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Roland HUREAUX

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9 juillet 2019 2 09 /07 /juillet /2019 19:59

Quatre pays ont immédiatement  imputé  à l’Iran l’attaque de deux pétroliers, l’un japonais, l’autre norvégien,   qui a au lieu le 13 juin dans le détroit d’Ormuz : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, Israël et l’Arabie saoudite. La Russie et l’Iran démentent. L’Allemagne a émis des doutes , la France et les autres pays européens ne se sont pas prononcés à ce jour.

Le moins qu’on puisse dire est que le Etats-Unis sont de moins en moins crédibles dans ce genre  d’accusation. Depuis longtemps, ce  pays a pris l’habitude d’organiser des incidents ou des attaques sous faux drapeau  qu’il impute bruyamment à  ses adversaires, se servant souvent  de ce prétexte pour les attaquer. 

Le 2 aout 1964 , le gouvernement américain prétendit que deux de ses  destroyers avaient  agressés par  des  torpilleurs nord-vietnamiens dans le golfe du Tonkin. Le  président Johnson en tira  prétexte pour  franchir un pas de plus  dans l’escalade de la  guerre du Vietnam. Ces attaques se sont avérées plus tard être un montage.

La première guerre du Golfe (1990)  a commencé par une invasion  bien réelle, elle, du Koweït  par  Saddam Hussein, mais les services de propagande américains répandirent  le bruit que les soldats irakiens pénétraient dans les maternités koweïtiennes  pour y débrancher les couveuses des bébés: mensonge aujourd’hui avéré.

Le prétexte immédiat de la guerre de Yougoslavie (1999) fut  le prétendu massacre de 45 civils à Rajak (Kosovo).  Il semble a posteriori  que cela ait été en réalité  un  combat à la régulière entre l’armée serbe et la résistance armée kosovar, travesti  en génocide par une propagande internationale sans précédent. Au même  moment,  Human Right Watch , proche du gouvernement américain,  annonçait que les forces serbes avaient expulsé 862 979 Albanais du Kosovo vers les pays voisins . Précision chiffrée d’autant plus admirable que   rien de tel ne s’était passé. 

La seconde guerre du Golfe (2003)  qui a abouti au renversement de Saddam Hussein a commencé avec l’accusation que ce dernier  mettait au point  des armes de destruction massive , chimiques et atomiques. On se souvient du général Colin Powell brandissant une fiole accusatrice à la tribune d’ONU. Le même à avoué  dix ans après que tout cela  était faux.

Reste  la guerre  de Syrie, commencée en 2011 : après qu’il ait  servi de prétexte à la rupture de relations diplomatiques des pays occidentaux avec Damas,  le massacre d’une centaine personnes à Houla ( 10 juillet 2012 ) s’est avéré être  le fait de la  rébellion[1].

Trois attaques supposées chimiques ont entrainé un déchainement  international sans  précédent à l’encontre du  gouvernement Assad et, pour le premier,  failli déclencher une guerre mondiale : le 21 août 2013  à  la Ghouta , faubourg de Damas , le 4 avril 2017 à Khan Cheikoun, le 12 avril 2018 à  Douma. Au moins la première et la troisième de ces opérations   se sont avérées être   des attaques sous faux drapeau de djihadistes soutenus par l’OTAN.

 

Pas d’antiaméricanisme primaire

 

Dire cela  n’est pas donner dans  un antiaméricanisme primaire, c’est au contraire regretter qu’un pays qui fut longtemps le champion  de la liberté s’éloigne autant de ses valeurs fondatrices, sachant que la liberté et la démocratie sont inséparables de la vérité et de la transparence. Parmi les  seize services de sécurité dont ce pays dispose aujourd’hui (selon le même Colin Powell), plusieurs  ont fâcheusement adopté le culture du dirty trick.

Les  attaques sous faux-drapeau  avaient  été au départ  le fait de régimes totalitaires : ainsi la mascarade   de Gleiwitz qui vit le 1er septembre 1939 un commando SS revêtu de l’uniforme polonais simuler  l’ attaque d’un poste de douane  allemand ,  prétexte grossier  à l’invasion de la Pologne.

Dans le cas de l’attaque du détroit d’Ormuz, il est difficile d’imaginer comment l’Iran aurait pu s’en prendre  à un navire japonais  au moment où  le premier ministre japonais, Shinzo Abe,   était en visite officielle  à Téhéran.

Rien ne prouve cependant que malgré  sa détermination à briser  les reins de la République islamique, Donald Trump ait commandité  l’attaque d’Ormuz :  d’autres forces , internes ou externes  aux Etats-Unis veulent peut-être, comme  ce fut  le cas en Syrie,  l’entrainer  plus  loin qu’il ne  voudrait aller.

 

Roland HUREAUX    

 

 

 

 

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