russie alors qu'on   sait que les Etats-Unis  ne vont pas tarder  à  les  lever: au lieu de prendre les devants, les Européens  s'enfoncent dans le déni.

Face à l'effondrement  de l'idéologie néoconservatrice  ( ultralibérale en économie et libertaire dans le sociétal) qui a  le même caractère  intégrateur et mondialiste que l'idéologie européenne façon Bruxelles, les Européens sont aujourd'hui  comme un canard  sans tête  qui continue à marcher sans réaliser qu'il est   déjà  mort.  Le traité transatlantique qui constituait  en quelque sorte une extension de la mécanique européenne  à l'Atlantique-Nord  est enterré.

 

Entre deux géants

 

Mais  le plus grave pour l'Europe est qu'elle a désormais  affaire à deux géants : Poutine plus populaire que jamais  dans son pays  et prestigieux     vainqueur  au Proche-Orient  , Trump qui a réussi l'exploit de  se faire élire contre   son parti et  contre la totalité de l'oligarchie  économique et des  médias.

Aucun de ces deux hommes n'a de raison d'avoir la moindre  sympathie pour  les dirigeants   actuels d'Europe  occidentale qui ont tous pris  parti contre eux , sur le terrain diplomatique et militaire pour Poutine ,  dans l'arène  électorale  pour Trump.

Le troisième grand homme, plus inquiétant,  est Erdogan  dont les ambitions   se heurtent une situation intérieure très perturbée et  que Poutine a du mal  à  tenir en bride.    Nettement éloigné de  l'Europe de Bruxelles, il reste un homme fort.

Face à ces grands  quel désastre !   L'Allemagne n'a pour ainsi dire plus de chancelière tant Angela Merkel s'est discréditée en  ouvrant de manière irresponsable  le pays à un million de migrants , la France a un président zombie , dévalué  sur la scène internationale et  qui n' a même pas  pu se représenter. L'Italie a vu la démission de  l'illusionniste Rienzi, psi politiquement correct.  Mme May semble en meilleure posture  mais , encore mal connue à l'étranger, elle se trouve  absorbée par les mille et une difficultés  juridiques du Brexit, sans doute  parce que  , d'aucun côté de la Manche, personne   n'ose  comme Alexandre trancher le nœud gordien. Et ne parlons spas de Juncker dans ses heures de lucidité !  

Tout cela sur fond de crise de l'euro, sauvé in extremis dans l'affaire grecque  par la pression d'Obama. Que fera Trump la prochaine fois ?

Il  se peut  que  l'Europe occidentale telle qu'elle fonctionne aujourd'hui s'avère incapable ,  de manière   structurelle , de produire de vrais leaders.

Ce  printemps, en attendant de savoir  ce qui sortira  de  l'élection présidentielle    française,  première du  calendrier, le vide sidéral  qui est aujourd'hui celui l'Europe occidentale  , va  paraitre   au grand jour. C'est tout un cycle historique qui se termine pour elle. Et nul ne sait de quoi demain  sera fait.

 

                                                                                   Roland HUREAUX

 

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:42

L'ASSASSINAT D’UN SI SIMPLE PRETRE

 

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/08/05/31003-20160805ARTFIG00198-le-pere-jacques-hamel-ou-l-heroisme-discret-de-la-generation-vatican-ii.php

 

Le public n'a pas été seulement ému par les atroces circonstances du meurtre du père Jacques Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Il   l'a été aussi par le caractère de ce prêtre ou plutôt par son absence apparente de caractère distinctif, par sa simplicité au sens le plus ordinaire du terme.

Meurtre atroce. Les chrétiens n'ont pas l'habitude de gémir sur les   misères qu'on leur fait car ils ont la culture du martyre. Le Christ les a prévenus : "Vous serez haïs de tous à cause de mon nom" (Mt 10, 22), « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous (…) Le serviteur n’est pas plus grand que son maître.  S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi « (Jan 15, 18, 20). Et ils connaissent ce mot de Tertullien : " le sang des martyrs est la semence des chrétiens". En un sens, la mort du père Hamel est pour lui une apothéose : égorgé en pleine messe, dans son église, sur l’autel, comme l'Agneau de Dieu dont il célébrait le sacrifice, à 85 ans, après une vie de prêtre accompli !

 

Un prêtre parmi d'autres

 

Mais le plus émouvant est que, à ce que l'on sait, le père Hamel est un prêtre comme il y en a eu des centaines dans   sa génération. Une génération qui a vu, sans doute avec douleur, la déchristianisation massive de la France, la raréfaction des vocations, des charges de plus en plus lourdes pour une population de plus en plus indifférente. Qui a vu aussi, à la suite du Concile Vatican II, la simplification du culte que certains tiennent pour un appauvrissement ou une banalisation.  La paroisse de Saint-Etienne-du-Rouvray est assez emblématique de la déréliction d'une grande partie de cette France qui fut chrétienne. C’est une paroisse de banlieue ouvrière, déchristianisée, dominée d'abord par le parti   communiste, puis par l'islam. Les    catholiques n’y sont qu'une faible minorité.    Le statut social des prêtres n’est plus ce qu'il était. La société leur demande de garder profil bas, de dire la messe « en faisant vite, en se cachant, pour ne pas déranger les gens "selon le mot de Georges Brassens, ce « bouffeur de curés" que le sort du père Hamel aurait sans doute ému. On   demande seulement à ces prêtres d’être des braves gens, ce qu'ils sont, pas toujours reconnus à leur juste valeur. Le père Hamel disait une messe habituelle de semaine avec six fidèles dont trois bonnes sœurs, âgées elles aussi.  Une messe en français, sans pompe, sans   chants extraordinaires, sans   extase pendant l'eucharistie comme on en a prêté au Padre Pio.  Bref, selon l'expression consacrée, l'"ordinaire de la messe".

De cette routine postconciliaire dépourvue d'éclat, le père Hamel ne se sera écarté que sur un point : il n'avait pas voulu prendre de retraite. Au motif que les prêtres seraient des "travailleurs comme les autres", les évêques de France ont   pris l'habitude de les mettre à pied ou à en maison de retraite passé un certain âge. Comme si les règles syndicales s'appliquaient aussi aux hommes de Dieu. Le père Hamel, lui, a voulu servir jusqu'au bout, même dans un rôle subalterne : c'était sa gloire, fort modeste au demeurant. Il n 'oubliait sans doute pas que prêtre, presbyteros, signifie en grec l'"ancien".

 

Signe paradoxal

 

C'est un signe paradoxal de la Providence que l'immense honneur du martyre soit tombé sur un prêtre aussi simple.  On peut penser que du haut de    sa toute puissance, Dieu a vu ce qu’avait eu d'héroïque cette génération postconciliaire que tant d'esprits forts prennent de haut.  Une génération qui n’a sans doute pas fait d’éclat, qui n'a renversé aucune tendance de fond, mais qui a tenu le poste dans des temps qui furent peut-être parmi les plus difficiles de l'histoire de l'Eglise.

Un signe pour les mauvais chrétiens que nous sommes, trop souvent portés   à l’arrogance et au mépris devant la   grisaille.  Un signe aussi pour une population qui s'était habituée à ne pas remarquer ces curés devenus si discrets, les prenant au mieux pour    les derniers des Mohicans.

Or si le djihadiste se sont attaqués à un prêtre de ce profil, en fin de course et qui ne sera probablement pas remplacé, dans un quartier où l'Eglise catholique gardait profil bas, c'est que, malgré son absence d'éclat, ce mince filet d'une Eglise catholique en crise signifiait bien plus que ce qu’elle croyait elle-même.  Les djihadistes ont vu, eux, qu'il y avait là une réalité métaphysique redoutable, un symbole pour eux insupportable. Malgré sa bénignité, le père Jaques faisait encore peur à certains.

Or faire peur, c’est exister. N'en déplaise à Emmanuel Todd, l’Eglise n’est pas encore morte en France.

 

                                                                       Roland HUREAUX

 

 

 

 

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:42

HOLLANDE DANS L'ENGRENAGE DE LA GUERRE

 

                http://www.magistro.fr/index.php/template/lorem-ipsum/en-france/item/2627-hollande-dans-l-engrenage-de

            http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Hollande-dans-l-engrenage-de-la-guerre

Deux initiatives dont la coïncidence ne manque pas d'être inquiétante : 

Du côté de l’OTAN, la décision de renforcer la présence militaire en Europe de l’Est. Lors de la réunion des ministres des 28 pays membres de l’Alliance, le 10 février 2016, des mesures de « réassurance » en direction des pays baltes et de la Pologne ont   été annoncées. Afin de dissuader la Russie, l’OTAN va   renforcer sa « présence avancée » sur son flanc oriental, avec le déploiement de nouveaux équipements. Cette présence militaire « avancée » et « renforcée » sera « multinationale » pour « montrer qu’une attaque contre un allié sera une attaque contre tous les Alliés », a dit Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN. Elle consistera à déployer, dans les pays concernés, des troupes alliées « par rotation », à organiser davantage d’exercices militaires et à installer de nouveaux dépôts d’équipements et de matériels afin de « faciliter l’envoi rapide de renforts » le cas échéant. En outre, deux autres centres de commandement (en plus des 6 premiers) seront créés.

A cet effet, le gouvernement américain a décidé d'augmenter sensiblement les crédits militaires destinés à l'Europe de l'Est. Utile précaution dira-t-on. Mais que dirait-on si le Russie annonçait le renforcement de sa présence militaire au Mexique ?

Il est douteux que ces mesures, en théorie destinées à rassurer les pays baltes et la Pologne mais dont on ne voit pas l'utilité immédiate, favorisent la détente entre la Russie et l'Occident. Puisque la présence de l'OTAN dans cette région doit être multilatérale, la France qui est pourtant engagée sur bien d'autres théâtres d'opérations, devrait en être aussi partie prenante : elle avait déjà participé à des manœuvres dans les pays baltes en juillet dernier.

 

Hollande intègre un peu plus la France à   l'OTAN

 

Justement au même moment, c’est la seconde initiative, le gouvernement français a déposé le 4 janvier 2016 en catimini sur le bureau des assemblées un projet de loi destiné à compléter la réintégration plénière de l'OTAN amorcée par Nicolas Sarkozy. Il   restait des interstices par lesquels cette réintégration demeurait incomplète : ils doivent, pour M. Hollande, être comblés incessamment.  Pratiquement cela veut dire que les Américains pourront investir tous nos états-majors (quid du nucléaire ?) et toutes nos bases sur l'ensemble du territoire, voire en construire pour leur compte.

Dans l'exposé des motifs de la loi, on lit :  "en 2009, la France a décidé de réintégrer la structure de commandement de l'OTAN. En conséquence, elle a recommencé à accueillir du personnel de l'Organisation dans ses quartiers généraux militaires sans que ses QG ne bénéficient toutefois d'aucun statut international. Seuls des arrangements de circonstance ont permis jusqu'ici l'accueil de personnels de l'OTAN dans les QG situés sur le sol français. L'attractivité du territoire français s'en trouve affectée, de même que l'influence française au sein des structures de commandement." On se demande comment notre assujettissement à 100 % pourrait accroitre notre influence auprès de l’organisation !   

Quand on   voit le caractère confidentiel de ce projet de loi que   seul Jean-Luc Mélenchon a relevé, comment ne pas évoquer la réaction du député Hollande quand Sarkozy décida en 2008, de manière pourtant plus ouverte, la réintégration du dispositif militaire intégré de l'OTAN : "Dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient été rendus après un vaste débat dans le pays ». En matière de vaste débat, cette fois nous sommes servis !

 

"Crise émergente en Europe"

 

Ces changements, tant de l'OTAN en Europe de l'Est que de la France dans l'OTAN sont à replacer dans l'évolution de la pensée stratégique de l'autre côté de l'Atlantique. Un livre retentissait de George Friedman Flashpoints, an emerging crisis in Europe[1] est paru récemment aux Etats-Unis. L'analyste bien connu   pense que l’Occident doit avoir à l'égard de la menace russe qu’il suppose, non seulement une stratégie de containment mais aussi de roll back en plaçant tout l’environne proche de la Russie sous contrôle américain étroit. L'auteur envisage la possibilité d’un conflit de première importance entre l'OTAN et la Russie. L'Allemagne serait alors, dit-il, sur la ligne de front. La France serait la base arrière logistique : entrepôt de matériels, accueil de renforts venus d'Outre-Atlantique.  C'est sans nul doute la même conception offensive qui inspire ceux qui ont dicté à Hollande le projet de loi évoqué plus haut.

Bien plus pondéré que Friedman, Henry Kissinger déclarait   au New York Times en janvier 2015 : "Je pense qu'une reprise de la guerre froide serait une tragédie historique ».

Il est clair que de cette tragédie possible, l’engrenage se met en place, la folie idéologique des néoconservateurs américains aidant.

François Mitterrand disait à se proches que, dans le monde actuel, la France "pouvait seulement espérer passer entre les gouttes"[2]. Telle n'est pas la préoccupation de François Hollande pour qui, si une tragédie survient, il faut absolument que notre pays en soit !  Et pour cela il n'hésite pas à mettre, avec une légèreté affligeante, et une insigne servilité    à l'égard de ses maîtres nord-américains, le doigt dans l 'engrenage. Le doigt et bientôt le bras.  

Qui se souvient encore de ce passage de la célèbre conférence de presse du général de Gaulle du 21 février 1966 où il avait annoncé au contraire notre retrait du dispositif intégré ?  

Et voici que des conflits où l'Amérique s'engage (...) risquent de prendre, en vertu de la fameuse   escalade, une extension telle qu'il pourrait en sortir une déflagration générale. Dans ce cas, l'Europe dont la stratégie est dans l'OTAN celle de l'Amérique serait automatiquement impliquée dans la lutte, lors même qu'elle ne l'aurait pas voulu.  Il en serait ainsi pour la France si l'imbrication de son territoire, de ses communications, de certaines de ses forces, de plusieurs de ses bases aériennes, de tel ou tel de ses ports dans le système militaire sous commandement américain devait subsister plus longtemps.

 

Que dire de plus ?

 

                                                                                   Roland HUREAUX

                                      

 

 

 

 

 

 

 

[1] CR in Revue politique et parlementaire ,, octobre-décembre 2015, article de Jean-Claude Empereur

[2] Confidence à Jean-Pierre Chevènement in L'Homme nouveau, janvier 2016,  article de  Thibaud Colin  

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:40

MARINE LE PEN PEUT DIRE : "DANKE SCHÖN FRAU MERKEL"  

 

http://www.libertepolitique.com/site/Actualite/Decryptage/Marine-Le-Pen-peut-dire-Danke-schoen-Frau-Merkel

 

La montée qui  semble inexorable du Front national  aux élections françaises résulte  sans doute  de données de fond : chômage, récession, lourdeur de la fiscalité, immigration , insécurité, réformes brouillonnes et déstabilisatrices ( ainsi les différentes réformes territoriales toutes plus absurdes  les unes que les autres ayant  en commun d'accroître les dépenses et d' affaiblir les repères ). Mais les événements récents ont joué un rôle d'accélérateur du processus aux  élections régionales de 2015 : les tragiques attentats du 13 décembre , et plus encore l'irruption d'un  flux massifs d'immigrés ( dont certains sont des réfugiés)  arrivant par dizaines de milliers en Europe  en provenance de Libye d'abord,  et, depuis l'été,  de Turquie .

Alors que les attentats ont  eu pour effet de resserrer le lien national et même, ô  paradoxe,  de renforcer la position de François Hollande, l'annonce de l'arrivée des migrants  a profondément déstabilisé les esprits. Certains   y ont vu   la réalisation de la prophétie de Jean Raspail dans son célèbre roman de 1975 ,  "Le Camp des saints" .  A tort car il décrivait un mouvement spontané alors que celui-ci est organisé.  Même si la France  n'était pas le première destination de ces arrivants, elle s'est sentie menacée. Bien plus qu'un attentat, même horrible, qui ne touche qu'à  la sécurité physique , la perspective d'un changement de civilisation provoquée par une immigration de masse a jeté le trouble dans un peuple français à qui l'omniprésence de  la thématique islamique et raciale avait déjà  mis   les nerfs à vif.  Pour beaucoup,  le vote FN au premier tour des élections régionales a été  non seulement  un mouvement d'exaspération,  mais aussi une sorte  d' avertissement adressé aux responsables de cette immigration imposée.

Imposée par qui ? L'affaire demeure confuse quant à ses  commencements. Un tiers des réfugiés vient d'une Syrie en proie  à une  guerre civile  atroce que les Occidentaux ont   nourrie en aidant les djihadistes pendant quatre ans . Il ressort que,  contrairement   à la version officielle, la  plupart  des exilés ne fuient pas  le régime mais la guerre ,  les islamistes  ou tout simplement la crise économique aggravée  par les sanctions de l'Union européenne. Ils sont aidés par des mafias qui  vont les chercher jusqu'à Damas pour leur extorquer  le prix exorbitant  du  passage. Les plus pauvres ne peuvent donc pas partir. D'autres viennent de l'Afghanistan, aussi en guerre,  ou    tout  simplement de Bosnie , du Kosovo ou d'Albanie, pays qui ont pourtant fait l'objet , depuis la guerre de 1999 menée par l'OTAN,  des  petits soins de la communauté occidentale. Et n'oublions pas le flux venant de Lybie plus ancien de quelques mois,  composé d'Africains,  et qui se poursuit.

Les arrivées se comptent par milliers tous les jours et,  contrairement à ce qui avait été annoncé, elles ne semblent pas se ralentir en hiver.

 

L'appel d' Angela Merkel

 

Mais s'il y a des départs, c'est qu'il y a une perspective.  Un tel flux n'aurait pas eu lieu si Angela Merkel n'avait dit  clairement au début de l'été que l'Allemagne était prête à accueillir un million de réfugiés .   

On peut  s'interroger sur les motivations de la chancelière  . A pu jouer la demande du patronat allemand désireux de tenir les salaires à la baisse du fait de la   prospérité de ce pays  qui contraste avec l'atonie de l'économie des autres pays de la zone euro . Egalement   le calcul   des démographes de l'ONU et de l'Union européenne qui   depuis au moins 25 ans  vont répétant  que , compte tenu de la  faiblesse du taux de natalité  européen , un afflux de plusieurs millions de personnes sera nécessaire pour équilibrer  les régimes de retraite. Calcul grossier qui  ne repose que sur une approche purement quantitative  ne tenant pas  compte de la qualité de la main d'œuvre ( les employeurs allemands viennent de découvrir que le arrivants ne correspondaient pas tout à fait  à ce qu'ils espéraient) , mais surtout des risques de choc culturel considérables  que cette immigration brutale emporte.

Il est étonnant qu' Angela Merkel qui,  il y  a peu,  déclarait que le multiculturalisme était une échec en Allemagne, n'ait pas pris la mesure de ce choc. 

Il est encore plus étonnant qu' une femme de cette expérience, tenue jusqu'à ces décisions  désastreuses  pour une des consciences de l'Europe , ait pu pousser l'irresponsabilité jusqu'à  déstabiliser ainsi  gravement à la fois l'Allemagne et l'Europe.

Est-il nécessaire de dire que dans les mystérieuse motivations de la chancelière, les considérations humanitaires ne tiennent  aucune place ?  Son comportement  peut être même jugé monstrueux.  N' est ce pas un rapt de population que d'aller chercher    de la main d'ouvre  qualifiée dans des  pays qui ,   la  paix revenue , en auront besoin pour se reconstruire.  Et si vraiment elle souhaitait faire venir ces gens,  ne lui    suffisait-il pas  de leur accorder  des visas et de leur permettre de prendre  l'avion. Ils auraient payé  300 €   pour acheter un billet au lieu  des milliers d'euros versés à des passeurs mafieux   qui les emportent sur des  embarcations précaires.   Angela Merkel peut être tenue pour responsable   de la mort d'Aylan !

 

 

 

Quelles victimes ?

 

Si  les premières victimes sont les réfugiés vrais ou supposés  et en tous les cas  moins attendus que ce qu'on leur avait promis, les  secondes sont les petits pays qui bordent à l'est l'  Allemagne  . Après avoir créé un immense appel d'air,  celle-ci s'aperçoit tout à coup que la population allemande n'est pas si enthousiaste à les accueillir et ferme  ses frontières ,   laissant à ses voisins  la responsabilité de gérer le problème. Contraint de se débrouiller seul pour veiller à l'entrée dans  l'espace Schengen comme le traité l'y oblige,   la Hongrie doit en plus  essuyer l'opprobre des bonnes consciences de  l'Europe de l'Ouest.

Mais c'est toute  l'Europe qui se trouve ébranlée par ce flux inattendu et massif dont on ne sait pas encore ce qu'en  sera  l'aboutissement ni  s' il se tarira jamais.

Il fut un temps pas si lointain où quand la chancelière d'Allemagne avait parlé, notamment sur les questions  économiques et financières, le dernier mot était dit : l'Europe avait parlé  par sa voix.

Mais à présent, ce n'est pas la chancelière allemand  qui a parlé, c'est le peuple français. Par son vote de dimanche, il a marqué son refus de la politique d'Angela  Merkel. Comme en   1789, en 1848,  en 1968,     sa voix  forte a  ébranlé l'Europe . Le peuple  français avait  parlé aussi le 29 avril 2005 en  refusant , à la surprise générale , le projet de Constitution européenne. Et c'est  précisément parce qu'on n'en avait  pas tenu compte que l'Europe en est arrivée à la situation de désespérance actuelle.  

Alors que la France, malgré la politique antifamiliale de Hollande, maintient  de justesse sa natalité au seuil du renouvellement, celle de l' Allemagne, prise d'un vertige suicidaire, s'effondre. Il y a d'ores et déjà plus d'enfants en France qu'en Allemagne.   En conformité avec ce différentiel, la France , plus que la plupart de ses voisins, veut encore , comme dit Spinoza, persévérer dans l'être.

C'est de bien des manières que l'Europe institutionnelle  est passée outre  à la    volonté des peuples. Mais  nul n'était allé aussi loin qu'   Angela  Merkel  quand elle a décidé  que l'Europe qui, jusque là,  avait tenté de contrôler ses frontières devait désormais , seule au monde, être un espace ouvert . L'attitude d' Angela Merkel  est l'aboutissement d'un immense mouvement  de dessaisissement des peuple européens sur leur destin.

Quoi que l'on  pense par ailleurs des idées de Marine Le Pen , dont assurément certains aspects sont discutables, sa percée est l'effet direct  des décisions irresponsables de la chancelière allemande . Danke schön Frau Merkel.

                                                                                   Roland HUREAUX

 

 

 

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:39

 

DIS-MOI QUI TU HAIS, JE TE DIRAI CE QUE TU ES

 

http://www.atlantico.fr/decryptage/nuit-debout-dis-moi-qui-hais-te-dirai-qui-es-roland-hureaux-2725255.html

 

https://fr.yahoo.com/?err=404&err_url=https%3a%2f%2ffr.news.yahoo.com%2fnuit-debout-dis-hais-te-dirai-061146038.html%3fnhp%3d1

 

J'avais plutôt de la sympathie pour le mouvement des Nuits debout jusqu'à ce qu'ils expulsent Alain Finkielkraut.

Un mouvement de jeunes qui résistent au mondialisme déchaîné, qui, inquiets de leur avenir, ne souhaitent pas le démantèlement du Code du travail, pourquoi pas ? 

J'aurais pourtant dû me méfier : même si la gauche n'est pas tendre pour ses adversaires (moins que la droite, souvent naïve ou complexée), l'extrême-gauche est presque toujours haineuse et sectaire.

Non par méchanceté mais parce qu'elle est plus que d'autres idéologue. L'idéologie a ceci de particulier que, à partir d’une vision ultra-simplifiée du réel, elle divise l’humanité, sans nuances, entre bons et mauvais : dès lors que quelqu’un se trouve identifié de près ou de loin au bord des mauvais, il doit faire l'objet de la haine la plus absolue. Le cercle des bons, c'est peu ou prou ceux qui partagent cette haine.  Place de la République, un service d'ordre musclé expulse ceux qui ne n'en sont pas.  

Qu'a-ton reproché à Alain Finkielkraut ?  Sûrement pas son souci du peuple qui est authentique, ni sa position sur les auteurs de la loi El Khomri que l'on peut supposer négative. Son refus d'une éducation nationale de plus en plus alignée sur des normes marchandes (méthodes standard, évaluations, etc.), non plus. Ses positions pro-israéliennes, peut-être, mais il n'en a semble-t-il, pas été question lors de son expulsion. Ce qu'on lui a reproché d’abord, c'est   d'avoir pris au sérieux « l'identité malheureuse » des Français - et des autres Européens :  un soupçon de sentiment national ou à tout le moins de compréhension pour ceux qui en ont encore, suffit pour être suspect.

Sylvain Baron, militant souverainiste bien inoffensif, a été logé à la même enseigne. Etienne Chouard, homme de gauche authentique, lui aussi sincère et soucieux des souffrances du peuple, a compris : il n'a pas tenté de s'approcher : « ils vont me chasser en disant que je suis d’extrême droite ».

Qu'un certain nombre d'intellectuels ou d'hommes politiques, précisément ceux que le peuple ne laisse pas indifférents, aient considéré que le fait national ne devait pas être méprisé ou ramené grossièrement à une forme de fascisme, au fameux "populisme », n’entre pas dans leur réflexion sommaire.

Certes ceux qui devraient être leurs vrais adversaires : les Macron, les Valls, les Juppé, tous plus ou moins centristes bon teint et défenseurs de l'Europe, du mondialisme, de la lex americana - et de la loi El Khomri, ne se risqueront pas, eux, dans la galère de la place de la République.  Par prudence mais aussi parce que la rencontre avec un mouvement populaire ne les intéresse sans doute pas beaucoup. 

Mais la cible de la Nuit debout n'est pas là : elle est le fascisme, pas le vrai, mais le fantasmé :  "Ce qui se passe est une forme subtile de maccarthysme, mais au lieu d’attaquer tout ce qui est suspect de communisme, on attaque tout ce qui est suspect de fascisme ou d’antisémitisme." (Jean Bric mont).

 

Les contradictions de l’altermondialiste

 

Frédéric L’ordon, économiste anti-euro et hostile au mondialisme, gourou falot du mouvement va, lui, l’universitaire démocrate, jusqu'à justifier ces exclusions. Il résume à lui seul les contradictions de cette mouvance qui sont celles de   l’altermondialiste :  ses tenants ne sont pas contre le mondialisme (ce serait être fasciste), ils en veulent seulement un autre.  Ils pensent qu'on peut échapper à la tyrannie de la finance internationale et à l'ultralibéralisme par une nouvelle organisation mondiale : a minima, ils prôneront   la liberté totale d'aller et de venir des migrants et donc de la main d’œuvre et consentiront à l’abaissement des nations. En tous les cas, ils tiennent pour ennemis ceux qui ne veulent pas de cet abaissement.  

L'important dans ce mouvement est là : ce n'est pas qu'il profère telle ou telle diatribe contre l'Europe des marchands ou la tyrannie de la finance, c’est qu’il soit d'abord et avant tout contre la nation.

Il est   du même côté que le mouvement, bien mystérieux, des Antifas   qui s'est fait une spécialité de casser et provoquer des violences à l'encontre des manifestations de droite, généralement pacifiques, comme la Manif pour tous, dont l'objet, quant au fond, n’a pourtant rien à voir avec le fascisme.

Il est du même côté que le mouvement encore plus mystérieux des No Border qui, venu d’on ne sait où, fondé on ne sait où, fomente à Calais ou ailleurs des manifestations violentes en faveur des "migrants" et surtout contre les populations locales.

On croit savoir que ce dernier mouvement est soutenu par George Sors qui n'est pas précisément un ennemi de la finance mondiale et par sa Fondation for an Open society qui vise l'abolition des frontières en Europe, et a promu les femmes qui, sous prétexte de féminisme, ont multiplié les profanations visant les Églises chrétiennes et, par-delà, ce qui reste de la civilisation européenne.

Aux États-Unis, des think tanks ont mis au point au fil des ans une technique destinée à faire de la subversion de manière plus rationnelle qu'autrefois. Ces techniques ont été rodées dans les   révolutions orange de l'Europe de l'Est et les printemps arabes.

Elles semblent être mises en œuvre dans les Nuits debout, si vite et si efficacement organisées, au moins pour semer le trouble.

Il ne semble pas en effet que l'objectif du mouvement - et de ceux qui le soutiennent en coulisse - soit vraiment de renverser Hollande. Peut-être veut-on seulement   lui donner un avertissement, lui rappeler qu'on le tient, ou alors canaliser le mécontentement   de l’immense majorité de la population qui chez nous s'exprime de plus en plus par le vote Front national.  Pour éviter cette captation par la droite extrême, jugée sans doute plus menaçante pour le système, il s’agirait d’en faire au contraire une contestation d’extrême gauche comme Podémos ou Syriza, ce dernier semblant aussi être sorti tout armé (et doté de moyens) du front de Jupiter.  Le revirement de Tsipras   montre combien, dès lors qu'on a affaire à un idéologue antinational et mondialiste, il est facile de le retourner. De manière significative Varoufakis, qui pourtant s'est rallié à l'euro et a donc renié lui aussi le mouvement social dont il est issu a été bien accueilli par les manifestants.

 

Les idiots utiles de la finance mondiale

 

Pourquoi l'altermondialiste est-il moins dangereux pour l'ordre établi que l'antimondialiste ? Parce qu'il est complètement illusoire :  rêver de contenir ou contrôler les forces de la finance internationale par un retour aux Etats-Nations est déjà une entreprise bien difficile, peut-être désespérée. Rêver de contrer l'internationale du capitalisme par l'instauration d'un pouvoir international des travailleurs s'était déjà avéré impossible en 1914 ou 1917 quand les forces dites ouvrières étaient infiniment plus fortes.  Aujourd'hui, il ne s'agit que d'une parfaite utopie.

Dès lors que les manifestants sont d'abord antifas et secondairement antimondialistes, ils sont utilisables par les Bill Gates et George Soros qui, sous différents alibis généreux : la préservation de l'environnement pour le premier, l'ouverture totale des frontières ou le féminisme débridé pour le second, veulent d'abord préserver le capitalisme mondial.

"Misère de la philosophie, philosophie de la misère", disait Marx pour déplorer la pauvreté intellectuelle des socialistes de son époque. Que dirait-il aujourd'hui face à un mouvement comme celui dont nous parlons ? Plus que de la colère, c'est peut-être en définitive de la commisération que nous devons éprouver face à ce mouvement de contestation. S'il se trouve privé de vocabulaire et de moyens d'analyse pour exprimer une cause qui, au fond, est juste, l'école des Mérieux et Vallaud-Belkacem, elle aussi voulue par le capitalisme mondial, y est sans doute pour quelque chose.  

                                                                                   Roland HUREAUX

 

                                                                       Roland HUREAUX

 

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:37

 

Encadré

 

Publié dans Résurrection, juillet 2016

 

MORALE ET MISERICORDE

 

Malgré vingt siècles d'influence chrétienne, il faut bien dire que beaucoup de nos contemporains ont encore une conception quelque peu puérile de la morale.

"Fais pas ci, fais pas ça", "ceci est bien, ceci est mal" : caractériser telle ou telle action comme mauvaise est tenu pour une sorte de décision arbitraire à laquelle il faut bien se plier sans trop chercher à en comprendre la raison d'être.

L'enfant puni prendra l'air contrit, espérant échapper à la punition et il sera content s'il vient à être pardonné par quelque autorité (Dieu, le prêtre, le père ou la mère, le maître).

« Honore ton père et ta mère. Alors, tu vivras longtemps sur la terre que l'Eternel ton Dieu te donne » (Ex 20, 12).  "Le sabbat est fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat" (Marc, 37) dit Jésus-Christ.  On peut en dire autant de toutes les lois morales.  Il faut retenir de ces passages que les commandements moraux vont toujours dans le sens des intérêts de l'homme. Si les transgressions    peuvent faire l'objet d'un pardon, enfreindre la norme n'en entraine pas moins un préjudice immédiatement perceptible ou pas. 

Que la société actuelle, comme toutes les sociétés dans le passé, soit une société de pécheurs face à laquelle l'inépuisable miséricorde de Dieu se déverse -   "sur ceux qui le craignent" (Marc 1, 50) détail que l'on a tendance à perdre de vue -, soit.

Mais même si la réconciliation avec Dieu est toujours possible, on ne saurait perdre de vue que, dès lors que la loi est faite pour le bien de l'homme, l’enfreindre lui cause du tort et que ce tort n'est pas toujours réparable. Par exemple, un ivrogne peut sans aucun doute compter sur le pardon de Dieu, même si dans sa faiblesse, il rechute, et peut-être surtout s'il est devenu faible, mais le pardon ne réparera pas, sauf miracle toujours possible, l'état de ses organes.

Il en est ainsi pour les individus, mais aussi pour les sociétés, qui fonctionneront d'autant mieux que la loi de Dieu y sera mieux respectée. Pas seulement parce que Dieu punirait les transgressions, mais par l'effet intrinsèque des transgressions elles-mêmes qui sont comparables à un manquement aux règles d'hygiène qui permettent de rester en bonne santé ou aux règles de sécurité qui permettent de ne pas avoir d'accident. 

                                                                                     R.H.

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:37

MME NAJAT VALLAUD-BELKACEM, STADE SUPREME  DE LA REFORME IDEOLOGIQUE  

 

http://www.atlantico.fr/decryptage/et-maintenant-histoire-najat-vallaud-belkacem-ou-stade-supreme-reforme-ideologique-roland-hureaux-2177967.html

 

Mme   Najat Vallaud-Belkacem  a beau convoquer à la Sorbonne un  colloque pour débattre de l'enseignement  de l'histoire , mis à mal par sa réforme , la manière cavalière dont elle a , avec l'accord de Hollande et Valls naturellement, imposé celle-ci par décret, prenant  toute le monde de court,  le lendemain même de la grande manifestation hostile des enseignants, restera dans les annales.   

Faut-il tourner la page ? Au contraire,  cette décision  doit nous amener à réfléchir  sur la manière dont elle a conçu et mené la  réforme du collège.

Il est  clair que l'intéressée, dont la nomination  avait surpris,  a atteint  aujourd'hui, selon le principe  de Peter, son niveau d'incompétence.

Mais le type d'incompétence qu'elle manifeste avec la   réforme du  collège  qu'elle a imposée avec l'appui de Hollande et Valls , est hautement significatif de la manière dont, tant par facilité intellectuelle que par idéologie, on prend rue de Grenelle , depuis quarante  ans, les décisions qui détruisent peu à peu notre appareil éducatif.

La méthode est simple: ceux qui sont en charge de proposer des réformes partent des principaux changements qui ont été opérés au cours de années précédentes ; ils constatent que ces changements, réforme après réforme,      vont tous dans le même sens et , comme un élève de cinquième qui apprend la géométrie,  ils  se contentent de prolonger  la courbe que ces changements dessinent pour aller "un peu plus loin " sur la même trajectoire - quand  c'est encore possible.

Il est vrai que le ministère est truffé de vieux augures, apparatchiks généralement médiocres et hégéliens au petit pied, dont toute la compétence consiste à dire sentencieusement, d'un air inspiré, « on va vers ceci ou vers cela », et d'en tirer une opération de prolongation aussi stupide que celle que nous venons de décrire. 

Le latin et le grec sont en déclin; on décrète leur suppression prochaine.

L'allemand est en déclin  au bénéfice du tout anglais : on l'affaiblit encore au mépris de nos engagements vis à vis du gouvernement allemand et de l'amitié  franco-allemande qui constitue toujours le socle de notre diplomatie.

Depuis la plan Langevin-Wallon de 1947 , la tendance est   à plus d'égalité. Le tronc commun au niveau du collège avait été mis en place entre 1960 et 1970 mais il comportait des filières diversifiées et la  possibilité du redoublement , donc d'une différenciation des rythmes. René Haby , ministre de Giscard et néanmoins bon élève du marxiste  Pierre Bourdieu, décrète en 1975 la fusion des différentes filières. Le plan Jospin de 1989 interdit pratiquement les redoublements ,  une interdiction renforcée récemment. Mais la différenciation  des filières s'était  réintroduite par le biais de classes dites "européennes" regroupant souvent les meilleurs élève. On y apprenait les langues à marche forcée , ce qui impliquait au départ une certaine sélection.

Aux classes bilingues à une langue étrangère renforcée, ont été ajoutées les classes bilingues à deux langues étrangères dès la sixième. En sus de l'anglais, ces classes se tournaient le plus souvent vers l'allemand, supposé plus difficile et donc plus élitiste; elles sont aujourd'hui  supprimées. 

La force de l'enseignement  secondaire français était la qualification de professeurs  qui avaient appris au niveau de la licence ou de la maitrise une discipline particulière. Ils étaient fiers de transmettre un  savoir de haut niveau. La  baisse du niveau de nos universités, qui a débouché sur un CAPES supposé plus pratique,  a   affaibli cette exigence.

En  parallèle ont été encouragés les travaux interdisciplinaires . Mme Najat Vallaud Belkacem leur donne encore plus d'importance au détriment des disciplines fondamentales. Ces travaux interdisciplinaires prétendent faire à la place de l'élève le travail de synthèse entre  les différents savoirs, alors qu'une école véritablement libérale devrait  les laisser  les croiser eux-mêmes. Surtout  ils dégradent la notion de discipline scientifique et donc la dignité des savoirs, pour ne pas dire la notion de discipline tout court. Les enseignants deviennent, comme ils le sont dans les pays anglo-saxons, de simples animateurs.

L'intérêt de cette manière de réformer l'Education nationale, la même depuis soixante-dix ans, que la droite ou la gauche soient au pouvoir, est  que même un âne serait capable de faire ce genre de réforme fondée sur la  prolongation des courbes dessinées par les reformes passées.

 

Toujours de mal en pis

 

Cette mécanisation du processus réformateur n'est pas   innocente . Réduire la politique à quelque principes simples que l'on  applique de manière répétitive quelle  que soit la complexité du réel, ce n'est pas seulement de la bêtise adminisrative, c'est aussi la définition du processus idéologique.

Le processus idéologique s'appuie en l'occurence sur un principe de base: toujours plus d'égalité . 

Ne nous leurrons pas : comme  l'idéologie aboutit toujours au contraire du but recherché,  toujours plus d'égalité, cela veut dire toujours plus d'inégalité.

Si l'égalité veut dire traiter tous les élèves de la même manière, comme si on espérait égaliser une série de nombres  en  les multipliant tous par deux, le résultat est que , faute d 'un traitement différencié, les bons sont encore meilleurs et les mauvais s'enfoncent.

Cet égalitarisme superficiel se double  d'une doctrine encore plus perverse , issue de Pierre Bourdieu,  qui conduit à l'avilissement des savoirs transmis. L'inégalité des élèves, qui est de  toujours, ne serait pas selon le sociologue , l'effet des aptitudes  innées mais du seul  milieu social des élèves. Ce milieu social est plus ou moins apte à transmettre les "codes " que l'on trouve dans l'apprentissage de la langue française mais aussi ceux de la culture générale ( y compris scientifique),  de la discipline, des  manières etc. Pour permettre aux plus défavorisés de faire jeu égal avec les autres, on a décidé, depuis 50 ans , année après année,  d'affaiblir ces apprentissages jugés discriminants. Cette théorie plus qu'absurde  aboutit  à priver les élèves les  plus défavorisés d'une "éducation" de base, au sens plein du terme que les autres trouvaient ( et ne trouvent plus guère d'ailleurs) dans leur famille.  La catastrophe scolaire que nous vivons n'a pas d'autre  origine que cette  théorie affligeante. Et bien entendu,     si la qualité de l'enseignement  public se dégrade, les différences familiales ,  au moment de l'embauche,  jouent à plein.

Dans   cette succession de Grands maitres de l'Université attelés les uns après les autres à décerveler les enfants et détricoter la transmission de notre héritage , Najat Vallaud Belkacem, non seulement ne déroge pas , mais étant sans doute plus idéologue encore  que les autres, elle offre le produit le plus achevé du processus.

 

                                                           Roland HUREAUX

 

 

 

 

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