A l'usage de ceux qui combattent le projet ridicule de marier des personnes du même sexe
Objection: Il est réactionnaire de s’opposer au mariage unisexe : cela se fera tôt ou tard.
Réponse : Etre réactionnaire veut dire que l’on s’oppose à un mouvement irréversible de l’histoire, que l’on va contre le sens de l’histoire. Mais en dehors du progrès scientifique et technique, qui peut dire ce qu’est aujourd’hui le sens de l’histoire ? On a cru un moment que c’était le communisme. Maintenant que l’URSS est redevenue la Russie, on a vu ce qu’il en était. Qualifier telle ou telle position de réactionnaire est un argument terroriste.
Les pays avancés ont déjà instauré le mariage homosexuel ; il est temps que la France y vienne.
Au total, 11 Etats sur 200 dans le monde, seulement, l’ont instauré.
Aux Etats-Unis, seuls 9 Etats sur 50. Le pays est très divisé sur le sujet, certains Etats comme la Californie ou le Maine, qui l’avaient instauré, sont revenus à la législation antérieure (on ne dira pas « en arrière » car il n’y a en la matière ni avant ni arrière).
En Europe, les petites monarchies du Nord et, plus récemment l’Espagne et le Portugal l’ont institué (sans adoption pour ce dernier). Le Royaume-Uni a une sorte d’union civile très proche du mariage. Mais à ce jour aucune des grandes républiques continentales : France, Allemagne, Italie, Russie n’a instauré le mariage homosexuel.
Vous êtes opposé au mariage unisexe pour des raisons religieuses qui ne regardent que vous.
C’est un problème universel qui dépasse largement les considérations purement religieuses.
La reproduction sexuée existe dans le monde végétal et animal depuis un million d’années.
Le caractère sexué de l’espèce humaine est antérieur aux grandes religions. La question est liée à la nature humaine. Il s’agit d’abord d’une question de droit naturel ou de morale naturelle.
Cela n’empêche pas les religions d’avoir une opinion sur ce qu’est le droit naturel. S’agissant du mariage unisexe, elles ont toutes la même : y sont opposées à ce type de mariage (sauf les protestants les plus sécularisés, peu nombreux).
Il n’y a pas de droit naturel, ni de morale naturelle. Seule compte la loi positive.
C’est ce qu’ont prétendu les régimes totalitaires : l’homme, disaient-ils, peut s’affranchir de la nature pour se « modeler » lui-même à son gré, créer le Surhomme. On a vu le résultat.
Si le droit naturel est contesté, au nom de quoi peut-on alors parler des droits de l’homme ?
En vous opposant au mariage homosexuel, vous faites preuve d’homophobie, un sentiment aussi répréhensible que le racisme.
C’est une accusation odieuse. Le mot « phobie » signifie que les positions politiques ne seraient déterminées que par l’irrationnel, par les sentiments, qu’elles émaneraient du ventre et du bas-ventre. Il serait interdit de raisonner.
Notre opposition au mariage uni sexe n’a rien à voir avec un quelconque sentiment vis-à-vis des homosexuels qui sont aussi respectables que tout autre. Il s’agit de raison. La raison, un mot qui n’est pas à la mode. Il faut le réhabiliter.
Nous pensons qu’il est déraisonnable, à la fois inutile, antilibéral et destructeur des repères anthropologiques d’instaurer un mariage unisexe. C’est sur le plan de la raison, des raisonnements et des arguments que des citoyens libres doivent débattre et non sur les accusations de « phobie » de ceci ou de cela.
Considérer que la revendication de telle ou telle catégorie est excessive ou non justifiée, ce n’est pas de la « phobie ».
Il est odieux que le gouvernement ait mélangé le projet de loi avec la lutte contre une prétendue homophobie.
La population française y est favorable
Dans ce cas pourquoi ne pas soumettre la question à référendum ?
Il s’agit d’une question anthropologique fondamentale qui déborde même le cadre constitutionnel. La conception qu’une société se fait des rapports de l’homme et de la femme est au moins aussi importante que celle des rapports entre le gouvernement et le Parlement. C’est donc au peuple de décider directement.
Quand, dans le cadre de sondages, les gens sont questionnés à froid, ils tendent généralement à répondre en fonction du courant dominant, sans réfléchir. Six mois avant le référendum sur le traité constitutionnel européen du 29 mai 2005, 70 % des électeurs sondés (comme 95 % des médias) lui étaient favorables. Après quelques semaines de débat, le résultat s’est inversé : on n’a plus eu que 45 % pour et 55 % contre. Qui donc peut dire ce que pense vraiment le peuple français ?
Aux Etats-Unis, chaque fois que, dans un Etat, la question a été soumise à référendum, le résultat a été négatif.
L’instauration du mariage homosexuel est une mesure qui va dans le sens du libéralisme
Bien au contraire, c’est la première fois que la loi se mêlera directement de sexualité. L’institution du mariage n’a de sens que par rapport à la filiation (même si par extension elle s’applique aussi à des couples stériles). Si la sexualité n’était qu’un jeu gratuit sans conséquences sur l’engendrement, le mariage n’aurait aucune raison d’être.
Il y a des gens qui se retrouvent tous les soirs au bistrot pour jouer aux cartes sans que la loi s’en soit jamais mêlée !
A la rigueur la loi peut-elle, dans le mariage, sans qu’il y ait des enfants, reconnaitre une solidarité, mais dans ce cas pourquoi ne pas reconnaitre aussi les couples solidaires (et généralement chastes) que forment un frère et une sœur, une mère et son fils, voire trois frères, un frère et deux sœurs etc. ?
NB : Dans la doctrine chrétienne, la sexualité et surtout l’amour qu’elle exprime, ont aussi une valeur propre, reconnue par le sacrement de mariage en dehors de la fécondité. Donc ce dernier argument ne s’applique qu’au mariage civil. Le mariage civil (ou républicain) n’a un caractère officiel que parce qu’il implique des tiers.
L’individualisme est dans l’air du temps
Si l’on en croit Freud, l’homosexualité dérive presque toujours de l’incapacité de rompre le lien privilégié de l’individu avec sa mère. Elle témoignerait donc d’un déficit d’ individuation. Mais on n’est pas obligé de croire ce que dit Freud…
Vous représentez les gens qui se sont opposés au divorce, à l’avortement, à la dépénalisation de l’homosexualité, ceux qui regardent toujours vers le passé.
Les questions ne sont pas di tout comparables. S la société française s’est à un moment donné donné des règles protectrices contre le divorce ou l’avortement ( qu’on ne saurait en soi considérer comme un bien, à la rigueur comme un moindre mal ) et les a ensuite assouplies ( sans les faire disparaître) , c’est parce qu’il y avait de vrais problèmes à résoudre : difficultés dans les couples, avortements clandestins . Rien de tel en matière de mariage homosexuel : il ne s’agit nullement de résoudre un problème. Un nombre infime de gens revendiquent vraiment qu’on le légalise pour eux. Une politique qi ne vise à régler aucun problème, c’est de l’idéologie.
Les promoteurs de cette idéologie ne cachent guère que la phase suivante sera de vider le mariage de toutes ses contraintes et de son contenu : obligation de fidélité, de cohabitation, pour en arriver à sa destruction totale.
La manière dont les gens vivent leur sexualité ne regarde pas l’Etat
En effet, ce sont les conséquences de la sexualité, principalement la filiation, accessoirement la solidarité matérielle qui décharge la collectivité, qui regardent l’Etat et non la sexualité en tant que telle. En consacrant une union qui ne génère pas naturellement d’enfants et qui exclut les solidarités familiales non homosexuelles, l’Etat, pour la première fois, au travers du mariage homosexuel, se mêle directement de sexualité.
Le mariage civil est tellement dévalué qu’instaurer un mariage homosexuel n’a pas d’importance
Cette objection vient de milieux contre-révolutionnaires ou intégristes pour qui dévaluer le mariage républicain permet d’affaiblir encore la « gueuse ». C’est une attitude inacceptable de type sectaire. Le mariage républicain intéresse la res publica, il est donc l’affaire de tous. Même si la multiplication des divorces et l’extension des unions de fait l’ont altéré, il n’en reste pas moins une institution fondamentale de la société que tout le monde, croyant ou incroyant, doit défendre.
Ce n’est pas un sujet important : très peu de gens sont concernés
Il est vrai que les homosexuels actifs sont peu nombreux (3 % maximum de la population pour les hommes, 1 % pour les femmes, selon les sondages faits dans le monde anglo-saxon) et parmi eux, la plupart n’ont nullement l’intention de se marier.
Mais l’enjeu n’est pas là : c’est un certain ordre symbolique que les partisans du mariage homosexuel veulent subvertir.
Par là le projet de mariage unisexe a un caractère idéologique et non démagogique. La démagogie consiste à satisfaire (ou promettre de satisfaire) des revendications illégitimes ou dangereuses, éventuellement coûteuses. L’idéologie vise à imposer une théorie officielle qui ne va pas de soi, et, pour cause, puisque elle est en général contre nature (suppression de la propriété privée, du marché etc.). En l’espèce, la demande effective de mariages homosexuels est quasi inexistante. C’est d’idéologie à l’état pur qu’il s’agit.
Mais cela ne veut pas dire que l’affaire n’est pas importante, au contraire.
Il se peut que l’offensive contre le mariage, comme celle qui s’attaque à la différence sexuelle (théorie du gender) entre dans la stratégie d’un certain mondialisme qui s’attache à effacer peu à peu tous les repères identitaires : nations, culture, histoire, statuts, et donc sexe. L’objectif visé est une société atomisée, sans repères, entièrement disponible aux forces du marché.
Vous voulez instaurer l’ordre moral
Le mariage entre un homme et une femme est, à la limite, indépendant de la morale, puisque il vise à régler la filiation et à reconnaître des solidarités concrètes. Il est protégé par le Code civil qui prohibe l’adultère (même dépénalisé, l’adultère demeure une faute civile à l’égard du conjoint). Ces dispositions justifient des poursuites. Jusqu’ici, les relations homosexuelles étaient à l’abri de ce genre de poursuites ; elles ne le seront plus.
De toutes les façons, la notion d’ordre moral, lancée par Mac-Mahon en 1873, est un épouvantail qui n’a aucun sens. La loi consiste à introduire un certain ordre dans la société. Et la morale (au moins la morale républicaine), c’est d’abord la prise en considération des intérêts d’autrui (article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 : « La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ».)
Dans un pays libre, ces obligations légales doivent être réduites au minimum, pour préserver au maximum la sphère individuelle. Ce minimum est ce qui est nécessaire à la survie de la communauté et à la paix civile.
Or l’instauration du mariage homosexuel aboutit à étendre un certain ordre moral (en tous les cas légal) sans aucune utilité sociale.
Rien ne dit que l’adoption par des couples homosexuels ait des répercussions sur l’équilibre des enfants
Les études qui ont été faites, notamment aux Etats-Unis, tendraient à montrer le contraire. Mais elles sont peu nombreuses.
Les cours de récréation sont un milieu féroce : comment sera traité un enfant qui affichera avoir pour père et mère deux hommes ou deux femmes ? En particulier dans les quartiers où la population musulmane, violemment hostile à l’ homosexualité , est majoritaire.
Si un accident venait à vous faire disparaître avec votre conjoint, souhaitez-vous que votre enfant soit confié à un couple homosexuel ?
Il vaut mieux, pour élever les enfants un bon couple homosexuel qu’un mauvais couple hétérosexuel
La question se pose-t-elle ? S’agissant de couples homosexuels, il ne saurait s’agir, au moins pour l’un des deux partenaires, que d’adoption. Mais il existe suffisamment de « bons » couples hétérosexuels qui voudraient adopter et n’y arrivent pas, faute d’enfants à adopter, pour qu’on aille chercher des couples unisexe.
Autres possibilités : la PMA ou les mères porteuses : ce sont des solutions très discutables qui tendent à considérer les enfants comme des objets qui s ‘achètent, les ventres des femmes comme des objets qui se louent.
De toutes les façons, on peut se demander si même peu satisfaisants par leur comportement, , deux parents de sexe différents ne sont pas préférables pour la maturation des enfants. Pour la plupart des psychologues, la maturation de l’enfant exige la présence de l’élément masculin et de l’élément féminin.
La famille homosexuelle avec enfants existe déjà ; il ne s’agit que de reconnaître une situation de fait.
C’est une chose qu’un (une) chef de famille monoparentale permette à un tiers du même sexe de vivre à son domicile, c’en est une autre que la loi consacre officiellement l’un comme père, l’autre comme mère, s’ils sont du même sexe.
Tout le monde a le droit d’avoir des enfants, sans qu’il doive y avoir de discrimination
Personne n’a le « droit » d’avoir des enfants comme on a le droit d’avoir un chat ou un caniche. Le fondement de la démocratie occidentale est la morale kantienne : « ne jamais considérer une personne comme un moyen (ou un objet) mais comme une fin ».
Ceux qui ont coopéré pour mettre un enfant au monde ont le devoir de l’entretenir et de l’éduquer, sauf dans les cas où ils s’avèrent radialement incapables de le faire et que l’enfant est placé. Dans les autres cas, personne n’a, en soi, le droit d’avoir des enfants.
S’il y a discrimination, elle est dans la nature qui n’a pas permis à ce jour, à un couple homosexuel d’engendrer naturellement. Elle l’interdit même à bien des couples hétérosexuels. Si on tente par des subterfuges de contourner cet interdit de la nature, on ouvre la porte à des pratiques monstrueuses (mères porteuses, marchandisation de la grossesse etc.).
Réserver le mariage aux hétérosexuels est une discrimination
C’est la nature qui discrimine, non la société.
Il y a des discriminations illicites : de race, de religion, de sexe. Mais il en est d’autre de légitimes : tout le monde n’a pas le droit d’être polytechnicien ou député ; seuls ceux qui ont passé le concours ou ont été élus peuvent y prétendre.
Il est aussi des discriminations très cruelles dans la société dont personne ne parle : qui prétendra que les jolies filles ne sont pas avantagées dans la recherche d’un emploi ? Ou que les personnes âgées qui n’ont que 350 € par mois pour vivre ne sont pas très désavantagées.
(S’agissant de discrimination, il est notoire que certains lieux de divertissement sont pratiquement interdits aux hétérosexuels ; que dirait-on si d’autres étaient aujourd’hui interdits aux homosexuels ? )
Au demeurant il n’est interdit à personne de se marier selon le mode ordinaire : avec quelqu’un du sexe opposé. Il n’y a donc pas de discrimination à proprement parler. Ceux qui ne trouvent pas, comme on dit, « chaussure à leur pied » ne sont pas les moins malheureux, mais la loi n’y peut rien.
Autre considération : se marier n’est pas un privilège. C’est entrer dans un statut qui comporte des devoirs et des droits définis à l’article 212 du Code civil ; si l’on ne considère pas qu’être parent est un droit, que reste-t-il ? Le droit d’exiger le respect ( mais n’est-il pas une exigence universelle ?) Celui de contraindre le partenaire à vivre sous le même toit, d’exiger sa solidarité financière. Le droit pour le conjoint trompé de se pourvoir devant les tribunaux ? Mais est-ce la recherche de ces droits qui motive vraiment les partisans du mariage homosexuel ? On sait bien que non.
S’opposer aux droits des homosexuels, c’est du fascisme
Au temps de Proust, l’homosexualité passait pour l’apanage d’une aristocratie passablement rétrograde - et décadente. Les valeurs symboliques se sont inversées : la promotion de l’homosexualité est passée à gauche et fait moderne (comme la défense des langues régionales, autrefois défendues par Charles Maurras). La raison de ces changements de « couleur » sont un beau sujet pour les historiens.
L’homosexualité était répandue dans les milieux de la collaboration (tel ministre de Vichy fut surnommé « Gestapette »). Que le régime nazi ait persécuté à un moment donné les homosexuels tient d’avantage à une rivalité de factions qu’à un parti pris doctrinal (cf. Les Damnés de Visconti qui montre comment l’homosexualité, encouragée chez les SA, servit de prétexte à leur élimination par les SS).
Au demeurant, il ne s’agit nullement de combattre l’homosexualité qui doit demeurer de l’ordre de la sphère privée, mais seulement de s’opposer à une revendication jugée illégitime et qui n’est sans doute le fait que d’une minorité de la minorité homosexuelle.
Les sociétés du passé ont reconnu l’homosexualité
C’est une légende.
Certes l’homosexualité a toujours existé, au moins dans les classes dirigeantes (dans certains villages, au XIXe siècle, les paysans ne savaient même pas ce que c’était !)
Mais il n’a jamais été question d’en faire une institution analogue au mariage.
Dans la « Légion sacrée thébaine » au temps d’Epaminondas (IVe siècle avant J.C.) , la rivalité entre jeunes guerriers amoureux les uns des autres fut utilisée pour les rendre plus combatifs mais ce ne fut pas, semble-t-il, une institution.
La seule mention d’un mariage homosexuel dans la littérature historique est une parodie (Suétone, Vie des Douze Césars, Néron, XXVIII).
La revendication d’un mariage homosexuel est très récente : on n’en trouve même pas trace en Mai 68. Elle est le propre de sociétés qui ont gravement perdu leurs repères, dans ce domaine comme dans d’autres (dérive de la sphère financière etc.).
Le pays de Descartes doit raison garder.