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Roland HUREAUX

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 22:36

 

LES TERRORISTES ONT MIEUX COMPRIS QUE BEAUCOUP L’IDENTITE DE LA FRANCE MAIS ILS N'ONT PAS TOUT COMPRIS

 

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/08/08/31003-20160808ARTFIG00163-ce-que-les-djihadistes-ont-compris-de-la-france-et-ce-qu-ils-ont-oublie.php

 

A une France qui s'interroge chaque jour sur son identité, les terroristes qui ont frappé à Nice et à Saint-Etienne-du-Rouvray ont, d'une certaine manière, répondu "Nous, nous savons ce que vous êtes et c'est précisément cela qui ne nous plait pas et là que nous voulons vous frapper".

L'attentat de Nice a eu lieu le 14 juillet, fête nationale, qui commémore certes la Fête de la Fédération de 1790 que le roi présidait, mais qui se trouve désormais liée à l'imaginaire républicain. C'est la France issue de la Révolution française qui était visée.

L'assassinat d'un prêtre en plein milieu d'une messe à Saint Etienne du Rouvray, c'est l'Eglise catholique, pilier millénaire de la civilisation française qui est la cible. Que cet attentat ait eu lieu le jour de l'ouverture des JMJ est-il un hasard ? Ce n'est pas sûr.

 

Fils de l'Eglise et de la République

 

Pour les terroristes, ces deux traditions n'en font que une. Elles sont toutes deux   constitutives de la même France. Les commanditaires des attentats de juillet auraient-ils lu Marc Bloch :  "Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération." ?  On se le demande.

L'histoire de France ne fait certes pas vibrer les terroristes, mais ils l’ont mieux comprise que les enfants qui sont ou seront victimes d'une Education nationale façon Vallaud-Belkacem laquelle   organise, sur fond de culpabilité, l’amnésie et l'inculture des générations futures.

Ils l'ont mieux comprise que nos laïcistes, tout puissants dans l'actuel gouvernement, pour qui seule compte la France républicaine, et qui pensent qu’un durcissement de la laïcité viendra à bout des terroristes, qu'il faut bannir les sapins de Noëls et les crèches des places publiques pour les apaiser. La très officielle Association des maires de France déconseille aux élus chrétiens de manifester leur foi en public, mais en revanche Anne Hidalgo fête ostensiblement la fin du ramadan à la mairie de Paris.  Pour eux, l’Etat laïque doit tout faire pour échapper au soupçon de parti-pris pro-chrétien en faisant pencher au besoin la balance du côté de l’islam.   Que le christianisme qui ne fait peur à personne soit la première victime d'une telle pratique et qu'une France déchristianisée soit une proie plus facile pour l’islamisme qu'une France qui aurait gardé la mémoire de ses   racines chrétiennes, cela ils ne veulent pas le savoir. Il est vrai que, dans une certaine gauche, la   haine du christianisme est sans doute pire que celle qui anime les terroristes.

 

La crise de la laïcité

 

Que ce laïcisme, de l'école de Vincent Peillon, libertaire et anomique n'ait rien à voir avec celui de Jules Ferry, fondé, lui, sur une forte notion de la loi naturelle (appelée "morale républicaine"), issue de Rousseau et de Kant, leur échappe, ce qui témoigne de la crise profonde que traverse aujourd'hui l'idée de   laïcité et par de là son incapacité radicale à contrer l'islamisme.

Tous ceux qui ont fréquenté des musulmans de France - et d'ailleurs -, qui ont fait par exemple une campagne électorale dans les cités où ils sont majoritaires savent qu'ils   préfèreront toujours un chrétien croyant à un athée. Plus la France se déchristianise, moins elle est capable d'intégrer.

Les terroristes ont aussi mieux compris ce qu'était la France que les héritiers de l'école traditionnaliste, nombreux dans une certaine droite, qui depuis 230 ans ressassent de génération en génération leur ressentiment à l'égard d'une Révolution française supposée être à l'origine de tous nos maux.   Ils ne voient pas que la vague libertaire, venue des Etats-Unis il y a une génération, a peu à voir avec la Révolution de 1789 et qu’elle marque une rupture de civilisation encore plus fondamentale, prémisse d'un transhumanisme suicidaire. Ils ne remarquent pas par exemple que ce qui reste de monarchies en Europe, notamment dans les pays nordiques ou le Commonwealth, ont été les plus ardentes à   adopter les   excentricités libertaires, contraires à une morale naturelle qu’aucun des philosophes des Lumières (sauf Sade) n’avait remise en cause.

A vrai dire les querelles franco-françaises de l’Eglise et de la République, du curé et de l'instituteur, à la rigueur comprises en Italie (Don Camillo et Peptone !) ou en Espagne, sont incompréhensibles pour le reste du monde.  En particulier pour les chrétiens d'Orient    pour qui la France de saint Louis et celle des Droits de l'homme, inséparables, sont deux moments d'un même élan historique.  Il en est de même en   Irlande, en Pologne, en Afrique ou en Asie.

Cela, des hommes aussi emblématiques du génie français que Chateaubriand, Péguy ou De Gaulle l 'avaient compris. De même les hommes de la IIIe République qui, tout en combattant l'Eglise à l'intérieur avaient à cœur de remplir la mission multiséculaire de la France de protection des    chrétiens d’Orient, mission que Sarkozy et Hollande ont oubliée.

En frappant la France à la fois à Nice et à Saint Etienne du Rouvray, les terroristes   ont fait la preuve qu’eux aussi ont   compris cela.

De même l'acharnement particulier qu'ils mettent à frapper la France ne s'expliquerait pas s’ils n’avaient, à leur manière, intégré que parmi les nations chrétiennes, en dépit de ses multiples reniements, elle demeure "la fille aînée de l'Eglise".

 

La France est aussi le pays de la Résistance

 

Il est en revanche une chose que les terroristes n'ont pas comprise, c’est que la France ne se laissera pas faire. On voit bien    dans quelle logique    ils situent leur action maléfique :   la terreur effraye, la terreur démoralise, intimide, tétanise, spécialement les faibles. Or, à leurs yeux, les Français, comme tous les Européens, sont devenus veules, décadents, ils ne sont plus capables de se défendre. Complètement dévirilisés, ils marient même les homosexuels.  Frappons-les et frappons fort, il se rendront. Dans "la guerre civile qui vient », les soldats d'Allah qui seuls ont conservé la flamme des premiers commencements seront, croient-ils, les plus forts.    Si la France bascule, c'est toute l’Europe qui basculera.  Poitiers, Lépante et Vienne seront vengés.

Or ceux qui pensent cela, se trompent profondément. Malgré l’état désastreux où se trouve aujourd'hui la société française, vingt siècles d'histoire nationale montrent que les Français ont toujours eu en réserve des ressources insoupçonnées, qu'ils ont toujours su se ressaisir quand il le fallait, spécialement quand ils étaient le plus insolemment agressés. Non, messieurs les djihadistes, la France millénaire ce n'est pas, comme le répand une certaine doxa de gauche, celle de Pétain, elle est, dès avant Jeanne d’Arc, celle de la Résistance.

A l'opposé de leurs espoirs, ou de ceux que leurs inspirent certains imams aux prêches du vendredi, il existe une identité française, diverse dans ses composantes mais unique et infiniment plus solide que ce qu'ils imaginent.   Daesh aura à cet égard été plus efficace que tous les débats sur    l'identité nationale   pour nous révéler ce qu'est cette identité.  L'immense émotion   qui a suivi la mise à mort de ce   pauvre prêtre de 85 ans en est le signe.  

Là est notre espoir.

 

                                                                                   Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

 

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