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Roland HUREAUX

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26 août 2022 5 26 /08 /août /2022 09:02

 

Eugénie BASTIE , La guerre des idées, Robert Laffont, 2021

 

Eugénie Bastié a fait dans ce livre un gros travail que reflète sa bibliographie : dresser un inventaire de la vie intellectuelle française depuis environ trente ans , en évitant de l’orienter vers une thèse univoque.

Elle ne tombe pas dans un travers de beaucoup de gens de droite : considérer que c’est gagné . On craignant le pire avec un chapitre intitulé « Les réacs ont-ils gagné la bataille des idées ? » . Mais non,  Eugénie Bastié reste lucide. Il est vrai que des gens issus de la gauche dont la liste est longue reprennent des ides généralement classées à droite : Finkielkraut, Marcel Gauchet ( qui souligne à juste titre le caractère toxique des idées de Bourdieu), Régis Debray ( rallié au gaullisme certes, mais pourquoi évoquer à propos de de Gaulle  la terre et les morts qui n’ont rien à voir , sauf à relayer les pires stéréotypes antinationaux de la gauche ? ) , Jacques Sapir ,  Jean-Pierre Le Goff, Jacques Julliard etc. Mais si ces intellectuels défendent des idées de droite,  ils  mettent un point d’honneur à se dire encore de gauche .  Et des journaux comme Le Figaro préfèreront toujours, sauf exceptions, donner la parole à ces demi-repentis . Un homme de droite jamais passé par la gauche est supposé moins intelligent. Certes « il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui se repent… » mais la presse dite « conservatrice » doit-elle être une maison de retraite pour utopistes déçus ? Ce n’est en tous les cas pas là pas la meilleure manière d’encourager une pensée conservatrice indépendante . S’ils prenaient sérieusement en compte tous les échecs et de la gauche depuis un siècle , ces repentis ne s’en réclameraient plus, ils auraient honte !  

La montée des idées de gauche , comme jadis la Révolution française,  aurait permis , suggère l’auteur, à la droite   de mieux se définir . On en cherche les résultats. Entre le retour poussif à Maurras ou Bonald , une loi naturelle mal comprise,  le durcissement réactionnaire un peu aveugle,  on  cherche en vain de quels progrès on parle.  Depuis deux siècles , la droite n’a cessé de se  définit dans les cadres intellectuels posés par la gauche. Chateaubriand le lui reprochait déjà.   

Des gens de gauche ont soutenu le plan Juppé en 1995 : mais n’est-il pas à l’origine de la bureaucratisation de la santé et de la crise hospitalière actuelle? Tant qu’à faire nous préférons les « intellos populistes »   qui ont soutenu, eux,  les gilets jaunes :  Onfray, Michea, Guilluy, sous le haut patronage d’Emmanuel Todd. 

 

  

Mais qui parle de gauche et de droite ? Se laisser enfermer dans cette opposition n’est-ce pas être   déjà sous l’hégémonie de la gauche qui l’a inventée   en 1789 ?   

Il y a aujourd’hui d’autres césures plus pertinentes et   qui se recouvrent: par exemple les mondialistes et les antimondialistes    , les idéologues et les non-idéologues, c’est-à-dire les gens normaux ,  en incluant dans les idéologues presque toute la gauche d’aujourd’hui , les ultralibéraux mais aussi, s’il en reste, les socialistes nationaux ( en allemand : Nazional sozialismus).

Pourquoi cette hégémonie persistante d’une   gauche qui n’a plus   aucun projet , aucun message , sauf le démontage libertaire de ce qui reste de culture et de mœurs ? N’est-ce pas d’abord qu’étant idéologue , elle est plus intolérante, plus  sectaire, et donc plus intimidante, plus terrorisante que ce qui reste de la droite ? Le troupeau en a plus peur . On en voit tous les jours les effets.

A quoi j’ajouterais un point fondamental  qu’ E. Bastié n’évoque pas : cette gauche libertaire et sectaire est passée du côté du manche. La gauche, c’était au XIXe siècle déjà l’idéologie mais hors des lieux de pouvoir occupés , eux, par une bourgeoisie pragmatique.  Aujourd’hui l’idéologie de la gauche libertaire   est devenue celle du grand capital international  ( Gafam, Gates etc.) Elle tient 99 % des médias.   Hors des questions d’argent,  elle épouse toutes les positions de l’extrême gauche woke . Exemple : Macron que des attardés croient au centre ou même  Biden.  La force intrinsèque de l’idéologie conjuguée à la domination sociale :  tout cela fait une immense chape de plomb, celle que nous connaissons.

N'oublions pas non plus, dans l’ordre subliminal , le relent moral , hérité d’un christianisme dégénéré , dont bénéficie encore, on se demande pourquoi,  la gauche, malgré les régimes totalitaires, les effets de la mondialisation , une idée de gauche : « si tous les gars du monde… », les dégâts de toutes sortes ( à l’Education nationale, par exemple). Corruptio optimi pessima : ce que Chesterton appelait le christianisme devenu fou continue à faire des ravages, y compris dans l’Eglise.

Eugénie Bastié note que tous les think tanks économiques sont entre les mains de libéraux et d’ultralibéraux. Le premier blanc-bec venu qui veut se faire un nom publiera à 25 an un pamphlet ultra libéral . Mais le pathétique   est que tout cela ne sert à rien :  ces gens n’ont pas empêché que la hausse des dépenses publiques , spécialement sociales continue depuis trente ans. Il est vrai que certains ont pris Macron pour un libéral, les pauvres.

Le deuxième caractère de l’époque contemporaine   n’échappe pas non plus à Eugénie Bastié : l’ intolérance sans précédent qui règne entre les deux camps ou plus exactement de la gauche pour la droite . Elle s’exprimait déjà dans le dérisoire  Rappel à l’ordre de Daniel Lindenberg (2002), coup éditorial de Pierre Rosanvallon, tenu à tort pour un  modéré, désignant au lynchage tous les penseurs qui pouvaient inspirer la droite . Les principaux évènements qui  témoignent de la montée de l’intolérance sont rappelés  par  Eugénie Bastié : les femens chères à  Caroline Fourest,   le chahutage de Marcel Gauchet aux  rendez-vous de l’histoire à Blois  (2014) , l’expulsion d’Alain Finkielkraut des Nuits debout, l’interdiction par des groupes violents, pas si marginaux que ne le dit l ’auteur,  d’une  conférence de Sylviane Agacinski ( qu’aurai-ce été  s’il s’était agi d’une philosophe de droite ? ) et ça continue : l’appel à la mise au rancart de  tous  ceux qui ont  soutenu     la Manif pour tous,   de tous ceux  qui ne condamnent pas absolument Poutine , les incessantes procédures judiciaires contre tous ceux  que l’on soupçonne de « propos haineux » parce qu’ils ont des idées différentes etc.  Jadis Jaurès et Barrès , Drieu et Malraux pouvaient déjeuner ensemble. Aujourd’hui la gauche dominante, très minoritaire dans l’opinion mais qui donne le ton dans la classe dirigeante par la crainte qu’elle inspire, exècre tellement tout ce qui n’est pas elle que ce genre de fraternisation   n’est plus possible.

Ceux qui l’incarnent, Edouard Louis, Geoffroy de Lagasnerie et tutti quanti sont-ils vraiment lus en dehors de leur secte,  comme un authentique écrivain de droite mais qui constitue une exception,  Houellebecq, est lu par tous ?   L’extrême gauche prospère dans ce que Dominique Reynié appelle la « basse intelligentsia » ,  milieu de plus en plus fermé.  Tout se passe comme si deux groupes culturels qui s’ignorent plus que jamais   fonctionnaient chacun dans son pré carré . Jusqu’à mettre le village intellectuel, en attendant le pays,   au bord de la guerre civile comme le sont déjà les Etats-Unis ? Des amis Anglais nous disent qu’il reste plus de liberté d’expression   en France que chez eux . Bonne nouvelle mais on ne s’en rend pas compte tous les jours .

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

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26 août 2022 5 26 /08 /août /2022 08:49

Quel singulier paradoxe de voir que, dans la guerre d’Ukraine, le fer de lance du « libéralisme » occidental lequel prétend repousser l’autoritarisme russe, est composé de miliciens qualifiés de néo-nazis.

On a mis en doute leur existence : ceux qui ont voulu les voir de près ont pourtant  vu des militaires ou paramilitaires, troupes de choc bien entrainées, dont les insignes ou les tatouages faisaient une référence claire aux symboles hitlériens.

Des néo-nazis dans le « camp de la liberté »

Autant qu’on le sache, ces milices étaient au départ composées de gens originaires de l’Ouest du pays où était resté le souvenir que les horreurs du stalinisme avaient été, pour eux,  pires que celles du socialisme national et même celui des tentatives de collaboration avec le régime hitlérien entre 1940 et 1944, découragées par le racisme allemand . Ils cultivent les symboles nazis comme le svastika. Mais ces forces ont évolué. Elles ont bénéficié d’une formation particulière de l’armée américaine et d’autres, ont reçu à partir de 1994 des avalanches d’armes. Le président ukrainien Zelenski les a intégrées à l’armée où elles jouent un rôle de troupes d’élite, comme les bataillons Azov, Aïdar, Secteur Droit [1] .  Des volontaires issus de tous les pays veulent les rejoindre.  Mises ainsi en valeur au sein de l’armée et de l’Etat, ces forces pourraient, si l’Ukraine l’avait emporté,  faire rayonner un modèle de soldat et une idéologie que l’on croyait révolus.

Le fondateur du régiment Azov, Andreï Bielinski , s’est fait élire au Parlement.

Apparemment, aucun des pays qui envoient des armes à l’Ukraine – et donc aux milices néo-nazies - n’a émis des réserves à l’idée de soutenir ce genre d’unités. Ls Américains semblent même les avoir favorisées. Les extrêmes se rejoignent.

Les extrêmes se rejoignent aussi à Davos. Klaus Schwab, le pape du mondialisme, dont les instructions sur l’économie mondiale sont indiscutées,  en tous les cas en Europe, est le fils d’un chef d’une entreprise métallurgique suisse, venu travailler en Allemagne à l’avènement d’Hitler. Il aurait utilisé de la main d’œuvre concentrationnaire.  Il est reparti en 1945. Le jeune Klaus a mis la même entreprise au service du régime d’apartheid en Afrique du Sud : il semble qu’il l’ait aidé à construire sa propre bombe atomique. Il a bien sûr quitté ce pays à la fin du régime d’apartheid.

Davos d’un eugénisme à l’autre

Le mondialisme auquel se réfère Schwab prétend s’inscrire dans la tradition libérale. Son livre The Great reset, tout en promettant la continuation des contraintes nées du covid, la baisse de la consommation, en particulier d’énergie, promeut le libre-échange universel et préconise même pour les gens du bas de l’échelle une sorte de socialisme qui réduirait par exemple la propriété foncière au strict minimum (sauf pour les très riches). Parmi les magnats qui soutiennent l’entreprise de Davos ( Gates, Soros et d’autres) , presque tous sont malthusiens : ils pensent que la population mondiale est trop nombreuse et qu’il faut la réduite – pas forcément par un génocide ouvert mais par différents biais, comme les vaccins si ardemment préconisés par Bill Gates. Que la vitesse de croissance de la population mondiale soit en baisse continue semble ignoré par eux. Gates a vendu en Afrique des vaccins destinés à prévenir certaines maladies infectieuses mais qui contenaient des stérilisants pour les femmes sans qu’elles en aient été averties.  Certains opposants au vaccin contre le Covid prétendent qu’il en est de même de ces derniers,  les effets ne devant se manifester que progressivement. En tous les cas, qui dit réduction de la population, dit sélection : quel genre d’hommes va-t-on conserver sur la planète, en priorité ?  Les malthusiens presque tous rattachés au parti démocrate et donc à la gauche américaine, engagés dans l’antiracisme, se gardent de préciser.

Hitler était nataliste pour ce qui était des Allemands mais lui aussi voulait réduire la population des autres groupes ethniques : pas seulement les Juifs mais aussi les Slaves et pratiquement tous les non-aryens. 

Le Führer ambitionnait de créer une surhumanité fondée sur la race aryenne (allemande), race d’élite,  selon lui appelée à dominer le monde. Les moyens de la créer étaient d’abord la sélection naturelle au sein de centres ouverts à des géniteurs et des femmes de pure race allemande , mais aussi la guerre qui par le moyen de la « lutte pour la vie » fait émerger les plus forts.  Il commença ses massacres par celui des handicapés mentaux.

Généralement associé à l’eugénisme est le transhumanisme, l’idée que les manipulations génétiques aux premiers commencements de la vie pourraient améliorer l’espèce humaine au point que l’on puisse créer une nouvelle classe d’hommes « augmentés » ou surhommes qui aura vocation à dominer les autres. Les autres pourraient, avec le progrès des techniques, devenir inutiles. C’est cette angoisse de devenir inutiles qui aurait motivé les Gilets jaunes, selon le Dr Philippe Alexandre, proche de Macron, élitiste et transhumaniste affiché[2].

On peut se demander ce qui sépare   ce genre d’élucubrations des théories de la gauche libertaire. Les lois dites de « bioéthique » introduites récemment en France par le gouvernement français, qui ouvrent très largement le marché de la fécondation artificielle, ont pour but , au travers de la sélection des embryons, de permettre ce genre d’ eugénisme.

Autres signes de la faveur de l’inégalité : les différences de revenus ne cessent de croître au sein des pays développés, ce qui serait au gré de certains économistes, l’effet de l’ouverture internationale des échanges. C’est peut-être cette situation qui a permis à un Biden de passer de l’extrême-droite ségrégationniste à l’extrême gauche woke

Nous nous contenterons d’un autre exemple de la propension inégalitaire et eugéniste présente au cœur de l’ultralibéralisme contemporains. Nous disons ultralibéralisme pour nous adapter au langage commun : il faut cependant se souvenir que ce courant qui aujourd’hui gouverne le monde,  a introduit une censure généralisée au travers des Gafam ( les grandes entreprises du numérique) , il s’est servi du covid pour imposer un contrôle étendu des mouvements de population, entamer un fichage généralisé. Les prochaines étapes seront la monnaie numérique qui devrait permettre de suivre le moindre achat d’un individu, la vaccination obligatoire dès le premier âge et l’institution d’une identité numérique.  Le modèle chinois fascine certaines élites occidentales. 1984 n’est pas loin.

 

Le Rwanda : où l’Occident se fait le champion de l’inégalité

Après la Chine, l’Afrique. Il ne faut pas idéaliser l’Afrique précoloniale : il y avait les dominants et les dominés. Au Rwanda et au Burundi, une minorité de dominants, les Tutsi (10%), dominaient une majorité de dominés, les Hutus (90 %). Au Rwanda,  l’introduction du suffrage universel à l’indépendance (1959) , permit à la majorité hutue de prendre le pouvoir. Une partie des Tutsis s’exila. Certains de ces exilés tentèrent de reprendre le pouvoir à partir de 1990 avec l’appui de la finance anglo-saxonne. Ils y parvinrent en 1994. Ces turbulences entrainèrent d’immenses massacres : celui des dominants tutsi (environ 400 000 victimes en 1994), puis celui des dominés hutu, en fuite au Congo (4 millions de victimes à partir de 1997). La communauté internationale, sous l’impulsion des puissances anglo-saxonnes n’a pas voulu reconnaitre comme victimes de génocide que l’aristocratie tutsi, jamais le peuple hutu où le nombre de morts est pourtant dix fois supérieur. La philosophie élitiste propre aux libéraux anglosaxons les a amenés à penser que la vie des Hutus ne valait rien. Les Tutsis, en revanche, étaient dans l’air du temps.

Le chef de la révolte tutsi, Paul Kagame, parvenu au pouvoir en 1994, est la coqueluche dela sphère internationale, tenu pour un chef d’Etat modèle. Personne ne veut entendre parler des immenses massacres dont il est la cause, directe ou indirecte. Il est régulièrement invité comme observateur au G 20.

Que toute la sphère mondialiste ait soutenu la minorité tutsi est assez extravagant compte tenu des idéaux égalitaires qui sont, en principe, ceux du monde actuel, a fortiori si on considère les massacres épouvantables commis par les vainqueurs.  On peut y voir l’effet d’une conjoncture locale – à vrai dire assez exceptionnelle, ou de l ‘intérêt économique. Comment ne pas y voir aussi l’effet d’une secrète connivence entre les cercles qui dominent le monde avec une société africaine élitiste et inégalitaire ? Donc avec l’homme qui l’incarne, Kagame.  On trouverait sans doute d’autres exemples d’inégalités flagrantes, en Afrique ou ailleurs, admises par la communauté internationale au nom de la sélection naturelle.

Nous revenons au paradoxe de départ : cette gouvernance,  qui centralise de plus en plus, au moins en Europe et en Amérique, le pouvoir, qui contrôle l’opinion publique par la presse, se réclame des idéaux de liberté et d’égalité, promouvant un égalitarisme radical  (antiracisme, ultra-féminisme) exprimés notamment par le wokisme rageusement hostile à toute discrimination,  ne ne se maintient , on vient de la voir en France , qu’en identifiant ses adversaires au fascisme ou au socialisme national et donc à une idéologie de l’inégalité, de la sélection naturelle. Pourtant, au motif de   transgresser  toutes les normes issues de vingt siècles de judéo-christianisme et qui préconisent le respect de l’homme, elle se retrouve sur des positions contraires à ces traditions humanistes.   L’ opposition de ces deux camps avait encore un sens il y a trente ou quarante ans, au temps où on pouvait parler sérieusement du « monde libre », du camp de la liberté. Aujourd’hui, ce monde libre semble, par une étonnante mutation, en train de changer son système de valeurs et d’adopter celui , inégalitaire et transhumain ( c’est-à-dire antihumain),  qui  avait été si longtemps celui de ses adversaires.  

 

                                                                       Roland HUREAUX

Juillet 2022

 

[1] Et aussi Dnipro, Safari, Svoboda, Pravy Sektor, C14 ,  Corps national. 

[2]  Cela montre qu’il n’a jamais vu de près des Gilets jaunes dont certains étaient très intelligents et informés.

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 15:13

Qui attendait quelque chose de la réélection de Macron ? Il y avait ceux qui voulaient un changement de président, 70 % des électeurs, et ceux qui rejetaient les principaux candidats qui se proposaient de le remplacer : Le Pen, Zemmour et Mélenchon. Mais rejeter n’est pas espérer. Qui d’ailleurs, parmi ceux qui ont permis au président d’être réélu, a  lu le pensum insipide que constitue son programme ?

Un programme sans idées

Ce programme ne nous apprend d’ailleurs pas grand-chose de ce qui va se passer dans les prochaines années.

Il ne contient aucun changement de cap : d’abord parce que Macron est un idéologue du pseudo-libéralisme woke, alliance de l’extrême gauche sociétale et d’une politique qualifiée à tort de   libérale parce qu’elle favorise les plus riches.  Son positionnement n’est pas très différent de celui de Biden et de la plupart des dirigeants de l’Europe occidentale.

Disons aussi que Macron n’a jamais fait preuve d’imagination : quand, sur les différents sujets, on croise les directives internationales (pas seulement Bruxelles, mais Davos, l’OCDE, l’OMC, le GIEC etc.) et les propositions en attente dans les tiroirs de la technocratie française, on a beaucoup de chances de trouver le programme de Macron. Avec le côté woke : testing (c’est-à-dire diagnostic) obligatoire des entreprises pour veiller à ce qu’elles ne pratiquent aucune discrimination, de sexe, de genre, de race etc., mise en fiche des auteurs de violences conjugales, mise à l’étude de l’euthanasie, extension des droits des concubins (même non pacsés), nouveau coup porté au mariage. …

Avec l’ultra écologisme des instructions de Davos : neutralité carbone de la France qui doit être le premier pays à y arriver, en 2050, ce qui signifie la continuation de la destruction de l’industrie et de la circulation automobile non électrique, la mise en chantier de 50 parcs d’éoliennes : fâcheuse volonté d’être exemplaire, exaspérante pour nos voisins, destructrice pour nos intérêts.

L’accession à la propriété en sera pas encouragée au bénéfice d’une extension illimitée du parc social : là aussi c’est l’idée de Davos qui veut détruire la petite propriété foncière et ne laisser, hors la très haute classe internationale, que des locataires. La conjugaison de la suppression, déjà faite, de la taxe d’habitation et de celle, promise, de la CVAE (contribution sur la valeur ajoutée des entreprises), laissera peu de matière imposable hors de la propreté foncière.

Le reste est la rhétorique technocratique habituelle qui ne sera sûrement pas suivie d’effets : réduire la dette à partir de 2026 (ça na coute rien de le dire), moderniser l’Etat (un objectif qui laisse de côté fâcheusement la réduction des effectifs sachant que les mauvaises modernisations sont la cause principale de la hausse des effectifs et de toute une série de dysfonctionnements qui exaspèrent fonctionnaires et citoyens ).

Parmi les rossignols qui trainent dans tous les programmes depuis vingt ans, l’instauration d’un conseiller territorial qui serait à la fois conseiller régional et conseiller départemental. Projet très difficile à mette en œuvre :  c’est la promesse de nouvelles complications, avec la certitude de ne faire aucune économie à l’arrivée. Il part de l’idée fausse qu’il faut porter remède au « mille feuilles » français, idée répétée partout alors que la mille-feuille existe ailleurs et qu’il y aurait d’autres manières, plus simples, de le réduire, par exemple en supprimant les régions, ou de le rendre moins coûteux, comme  en réduisant les indemnités et les effectifs des différentes entités.

Sur certains sujets, tout idéologue qu’il est, Macron semble revenir en arrière : plus question de GPA, pour ne pas effrayer , retour mesuré au nucléaire (6 EPR annoncés), mais il ne fait que suivre les idées de la sphère internationale, notamment Davos moins négatif sur le nucléaire depuis quelques mois, réalisme oblige.

Et on retrouve les aberrations de tous le programmes comme la promesse de pouvoir porter plainte en ligne, qui existe déjà.

Voilà quelques éléments du programme de Macron, que nous aurions pu développer davantage, mais nous n’avons pas voulu ennuyer  le lecteur.

D’autres promesses tendent à   élargir la démocratie : un grand débat national, la proportionnelle (dont on connait les dangers) …

Peu ou pas  d’idées sur des secteurs critiques comme l’éducation nationale (hors le retour aux mathématiques pour tous que le même  Macron avait supprimées), la sécurité (on ne touche pas à la justice qui est le cœur du  problème), l’immigration, le chômage, la dictature sanitaire, prête à revenir si on en croit son  grand prêtre international Bill Gates, la  vieille ritournelle  d’occuper les chômeurs à faire quelque chose, très difficile à mettre  en œuvre, rien sur l’énergie, sauf les éoliennes . Macron est en panne d’idées sur les questions les plus décisives.

En bref, la réélection de Macron ne laisse présager la solution à aucun de grands problèmes qui préoccupent les Français :  sécurité, éducation, immigration, réduction des libertés, complication administrative, stagnation économique – et a fortiori déficits, endettement, baisse du niveau de vie. Macron II, c’est la politique du chien crevé au fil d’eau.

 

De graves défis nous attendent

Alors cinq ans d’un long fleuve tranquille ? Gardons-nous de le croire. Le bref panorama que nous venons d’esquisser laisse de côté les défis le plus importants auxquels la France est déjà confrontée et le sera encore davantage.

Le reste a trait aux suites du covid :  Bill Gates en annonce une autre vague, sous deux ans, plus terrible que les précédentes. Comment le sait-il ?  Vérifiée ou pas, cette vague entrainera de nouvelles mesures de confinement, un renforcement de l’obligation vaccinale et de toutes les mesures attentatoires aux libertés. Gageons que Macron réélu vaudra être là aussi le meilleur élève de la classe de la répression sanitaire.

La question du covid débouche sur celle encore plus grave, du great reset. Klaus Schwab et ses conseillers ont concocté à Davos que les mesures prises contre le covid    devaient être tenues pour le prélude à une grande remise à plat du monde (c’est-à-dire une révolution radicale) comportant la réduction de la population et de la consommation d’énergie spécialement de l’énergie   fossile. Comment ? En interdisant rapidement le diésel qui a le défaut d’être le carburant du pauvre, celui des gilets jaunes, et à terme,  de tout  carburant autre qu’électrique.

Ce plan part de présupposés fous : une surestimation apocalyptique du réchauffement climatique, la méfiance irrationnelle du nucléaire, la haine de l’industrie dite « brune », c’est à dire de l’industrie tout court, la volonté de réduire la population mondiale. L’application de ce plan qui a déjà commencé dans les directives de Bruxelles, serait la ruine de l’Europe, le retour au niveau économique et au niveau de vie qui est celui du Maghreb. Pourquoi de l’Europe ? Parce que les autres continents ne prennent pas ces perspectives au sérieux : Russes, Chinois, Indiens et même une partie des Américains, riant in petto, regardent les pays de l’Union européenne planifier leur propre suicide, sans objecter. Les promesses qu’ils font d’accompagner ce mouvement de décroissance sont de la rhétorique parfaitement hypocrite.  

Se conjugue avec la question du Great rest, celle des sanctions suicidaires infligées à la Russie qui sont bien davantage des sanctions que les Occidentaux s’infligent à eux-mêmes.

De ces sanctions, les Américains n’ont cure. Ils pressent les Etats européens de prendre des sanctions de plus en plus dures et pendant ce temps leur commerce avec la Russie se trouve en croissance. Mais les Européens, dument manipulés par Washington sont pris d’une frénésie irrationnelle qui leur fait oublier toutes les prudences diplomatiques et les amène à faire de la surenchère. Comme le souhaite Davos, ils vont s’obliger à réduire de manière drastique leur consommation d’énergie fossile, ce qui va entrainer une hausse des prix insupportable pour la plupart des budgets populaires. Quelle signification peut avoir le programme de Macron si une moitié des Français n’a pas de quoi se chauffer à l’hiver prochain ?  

Pour y parer en partie, il faudrait réviser complètement les règles absurdes du marché européen de l’énergie pour que les Français puissent profiter de leur électricité nucléaire à bon marché. Mais ce n’est évidemment pas à l’ordre du jour.

La hausse des prix de l’énergie va aggraver l’inflation qui s’est esquissée au cours des deniers mois en raison de la multiplication des déficits et de la création monétaire dans toute l’Europe. L’inflation est euphorisante au début, destructrice à terme. Macron a, dans sa campagne, profité de cette euphorie, sans encore avoir à payer l’addition. L’explosion du déficit pourrait entrainer l’éclatement de l’euro, sans que le volontarisme de Macron en matière européenne puisse l’empêcher. A-t-il prévu cela dans sa prospective ?

Derrière la question des sanctions se trouve celle de guerre d’Ukraine. Macron a inscrit la pérennité des sanctions dans son programme sans savoir ce qu’allait devenir le conflit. Il barre ainsi la voie à toute restauration des relations entre l’Europe et la Russie.

S’il n’y a pas d’apocalypse, le devenir de la guerre ukrainienne est d’ores et déjà prévisible : les Russes vont l’emporter d’ici quelques mois, l’armée ukrainienne aura cesser d’exister. Sans qu’on sache le statut juridique qui sera donné à chacune des parties de l’Ukraine, ce sera un sévère camouflet pour l’OTAN, singulièrement ses composantes européennes, spécialement Macron qui s’est, plus que d’autres engagé dans l’extrémisme antirusse. Le président Biden sera sanctionné en perdant en novembre la majorité dans les deux chambres du Congrès. Qu’en sera-t-il de Macron, qui devrait essuyer à la fois cet échec géostratégique et les remous sociaux qui résulteront de la hausse du prix de l’énergie et de l’effondrement   du niveau de vie ?  

Face aux périls qui s’annoncent, le salut dela France serait se de retirer – ou de prendre ses distances – avec les organisations qui nous ont conduits à ces périls :

  • Prendre se distances avec l’OMS et la galaxie Gates-Fauci en matière de covid pour ne pas entrainer un nouveau choc à l’économie française sous le prétexte d’une douteuse lutte contre le covid ou la « variole du singe » ;
  • Prendre ses distances avec le Forum de Davos et la commission européenne qui appliquent servilement ses directives suicidaires ; revoir entièrement le règlement européen du marché de l’énergie ;
  • Prendre ses distances avec l’OTAN et son engagement pro-ukrainien pour se mettre en position de négocier le jour où les Russes auront gagné et que l’ordre européen sera à reconstruire sur de nouvelles bases.
  • On pourrait ajouter que la crise de la dette et l’inflation galopante qui se profilent à l’horizon ne pourront pas ne pas entrainer l’éclatement de l’euro, pas forcément décidé par la France. C’est là qu’un plan B serait nécessaire mais il s’en faut de beaucoup que l’actuel président pour qui l’euro est l’horizon indépassable de l’histoire se prépare à ces échéances.

Compte tenu du contexte international (guerre, sanctions), financier (inflation croissante), des plans délirants du Giec et de Davos et, les cinq années qui viennent ne pourront être que celles des grands orages.

Par rapport à ces perspectives le programme que s’est donné Macron apparait comme singulièrement rachitique. Ce frêle esquif résistera-t-il aux tempêtes qui s’annoncent ?

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

 

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 15:10

Après le désastre de Valérie Pécresse aux présidentielles, il pourrait sembler que les Républicains soient sortis de l’histoire.

Mais les vieux partis ont la vie dure, surtout quand rien n’est à même de les remplacer.

Nous pensons que le parti dit Les Républicains pourrait avoir un résultat convenable aux législatives, pour plusieurs raisons

Beaucoup d’électeurs ont voté Macron, non par entrainement positif mais parce qu’ils refusaient Marine Le Pen, soit parce qu’elle paraissait trop à droite, soit parce qu’ils considéraient que Macron , inspecteur des finances stylé, restait plus « représentatif ». Il se peut aussi que la candidate du RN ait pâti de la permanence dans l’inconscient collectif de le vieille loi salique qui écarte depuis 1500 ans en France les femmes de la tête de l’Etat, une fatalité qui a peut-être aussi nui à Valérie Pécresse.

Ces électeurs ne font pas pour autant une confiance totale à Macron, ni près, et ne verraient pas d’un mauvais œil qu’il soit marqué à la culotte par une forte opposition.  Par rapport à Macron, LR ne se situe pas au bord opposé, ni à droite, ni à gauche et pourrait donc apparaître comme un modérateur convenable.

En tous cas, l’élection de 2017 aura pour Macron un effet d’entrainement beaucoup plus faible qu’en 2018.

Les désaccords très regrettables entre Marine Le Pen et Eric Zemmour ont cassé la dynamique que l’un comme l’autre conservaient au lendemain du second tour de l’élection. C’est une grande chance manquée pour les chefs de la droite et pour ceux qui pensent que l’avenir de la France repose sur eux.

La gauche, désormais menée par Mélenchon, a peu de chances de séduire les électeurs de droite ou du centre. Non seulement par la personnalité de l’intéressé mais surtout par la radicalité de son programme, irréaliste sur le plan économique, dangereux sur le plan de l’immigration ou de notre avenir énergétique.

Dans l’essoufflement général que connait la classe politique, on ne voit que bien peu d’adhésion positive à tel ou tel courant.  Mais on ne vote pas que par adhésion positive. Si LR n’enthousiasme plus beaucoup d’électeurs, il reste le seul choix possible pour une partie d’entre eux, surtout si les candidats qui le représenteront localement (n’oublions pas que l’élection législative reste une élection locale) ont un niveau suffisant.

Une autre condition du succès est que le parti présente d’ici l’élection, une figure de proue entrainante.  Compte tenu de la marque laissée par les présidentielles et en particulier de problématiques lancées par Zemmour, Eric Ciotti semblait le mieux placé pour ce rôle. Hélas, il n’en est rien. Faute d’avoir désigné un chef, fut-il provisoire, le parti LR a laissé passer une dernière chance de ne pas disparaitre.

                                                                                   Roland HUREAUX

Mai 2022

 

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 15:07

 

En cette fin de printemps, la vie semble sourire à Emmanuel Macron, réélu, quoique plus difficilement que la première fois, et à tous ceux qui souhaitent que la vie continue comme avant.

Pourtant l’automne nous prépare de sérieuses déconvenues.  Sur le plan économique d’abord : tout le monde s’attend à une crise énergétique de première ampleur. Les sanctions prises à la légère contre la Russie , qui n’en pâtit  que peu,  n’ont pas encore eu leur plein effet sur nous : grâce à  la vitesse acquise, nous roulons encore avec des carburants russes . Mais dès l’automne, l’accès aux carburants fossiles sera bien plus difficile. Les prix de l’énergie risquent de monter en flèche, privant de chauffage des millions de foyers. 

La hausse prévisible des prix de l’énergie, n’est pas seulement l’effet des sanctions prises contre la Russie, elle résulte aussi de la politique européenne elle-même dont la « plan euro-vert » prévoit la suppression de la voiture non-électrique (c’est à dire de tout véhicule à moins de 50 000 €)  d’ici quinze ans   et un bilan carbone négatif d’ici trente ans. Loin de s’attrister de l’effet des sanctions, les puissants qui règnent à Davos, à Bruxelles, à Washington ou ailleurs s’en réjouissent secrètement : ils comptent sur elles pour obliger les Européens à réduire peu à peu à zéro  leur consommation d’énergie fossile .

Grâce à son parc nucléaire, la France avait la possibilité de se tenir à l’écart de ces restrictions ; mais l’organisation aberrante du marché européen de l’électricité nous contraint à partager notre avantage avec les autres, ce qui se traduira par une hausse considérable du prix de l’électricité, bien plus importante qu’elle ne l’aurait été sur le seul   marché   national.

Que deviendront les fournitures d’engrais, dont la Russie et l’Ukraine sont les principaux exportateurs ?  Et qui pourra acheter le blé russe et ukrainien, dont le prix risque de s’envoler, en particulier pour les Africains du Nord, gros acheteurs ?

 

Une guerre de deux conceptions différentes de la gouvernance  à l’échelle mondiale

 

Toutes ces difficultés,  sachons que ce sont les amis de Macron à l’international, ceux qui partagent ses opinions , écologistes défenseurs autoproclamés du climat mondialistes et  antirusses , libertaires,  prosélytes   LGBT qui les ont suscitées ; parmi eux, les Européens  devraient être les premiers  à en payer le prix     les Etats-Unis ayant  leurs ressources  propres en énergie  et   le reste du monde ne prenant pas au sérieux le  risque de réchauffement climatique.

Mais par-delà l’économie, les pays de l’OTAN, spécialement les plus engagés dans l’aide à l’Ukraine, comme la France (dont le canon Caesar sert à massacrer les populations civiles au Dombas)  doivent s’attendre à une défaite cinglante. A moins que Biden ou  quelques autres  malades du département d’Etat ne décident une escalade supplémentaire, qui nous amènerait à la guerre nucléaire, la Russie va vaincre.  L’armée ukrainienne est sur le point d’être  anéantie. La Russie aura les mains libres en Ukraine, sinon pour annexer, du moins pour neutraliser ce pays, ce qui était son principal but de guerre.  Au milieu de l’hystérie générale antirusse, seul Henry Kissinger a proposé à Davos de négocier avec Moscou sur cette base. Sera-t-il entendu ? De toutes les façons, les Russes, maitres du terrain, ne reviendront pas en arrière.

Nous ne nous en rendons pas encore compte,  mais il s’agira d’une immense défaite pour l’Occident qu’il sera difficile de cacher aux peuples.

Une défaite aussi pour l’Union européenne, bras armé du mondialisme et qui s’est engagée, sous la direction de l’incompétente Ursula von der Leyen, dans une action militaire qui sort de sa mission. Coïncidant avec la crise économique prévisible, elle ébranlera sérieusement l’édifice de Bruxelles.

Lors de la dernière session de Davos, les participants ont exprimé la crainte queune victoire russe ne remette en cause leurs projets pour la planète .   Et pour cause.

Comment cette défaite sera-t-elle   vécue par  les  peuples d’Europe chauffés à blanc,  qu’on a convaincu, bien à tort, que c’était leur guerre,  quand ils  réaliseront qu’elle  est perdue, sans que cessent pour autant les sanctions destructrices qu’ils se sont imposées  lesquelles  , au lieu de toucher la Russie, les toucheront,   eux.

Comment les gouvernements occidentaux, et en particulier ceux qui se sont engagés le plus loin comme celui de la France,  expliqueront-ils que,  pour une guerre  perdue, on les aura privés de carburant et de chauffage l’hiver prochain ?

1870, 1940, la légitimité ne se perd pas seulement par les élections, elle se perd par les défaites. Et celle-là sera cinglante pour tous les pays de l’OTAN. Les élections de mi-mandat ramèneront les Républicains au pouvoir au Congrès en novembre mais pour les autres, pour la France, que se passera t-il ?  Comment sera vécu ce revers humiliant  dans une  aventure où Macron s’est largement engagé et qui sera la défaite, non seulement d’une armée, mais celle de toute une idéologie dans laquelle notre président est totalement  impliqué, l’idéologie libéral-libertaire, déconstructrice,  woke, laquelle pourrait alors faire l’objet dans tout  l’Occident d’une vaste remise en cause.

Un nouveau monde est à notre porte et il n’est pas du tout le grand reset planifié à Davos.

 

Roland HUREAUX

Juin 2022

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 14:59

LA DERNIERE LOI DU QUINQUENNAT MACRON TENDANT A FACILITER L’AVORTEMENT, NE LA PAS PRIVE DU SOUTIEN DES EVEQUES. LA PREMIERE DU SUIVANT ANNONCEE, SUR L’EUTHANASIE, LES TROUVERA T-ELLE AUSSI COMPLAISANTS ?

 

Que le dernier acte important du président Macron ait été de faire voter une loi qui repousse le délai légal de l’avortement de 12 à 14 semaines et de le permettre sur le motif , éminemment flexible,  de « difficultés psycho-sociales » de le repousser jusqu’au terme de la grossesse,  est assez suffocant.

Surtout quand on voit que cette loi est votée dans le quasi-silence des partis, de la presse, des Eglises. Ont seuls réagi les gynécologues-obstétriciens, unanimement hostiles à cette décision.

Electoralisme diront les politologues amateurs. Absolument pas. Cette loi ne rapportera pas une voix à Macron lors de la présidentielle : dans l‘opinion ou la population, personne ne la demandait et elle ne correspond aux désirs de personne.

C’est en réalité une loi entièrement idéologique.

Instaurer un « droit »

Le but est d’arriver à ce que l’avortement soit reconnu comme un « droit », c’est-à-dire ne soit soumis à aucune limite de temps et à aucune condition.

Le lobbying dans ce sens n’est pas national mais international. L’objectif est promu et affiché non seulement par certaines associations extrémistes comme l'International Planned Parenthood Federation (IPPF), associations liées à quelques grands milliardaires ( George Soros, Warren Buffet et d’autres. ) mais aussi des institutions publiques : ONU, OMS.

Comme ses promoteurs savent qeuils n’y arriveront pas d’un coup, ils   veulent faire un pas en avant. La France pays qui a encore, parait-il,  du prestige doit servir d’exemple    à toute une série d’autres pays qui emboîteront le pas de ses « avancées ».

Rien ne laisse supposer que Macron ait eu un intérêt personnel fort pour ce sujet. Tout se passe en revanche comme s’il  en   répondait devant des forces nationales ou internationales qui lui ont  imposé un agenda de déconstruction, de la loi naturelle, de la civilisation, de l’héritage moral occidental et qui attendent  qu’il fasse jouer à la France un rôle pilote.

En d’autre temps, un gouvernement dans la position de Macron aurait craint les réactions d’une partie l’opinion, ou des autorités catholiques, qui, en principe, ne sont pas plus intéressées que d’autres au respect de la loi naturelle mais qui, en fait, en sont devenues, faute d’autres, les gardiens. On aurait pris des précautions pour ne pas faire voter cette loi juste avant les élections.

 

La passivité des évêques

 

Cette fois rien de tout cela.  Comment ne pas y voir le mépris profond dans lequel les évêques sont tombés.  Disciplinés au-delà de toute mesure face aux règles du confinement – au moment où le monde entier découvre qu’elles étaient inutiles, obsédés par de veilles histories d’abus sexuels, dont les chiffres ont été multipliés au moins par dix, au moment où se posent à la population française des questions graves : chômage, crainte de l’avenir, dépression, utilisation croissante de neuroleptiques, profonde inquiétude de l’avenir, ils se taisent.

Le rapport dit Sauvé de sinistre mémoire aurait eu pour but de diminuer l’autorité de l’Eglise dans le champ sociétal, qui s’en étonnerait ?

Mais pourquoi le pouvoir s’inquiéterait-il des réactions d’un corps qui ne pèse plus guère – et plus de son fait que de celui de l’évolution de la société ?

L’évêque du Havre a cru bon de lancer un appel à ne voter que pour Macron ou Pécresse, cela en plein débat sur le délai de l’avortement.  Au moment où la loi a été votée aucune réaction épiscopale, sinon celle de l’archevêque de Strasbourg disant qu’à titre personnel, il allait voter Macron. Beau tir de barrage.

Disons-le clairement : le choix de l’archevêque est un choix de mort. D’abord parce qu’intervenant en plein milieu du débat sur le délai légal de l’avortement. Ensuite parce que les partis recommandés, à commencer par LREM de Macron, sont ceux qui ont appuyé les guerres meurtrières qui ont eu lieu au Proche-Orient depuis 20 ans et ont fait un million de morts au total. Si ce prélat veut vérifier, il, n ’a qu’à interroger n’importe quel chrétien d’Orient, il en aura la confirmation. Trop habitués aux lâchetés des chrétiens d’Occident, ils se taisent.

Les mêmes forces imposent à la Syrie et au Liban des sanctions d’une cruauté extraordinaire qui affament les populations, leur interdisent de reconstruire le pays, sans que nul ne s’en émeuve – puisque Bruxelles les a décidées. Ces sanctions sévères, surtout aux plus pauvres, ne sont toujours pas levées sans que les évêques d’Europe s’en émeuvent.

On peut être évêque sans connaître la géopolitique. Dans ce cas, on se tait.

Nous ne sommes plus dans les années trente où les méchants étaient aux extrêmes et les modérés au centre. Aujourd’hui c’est l’inverse : si on remonte aux causes, toutes les atrocités des dernières années viennent de l’extrême centre, de ces hommes politiques apparemment modérés, qui plaisent tant aux édiles ecclésiastiques, et qui, au moins sur la scène internationale, sont criminels.

Roland HUREAUX

Avril 2020

 

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30 juin 2022 4 30 /06 /juin /2022 16:33

En cette fin de printemps, la vie semble sourire à Emmanuel Macron, réélu, quoique plus difficilement que la première fois, et à tous ceux qui souhaitent que la vie continue comme avant.

Pourtant l’automne nous prépare de sérieuses déconvenues.  Sur le plan économique d’abord : tout le monde s’attend à une crise énergétique de première ampleur. Les sanctions prises à la légère contre la Russie , qui n’en pâtit  que peu,  n’ont pas encore eu leur plein effet sur nous : grâce à  la vitesse acquise, nous roulons encore avec des carburants russes . Mais dès l’automne, l’accès aux carburants fossiles sera bien plus difficile. Les prix de l’énergie risquent de monter en flèche, privant de chauffage des millions de foyers. 

La hausse prévisible des prix de l’énergie, n’est pas seulement l’effet des sanctions prises contre la Russie, elle résulte aussi de la politique européenne elle-même dont la « plan euro-vert » prévoit la suppression de la voiture non-électrique (c’est à dire de tout véhicule à moins de 50 000 €)  d’ici quinze ans   et un bilan carbone négatif d’ici trente ans. Loin de s’attrister de l’effet des sanctions, les puissants qui règnent à Davos, à Bruxelles, à Washington ou ailleurs s’en réjouissent secrètement : ils comptent sur elles pour obliger les Européens à réduire peu à peu à zéro  leur consommation d’énergie fossile .

Grâce à son parc nucléaire, la France avait la possibilité de se tenir à l’écart de ces restrictions ; mais l’organisation aberrante du marché européen de l’électricité nous contraint à partager notre avantage avec les autres, ce qui se traduira par une hausse considérable du prix de l’électricité, bien plus importante qu’elle ne l’aurait été sur le seul   marché   national.

Que deviendront les fournitures d’engrais, dont la Russie et l’Ukraine sont les principaux exportateurs ?  Et qui pourra acheter le blé russe et ukrainien, dont le prix risque de s’envoler, en particulier pour les Africains du Nord, gros acheteurs ?

 

Une guerre de deux conceptions différentes de la gouvernance  à l’échelle mondiale

 

Toutes ces difficultés,  sachons que ce sont les amis de Macron à l’international, ceux qui partagent ses opinions , écologistes défenseurs autoproclamés du climat mondialistes et  antirusses , libertaires,  prosélytes   LGBT qui les ont suscitées ; parmi eux, les Européens  devraient être les premiers  à en payer le prix     les Etats-Unis ayant  leurs ressources  propres en énergie  et   le reste du monde ne prenant pas au sérieux le  risque de réchauffement climatique.

Mais par-delà l’économie, les pays de l’OTAN, spécialement les plus engagés dans l’aide à l’Ukraine, comme la France (dont le canon Caesar sert à massacrer les populations civiles au Dombas)  doivent s’attendre à une défaite cinglante. A moins que Biden ou  quelques autres  malades du département d’Etat ne décident une escalade supplémentaire, qui nous amènerait à la guerre nucléaire, la Russie va vaincre.  L’armée ukrainienne est sur le point d’être  anéantie. La Russie aura les mains libres en Ukraine, sinon pour annexer, du moins pour neutraliser ce pays, ce qui était son principal but de guerre.  Au milieu de l’hystérie générale antirusse, seul Henry Kissinger a proposé à Davos de négocier avec Moscou sur cette base. Sera-t-il entendu ? De toutes les façons, les Russes, maitres du terrain, ne reviendront pas en arrière.

Nous ne nous en rendons pas encore compte,  mais il s’agira d’une immense défaite pour l’Occident qu’il sera difficile de cacher aux peuples.

Une défaite aussi pour l’Union européenne, bras armé du mondialisme et qui s’est engagée, sous la direction de l’incompétente Ursula von der Leyen, dans une action militaire qui sort de sa mission. Coïncidant avec la crise économique prévisible, elle ébranlera sérieusement l’édifice de Bruxelles.

Lors de la dernière session de Davos, les participants ont exprimé la crainte queune victoire russe ne remette en cause leurs projets pour la planète .   Et pour cause.

Comment cette défaite sera-t-elle   vécue par  les  peuples d’Europe chauffés à blanc,  qu’on a convaincu, bien à tort, que c’était leur guerre,  quand ils  réaliseront qu’elle  est perdue, sans que cessent pour autant les sanctions destructrices qu’ils se sont imposées  lesquelles  , au lieu de toucher la Russie, les toucheront,   eux.

Comment les gouvernements occidentaux, et en particulier ceux qui se sont engagés le plus loin comme celui de la France,  expliqueront-ils que,  pour une guerre  perdue, on les aura privés de carburant et de chauffage l’hiver prochain ?

1870, 1940, la légitimité ne se perd pas seulement par les élections, elle se perd par les défaites. Et celle-là sera cinglante pour tous les pays de l’OTAN. Les élections de mi-mandat ramèneront les Républicains au pouvoir au Congrès en novembre mais pour les autres, pour la France, que se passera t-il ?  Comment sera vécu ce revers humiliant  dans une  aventure où Macron s’est largement engagé et qui sera la défaite, non seulement d’une armée, mais celle de toute une idéologie dans laquelle notre président est totalement  impliqué, l’idéologie libéral-libertaire, déconstructrice,  woke, laquelle pourrait alors faire l’objet dans tout  l’Occident d’une vaste remise en cause.

Un nouveau monde est à notre porte et il n’est pas du tout le grand reset planifié à Davos.

 

Roland HUREAUX

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30 juin 2022 4 30 /06 /juin /2022 16:30

Vae victis. Le cycle présidentielles-législatives étant clos, Eric Zemmour apparait comme le grand perdant. Echec mis en relief par le succès de Marine le Pen qui semble avoir trouvé son bâton de maréchal comme chef du principal parti d’opposition.

Ce n’est pas une raison pour donner au vaincu le coup de pied de l’âne comme beaucoup ne s’en privent pas, au mépris de toute décence.

C’est cependant le moment de se demander « Aurait-il pu faire mieux ? ».

Au fond, je ne crois pas.

Il reste que sa campagne peut être analysée.

On ne saurait oublier que c’est Zemmour qui lui a imposé son rythme, qu’il a battu   le record de participation aux réunions publiques (à commencer par l’admirable réunion de Villepinte). Partant de rien il a atteint un moment les 19 % d’intentions de vote et a fini à 7 %, plus que la candidate des Républicains, ce qui reste méritoire. Dans un climat de dépolitisation, son parti a recruté plus de 100 000 membres. Nous pensons que rien de tout cela ne sera perdu sans pouvoir dire comment.

Il a certes commis des erreurs, comme tout le monde, mais furent-elles décisives ?

Militer pour « l’union de toutes les droites » est bon pour l’Issep de Marion Maréchal ou une réunion politique à Versailles, pas pour un candidat à la présidence de tous les Français. Le général de Gaulle l’avait si bien compris : « Ce n’est pas la gauche la France ; ce n’est pas la droite, la France ». Certes 39 % des Français se situent à droite, plus que dans le passé, mais 30 % au centre[1]. 70 % des Français ont des opinions qu’on pourrait qualifier de droite    sur des sujets comme l’immigration. Il reste qu’ils gardent, peut-être en raison de l’héritage de la Révolution française, une certaine pudeur à se déclarer franchement à droite . J’ai une fois entendu dire dans une campagne « je voterai bien pour vous, mais ne dites pas que vous êtes de droite ».  L’union de toutes les droites s’est d’ailleurs faite au deuxième tour de la présidentielle   et on a vu qu’elle ne suffisait pas pour gagner.

Il est vrai que Mitterrand avait été élu sous la bannière de l’« union de la gauche ». Mais sur ce sujet là, il faut prendre son parti d’une dissymétrie pas forcément honteuse pour la droite :  elle a vocation à gouverner tous les Français, la gauche reste une secte plus ou moins idéologique.

Deuxième erreur : il fallait dès le départ concentrer les attaques sur Macron et rien que Macron, et ignorer Marine Le Pen : ce fut une des clefs de la réussite de Villepinte. Il aurait fallu continuer. La droite est unitaire ; toute attaque d’un parti contre l’autre   fait perdre des points à l’attaquant. Ce que l’UMP est quasi morte de n’avoir pas compris. Que l’on puisse discuter les aptitudes de Marine  Le Pen à être présidente des Français, allait sans  dire.  En revanche, il n’est pas sûr que tous les électeurs aient clairement pris conscience, sous ses nombreuses facettes, de la nocivité profonde du premier quinquennat de Macron[2]. Ambitionnant la présidence de la république, il fallait viser le titulaire du poste et personne d’autre.

Lors de son dernier meeting au Trocadéro, Zemmour a fait un long discours très applaudi mais où on n’a entendu les mots ni d’Alstom, ni de Covid, ni de Mac Kinsey, ni d’Ukraine ! Dommage.  

Sur ce dernier sujet, jouer en défensive (« non, je ne suis pas avec Poutine ») n’était peut-être pas la meilleure tactique. Rappeler la lourde responsabilité de Macron (Pozzo Di Borgo, un sénateur centriste l’a dit, Zemmour et Le Pen pouvaient bien le dire) dans le déclenchement de cette guerre et ses livraisons d’armes aux milices néo-nazies eut été plus judicieux.

Les candidats d’opposition n’ont pas à être polis ; ils sont là pour  porter tous les ressentiments des Français, de telle manière qu’ils les expriment démocratiquement.  Les éluder donne le sentiments que ces candidats  craignaient   Macron. Et comme en définitive, on vote pour le plus fort…

Marine Le Pen n’a bien sûr pas fait mieux dans son débat avec Macron. Pourquoi cette timidité ?   

Au moment où les sondages plaçaient   Marine Le Pen et Eric Zemmour au coude à coude, n’aurait-il pas pu donner le coup de collier pour lui passer devant et bénéficier, lui, de la dynamique du « vote utile » ? Les enquêtes montraient que la partie restée fidèle à Marine était la plus dépourvue économiquement, la plus « périphérique ». A-t-on fait tout ce qu’il fallait pour aller au devant de ce public ? Des mesures plus ciblées comme le relèvement des retraites agricoles et artisanales – une question très différente, les experts  le savent, de celle des retraites en général - auraient n’auraient elles pu être approfondies ? Peut-être.

Il reste que dans ce combat au coude à coude, Zemmour souffrait de deux handicaps difficiles à surmonter :

  • La légitimité historique des le Pen n’est pas rationnelle mais sentimentale. Marine a, à plusieurs reprises incarné, non un projet de gouvernement mais le profond désespoir d’une population, celle des perdants de la mondialisation et de la vie. C’est un pacte affectif qui la liait à beaucoup de ces électeurs ; moins que le désir d’une nouvelle politique à laquelle ils ne croient plus, c’est leur rage qu’ils voulaient exprimer.  Elle restait un symbole. Position difficile à contrer.
  • Les habiles campagnes de presse destinées à détruire l’image de Zemmour   ont circulé dès le début de sa campagne dans la bouche à oreille Que n’a t-on pas entendu ? Qu’il était violent alors qu’il était menacé de mort plusieurs  fois par semaine et ne menaçait bien sûr personne ; qu’il était un libéral, alors qu’il n’a jamais rien dit de ce genre (même si proposer la retraite à 64 ans n’était pas très habile : il valait mieux rester dans le vague), qu’il était   indifférent aux souffrances du peuple – alors qu’il avait prononcé dans le Nord un magnifique discours sur le pouvoir d’ achat.  Une fois le portrait campé par une presse naturellement hostile, il est difficile de le modifier. Ces critiques revinrent bien sûr à la surface à l’approche du premier tour.
  • Ceux étaient à l’origine de ces rumeurs savaient ce qu’ils faisaient ;    la partition assignée à la France par  les maîtres de   l’ordre mondial était simple : Marine Le Pen  devait être au deuxième tour , toute prête pour être dévorée  par leur homme, Macron. Aucune stratégie compliquée là :  cela avait marché une fois, cela marcherait deux fois. Zemmour a eu le mérite de tenter de briser cette fatalité en proposant une solution alternative à droite. Il ne faut pas s’étonner que des moyens puissants aient été mis  en œuvre pour l’empêcher de réussir.
  • La légitimité de Marine le Pen était renforcée par son ancienneté dans la compétition. Il existe, surtout en France, un moment d’inertie dans les exercices électoraux peu favorable aux nouveaux venus.

 

Puis vint, dans la campagne de bouche à oreille, le coup de grâce, l’idée que le  seul vote utile aurait été Marine Le Pen. Ça ne tenait pas debout : on savait qu’elle serait battue au second tour, mais ça a marché et explique sans doute la chute finale du score de Zemmour.

Ce genre de campagne invisible n’est pas innocent, ni même spontané. Il y a quelqu’un qui l’a, au moins en partie, conduite. En 1988, tous les sondages donnaient à   Barre    plus de chances qu’à Chirac de battre Mitterrand. Néanmoins une vaste campagne a été lancée : « votez utile, votez Chirac ». Les réseaux Chirac étaient à l’époque puissants, mais aujourd’hui   qui était à la manœuvre ?

La dimension affective du capital politique de Marine Le Pen  et la puissance de la campagne souterraine contre Zemmour nous laissent  penser qu’il lui était difficile de faire beaucoup  mieux.  Le résultat, nous le connaissons :  la réélection d’un président dont 70 % des Français ne voulaient plus, aux ordres de la gouvernance mondiale, assez inconscient pour nous entrainer dans la guerre. Zemmour a eu l’immense mérite d’essayer de nous sortir de l’alternative fatale où la France est enfermée. Ne lui jetons pas la pierre.

 

Roland HUREAUX

 

[1] IFOP, 23/7/2020

[2] Sur ce sujet, Roland Hureaux, L’homme qui n’aimait pas la France , Editions de Paris.

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30 juin 2022 4 30 /06 /juin /2022 16:26

Comme très souvent, les problèmes auxquels on cherche de grandes explications (crise de régime, voire de civilisation) reposent sur des ressorts simples.

Ces dernières élections législatives ont mis en place une Assemblée nationale   où il sera difficile de trouver une majorité de gouvernement. Le parti du président avec 246 députés est loin de la majorité absolue qu’il escomptait – et qui se situe à 289.

La percée des amis de Mélenchon (142 sièges) est belle mais insuffisante pour gouverner sinon comme force d’appoint. Et la  NUPES n’est qu’une coalition de circonstance  fragile. 

On peut dire la même chose pour le groupe RN (89 sièges) qui fait une percée spectaculaire. Lui qu’on croyait destiné  à la marginalité se retrouve deuxième parti de France (hors coalitions).  Il a bénéficié à plein d’un mécanisme particulier : impitoyable pour les petits partis, le scrutin uninominal devient un accélérateur formidable dès que le parti a dépassé un certain seuil qu’on peut fixer à 15 % des voix. Au point que certains parlent de passer à la proportionnelle pour empêcher la prochaine fois un triomphe trop large de Marine Le Pen !  Celle-ci continue de la  réclamer , alors qu’elle ne lui est plus profitable et surtout du fait que si on veut vraiment réformer la France en profondeur (mais le veut-elle ? ) , il faut une majorité que seule  peut donner le scrutin uninominal.

Le paradoxe est que cette fois, pour des raisons inattendues, le scrutin de circonscription a eu l’effet que l’on prête habituellement au scrutin proportionnel : la très grande difficulté d’y faire apparaître une majorité.

 

Un double rejet

 

Le résultat de l’élection a une explication, relativement simple : elle a exprimé un double rejet. A la présidentielle, rejet de Marine Le Pen, non pas en soi mais comme présidente de la République. Aux législatives, rejet de Macron. La présidente du RN n’a pas été rejetée en raison de son image d’extrême droite dont elle a réussi, en partie, à se débarrasser. Elle aurait pu aller plus loin dans la dédiabolisation  en rappelant au cours du débat médiocre qui l’a opposée à Macron     que ce n’était pas elle   qui envoyait des armes aux milices néo-nazies d’Ukraine.

C’est   Macron qui l’a   fait - et qui continue. 

Zemmour non plus n’avait pas osé le dire. Qu’est-ce qui a inhibé les deux candidats de la vraie opposition pour qu’ils soient si timides ? En définitive, une majorité, très relative, des Français a pensé que Macron était un moindre mal. Ou un non-évènement qui renvoyait aux calendes des   changements à la fois espérés et craints.

Certains reprocheront à Marine Le Pen d’avoir refusé de constituer un front avec les autres partis de droite (Reconquête, DLF etc.) qui aurait évité à tant d’électeurs de droite   à devoir arbitrer entre    Macron et Mélenchon. Si trois forces unies s’étaient affrontées au second tour, gauche, droite et En marche (que nous nous refusons à placer au centre), le RN    aurait au moins doublé   le nombre de ses députés, et Marine se serait retrouvée premier ministrable !

Mais les Français, dont 70 % souhaitaient changer de président n’ont pas voulu mettre Marine le Pen à la tête de la France au second tour de la présidentielle. Se pourrait-il que la loi salique subsiste au fond de leur inconscient ? 

Ils se sont rattrapés aux élections législatives. Tous ceux qui voulaient prendre leurs distances vis-à-vis du président ou le contraindre à changer de politique avaient le choix pour un vote alternatif : NUPES, LR, RN. Chacun de ces groupes en a profité à sa manière.

C’est sans doute ce qui a permis au groupe LR (64 sièges) de résister avec un effet bienvenu de sélection naturelle : ont tenu les meilleurs, pas forcément sur le plan technique mais quant à leur ancrage sur le terrain et leur travail (on citera Olivier Marleix, Annie Genevard, Xavier Breton, Marc Le Fur, Aurélien Pradié). Ce critère en a éliminé, il faut bien le dire,  beaucoup. Mais ceux qui restent forment une phalange solide et expérimentée, ce qu’on ne saurait dire des autres groupes. Faute de pouvoir influer sur le gouvernement, les LR ont montré qu’ils n’étaient pas morts et peuvent se positionner pour l’avenir. A condition de ne pas céder aux sirènes macroniennes.

 

Nous ne sommes plus sous la IIIe République

 

Dans un autre contexte, celui des IIIe et IVe République, on aurait pu imaginer un gouvernement de coalition fondé sur ce qu’Edgar Faure, le spécialiste, appelait des « majorité d’idées. »

On peut craindre que ce soit plus difficile aujourd’hui en raison de l’imprégnation idéologique de la politique moderne. L’idéologie radicalise la haine : on le voit à l’international à l’attitudes des pays de l’OTAN vis-à-vis de la Russie. Mais aussi en France avec l’ostracisme dans lequel a été longtemps tenu le RN.  Elle entraine une intolérance maximum même vis-à-vis de ceux qui sont proches de vous. On ne voit pas qui collaborera avec Marine Le Pen. A cet égard, le plafond de verre existe encore.

Quelle majorité possible dans une telle assemblée ? Il nous parait peu probable que Macron arrive, comme il l’avait fait le dernière fois à ébranler le bloc LR . Jean-François Copé réclame à cor et à cris ce ralliement mais il n’est plus député et il est douteux que cette posture, à l’air de « magouille », restaure son image. Du fait de son hétérogénéité, la  NUPES est plus vulnérable .La seule majorité possible est donc que certains élus issus de la  NUPES,  notamment les socialistes,  soutiennent sinon le gouvernement du moins la politique de Macron. Il leur faudra pour cela bien des contorsions :  les propositions économiques de Mélenchon : augmentation massive du SMIC, des impôts, des dépenses publiques ne sont pas évidemment  compatibles avec le maintien dans l’euro sacro-saint pour Macron. Faut-il prévoir une scission de l’ « Union populaire « ?

Le risque est que ces différents partis ne trouvent comme dénominateur commun   que les  idées les plus destructrices : l’euthanasie , la proportionnelle dont on a vu les inconvénients  , une lutte   renforcée contre le réchauffement climatique et donc une servilité plus grande vis-à-vis des consignes de Bruxelles  et Davos tendant à interdire le gazole et à détruire notre industrie automobile.

Un espoir :  même si les subtilités de la constitution et la corruptibilité de certains élus permettent  à Macron de gouverner sans majorité nette ,  les règles constitutionnelles ne sont pas tout. L’important de ces élections  reste que  chef de l’Etat a subi avec les élections législatives, une perte de légitimité qui rendra précaires  ces subterfuges.

 Roland HU

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16 juin 2022 4 16 /06 /juin /2022 16:21

 

La politique internationale a été peu présente dans la campagne électorale sauf pour permettre à Macron de se poser en chef de guerre d’opérette, ou  pour l’amener à  accuser Eric Zemmour et Marine Le Pen de complicité avec Poutine, ce dont  ils se sont bien maladroitement défendus.

Nul ne sait comment la guerre d’Ukraine va évoluer. Ou l’armée russe anéantit l’armée ukrainienne et  la paix reviendra vite,  mais, défaits, les Occidentaux risquent de vouloir se  venger en   durcissant les sanctions , comme ils l’ont fait en Syrie, où, amers de voir que Bachar-el-Aassad était toujours là, ils  continuent à infliger au peuple syrien les sanctions les plus cruelles. Avec la différence que s’agissant de l’Europe de l’Est, ce sont les pays européens qui pâtissent le plus des sanctions. Raison de plus pour  que l’esprit de compromis prévale .

Or cet esprit de compromis, il faut l’attendre plus de Mélenchon que de Macron.

Nous sommes dans une conjoncture extrêmement dramatique, comme l’humanité n’en a jamais connu : tout  dérapage pourrait conduire à la guerre mondiale, voire nucléaire et, dans un tel contexte,  il importe que la France se tienne à l’écart.

Nous pensons que Macron ne le fera pas  et que Mélenchon le fera.

Les positions politiques de Macron sur cette question et sur  d’autres  se résument à un alignement sans nuances sur le supposé consensus euro-atlantique. Ajoutons y une propension à la surenchère qui s’est traduite  par exemple, par la mauvais volonté  qu’il a mise à appliquer les accords de Minsk dont  il était le garant et qui auraient pu éviter la guerre.  A force qu’il joue  le double jeu ,  ses prétentions à  jouer les médiateurs avec Moscou n’ont jamais été prises au sérieux  : radicalité antirusse, intermédiation de l’autre : Poutine n’était pas dupe.  Sans que le peuple français en ait été informé , il semble que quelques dizaines d’officiers français aient servi de conseillers techniques aux Ukrainiens à Marioupol ou ailleurs.  Ajoutons y la livraison de canons Caesar , qui servent surtout à tuer les populations civiles du Dombas et qui, de toutes les façons, comme toutes les  livraisons d’armes  prolongeront le conflit sans aucun espoir de renverser le sort de la guerre au bénéfice d’une  armée ukrainienne en décomposition.

Ajoutons à tout cela la personnalité du président  réélu : son narcissisme, son égotisme, sa vanité naïve qui l’avait amené à souligner sans tact qu’il était le  chef des armées,  l’immaturité que beaucoup pressentent derrière des pauses martiales où un homme qui n’a jamais fait le service militaire croit peut-être affirmer une virilité factice.  

Rien de tel s’agissant de Mélenchon.  Certes son discours à usage interne est plein de propos excessifs  comme « la Police tue », de promesses démagogiques  sur la retraite ou le SMIC .  Mais sur les affaires internationales, Mélenchon qui les connait bien n’a pas déraillé. Il n’est tombé ni dans le piège du pro-poutinisme , ni dans celui de l’hystérie otanienne.  Ses positions passées sur le Proche-Orient s’étaient nettement distinguées des positions américaines.

Et il y a sa personnalité : fort en gueule dans le débat interne  mais raisonnable au fond ;  il reste un vieux politicien conscient des responsabilités de ceux qui sont  au pouvoir, spécialement face à des questions comme la guerre ou la paix . A priori , dans l’hypothèse où des extrémistes américains ou russes prendraient des initiatives d’escalade, Mélenchon saura faire ce qu’il revient de faire au chef d’un  gouvernement  français : tenir la France à l’écart  d’un conflit où ses intérêts essentiels  ne sont  pas  engagés. "Rendre la France aux Français", cette formule de Mélenchon qui  a tant choqué Monsieur Aphatie , c’est ça. Rien à voir avec l’esprit münichois dénoncé par ceux qui voudraient   se mêler  de tout  sans considérer l’intérêt national . Sauf à croire , selon la propagande de  l’OTAN, qu’après l’Ukraine , Poutine  viendrait à conquérir  la Pologne  puis l’Allemagne, puis la France . Hypothèse de haute fantaisie qui n’a pas le moindre commencement de crédibilité  . Ceux qui la formulent sont d’ailleurs les mêmes qui vident  les arsenaux d’Europe occidentale vers l’Ukraine , où elles arrivent on ne sait où, au risque qu’elle se trouve  complètement désarmée.

Pour ceux qui ont du mal  à choisir entre les candidats de Mélenchon  et ceux de Macron, disons-le clairement, dans le contexte de guerre européenne qui est le nôtre,  le choix raisonnable est  celui de Mélenchon.

Roland HUREAUX  

 

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