LE CRASH DU VOL BARCELONE DÜSSELDORF, DEUX MOIS APRES : UN SUICIDE SYMBOLIQUE
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L'opinion allemande a été très choquée par l'horrible crash du vol Germanwings Barcelone - Düsseldorf survenu il y a deux mois ( le 24 mars) dans les Alpes . Qui s'en étonnerait ?
Il est apparu très vite que l'accident résultait du comportement à la fois suicidaire et meurtrier du jeune copilote Andreas Lübitz qui a volontairement entraîné avec lui 149 personnes dans la mort.
Le PDG de la Lufthansa, Carsten Spohr, a eu beau souligner le caractère totalement exceptionnel de cette affaire dans une aéronautique allemande qui se considère comme une mécanique bien huilée, les causes de l'accident ne laissent pas de susciter un étrange malaise.
Si l'opinion allemande a été si choquée, c'est peut-être que ce drame fait revenir à la surface un côté sombre et généralement refoulé de l' esprit allemand dans un pays où la sécurité, la prévisibilité, la rationalité sont devenus les maîtres mots.
Il ne serait que trop facile d'évoquer des événements passés où l'on avait vu, de manière analogue, un pilote ( c'est une traduction de führer ! ) entrainer par une folie suicidaire l'Allemagne toute entière dans un désastre.
Mais il est d'autres manières de se suicider, plus discrètes : la dénatalité qui emporte aujourd'hui l'Allemagne en est une. Avec un taux de fécondité de 1,4, ce pays ne renouvelle qu'aux 2/3 chaque génération. Sa population , aujourd'hui de 80 millions d'habitants, est appelée ainsi à se réduire de 50 % en 60 ans, puis de 50 % encore les 60 années qui suivent. Au rythme actuel, en un siècle et demi l'Allemagne disparaitra. Et encore la chute serait-elle plus rapide encore si ces chiffres n'incluaient les immigrés principalement turcs qui en moyenne ont plus d'enfants que les Allemands.
Par derrière les chiffres de la natalité, c'est toute la politique allemande, fondée sur une conception étriquée de l'euro où la stabilité prime toute autre considération, propre à satisfaire un peuple de retraités tournant le dos à l'avenir, qui entraîne l'Europe entière , pas seulement la Grèce, dans une spirale déflationniste fatale.
Roland HUREAUX