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Roland HUREAUX

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 13:54

L’ABURDE CONFUSION DE LA DEFENSE DE L’INTERÊT NATIONAL AVEC LE NAZISME   

 

Une gauche aux abois intellectuels n’a pas manqué d’avoir recours à la reductio ad hitlerum pour attaquer Eric Zemmour ou Marine Le Pen . Même Montebourg, qu’on croyait plus futé, s’est laissé aller à ce triste jeu.  S’il est inutile de s’étendre sur l’absurdité d’une telle allégation dans le contexte en cause, il est plus nécessaire que jamais de montrer quelle ignorance de l’histoire du XXe siècle elle recouvre.

A la vérité, la question aujourd’hui n’est pas l’opposition entre la gauche et la droite mais entre les idéologues et ceux qui ne le sont pas.  Idéologie, le libre-échange mondial tenu pour un absolu, idéologie la libre circulation des peuples   en vue d’un métissage généralisé, idéologie une humanité asexuée, idéologie l’utopie de la suppression de la police ou de prisons (la police a disparu dans certaines villes démocrates depuis l’élection de Biden, avec les effets que l’on imagine). Toutes ces utopies sont présentées non comme une simple option mais comme le « progrès » auquel ceux qui s’y opposent sont tenus pour des ennemis de l’humanité - promis à une haine abyssale propre à tous les idéologues.

En face, le comportement de gens normaux qui veulent gouverner normalement : qui n’ont pas d’ambition autre que de défendre l’intérêt national comme tous les peuples l’ont toujours fait depuis l’origine des temps et comme la plupart, hors d’Europe, le font tout encore naturellement aujourd’hui.  C’est là, si j’ai bien compris, la perspective de ceux que l’on classe à l’ »extrême-droite »  : gouverner normalement la France en dehors de toutes les idéologies et par là mettre fin à tout ce qui en leur nom détruit notre société : détruit notre industrie, notre agriculture, la cohésion nationale, la morale de toujours, l’ordre public et à terme de notre existence comme nation pacifiée héritière d’une grande histoire.

 

Défendre l’intérêt national, le contraire du nazisme

 

Mais cette attitude de défense de son propre pays est précisément le contraire de ce qu’était le socialisme national.  Nous adoptons cette traduction francisée de la formule allemande « nationalsozialismus » qui indique bien ses origines idéologiques.

Parmi les traits de cette doctrine fatale, issue du socialisme, une ambition universelle, la volonté de regénérer l’humanité à partir d’une théorie  raciale, une pseudo-science, qui n’avait rien à voir avec les intérêts de Allemands de la rue – la preuve, on sait où tout cela les a menés. Dès 1936, l’état-major de la SS demandait qu’on ne se réfère plus à la nation allemande en interne mais à la seule race aryenne (concept à la fois plus large et plus étroit, incluant par exemple les Suédois mais excluant les Allemands indignes, ayant vocation à régner non seulement sur l’Allemagne mais sur le monde). Dans son invraisemblable confusion intellectuelle, la gauche idéologique d’aujourd’hui, attaque ses adversaires en les accusant non seulement d’être des nazis, mais de vouloir se replier sur eux-mêmes, de se couper du reste du monde. Plus au ciel qu’Hitler se soit replié sur lui-même : beaucoup de ses contemporains auraient préféré qu’il n’ait pas été si ouvert au monde au point d’aller se balader en France, en Russie, en Libye etc. Un trait fort de l’idéologie, en sus de la simplification de ses concepts, son universalisme, le fait de combattre non pour un intérêt localisé, et donc ouvert au compromis, mais pour un système à vocation mondiale. Idéologie et impérialisme ont toujours partie liée.

Aujourd’hui le visage du mondialisme idéologique, qui fut celui du communisme et du socialisme national, est l’utopie de la suppression des frontières, des normes morales, de tout ce qui distingue, y compris les sexes, de l’attrition des Etats, une utopie faussement appelée libérale, que ses promoteurs tiennent pour valable pour tous les hommes. Pour ces derniers, les récalcitrants qui n’ont pas compris que cette idéologie est bonne pour eux et pour l’humanité sont des ennemis irréconciliables qui appellent le lynchage et une haine hyperbolique, de l’espèce de celle qu’ont attirée Trump ou Zemmour.

Utopie, universalisme, haine de tout ce qui s’oppose, c’est aujourd’hui le visage des tenants du mondialisme idéologique, les mêmes qui promeuvent dans un même « bouquet », la philosophie libertaire, la liberté des nations, le libre-échange sans limites.

Par une aberration intellectuelle étonnante, une sorte de dénaturation, les idéologues tiennent pour honteux (« nazi », « pétainiste » et autres billevesées) toute forme de défense de l’intérêt national et pour signe de vertu, toute attitude antinationale quelle qu’elle soit.  Hitler auquel on se réfère poursuivait une utopie mondiale : l’édification d’un Surhomme par l’élimination des races impures et par l’épreuve de la guerre.

Le transhumanisme, autre trait des idéologies, est déjà là. Les adeptes du mondialisme idéologique ne se distinguent pas seulement de leurs adversaires par leur volonté de transcender les frontières nationales ou de genre, mais aussi les frontières de la nature humine. Cela est à l’arrière plan de tous les projets dits bioéthiques que les hommes de cette mouvance font voter dans les différents pays : sélection et manipulation des embryons, eugénisme, chimères homme-animal, séparation radicale de l’amour et de la procréation.  Ceux qui suivent notre raisonnement diront : « comme c’est étonnant, les extrêmes se rejoignent ! ». Non, ils ne se rejoignent pas, ils se confondent.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 13:53

 

Parmi les arguments que l’on ressasse depuis bientôt soixante-dix ans, pour justifier la construction européenne, l’idée que « l’Europe, c’est la paix », entendons l’Europe supranationale.

Si le continent vit en paix, c’est, dit-on, grâce au projet européen. Avant, c’était le temps des ténèbres : les nationalismes « déchaînés », portés par des Etats plus ou moins autoritaires qui ont abouti à des guerres sans nombre dont les deux guerres mondiales.

Toute idéologie - et le projet d’une Europe supranationale comme on le verra, en est une -, porte avec elle un narratif du passé à la fois simplificateur et destructeur :  ce narratif qui renvoie le passé à la préhistoire s’étend à la culture et à tout ce que le passé nous a transmis. Pour Marx, tout ce qui précédait la révolution prolétarienne était de la préhistoire. Le passé était mauvais, le « progrès » - au sens que lui donne l’idéologie, en l’espèce, l’abolition des nations et de leur identité, suppose qu’on l’efface.  

Nations = guerre = cultures nationales et Etats :  ce narratif est faux.

D’abord, la construction européenne sous sa forme actuelle commence au traité de Rome (1957), soit douze ans après la fin de la guerre. Le reste, CECA, CED, Euratom, est obsolète.  C’est la paix – sous parapluie américain – qui a permis le projet européen et non l’inverse.

Ensuite, la guerre ne résulte pas seulement du nationalisme et encore moins des nations : en tous les cas pas la deuxième guerre mondiale, ni la « guerre froide » (et toutes celles qu’elle entraina : Corée, Vietnam, Afghanistan etc..), ni les guerres de la Révolution et de l’Empire. A la rigueur la guerre de 1914-1918 fut elle un affrontement de nations quoiqu’elle ait eu aussi une dimension idéologique. (Rappelons au demeurant qu’en 1870, en 1914 et en 1940, c’est chaque fois la France qui a été envahie par l’Allemagne ; mettre en cause les nationalismes en général est injuste ).

 

La cause de la guerre, c’est aujourd’hui l’idéologie

 

Depuis 1939, presque toutes les guerres sont idéologiques.

L’idéologie, c’est une vision du monde simplifiée, manichéenne et messianique (disons qui s’appuie sur une idée de progrès, réel ou le plus souvent imaginaire, ce qui lui permet de se qualifier de « progressiste », un terme que ses adversaires se servent aussi avec une certaine stupidité ).

Si la guerre entre les membres de l’Union européenne n’a pas eu lieu, celle-ci, loin d’être un facteur de paix, n’a jamais cessé de verser de l’huile sur le feu.

Le dépècement de l’ex-Yougoslavie (1999) aurait pu ne pas se faire ou se faire de manière pacifique si une vraie négociation avait eu lieu. L’Allemagne (son ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer, ex-écologiste pacifiste en tête) voulait humilier la Serbie, amie de la France qui avait toujours contré l’expansion du germanisme au Sud. Ses services secrets (issus dela STASI communiste) ont infiltré la péninsule balkanique et excité les nationalismes croate, albanais, musulmans (en Bosnie et au Kosovo). Il va de soi que, compte tenu de l’influence qu’a l’Allemagne sur l’organisation de Bruxelles, celle-ci n’a jamais objecté à l’opération ou tenté une médiation. La Serbie est toujours en pénitence quant à son entrée dans l’UE.

L’Union européenne, qui se tenait encore dans les limites de ses compétences, excluant la guerre, ne pouvait intervenir en tant que telle dans la guerre de Syrie, dont les Occidentaux portent l’entière responsabilité, mais elle a appliqué dès 2011 des sanctions féroces à ce pays et continue, onze ans après, à les appliquer, alors que la guerre est terminée. Ces sanctions sont d’une cruauté insigne : privation d’alimentation, de médicaments, de matériaux de construction pour reconstruire le pays.  Ces sanctions ne touchaient pas les zones djihadistes supposées « amies ».

Une fois la guerre terminée, elles auraient dû être  levées. Elles sont maintenues et même étendues au Liban.  Au Yémen, en guerre depuis 2015, elles ont tué des centaines de milliers de personnes dans des populations déjà touchées par les bombardements. Les sanctions épargnent les dirigeants et sont cruelles aux peuples. Les soldats sont féroces, mais les bureaucrates, bien tassés derrière leurs bureaux le sont encore davantage. A sa manière, l’Union européenne a fait plus de morts que les armées de l’OTAN.

6 milliards d’euro ont été donnés en 2016 par l’UE , sous l’égide d’Angela Merkel, à la Turquie, soi disant pour l’aider à supporter le poids des réfugiés, en réalité pour la défrayer des dépenses d’armement qu’elle avait engagées pour occuper le Nord de la Syrie.  

 

L’Ukraine

 

Ensuite l’Ukraine. De son indépendance en 1991 à 2014, son statut n’a pas été contesté.  L’Ukraine était indépendante mais elle restait neutre, n’intégrant aucune alliance. Le bon sens voulait que l’Ukraine s’inscrive dans une espèce de condominium euro-russe où l’Union européenne, sans qu’elle exige son adhésion, aurait pu assurer son développement. Parmi les raisons qui ont fait échouer cette solution évidente, le jusqu’au boutisme de la commission de Bruxelles dont Helmut Schmidt n’hésitait pas à dire que sa politique en Ukraine était « irresponsable et porteuse d'un risque de guerre mondiale », ajoutant que la plupart des commissaires ne connaissaient rien aux questions diplomatiques. A Bruxelles, on voulait une double adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN, les deux étant inséparables dans la tête des commissaires, comme des Américains. Elle impliquait une rupture du lien historique millénaire entre l’Ukraine et la Russie.

Les Etats-Unis, où le dosser ukrainien est traité depuis l’élection de Biden comme il l’avait été en 2014, par une extrémiste, Victoria Neuland, ont sans doute appuyé ces orientations radicales. Mais les Etats-Unis restent divisés, alors que l’Europe, au moins l’Europe officielle ne l’est pas. Et à voir l’ambiance hystériquement antirusse qui règne à Bruxelles et à Strasbourg, il n’est pas sûr que les Américains aient benoin de souffler sur les braises pour qu’elles y arrivent à l’incandescence.

L’effet de l’intransigeance occidentale, ce fut ce que Valéry Giscard d’Estaing appelait « un coup d’Etat de la CIA », opéré en février 2014 à partir des manifestations de la place Maidan. Un président régulièrement élu mais pro-russe fut chassé du pouvoir au profit d’une marionnette du camp occidental. De neutre qu’elle était, l’Ukraine devint un protectorat américain. Les auteurs de ce coup d’Etat, démocrates, éloignés du pouvoir par Trump, y sont revenus en 2021. A cette date, ils commencent à livrer des armes à l’armée ukrainienne en violation des  accords de Minsk. Les mêmes qui avaient opéré la « révolution » de 2014, ont manœuvré pour exciter la méfiance russe au point que la Russie finisse par envahir l’Ukraine.

C’est dans cette ambiance que la commission européenne a décidé d’envoyer 1 milliard d’armements aux forces ukrainiennes. C’est une entorse aux statuts qui ne donnent aucune compétence militaire à la commission, pas plus qu’à l’Union en général ; la décision n’a été soumise à aucun des Parlements, pourtant compétents en la manière. C’est surtout extrêmement dangereux.  Il n’y a aucune chance que ces armes permettent à l’Ukraine de vaincre la Russie ; elles permettront seulement de prolonger le conflit. Une guerre civile fait d’autant plus de dégâts qu’elle dure. Pour qu’elle ne dure pas, il faut que l’un ou l’autre l’emporte vite.

Quand la Russie aura démantelé l’armée ukrainienne, les milices (dont les fameux ukronazis) ainsi armées vont se livrer assez vite au banditisme. Et pas seulement en Ukraine mais aussi en Europe occidentale. Nous aurons un Kosovo multiplié par cinquante.

Comment s’étonner que les instances européennes fassent preuve d’une telle agressivité – et irresponsabilité ?  Ce n’est pas une anomalie. Une première raison est que pour souder une coalition, il faut une rhétorique simple, de type manichéen, ne permettant aucun compromis, alors qu’une puissance indépendante, comme par exemple la Turquie peut avoir une diplomatie complexe, s’ouvrir au dialogue, composer. Mais il y a plus :    dans son essence, l’Europe de Bruxelles est fondée sur un modèle idéologique -   l’abolition des Etats est un projet idéologique tout comme le modèle libéral libertaire (qui fait tant horreur à la plupart des peuples de la terre). L’idéologie est toujours un projet universel, jugé bon pour l’humanité et non pour un peuple particulier. Elle est donc intrinsèquement impérialiste. Il fallait absolument    intégrer l’Ukraine au projet européen pour que ce pays aille dans le sens du « progrès », alors qu’une bonne coopération aurait suffi. Cette propension à l’impérialisme par prosélytisme idéologique, c’est ce qui marque aujourd’hui l’idéologie européenne, rameau peu distinct du mondialisme prétendu libéral, mais en réalité de plus en plus autoritaire, centré aux Etats-Unis. L’Europe intégrée est un danger de guerre.

 

Roland HUREAUX  

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 13:48

Pourquoi cette alliance entre ultra-libéraux et néo-nazis ?

 

 

Quel singulier paradoxe de voir que, dans la guerre d’Ukraine, le fer de lance du « libéralisme » occidental lequel prétend repousser l’autoritarisme russe, est composé de miliciens qualifiés de néo-nazis.

On a mis en doute leur existence : ceux qui ont voulu les  voir de près ont bien vu des militaires  ou paramilitaires, troupes de choc bien entrainées, dont les insignes ou les tatouages faisaient une référence claire aux symboles hitlériens.

 

Des néo-nazis dans le « camp de la liberté »

Autant qu’on le sache, ces milices étaient au départ composées de gens  originaires de l’Ouest du pays où était resté  le souvenir que les horreurs du stalinisme étaient pires que celles du socialisme national et même des  tentatives de collaboration avec le régime hitlérien entre 1940 et 1944 , découragées par le racisme allemand . Ils  cultivaient les symboles nazis comme la  svastika. Mais ces forces ont évolué. Elles ont bénéficié d’une formation particulière de l’armée américaine, ont reçu beaucoup  d’armes. Le président ukrainien Zelenski les a intégrés à l’armée où elles jouent  un rôle de troupes d’élite, comme  les  bataillons Azov, Aïdar, Secteur Droit [1] .  Des volontaires issus de tous les pays veulent les rejoindre.  Mises ainsi en valeur au sein de l’armée et de l’Etat, ces forces  pourraient, si l’Ukraine l’avait emporté,  faire rayonner  un modèle de soldat et une idéologie que l’on croyait révolus.

Le fondateur du régiment Azov, Andreï Bielinski , s’est fait élire au Parlement.

Apparemment, aucun des pays  qui envoient des armes à l’Ukraine – et donc aux milices néo-nazies - n’a émis des réserves à l’idée de soutenir ce genre d’unités. Ls Américains semblent  même les  avoir favorisées. Les extrêmes se rejoignent.

Elles se rejoignent aussi à Davos. Klaus  Schwab, le pape du mondialisme, dont  les instructions sur l’économie mondiale sont indiscutées,  en tous les cas en Europe, est le fils d’un chef d’une entreprise métallurgique suisse, venu travailler en Allemagne à l’avènement d’Hitler. Il aurait utilisé de la main d’œuvre concentrationnaire.  Il est reparti en 1945. Le jeune Klaus a mis la même  entreprise au service du  régime d’apartheid en Afrique du Sud : il semble qu’il l’ait aidée à construire sa propre bombe atomique. Il a bien sûr quitté ce pays à la fin du régime d’apartheid.

 

Davos d’un eugénisme à l’autre

Le mondialisme auquel se réfère Schwab prétend s’inscrire dans la tradition libérale. Son livre The Great reset, tout en promettant la continuation des contraintes nées du covid, la baisse de la consommation, en particulier d’énergie, promeut  le  libre-échange universel et préconise même pour les gens du bas de l’échelle une sorte de socialisme qui réduirait par exemple la propriété foncière au strict minimum (sauf pour les très  riches). Parmi les magnats qui soutient l’entreprise de Davos ( Gates, Soros et d’autres) , presque tous sont malthusiens : ils pensent que la population mondiale est trop importante et qu’il faut la réduite – pas forcément par un géocoide ouvert mais par différents  biais, comme les vaccins si ardemment préconisés par Bill Gates. Que la vitesse de croissance de la population mondiale soit en baisse continue semble ignoré par eux. Gates  a vendu en Afrique des vaccins destinés à prévenir certaines maladies infectieuses mais qui contenaient  des stérilisants pour les femmes sans qu’elles en aient été averties.  Certains opposants au vaccin contre le Covid prétendent  qu’il en est de même de ces derniers,  les effets ne devant se manifester que progressivement. En tous les cas, qui dit réduction de la population, dit sélection : quel genre d’hommes va-t-on conserver  sur la planète, en priorité ?  Les malthusiens presque tous rattachés au parti démocrate et donc à la gauche américaine, engagés dans l’antiracisme, se gardent de préciser.

Hitler était nataliste pour ce qui était des Allemands mais lui aussi voulait réduire la population des autres groupes ethniques : pas seulement les Juifs mais aussi les Slaves et pratiquement tous les non-aryens. 

Il ambitionnait de réer une surhumanité fondée sur la race aryenne (allemande) , race d’élite selon lui appelée à dominer le monde. Les moyens de la créer étaient d’abord la sélection naturelle au sein de centres ouverts à des géniteurs et des femmes de pure race allemande , mais aussi la guerre qui par le moyen de la « lutte pour la vie » fait émerger les plus forts.

Généralement  associé à l’eugénisme  est le transhumanisme, l’idée que les manipulation génétiques aux premiers commencement de la vie pourraient améliorer l’espèce humaine au point que l’on puisse créer une nouvelle  classe d’hommes « augmentés » ou surhommes qui aura vocation à dominer les autres. Les autres pourraient, avec le progrès des techniques, devenir inutiles. C’est cette angoisse de devenir inutiles qui aurait motivé les Gilets jaunes, selon le Dr Philippe Alexandre, proche de Macron, élitiste et transhumaniste affiché.

On peut se demander ce qui sépare   ce genre d’élucubrations des théories du de la gauche libertaire. Les lois dites de « bioéthique »  introduites  récemment en France par le gouvernement français, qui ouvrent très largement le marché de la fécondation artificielle, ont pour but , au travers de la sélection des embryons, de permettre  ce genre d’ eugénisme.

Autres signes de la faveur de l’inégalité : les différences de revenus ne cessent de croître au sein des pays développés, ce qui serait au gré de certains économistes, l’effet de l’ouverture internationale des échanges. C’est  peut-être cette situation qui a permis à un Biden de passer de l’extrême-droite ségrégationniste à  l’extrême gauche woke. 

Nous nous contenterons d’un autre exemple de la propension inégalitaire et eugéniste présente au cœur de l’ultralibéralisme contemporains. Nous disons ultralibéralisme pour nous adapter au langage commun : il faut cependant se souvenir que ce courant qui aujourd’hui gouverne le monde,  a introduit une censure généralisée au travers des Gafam ( les grandes entreprises du numérique) , il s’est servi du covid pour imposer  un contrôle étendu  des mouvements de population, entamer un fichage généralisé. Les prochaines étapes seront  la monnaie numérique qui devrait permettre se suivre le moindre achat d’un individu, la vaccination obligatoire dès le premier âge et l’institution d’une identité numérique.  Le modèle chinois  fascine certains élites occidentales. 1984 n’est pas loin.

 

Le Rwanda : où l’Occident se fait le champion de l’inégalité

Après la Chine, l’Afrique. Il ne faut pas idéaliser l’Afrique précoloniale : il y avait les dominants et les dominés. Au Rwanda et au Burundi, une minorité de dominants, les Tutsi (10%), dominaient une majorité de dominés, les Hutus (90 %). Au Rwanda,  l’introduction du suffrage universel à l’indépendance, permit à la majorité hutu  de prendre le pouvoir. Une partie des Tutsi s’exila. Certains de ces exilés tentèrent de reprendre le pouvoir à partir de 1990 avec l’appui de la finance anglo-saxonne. Ils y parvinrent en 1994. Ces turbulences entrainèrent d’immenses massacres : celui des dominants tutsi (environ 400 000 victimes en 1994), puis celui des dominés hutu, en  fuite au Congo (4 millions de victimes à partir de 1997). La communauté internationale, sous l’impulsion des puissances anglo-saxonnes n’a jamais voulu reconnaitre comme victimes de  génocide  que l’aristocratie tutsi, jamais le peuple hutu où le nombre de morts est pourtant dix fois supérieur. La philosophie élitiste propre aux libéraux anglosaxons les a amenés à penser que la vie des Hutu  ne valait rien. Les Tutsi , en revanche, étaient dans l’air du temps.

Le chef dela révolte tutsi, Paul Kagame, parvenu au pouvoir en 1994, est la coqueluche dela sphère internationale, tenu pour un chef d’Etat modèle. Personne  ne veut entendre parler des immenses massacres dont il est la cause, directe ou indirecte.

Que toute la sphère mondialiste ait soutenu  la minorité tutsi est assez extravagant compte tenu des idéaux égalitaires qui sont, en principe ceux  du monde actuel, a fortiori si on considère les massacres  épouvantables commis par les vainqueurs.  On peut y voir l’effet d’une conjoncture locale – à vrai dire assez exceptionnelle, ou de l ‘intérêt économique. Comment ne pas y voir aussi l’effet de  la  secrète connivence des élites mondiales qui dominent  le monde pour  une société africaine élitiste et inégalitaire ? Donc  à l’homme qui l’incarne, Kagame.  On trouverait ans doute d’autres exemples d’inégalités flagrantes, en Afrique ou ailleurs, admises par la  communauté internationale au nom de la sélection naturelle.

Nous revenons au paradoxe de départ : cette gouvernance internationale qui fait l’opinion internationale,  qui centralise de plus en plus, au moins en Europe et en Amérique, le pouvoir, qui contrôle l’opinion publique par la presse, se réclame des idéaux de liberté et d’égalité, exprimés notamment par le wokisme rageusement hostile à toute discrimination . Ce pouvoir ne se maintient , on vient de la voir en France qu’en identifiant  ses adversaires au fascisme ou au socialisme national et donc à une idéologie de l’inégalité, de  la sélection naturelle, voire de la transgression des toutes les normes de respect  de l’homme  issues de  vingt siècles de judéo-christianisme.   Cette opposition avait encore des fondements il y a trente ou quarante ans, au temps où on pouvait parler sérieusement du « monde libre », du camp de la liberté. Aujourd’hui, ce monde libre n’est-il pas, par une étonnante mutation, en train de changer son système de valeurs et d’adopter celui , inégalitaire et  transhumain ( c’est-à-dire antihumain) qui  avait été si longtemps celui de ses adversaires ?

 

                                                                       Rolan

 

[1] Et aussi Dnipro, Safari, Svoboda, Pravy Sektor, C14 ,  Corps national. 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 13:44

 

La guerre qui se poursuit à l‘Est de l‘Europe, quoique tragique, apparaît bien étrange.

Les peuples européens qui devraient en être informés par les Parlements, par une presse libre, et qui ne le sont pas, sont tenus dans l’ignorance de ce qui se passe vraiment. Il n’est pas certain que les Russes soient mieux informés. Nous ne pouvons pas ne pas penser au 1984 d’Orwell : des guerres mystérieuses se poursuivent aux frontières de l’Empire, justifiant une mobilisation permanente, sans que les sujets sachent exactement ce qui ne se passe ni où.

 

Des livraisons d’armes inutiles et dangereuses

Une chose est certaine : les livraisons d’armes de l’OTAN à l’armée ukrainienne, qui avaient commencé dès l’arrivée au pouvoir de Biden et en violation des accords de Minsk, s’intensifient.

Il est étrange que ces livraisons se développent sans que les chefs de l’OTAN sachent ce qu’elles deviennent. Une partie importante ne serait-elle pas détruite ou confisquée par les Russes ?  Dans un pays particulièrement corrompu, beaucoup semblent aussi détournées par les mafias. Comme si ces livraisons avaient plus pour but de donner à l’Europe bonne conscience que de gagner la guerre.

Ces livraisons sont accompagnées de la présence sur le terrain de nombreux instructeurs anglosaxons mais aussi français : 50 militaires français auraient été enfermés dans les caves de Marioupol. Au point que beaucoup se disent que c’est en réalité une guerre de l’OTAN, contre la Russie, les Ukrainiens obéissant aux ordres et servant de chair à canon (sauf les plus fanatiques, comme le bataillon Azov). Un observateur avoua que, venu sur le terrain, croyant y voir des unités de l’armée ukrainienne, y trouva, au moins au niveau des chefs, le Pentagone.

Les livraisons seraient en voie d’épuiser les stocks d’armes et de munitions des principaux pays de l’OTAN. Aux Etats-Unis, on fait déjà appel aux entreprises du lobby militaro-industriel qui y voient une bonne aubaine, peut-être la principale justification de cette drôle de guerre.

Si une malheureuse escalade entrainait un conflit frontal de l’OTAN et de la Russie, où les pays de l’OTAN, spécialement la France,    les équipements, déjà envoyés en Ukraine, manqueraient cruellement. Combien de jours de munitions avons-nous en réserve  ?  

Mais cela est  peu probable. Les Russes espèrent gagner par des moyes classiques. Le gouvernent américain aurait du mal à expliquer à son peuple pourquoi la sécurité de ses citoyens, en particulier de ses grandes villes devrait être mise en danger pour un pays, l’Ukraine, dont la majorité des Américains sait à peine où il est.

Cela n’empêche pas la presse occidentale et une partie du public de croire à l’effondrement prochain de l’armée russe. C’est normal pour les organes  qui ne font que relayer l’agence de presse ukrainienne qu’inspire Zelenski, soit 95 % de la presse occidentale.

Comment imaginer qu’une armée qui a déjà vaincu Napoléon et Hitler le soit par un Zelenski, d’autant que son chef actuel n’est pas des plus médiocres ?  

Comme en Syrie, les Américains évitent de s’engager directement, sauf par quelques instructeurs  qui assurent en fait l’encadrement de l’armée ukrainienne : loin de ses bases, près de celles de l’ennemi, ce n’est pas comme cala qu’on gagne les guerres : le précédent de la Syrie est clair.

 

L’illusion d’ un enlisement russe

Mais libérer l’Ukraine était-il vraiment le but de guerre des Américains ?  Il y en a d’autres  comme d’affaiblir l’Europe par les sanctions , mais  n’y sont-ils pas déjà  arrivés ( jusqu’où ?  Tout dépend de ce que fera l’Allemagne avec le gaz russe) ;  assurer encore davantage  son allégeance  : ce but aussi est atteint , grâce à l’hystérie antirusse qui traverse le  continent : l’alignement sans faille du gouvernement et d’une partie de l’opinion française , la décision de la  Suède et de la Finlande de rejoindre l’OTAN, abandonnant une neutralité qui leur avait assuré des  décennies de tranquillité sont de belles prises de guerre  pour les Américains.

Reste la volonté, sinon de vaincre la Russie, du moins de l’amener à s’enliser dans un environnement proche hostile, l’occupation de territoire ukrainien devant être suivie d’une guérilla où les forces russes s’épuiseraient : ce résultat est, lui, douteux. Les plaines à blé de l’Ukraine ne sont pas la jungle du Vietnam ou les montagnes d’Afghanistan : il est douteux, une fois les forces ukrainiennes désarmées, que quiconque soit capable d’y  mener une guerre d’usure à la Russie.

Si le territoire ukrainien peut être contrôlé, les milices, néo-nazies ou pas, actuelles ou issues de la décomposition de l’armée régulière, abondamment dotées d’armement, pouvant se mêler aux réfugiés, auront le champ libre dans toute l’Europe : on peut craindre un Kosovo multiplié par dix. En tous les cas, cela démontre le caractère irrationnel des décisions de la commission européenne – et d’OTAN -  qui consistent  à envoyer de milliers armes en Ukraine sans savoir quelle sera leur destination finale et alors que l’espoir de faire gagner ls Ukrainiens est nul.

Cette incapacité à tenir une ligne rationnelle, est le propre des régimes fondés sur l’idéologie, comme l’est aujourd’hui l’Union européenne, c’est-à-dire sur une vision idéaliste et simplifiée des choses, le contraire d’une politique réaliste défendant des intérêts précis sans jusqu’au boutisme, comme le fait Poutine.  De cette dérive idéologique, il n’est pas sûr que les Etats-Unis de Biden, gouvernés par des idéologues néo-cons soient exempts, ce qui les rend dangereux. D’une façon générale, l’idéologie prospère dans des coalitions d’Etats où deux ou trois idées simples et un manichéisme sommaire sont le seul moyen de fédérer des pays aux intérêts divers.

 

Des sanctions contre-productives

A cette irrationalité militaire,  il faut ajouter celle des sanctions qui frappent déjà plus les Européens de l’Ouest que les Russes. Le rouble a  rattrapé son niveau d’avant la crise et les taux d’intérêt russes sont à la baisse.

L’exigence de Moscou d’être payé en roubles est d’ores et déjà acceptée.

Comment comprendre un Bruno Le Maire qui se fait le chantre d’une guerre économique totale alors que des principales denrées que l’on voudrait boycotter, la Russie a deux ans de réserve et l’Europe, occidentale deux mois ?

Sanctions qui ne sont pas encore toutes appliquées : la Russie continue de vendre du gaz à l’Allemagne et, en pleine guerre,   l’Ukraine en perçoit les droits de passage.

Les sanctions vont accélérer la désindustrialisation de l’Europe occidentale, France en tête, la priver d’énergie fossile et fera s’effondrer le nivaux de vie. Qui dit mieux ?

La guerre est toujours un grave dérèglement de l’ordre international – où la Russie a sa part de responsabilité – mais elle témoigne aussi, surtout du côté occidental, d’un grave dérèglement des esprits dont les conséquences sont imprévisibles.  

 

Roland HUREAUX

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 13:35

LA BATAILLE D’ARMAGEDDON ?

 

L’idée de complot n’a pas bonne presse.

Il faut dans ce cas-là assurer ses arrières en revenant au dictionnaire. Complot : résolution concertée secrètement et pour un but le plus souvent coupable (Littré). Le mot de complotisme, habitude de voir partout l’effet de complots, est plus récent.

Pour qu’il y ait complot, il donc faut une action, secrète, à plusieurs   et dans un but   coupable mais pas forcément.

 

Une nouvelle dominance mondiale ?

 

Se répand aujourd’hui  de plus en plus l’idée  que domine  le monde un certain nombre d’hommes , généralement nord-américains  , animés de  la même idéologie : dépassement des Etats, abolition des règles morales traditionnelles en matière de sexualité, fongibilité et indifférence des sexes et des   races, ouvertures des frontières au libre-échange, au mouvements  de capitaux  et surtout aux mouvements migratoires,  volonté d’instaurer un gouvernement mondial  chargé notamment de contrôler le climat et de réduire la population de la planète .

Ils imposent d’autant mieux leurs idées qu’ils ont la main mise directe ou indirecte sur la majorité des médias internationaux. 

Leurs adversaires, défendent à l’inverse le fait national, les frontières, la morale naturelle (dite aussi laïque) , la famille. Loin d’être invités à débattre, ils font l’objet d’anathèmes violents ou d’une  exclusion  médiatique . Le qualificatif qui leur est le plus souvent apposé est celui de populistes, ce qui laisse supposer que les dominants disqualifient tout ce qui vient du peuple.

Comme si le contrôle de la presse ne leur suffisait pas, ces forces   ont commencé à imposer leur propre censure avec la complicité de gouvernements nationaux ou de la Commission européenne.  Cette censure vise ce qui échappe à la presse officielle : les réseaux sociaux  s’arrogent le droit de chasser les propos « haineux »  et plus généralement tout ce qui ne va pas dans leur sens, voire de censurer le président des Etats-Unis lui-même.

Bien que la vision du monde propre aux opposants à l’ordre mondial soit généralement qualifiée de complotisme, on peut se demander si cette appellation est  fondée parce que la plupart de ces actions   ne sont pas secrètes . Il suffit de consulter internet pour voir que la plupart du temps, leurs protagonistes agissent parfois seuls et au   grand jour : c’est ouvertement  que  John D. Rockefeller , une des dernières figures de cette dynastie, avouait   travailler à l’établissement d’un gouvernement mondial. Ajoutons que la plupart de ces magnats pensent œuvrer pour le  bien de l’humanité : ainsi ceux qui veulent un monde sans  frontières ou  un  malthusianisme généralisé.

L’important est qu’un très petit nombre d’hommes semble, tels George Soros, Bill Gates ou Warren Buffett, aujourd’hui  déterminer beaucoup de choses de la politique internationale, bonnes ou mauvaises.  S’ils sont peu nombreux, on ne voit pas comment ils consulteraient l’ensemble de la  population des pays concernés; on dira alors qu’ils ne sont pas démocrates et  même que c’est eux qui complotent contre  la démocratie.  Ils l’avouent d’ailleurs à leur manière : démocrate vient demos, le peuple, l’équivalent de  populus en latin, d’où vient populiste , mot qui suscite leur dégoût.

 

Les effets du Covid 19

 

La récente crise du Covid 19 a montré une large concertation à  l’échelle mondiale de la riposte à la crise : confinement -  jugé par beaucoup  excessif- , atteintes aux libertés fondamentales  ; le ministère de la santé français semblait être aux ordres de l’ OMS. Or l’OMS, en principe institution internationale publique,  reçoit 40 % de son financement de Bill Gates qui était il y a peu l’homme le plus riche du monde.

Il est patent qu’un médicament, ni bon, ni mauvais en soi,  mais qui était alors le seul sur le marché, la chloroquine ait  été interdit au tout début de l’épidémie  en France et dans beaucoup de pays.   Le même Gates qui n’a aucune qualification médicale s’est prononcé  contre son utilisation.

A l’occasion de cette crise, les liens qui existent ente Bill Gates, l’OMS , les grandes industries pharmaceutiques (Big Pharma) et les principaux  responsables de la  santé en France et ailleurs ont été  mis au jour sans que personne ne les conteste.

Nous n’irons pas jusqu’à dire que l’épidémie, en principe partie de Chine, mais d’un laboratoire international où même la France était partie prenante, a été délibérée. Malgré quelques faits troublants, nous n’en avons aucune preuve.

Il reste qu’au moins dans le domaine de la santé, l’épidémie du Covid et la manière dont elle a été gérée ont contribué, d’une manière ou d’une autre,  à nourrir l’idée d’ un complot international : analogie de méthodes d’un pays à l’autre, hostilité de principe à tous ceux qui s’en écartaient.

Du Covid, passons à la géopolitique.  Le seul pays d’Europe à avoir, à tort ou à raison,  refusé  totalement les mesures préconisées par  l’OMS est la Biélorussie qui passe  pour une dictature  fermée. Des élections présidentielles contestées y ont eu lieu cet été. Selon la Charte de Nations-Unies (article 2-7) , la démocratisation de ce pays relève de son peuple et de personne  d’autre. Est-ce un hasard que des éléments extérieurs aient tenté récemment d’y fomenter une révolution, comme une révolution avait été fomentée il y a sept ans en Ukraine – et plus tôt en Géorgie ?   On les appelait « révolutions orange ». Il suffisait qu’en émergent des pouvoirs hostiles à la Russie pour que l’Occident les qualifie de démocratiques. Au même moment, le FMI imposait à la Biélorussie des exigences exorbitantes.

Sur un plan plus large, en France, les opposants au système dominant dénoncent une entreprise mondiale  (ou mondialisée) de réforme  s’attaquant aux racines mêmes de la société occidentale.

 

 

La Foundation for an Open Société et ses centaines  de filiales, créées par George Soros, sont souvent mises en cause comme étant à l’origine de la critique et de la subversion des soci »t »s occidentales, dans leurs structures familiales et autres ou dans le soutien financier et inconditionnel aux mouvements migratoires comme aux manifestations contre la présidence Trump en Californie. Une étude récente a même tenté de montrer que des obligés de la Fondation Soros avaient pénétré la Cour européenne des droits d’homme  pour y imposer leurs normes. Au demeurant, ces actions sont publiques : les comptes de ces fondations figurent sur internet.  

L’ancien président de la République tchèque Vaklav Klaus, qui n’était pourtant pas du genre à donner dans la démonologie, disait de Soros : « tout ce que  fait cet homme est mauvais, tout ce que dit cet homme est mauvais.»

Pour ceux qui penseraient que systématiser ce genre d’approche  relève d’un fantasme franco-français, précisons que Robert Kennedy Jr, avocat new yorkais, petit-neveu du président,  reprend à peu près les mêmes accusations à l’égard de Bill Gates.

 

Géopolitique

 

Des manifestations contre la poursuite du confinement se multiplient   à Berlin, à Londres, à New York. Nous avons évoqué d’autres terrains d’actions internationales    concertées : le rôle de l’Etat américain dans les guerres du Proche-Orient n’est guère contesté.  Il a été inspiré par les « néo-conservateurs » - qui sont en réalité des démocrates, tendance Obama-Clinton, désireux d’étendre par la force la démocratie dans le monde. Trump a en partie mis fin à cette politique.

Quand le Parlement français a adopté (après un vote très contesté du   Sénat) la loi Taubira instaurant le mariage homosexuel, le président Obama a obtenu un mois après jour pour jour que la Cour suprême oblige tous les Etats américains qui étaient réticents, soit 40 sur 50   à légaliser ce genre de cérémonie. Obama l’avait promis à Clooney et  Weinstein , les hommes le plus puissants de Hollywood à l’époque, soutiens traditionnels du parti démocrate. Mais pour convaincre la Cour suprême, il fallait qu’un grand Etat  européen bascule :  ce devait être la France .

Nous pourrions, si nous savions tout, nous étendre sur le rôle de la finance internationale  dans la conduite des affaires du monde :  selon le mode américain des revolving doors, les allers-retours sont habituels   -ainsi  de Draghi et Barroso. Le secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres, pense que pour l’Europe, l’arrivée  massive d’ immigrés n’est pas un problème. Un de ses prédécesseurs, commissaire européen , puis secrétaire général adjoint des Nations-Unies, président de Goldman Sachs et de British Petroleum,   l’irlandais Peter Sutherland , aujourd’hui décédé, déclara lors d’une audition à la Chambre des Lords britannique, que « L’Union européenne doit , par l’immigration, saper l’homogénéité des nations » et que le multiculturalisme était un facteur de prospérité .  

Quelle est la puissance de ce qu’on appelle désormais l’Etat « profond » américain sur la scène mondiale, profond par opposition à l’Etat de surface qui est bien obligé, lui, d’obéir au président démocratiquement élu , ou de faire semblant ? Grande sans doute.

Les uns et les autres prêchent l’urgence de lutter contre le réchauffement  climatique  où ils voient un prétexte pour établir un gouvernement mondial. Ils contrôlent à eux seuls plus de 90 % de la presse occidentale , ils arrivent à imposer une idéologie dominante dont on a vu les caractères principaux    : mondialiste, antiétatique ( nous préférons ce mot à celui de libéral ), libertaire et tout ce qui en résulte, « antiraciste », à l’occasion  pro-islamiste,    favorable à l’immigration, au libre-échange, défavorable à la famille , aux nations classiques, ultra-écologiste etc.  Le conformisme qui s’est emparé de la profession de journaliste suffit à garantir le monolithisme de la pensée : ainsi aux Etats-Unis, 90 % des médias étaient hostiles à  Trump, au Royaume-Uni, 80 % étaient hostiles au Brexit ( qui l’a pourtant emporté, ce qui montre que le verrouillage des opinions n’est pas définitif) . En France, 90 % sont favorables à l’Union européenne, bien qu’en 2005, 55% des Français se soient déclarés contre.

 

Une maladie de l’Occident

 

Tous ceux qui ont circulé dans le monde savent que les problèmes ne se posent pas de manière très différente  d’un  pays à l’autre. Même Poutine, qui, en Russie, offre l’exemple de la résistance aux idées dominantes dites « politiquement correctes » , est confronté à un   parti occidentaliste qui voudrait ramener la Russie sur les   rails.  Seuls des pays étrangers à notre héritage : Chine, Japon, Afrique noire ne semblent pas touchés par cette    problématique. Rappelons que quand  le pape François a réuni un synode sur la famille, c’est la menace de schisme  des évêques africains qui a fait obstacle à   une mention positive de ces orientations dans le document final .

Tous les figures de proue de l’ordre idéologique dominant, de quelque pays qu’ils soient mais surtout des Etats-Unis, ont aussi en commun d’avoir été violemment anti-Trump. Bien que le président Donald Trump n’ait  pas eu  l’intention de bouleverser  le capitalisme mondial, il a commis à leur égard des fautes inexpiables : d’abord il n’a pas été élu grâce à   eux. Sa fortune personnelle le lui permettait. Ensuite il a pris  sur certains  sujets des options clairement contraires aux leurs :  alors qu’au début, il n’avait  pas d’opinion  bien nette sur les sujets sociétaux, il participe aux marches   pour la vie – dans un pays que la  question de l’avortement  a mis au bord de la guerre civile ; il a instauré un certain protectionnisme, rompant avec le dogme du progrès illimité du libre-échange ; il a aussi , au  moins s’agissant  d’autres  pays que l’Iran,  mis fin à la politique de  démocratisation forcée ( regime change)  du monde musulman, et quoi qu’il soit obligé de ménager les bellicistes américains,  il ne tenait pas la   Russie de Poutine   pour un ennemi absolu. Il est encore difficile de dire si sa politique  pro-Netanyahou, tenait à l’opportunisme électoral ou à une conviction de fond. Ajoutons qu’il est le seul président depuis trente ans à n’avoir pas déclenché de guerre.

 

Une Russie post-idéologique

 

A côté de Trump, Poutine est   l’ennemi numéro un des mondialistes libéraux-libertaires pour des raisons qu’il nous faut préciser : certes, l’Etat russe, compte tenu  de son héritage séculaire,  n’est pas prêt à  obéir à un quelconque gouvernement mondial, mais  quelque chose de plus profond est en jeu  : la Russie  est  un Etat post-idéologique. Après l’expérience terrible du communisme, idéologie pure et dure,   de 1917 à 1990 , les Russes sont vaccinés ; ils savent reconnaitre l’ idéologie, en particulier dans sa dimension antireligieuse et ils la fuient .  

Les leaders occidentaux, non vaccinés eux, se sont, après 1990, jetés tête baissée dans  le mondialisme prétendu libéral : abolition des frontières, y compris migratoires, ultra-libertarisme, antiracisme hystérique, repentance à tout va.  

Comme toute idéologie descend , d’une manière ou d’une autre, de la philosophie des Lumières,   ce mondialisme ultralibéral  est en quelque sorte cousin du communisme, lui aussi issu des Lumières.  Le mondialisme ploutocratique remplace l’internationalisme prolétarien ; il est une idéologie de remplacement pour ceux qui ont besoin d’une espérance séculière.   Or, à la différence de nos libéraux occidentaux, les dirigeants russes actuels ont dépassé l’héritage des Lumières  dont ils ont vu où elle les a menés : exaltant la patrie, les communautés historiques, l‘héritage religieux et culturel,  réticents à toute forme d’universalisme ( et donc étrangers au véritable impérialisme toujours lié à un projet mondial) , ils représentent   pour les mondialistes  occidentaux  une remise en cause  radicale. L’opposition qu’ils expriment   est bien autre chose que celle de la droite et de la gauche en Occident.  Ce n’est pas pour rien que George Soros a désigné Poutine comme son ennemi numéro un.

Cette opposition entre deux visions du monde, plus radicales que celle qui a longtemps opposé l’Est  communiste et l’Ouest libéral, les républicains et les démocrates, la gauche et le droite européennes,  a trouvé au cours des trente dernières années   un terrain de prédilection aux Etats-Unis.

 Donald Trump a donné le sentiment à ses adversaires qu’il remettait en cause une évolution à sens unique du monde vers toujours moins de frontières,  toujours plus d’émancipation sexuelle,  toujours plus d’indifférence au « genre », à la race, à la religion. La victoire du camp adverse que nous appellerons faute de mieux national aurait signifié la remise en cause de la perspective qui leur est chère, celle d‘un gouvernement mondial dirigé par des gens comme eux. Comme tous les idéologues, ils ne pensent pas seulement que leurs idées sont meilleures mais qu’elles vont dans le sens de l’histoire : ils se qualifient eux-mêmes de « progressistes ». Il est remarquable que dans un pays comme la Pologne, les plus ardents adhérents à la construction européenne  et au mondialisme  soient  les anciens communistes. La maîtrise des médias  par les idéologues , même dans un pays comme les Etats-Unis, quand ils ne contrôlent pas le pouvoir politique, leur permet d’imposer cette vision du monde à une majorité passive et de  livrer à l’anathème leurs adversaires. Dès que l’idéologie entre en jeu, la diabolisation se substitue au dialogue.

 

Le conglomérat d’acteurs, pour éviter de parler de complot, qui promeuvent le mondialisme libéral trouve son épicentre à l’aile centriste   du parti démocrate américain ,  pas son aile gauche, symbolisée par Bernie Sanders peu  concernée par cette dictature idéologique , celle qu’ont incarnée les époux Clinton et Obama. Quand Trump déclarait ostensiblement se soigner à la chloroquine, ce n’était pas pour soutenir le Pr Raoult dont il ne connaissait peut-être même pas l’existence, mais pour jeter une pierre dans le jardin de son adversaire Gates. Et il n’est pas excessif de penser que les mêmes qui donnent le sentiment de dominer l’Europe tirent les ficelles du monde dans son ensemble, tels les patrons des Gafa. Au travers du Washington Post dont il est devenu propriétaire, Jeff Bezos (Amazon), désormais première fortune mondiale,  contrôle une bonne partie de l’opinion américaine. Marc Zuckerberg (Facebook) avait fait savoir qu’il s’arrogeait le droit d’annoncer  le premier le résultat des élections présidentielles américaines.

La bataille des  présidentielles américaines de novembre 2020, était une bataille d’importance mondiale. Deux visions du monde opposées s’affrontaient. Beaucoup d’observateurs ont été frappés par l’acharnement du parti démocrate (de son aile dominante ) à mettre à mort politiquement   Trump.  Ces gens savaient qu’après avoir dominé la société occidentale pendant trente ou quarante  ans, ils jouaient leur dernière carte.

 

Armageddon ?

 

Certains évangéliques ont vu dans cette bataille, l’ultime affrontement des forces  du bien et des forces  du mal, ce que  l’Apocalypse (Ap , 19, 11-21) appelle  la bataille d’Armageddon.  Mgr Vigano , ancien nonce à Washington, a demandé des neuvaines pour Trump alors que le  pape François, dont les liens avec les milieux mondialistes sont connus, quoique on n’en sache pas exactement  la nature,  appuyait  de manière à peine discrète Biden, le candidat démocrate.

N’allons pas jusque-là : ni dans un sens ni dans l’autre nous ne sommes à  la fin de l’histoire. Mais les adversaires de Trump, comme tous les idéologues, croient qu’il y une   marche inexorable de l’histoire et qu’elle va dans le sens qu’ils souhaitent : l’élection de Trump en 2016 avait été pour eux un malheureux accident. Tout à leur vision idéologique de l’histoire, abandonnant tout scrupule démocratique, leurs partisans au sein de l’administration, des services de renseignement , du Congrès  ont mené pendant quatre ans une guerre impitoyable contre le président élu, allant  jusqu’à paralyser l’action de son administration, spécialement de  sa diplomatie.  Pour eux, cette malheureuse parenthèse doit se refermer et ce qu’ils tiennent pour le courant normal de l’histoire doit reprendre. C’est dire que la chape de plomb   du politiquement correct que ces gens-là contrôlent avec leurs réseaux de médias risque pour nous, citoyens  d’Europe occidentale, de se faire , avec le succès de Biden,  plus lourde encore qu’elle n’a  jamais été.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 13:29

AFFAIRE DES SOUS-MARINS : LES DEMOCRATES AMERICAINS TELS QU’EN EUX-MÊMES

 

Les Français, surtout ceux de gauche, n’ont jamais voulu le voir. L’hostilité à la France, répandue comme on sait, aux Etats-Unis, est d’abord le fait des démocrates.

 

Le jeu anti-français des démocrates

 

La rupture unilatérale du contrat franco-australien de vente de 12 sous-marins par Joe Biden est dans la stricte continuité du comportement des démocrates américains à l’égard d’a France depuis presque un siècle. On  se souvient de l’hostilité viscérale de Roosevelt à l’égard de  De Gaulle, sans doute attisée par Jean Monnet. C’est grâce au général Eisenhower que le président  américain ne put pas imposer à la France libérée le plan AMGOT qui serait revenu à une nouvelle occupation. Le général, qui devait devenir président républicain, comprit ce qu’il y avait d’irréaliste à vouloir imposer une administration étrangère à une France dont la résistance avait joué un rôle décisif dans le succès du débarquement.  Au demeurant, Roosevelt hostile à toute forme de colonisation, l’était particulièrement à la colonisation française.

Le président Kennedy, sous le charme duquel tant de Français tombèrent, d’autant que sa femme était en partie d’origine française, poussa autant qu’il le put   non seulement l’indépendance d’Algérie mais aussi l’hégémonie du FLN que les ambassades américaines introduisirent un peu partout sur la scène diplomatique, au point de rendre impossible une indépendance sans lui. Les services secrets américains  menèrent  le double jeu  jusqu’à aider à la fois le FLN et l’OAS, ce qui obligea Kennedy à les désavouer après l’attentat du Petit-Clamart. Bien qu’il ait été un allié inflexible au temps de la guerre froide, De Gaulle dut pourtant essuyer l’hostilité des Américains à presque tous ses projets : force de frappe nationale (à laquelle Washington tenta d’opposer une mythique force « multilatérale »), plan Fouché, traité franco-allemand, refus de l’entrée de l’Angleterre dans la Communauté européenne, marché commun agricole.

L’hostilité se durcit avec l’avènement de Lyndon Johnson, texan cynique et inculte pour lequel De Gaulle qui admirait son prédécesseur, n’avait que mépris.  C’est à ce moment là que le président français   prit toute une série d’initiatives destinées, non à rompre l’alliance mais à prendre des  distances vis à vis de Washington : retrait de l’organisation  intégrée de l’OTAN, rapprochement avec  la Russie, visite au Québec, discours de Phnom Penh, condamnation de l’action  offensive  d’Israël  lors de la guerre des Six Jours , tournée en Amérique latine, et surtout remise en cause du rôle du dollar. Mai 68 se situe dans la suite de ces événements au point que certains ont voulu  y voir, à tort ou à raison, une sanction indirecte  de la France par celui qu’on appelait alors  l’Oncle Sam.

Comme on sait, les relations franco-américaines , qui avaient été  bien  plus paisibles sous  Eisenhower  – lequel  ne mit aucun obstacle au retour de De Gaulle au pouvoir –, furent largement restaurées  sous  Nixon avec lequel durant les  trois mois où ils gouvernèrent ensemble ,  les relations franco-américaines connurent une véritable lune de miel.

Entente étonnante entre Reagan et Mitterrand, non sans une ré-inféodation discrète du Français, lequel était assez avisé pour savoir que l’on doit laisser de côté les affinités partisanes dès qu’on entre dans la sphère diplomatique.

Le président le plus fortement hostile aux intérêts français fut sans doute Bill Clinton. C’est tous sa présidence que les Etats-Unis soutinrent la prise de pouvoir de Kagame au Rwanda, puis son invasion au Zaïre, opérations dont un des buts était l’éviction des Français de l’Afrique centrale. Même si Chirac se vit contraint d’y participer, la guerre de Yougoslavie (1979), visait   la destruction de la Serbie, allié historique de la France au bénéfice d’amis de l’Allemagne (Croates, Bosniaques musulmans, Kosovars), ces derniers accueillant  les forces de l’OTAN en faisant le salut nazi.

Il est vrai que l’hostilité  franco-américaine se durcit encore quand Chirac refusa d’associer la France à l’invasion de l’Irak. Il faut « punir » la France dit la secrétaire d’Etat Condolezza Rice. C’était il est vrai sous George W. Bush, républicain, mais passé depuis le 11 septembre sous l’influence d’un clan néo-conservateur largement  issus du parti démocrate.

 

Bellicisme de la gauche américaine

 

Les démocrates ne furent pas seulement hostiles à la France et méprisants des intérêts français, ils jouèrent plus qu’à leur tour le rôle de boute-feux.

Boute feu le président Wilson qui imposa ses principes idéalistes au traité de Versailles  (1919) multipliant les frustrations et les motifs d’instabilité en Europe.  Roosevelt retarda longtemps  le débarquement en Afrique et en France et refusa l’option d’une percée dans les Balkans à partir de l’Italie qui aurait empêché Staline, que le président américain prenait  presque pour un humaniste, d’opérer une mainmise sur l’Est du continent, ratifiée de fait à Yalta.

Ne nous plaignons cependant pas de l’intervention américaine dans les deux guerres mondiales. La première ne fut pas aussi décisive qu’on l’a fait croire aux Français  - et aux Américains.  La seconde  le fut  d’abord pour empêcher que nous ne soyons in fine  « libérés » par Staline.

Difficile de ne pas qualifier Truman de boutefeu, au sens littéral, lui qui décida Hiroshima et Nagasaki , sans qu’on soit encore sûr qu’il n’y avait pas d’autre option. Il reste le meilleur président démocrate par la manière dont il fit face avec autant de mesure que de détermination à l’agressivité soviétique des années 1945-1952. On ne saurait en dire autant de John F.  Kennedy, irresponsable dans l’affaire de baie des Cochons, jugé par certains pas assez ferme lorsqu’il il rencontre Khrouchtchev à Vienne au point de lui donner l’impression que le Russe pouvait  avancer ses pions.  Surtout, c’est lui qui commence la longue et douloureuse guerre du Vietnam et, peu avant d’être lui-même assassiné, organise un coup d’Etat contre un protégé américain, le président sud-vietnamien Ngo Dinh Diem, plus légitime que ceux que les Américains imposèrent ensuite. Modeste au début,  l’assistance militaire américaine à Saïgon se mua peu à peu en une intervention directe sous  Lyndon Johnson : elle se traduisit par l’envoi d’un demi-million de soldats américains et, jusqu’à l’élection de Nixon personne ne voyait à Washington comment se  tirer  de ce conflit qui amena    une partie de la jeunesse à basculer dans le pacifisme.

Nixon devait conclure en janvier 1973, par les accords de Paris, la guerre du Vietnam, non sans l‘avoir au préalable durcie.

A la fin des années soixante-dix, les inconséquences de Carter ont mis l’Europe, comme jamais auparavant ,  sous la menace soviétique  . Menace qui ne devait être conjurée que par l’acceptation par les Européens, sous l’impulsion de la France, si longtemps tenue pour un allié indocile, de l’installation des euromissiles sur leur sol. Même inconséquence en Iran où les Américains laissèrent tomber un autre allié, le shah , avec les suites que l’on sait.

Les initiatives de Bill Clinton ont causé la mort de près de cinq millions de personnes dans l’Afrique des Grands Lacs, événements tragiques dont Boutros-Ghali, alors secrétaire général de l’ONU, disait que la responsabilité revenait entièrement aux Etats-Unis. Si la Yougoslavie a été détruite en 1999, pour quel profit, sinon un renforcement de l’islam  en  Europe avec  l’indépendance du Kossovo ? Les sanctions imposées à l’Irak ont  causé , elles, pendant ce temps, la mort de  plusieurs centaines de milliers d’enfants, dont la secrétaire d’Etat américaine  Madeleine Albright s’est laissée aller à dire : « si c’est le prix à payer pour chasser Saddam Hussein, pourquoi pas ? « 

Obama, appuyé au début par sa secrétaire d’Etat Hillary Clinton, épouse de Bill, a reçu le prix Nobel de la paix et provoqué quatre guerres : Libye, Syrie, Ukraine, Yémen. Tous ces pays sont encore plus ou moins en conflit.  L’appui des démocrates américains aux printemps arabes (2011)  qu’ils ont peut-être provoqués eux-mêmes  a réussi à mettre le  feu à tout le Proche-Orient .

Trump qui est venu après, accusé stupidement de bellicisme par la gauche française a terminé,  au moins en partie,  deux de ces guerres (Irak, Syrie) et à la différence de tous ses prédécesseurs depuis Reagan,  n’en a commencé aucune. Il a tenté d’apaiser , non sans difficultés, les relations des Etats-Unis avec la Russie.

Dès son retour aux affaires, les démocrates, sous Biden, envoient des signaux particulièrement hostiles à Moscou, jusqu’à traiter Poutine de criminel. Après avoir reproché vivement à Trump ses positions dures face à la Chine (qui avaient d’abord un caractère commercial), ils prennent des positions encore plus dures.

L’annulation de la commande de douze sous-marins à propulsion classique n’est pas seulement un camouflet pour la France, c’est un durcissement dangereux de la stratégie américaine dans le Pacifique et un signal extrêmement hostile envoyé à la Chine.  L’Australie ,  qui avait sa propre marge de manœuvre est désormais cadenassée dans une alliance étroite avec les Etats-Unis dirigée contre  la Chine. Des sous-marins à propulsion non-classique sont de petites  centrales nucléaires navigant sous les océans. La politique de l’Australie, première puissance non nucléaire à s’en doter, fera école. On les verra bientôt proliférer dans les océans indien et pacifique avec tous les risques que l’on sait.

 

Aveuglement de la gauche française

 

Face à un parti démocrate à la fois et belliciste et hostile à la France, on se demande pourquoi l’élection de Biden a été espérée et saluée avec tant de ferveur par la grande majorité de la gauche française, Macron en tête. Il est vrai que le  liens entre le parti démocrate et se succursales , comme la National Endowment for democracy,  et la fondation Terra nova, vivier idéologique de la gauche française sont étroits.

Le président républicain Trump  que cette même  gauche - et même un partie de droite,  sous influence ,  haïssait était pourtant bien mieux disposée  à l’égard de notre pays  ; détestant Angela Merkel, il était prêt reprendre la politique  classique des Anglo-saxons : maintenir l’équilibre sur le continent et donc , à ce moment là , nous favoriser  face à l’Allemagne. Mais comme il était hostile à l’OTAN et peu enthousiaste de l’Union européenne, l’oligarchie française , obnubilée par ces machines, a cru, à tort,  qu’il était hostile à la France. Macron n’a pas donné suite. Trump – comme Poutine d’ailleurs-  a vite compris qu’il n’y avait rien à en attendre.

Il fallait toutes les œillères de la gauche française pour que Le Drian socialiste pro-américain  et pro-démocrate bon teint s’étonne et s’indigne du revirement australien, que ses  services n’avaient, semble-t-il,  même  pas anticipé.

 

Roland HUREAUX

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 13:27

 

La décision de l’Australie de rompre, sous la pression des Etats-Unis, un contrat de fourniture de douze sous-marins à propulsion classique  de 40 milliards d’euros, événement aux conséquences économiques considérables pour la France et camouflet diplomatique pour Macron, ne saurait surprendre ceux qui connaissent les manières habituelles de procéder des Américains avec leurs alliés, même européens. Les exemples de mépris foisonnent. L’excellent livre d’Éric Branca, L’ami américain (Perrin, 2017) les rappelle. Angela Merkel dont le téléphone personnel avait été mis sur écoute en sait quelque chose.  N’est-ce pas d’ailleurs la manière normale dont procèdent à toute époque  tous les alliés, ce que seule la naïveté française, qui confond alliés et amis, empêche de voir ?

La décision ne saurait surprendre non plus ceux qui savent combien la France pèse peu dans la sphère internationale après quatre ans de présidence Macron. Les flonflons, les rencontres multilatérales de toutes sortes où le président français sait si bien faire  le beau ne sauraient nous illusionner sur le peu d’autorité qu’il y a.   Macron paye là le prix de son insigne servilité, aux Etats-Unis et à l’OTAN. Sans doute le parti-pris l’avait-il amené à battre froid Trump, qui n’en avait cure, et comptait-il sur une lune de miel avec Biden  qu’il a  soutenu hors de toute réserve diplomatique !  Il a vu le résultat. Servilité en Syrie, où Macron a collé à la politique américaine aussi longtemps que se sont prolongées les hostilités et encore aujourd’hui où le feu couve toujours sous la cendre. Servilité quand   il s’est fait, avec une arrogance qu’on ne se serait même pas permis au temps des colonies, le commis voyageur de forces internationales hostiles auprès d’un Liban, ami historique de la France, frappé par le malheur. Servilité vis-à-vis de la Russie au point d’envoyer des forces françaises dans les pays baltes pour les protéger - appoint ridicule à un dispositif qui ne l’est pas moins. Si Macron a fait croire un moment qu’il pourrait jouer un jeu personnel avec les Russes, ceux-ci ont vite compris qu’il n’y avait rien derrière : ce ne fut qu’une courte valse dans une soirée de Saint-Pétersbourg concédée par un partenaire au carnet de bal déjà plein. Servilité quand Macron envoie (au nom de l’Europe !) un bâtiment français patrouiller en Mer de Chine, sans doute pour faire l’important. Servilité au moment de la tension, aujourd’hui réglée sans nous, entre Washington et Berlin au sujet du gazoduc Nord Stream 2 : Macron, traitre de comédie, a soutenu discrètement Washington quand   tout justifiait au contraire, pour une fois, une claire  solidarité européenne. Pour rien, sinon, peut-être, pour faire oublier des années d’assujettissement aux diktats économiques de Berlin.

Hélas, dans l’arène féroce des relations internationales, la servilité ne paye pas.  Il est toujours plus facile de piétiner celui qui est déjà couché que celui qui reste debout. Même si de puissants intérêts étaient en jeu, gageons que les Anglo-Saxons y auraient regardé à deux fois avant de faire un pied de nez pareil à Macron s’ils en avaient craint les moindres représailles. Représailles ? Suspension de notre participation à telle ou telle instance de l’OTAN, rappel de notre contingent en Lituanie, levée de telle ou telle sanction vis-à-vis de la Russie, renoncement à  toute  patrouille en Mer de Chine (acte symbolique dont les retombées diplomatiques auraient été considérables).  Mais nos « amis » en savent assez sur Macron pour deviner qu’ils n’ont rien à craindre de la sorte.

De toute les façons, qui ignore que dans l’espace anglosaxon – et de plus en plus mondialiste -, les Français se sont que les cousins de province que l’on fait mine de ménager quand nul intérêt essentiel n’est en jeu ?  

Camouflet pour la France, l’affaire des sous-marins d’Australie est aussi le signe que ceux qui décident à Washington se moquent comme d’une guigne de savoir si Macon sera ou non réélu.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 13:18

 

Une nouvelle dominance mondiale ?

 

Se répand de plus en plus aujourd’hui  l’idée  que domine  le monde un certain nombre d’hommes , généralement nord-américains  , animés de  la même idéologie : dépassement des Etats, abolition des règles morales traditionnelles en matière de sexualité, fongibilité et indifférence des sexes et des   races, ouvertures des frontières au libre-échange, au mouvements  de capitaux et surtout aux mouvements migratoires,  volonté d’instaurer un gouvernement mondial  chargé notamment de contrôler le climat et de réduire la population de la planète.

Ils imposent d’autant mieux leurs idées qu’ils ont la main mise directe ou indirecte sur la grande majorité des médias internationaux. 

Leurs adversaires, défendent à l’inverse le fait national, les frontières, la morale naturelle (dite aussi laïque), la famille. Loin d’être invités à débattre, ils font l’objet d’anathèmes violents ou d’une exclusion médiatique. Le qualificatif qui leur est le plus souvent apposé est celui de populistes, ce qui laisse supposer que les dominants disqualifient tout ce qui vient du peuple.

Comme si le contrôle de la presse ne leur suffisait pas, ces forces   ont commencé à imposer leur propre censure avec la complicité de gouvernements nationaux ou de la Commission européenne.  Cette censure vise ce qui échappe à la presse officielle : les réseaux sociaux s’arrogent le droit de chasser les propos « haineux » et plus généralement tout ce qui ne va pas dans leur sens, voire de censurer le président des Etats-Unis lui-même.

Bien que la vision du monde propre aux opposants à l’ordre mondial soit généralement qualifiée de complotiste, on peut se demander si cette appellation est fondée dans la mesure où la plupart des  actions dénoncées   ne sont pas secrètes. Il suffit de consulter internet pour voir que la plupart du temps, leurs protagonistes agissent parfois seuls et au   grand jour : c’est ouvertement que John D. Rockefeller, une des dernières figures de cette dynastie, avouait   travailler à l’établissement d’un gouvernement mondial. Ajoutons que la plupart de ces magnats pense œuvrer pour le bien de l’humanité : ainsi ceux qui veulent un monde sans frontières ou la réduction de la population de la planète.

L’important est qu’un très petit nombre d’hommes, tels Bill Gates, George Soros ou Warren Buffett, semble aujourd’hui déterminer beaucoup de choses de la politique internationale, bonnes ou mauvaises.  S’ils sont peu nombreux, on ne voit pas comment ils consulteraient l’ensemble de la population des pays concernés ; on dira alors qu’ils ne sont pas démocrates et même que c’est eux qui complotent contre la démocratie.  Ils l’avouent d’ailleurs à leur manière : démocrate vient demos, le peuple, l’équivalent de populus en latin, d’où vient populiste, mot qui suscite leur dégoût.

 

Les effets du Covid 19

 

La récente crise du Covid 19 a montré une large concertation à l’échelle mondiale de la riposte à la crise : confinement - jugé par beaucoup excessif-, atteintes aux libertés fondamentales ; le ministère de la santé français semblait être aux ordres de l’OMS. Or l’OMS, en principe institution internationale publique, reçoit 40 % de son financement de Bill Gates qui était il y a peu l’homme le plus riche du monde.

Il est patent qu’un médicament, ni bon, ni mauvais en soi, mais qui était alors le seul sur le marché, la chloroquine ait été interdit au tout début de l’épidémie en France et dans la plupart des pays.   Le même Gates qui n’a aucune qualification médicale s’est prononcé contre son utilisation.

A l’occasion de cette crise, les liens qui existent entre Bill Gates, l’OMS, les grandes industries pharmaceutiques (Big Pharma) et les principaux responsables de la santé en France et ailleurs ont été mis au jour sans que personne ne les conteste.

Nous n’irons pas jusqu’à dire que l’épidémie, en principe partie de Chine, mais d’un laboratoire international où même la France était partie prenante, a été délibérée. Malgré quelques faits troublants, nous n’en avons aucune preuve.

Il reste qu’au moins dans le domaine de la santé, l’épidémie du Covid et la manière dont elle a été gérée ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à nourrir l’idée d’un complot international : analogie de méthodes d’un pays à l’autre, hostilité de principe à tous ceux qui s’en écartaient.

Du Covid, passons à la géopolitique.  Le seul pays d’Europe à avoir, à tort ou à raison, refusé totalement les mesures préconisées par l’OMS est la Biélorussie qui passe pour une dictature fermée. Des élections présidentielles contestées y ont eu lieu cet été. Selon la Charte de Nations-Unies (article 2-7), la démocratisation de ce pays relève de son peuple et de personne d’autre. Est-ce un hasard que des éléments extérieurs aient tenté récemment d’y fomenter une révolution, comme une révolution avait été fomentée il y a huit  ans en Ukraine – et plus tôt en Géorgie ?   On les appelait « révolutions orange ». Il suffisait qu’en émergent des pouvoirs hostiles à la Russie pour que l’Occident les qualifie de démocratiques. Au même moment, le FMI imposait à la Biélorussie des exigences exorbitantes.

Sur un plan plus large, en France, les opposants au système dominant dénoncent une entreprise mondiale (ou mondialisée) de réforme s’attaquant aux racines mêmes de la société occidentale.  La Foundation for an Open Society et ses centaines de filiales, créées par George Soros, sont souvent mises en cause comme étant à l’origine de la critique et de la subversion des sociétés occidentales, dans leurs structures familiales et autres ou dans le soutien financier et inconditionnel aux mouvements migratoires comme aux manifestations contre la présidence Trump en Californie. Une étude récente de l’ European Center for Law and Justice  a même montré  que des obligés de la Fondation Soros avaient pénétré la Cour européenne des droits d’homme pour y imposer leurs normes. Au demeurant, ces actions sont publiques : les comptes de ces fondations figurent sur internet.  Les auteurs de l’étude en cause ont récidivé et montré la même infiltration des instances de l’ONU chargées des droits de l’homme[1].  Pour ceux qui penseraient que systématiser ce genre d’approche relève d’un fantasme franco-français, précisons que Robert Kennedy Jr, avocat new yorkais, petit-neveu du président, reprend à peu près les mêmes accusations à l’égard de Bill Gates. De même Reiner Fuellmich, un des plus grands avocats allemands, celui qui avait fait rendre gorge à Volkswagen pour des tests antipollution frauduleux. Le débat que nous connaissons – ou devrions connaître – en France, si nous étions encore en démocratie -  est le même que celui qui divise tous mes pays occidentaux – et d’autres.

 

Géopolitique

 

Des manifestations contre l’obligation vaccinale se multiplient   à Berlin, à Londres, à New York. Nous avons évoqué d’autres terrains d’actions internationales    concertées : le rôle de l’Etat américain dans les guerres du Proche-Orient n’est guère contesté.  Il a été inspiré par les « néo-conservateurs » - qui sont en réalité des démocrates, tendance Obama-Clinton, désireux d’étendre par la force la démocratie dans le monde. Trump a en partie mis fin à cette politique. Jusqu’ici Biden n’a pas, heureusement, repris cette politique.

Quand le Parlement français a adopté (après un vote très contesté du   Sénat) la loi Taubira instaurant le mariage homosexuel, le 17 mai 2013, le président Obama a obtenu un mois après jour pour jour que la Cour suprême oblige tous les Etats américains qui étaient réticents, soit 40 sur 50   à légaliser ce genre de cérémonie. Obama l’avait promis à Clooney et Weinstein, les hommes le plus puissants de Hollywood à l’époque, soutiens traditionnels du parti démocrate. Mais pour convaincre la Cour suprême, il fallait qu’un grand Etat européen bascule :  ce devait être la France.

Nous pourrions, si nous savions tout, nous étendre sur le rôle des forces économiques ou idéologiques   internationales dans la conduite des affaires du monde :  selon le mode américain des revolving doors, les allers-retours entre la politique et la finance sont habituels   ainsi de Draghi et Barroso. Le secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres, pense que pour l’Europe, l’arrivée massive d’immigrés était « la solution et non pas un problème ». Un de ses prédécesseurs, commissaire européen, puis secrétaire général adjoint des Nations-Unies, président de Goldman Sachs et de British Petroleum, l’irlandais Peter Sutherland, aujourd’hui décédé, déclara lors d’une audition à la Chambre des Lords britannique, que « L’Union européenne doit, par l’immigration, saper l’homogénéité des nations » et que le multiculturalisme était un facteur de prospérité.  

Quelle est la puissance de ce qu’on appelle désormais l’Etat « profond » américain sur la scène mondiale, profond par opposition à l’Etat de surface qui est bien obligé, lui, d’obéir au président démocratiquement élu, ou de faire semblant ? Grande sans doute.

Les uns et les autres prêchent l’urgence de lutter contre le réchauffement climatique où ils voient un prétexte pour établir un gouvernement mondial. Ils contrôlent à eux seuls plus de 90 % de la presse occidentale, ils arrivent à imposer une idéologie dominante dont on a vu les caractères principaux : mondialiste, antiétatique (nous préférons ce mot à celui de libéral), libertaire et tout ce qui en résulte, « antiraciste », à l’occasion pro-islamiste, favorable à l’immigration, au libre-échange, défavorable à la famille, aux nations classiques, ultra-écologiste etc.  Le conformisme qui s’est emparé de la profession de journaliste suffit à garantir le monolithisme de la pensée : ainsi aux Etats-Unis, 90 % des médias étaient hostiles à Trump, au Royaume-Uni, 80 % étaient hostiles au Brexit (qui l’a pourtant emporté, ce qui montre que le verrouillage des opinions n’est pas définitif). En France, 90 % sont favorables à l’Union européenne, bien qu’en 2005, 55% des Français se soient déclarés contre.

 

Une maladie de l’Occident

 

Tous ceux qui ont circulé dans le monde savent que les problèmes ne se posent pas de manière très différente d’un pays à l’autre. Même Poutine, qui, en Russie, offre l’exemple de la résistance aux idées dominantes dites « politiquement correctes », est confronté à un   parti occidentaliste qui voudrait ramener la Russie sur les   rails.  Seuls des pays étrangers à notre héritage : Chine, Japon, Afrique noire ne semblent pas touchés par cette    problématique. Quand le pape François a réuni un synode sur la famille, c’est la menace de schisme des évêques africains qui a fait obstacle à   une mention positive de ces orientations dans le document final.

Tous les figures de proue de l’ordre idéologique dominant, de quelque pays qu’ils soient mais surtout des Etats-Unis, ont aussi en commun d’avoir été violemment anti-Trump. Bien que le président Donald Trump n’ait  pas eu  l’intention de bouleverser  le capitalisme mondial, il a commis à leur égard des fautes inexpiables :  il a pris  sur certains  sujets des options clairement contraires aux leurs -   alors qu’au début, il n’avait  pas d’opinion  bien nette sur les sujets sociétaux, il a participé  aux marches   pour la vie,  dans un pays que la  question de l’avortement  a mis au bord de la guerre civile ; il a instauré un certain protectionnisme, rompant avec le dogme du progrès illimité du libre-échange ; il a aussi mis fin à la politique de  démocratisation forcée ( regime change)  du monde arabe, et quoi qu’il ait été obligé de ménager les bellicistes américains,  il ne tenait pas la   Russie de Poutine   pour un ennemi absolu.  Il a, à tort ou à raison, réservé son agressivité à l’Iran mais sans lui faire la guerre . Ajoutons qu’il est le seul président depuis trente ans à n’avoir pas déclenché de guerre.

Avec Biden, ces forces dites à tort « libérales » ont trouve un président à leur convenance mais qui s’est bien gardé, jusqu’ici, à revenir à la politique d’Obama.

 

Une Russie post-idéologique

 

Au niveau international, Poutine reste   l’ennemi numéro un des mondialistes libéraux-libertaires pour des raisons qu’il nous faut préciser : certes, l’Etat russe, compte tenu de son héritage séculaire, n’est pas prêt à obéir à un quelconque gouvernement mondial, mais quelque chose de plus profond est en jeu : la Russie est un Etat post-idéologique. Après l’expérience terrible du communisme, idéologie pure et dure, de 1917 à 1990, les Russes sont méfiants ; ils savent reconnaitre l’idéologie, en particulier dans sa dimension antireligieuse et ils la fuient.  

Les leaders occidentaux se sont, eux, après 1990, jetés tête baissée dans le mondialisme prétendu libéral : abolition des frontières, y compris migratoires, ultra-libertarisme, antiracisme hystérique, repentance à tout va.  

Comme toute idéologie descend, d’une manière ou d’une autre, de la philosophie des Lumières, ce mondialisme ultralibéral est en quelque sorte cousin du communisme, lui aussi issu des Lumières.  Le mondialisme ploutocratique remplace l’internationalisme prolétarien ; il est une idéologie de remplacement pour ceux qui ont besoin d’une espérance séculière.   Or, à la différence de nos libéraux occidentaux, les dirigeants russes actuels ont dépassé l’héritage des Lumières dont ils ont vu où il les a menés : exaltant la patrie, les communautés historiques, l‘héritage religieux et culturel, réticents à toute forme d’universalisme (et donc étrangers au véritable impérialisme toujours lié à un projet mondial), ils représentent   pour les mondialistes occidentaux une remise en cause radicale. L’opposition qu’ils expriment   est bien autre chose que celle de la droite et de la gauche en Occident.  Ce n’est pas pour rien que George Soros a désigné Poutine comme son ennemi numéro un.

Cette opposition entre deux visions du monde, plus radicales que celle qui a longtemps opposé l’Est communiste et l’Ouest libéral, les républicains et les démocrates, la gauche et la droite européennes, a trouvé au cours des trente dernières années   un terrain de prédilection aux Etats-Unis, notamment lors de la dernière élection présidentielle, mais n’a pas épargné l’Europe, bien au contraire.

 Pour les idéologues mondialistes, les choses sont simples : il y a une évolution inexorable du monde vers ce qu’ils appellent le « progrès » : toujours moins de frontières, toujours plus d’émancipation sexuelle, toujours plus d’indifférence au « genre », à la race, à la religion.   Comme tous les idéologues, ils ne pensent pas seulement que leurs idées sont meilleures mais qu’elles vont dans le sens de l’histoire identifié à un progrès perpétuel.  Il est remarquable que dans un pays comme la Pologne, les plus ardents adhérents à la construction européenne et au mondialisme soient les anciens communistes : les idéologues se reconnaissent entre eux. La maîtrise des médias leur permet d’imposer cette vision du monde à une majorité passive et de livrer à l’anathème leurs adversaires. Dès que l’idéologie entre en jeu, une diabolisation haineuse se substitue au dialogue.

Le conglomérat d’acteurs, pour éviter de parler de complot, qui promeuvent le mondialisme libéral trouve son épicentre à l’aile centriste   du parti démocrate américain, pas son aile gauche, symbolisée par Bernie Sanders peu concernée par cette dictature idéologique, celle qu’ont incarnée les époux Clinton et Obama et qui a fait élire Biden.   Et il n’est pas excessif de penser que les mêmes qui donnent le sentiment de dominer l’Europe tirent les ficelles du monde dans son ensemble, tels les patrons des Gafams. Au travers du Washington Post dont il est devenu propriétaire, Jeff Bezos (Amazon), une des premières fortunes mondiales, contrôle une bonne partie de l’opinion américaine.  Les Gafams se sont arrogé le droit, par une censure aussi rigoureuse que sélective, d’interdire la circulation de toute opinion contraire à l’idéologie dominante.

La bataille des présidentielles américaines de novembre 2020, était une bataille d’importance mondiale. Deux visions du monde opposées s’affrontaient.  Pour les démocrates, l’élection de Trump avait été un malheureux accident qu’il leur fallait effacer. Ils y sont apparemment parvenus. Le projet de Great reset présenté au Forum de Davos par son président Klaus Schwab se situe dans la continuité de l’idéologie mondialiste. Les auteurs du rapport et tous ceux qui les soutiennent, soit les grandes fortunes mondiales, voient dans l’épidémie de Covid - et la dictature sanitaire qui s’en est suivie, une occasion de refonder le monde sur leurs principes : gouvernement mondial, abolition des nations, lutte sans merci contre le réchauffement climatique, au risque de faire disparaître l’industrie classique, restriction des libertés. C’est ainsi que la principale menace pour les libertés vient aujourd’hui, de ceux qu’on appelait encore récemment les « libéraux ». 

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] https://eclj.org

 

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 13:15

Texte de souvenirs rédigé par les anciens historiens de l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud - proportions 1960-1975

Mon premier souvenir de la section d’histoire de Saint-Cloud - et de ses mémorables voyages dans les provinces de France - est une bataille de boules de neige autour du puits de Moïse à Dijon. Dans mon Sud-Ouest natal où la neige est rare, je n’en avais pas connu beaucoup.

Jean-Louis Biget veillait à ce que ces voyages soient d’un très haut niveau mais on s’y amusait bien.  Si on pouvait deviner chez le joyeux Daniel Roche le futur professeur au Collège de France, qui aurait anticipé chez le très festif Gérard Chesnel, enfant de Lisieux mais pas tout à fait enfant de Marie, le si sérieux ambassadeur qu’il est devenu, non sans avoir été témoin en Extrême-Orient d’immenses tragédies ?  Il y a l’histoire qui s’apprend et aussi celle qui se vit.

Nous étions, disons-le, bien logés et bien nourris. Je me souviens en particulier d’un dîner à l’Hôtel Wilson de Cahors où la longue kyrielle  de hors-d’œuvre, excellents mais simples et rustiques, semblait ne devoir jamais se terminer    – je ne m’en plaignais pas -, sinon pour enchaîner sur deux plats de résistance et la suite, le tout arrosé de vin de Cahors.  J’ai retrouvé plus tard la même histoire dans Le déjeuner de Sousceyrac de Pierre Benoît. Sousceyrac, petite bourgade du Ségala, dans le même département du Lot où s’était parachuté   Gaston Monnerville. 500 grands électeurs, presque tous paysans du Causse l’avaient élu sénateur sans regarder  d’où il venait.  Le contraire du racisme, c’est ça : ne pas même penser à la couleur de la peau.

Le jour de cette étape  à Cahors, nous avions eu le renfort de cet autre grand ancien de Cloud, Marcel Durliat, un des meilleurs spécialistes français de l’art médiéval, professeur à la faculté de Toulouse, proprement possédé par son sujet, le genre de possession qui l’aura mené tout droit au paradis. 

On ne faisait pas que manger et rire, on travaillait.  Du fait de la spécialité médiévale de Biget, principal organisateur, le voyage était centré sur l’art gothique et surtout roman. Visiter une église romane froide,  silencieuse et un peu humide  au fond d’une campagne désolée, fut pour moi une expérience pas seulement érudite mais spirituelle. Quelle émotion devant saint Pierre d’Aulnay, que je revins voir plus tard seul  en hiver !  

A un âge où on s’interroge sur les fins dernières sans s’être fixé sur rien, et malgré la laïcité stricte qui était celle de Jean-Louis Biget, j’avouerai que ces tournées au tréfonds du Moyen Age dans ce qu’il avait de plus austère ne manqua pas de m’influencer dans le sens d’un christianisme qui, par son art,  atteignait la grandeur par la simplicité. C’est l’époque où la collection Zodiaque, reflet de cet état d’esprit,  était très à la mode.  

Nous allions ainsi de monastère et monastère , pèlerinage  entrecoupé de haltes gastronomiques rien moins qu’austères. Cette époque coïncida avec l’entrée assez abrupte dans ma turne de Jean-Luc Guilhard, qui me demanda si j’étais tala, à quoi je demandai qu’il m’explique d’abord ce que ça voulait dire. Guilhard qui a préféré à l’enseignement classique, l’éducation des jeunes en difficulté  en quoi il a sans doute excellé.  Le Cercle tala, qui par son  nombre me donna l’assurance que la religion n’était pas tout à fait dépassée,  devenu une sorte de doublure du PSU, gauchisme « soft » auquel je n’adhérais guère.  

L’aboutissement tout cela devait être l’agrégation où nous étions préparés intensivement par une équipe de caïmans ou conférenciers, maîtres des novices particulièrement dévoués , parmi lesquels  se distinguait encore Jean-Louis Biget, infatigable à nous expliquer les ressorts cachés, économiques,  sociaux, culturels et religieux des sociétés médiévales, pas forcément les plus faciles à comprendre.

Parmi les autres professeurs, Serge Berstein que je devais retrouver trente ans plus tard au comité scientifique de la Fondation Charles de Gaulle et Pierre Lévêque avec qui je repris contact dix ans après - il était alors doyen à Besançon - , pour l’informer, pas peu fier, qu’une équipe du parc naturel de Lorraine qui, par coïncidence, m’avait pris à son bord ce jour-là, venait de découvrir du ciel la structure d’un théâtre gallo-romain. 

La préparation de l’agrégation, c’était à nouveau la vie de monastère, mais laïque cette fois. Un énorme programme à avaler, peu de loisirs en dehors d’un entrainement  assidu à l’épreuve ultime. Travail peu pénible au demeurant quand on aimait vraiment l’histoire,  ce qui était mon cas. Bien peu se risquaient à aller au spectacle. Je réussis quand même, peut-être pour frimer, à m’échapper voir Le regard du sourd de Robert Wilson, le must de cette année là.   

Une année  (1970-1971) qui  ne fut pas ordinaire.  A côté d’élèves et d’auditeurs libres laborieux, d’abord soucieux de réussir le concours, se trouvait un petit groupe de quatre ou cinq  « gauchistes », dont au moins trois maoïstes, un trotskiste, pleins de mauvaise conscience d’être  là après avoir tant brocardé la culture bourgeoise et le système des concours, mais forcés par le règlement.  L’un, qui faisait un peu de cinéma, devint député socialiste.  Un autre s’entrainait à cogner les flics à coups de poing ou de pieds dans des portes qui n’en pouvaient mais.  Il a fini dans les premiers et est devenu poète. C’était, deux ans et demi après mai 68, l’époque où les groupes dits « gauchistes », moins nombreux mais plus violents,  affrontaient la police de Marcellin. Un dernier clamait haut et fort que, par esprit prolétarien, il ne passerait que le CAPES, ce qui sans doute aurait fait une belle jambe à de jeunes ouvriers. 

Ces maoïstes, peu nombreux mais très présents, connurent en cours d’année une crise de conscience quand au Bangladesh se leva une authentique révolte populaire contre la dictature militaire et où les dirigeants chinois prirent, géopolitique oblige, le parti de la dictature. Encore quelques mois et les mêmes  durent assister à la visite de Nixon à Pékin ! Un engagement passionné, suivi de  remises en cause, c’est aussi cela l’histoire.

Dans sa manière d’enseigner l’histoire, Jean-Louis Biget était resté fidèle au marxisme classique, peu distinct pour lui et pour sa génération de l’histoire économique et sociale de l’école des Annales, alors dominante. Envisageant   les assauts dialectiques des maoïstes, il préparait des cours bien blindés.  Mais les contestataires, imprégnés de l’anti-intellectualisme de la Révolution culturelle, n’avaient rien à faire de la dialectique. Bien malgré eux et parce qu’il fallait faire des concessions au système, ils savaient qu’ils étaient là pour bachoter et ils bachotaient. Ils eurent néanmoins le mérite de mettre dans cette année de préparation, une animation qui ne perturba jamais l’amitié qui nous liait tous, où les vrais adversaires n’étaient pas le révisionnisme de Liu shao-chi,  mais les agrégatifs des autres prépas, y compris celle de la rue d’Ulm, que nous réussîmes assez bien à surclasser à la sortie, en grande partie grâce à Jean-Louis. Merci.

 

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 13:13

 

Les résultats des élections régionales  qui ont vu , chez les Républicains actuels ou proches , l’émergence de trois candidats potentiels à la présidence : Bertrand, Pécresse et Wauquiez, facilement réélus dans leur région,  a remis à l’ordre du jour l’idée d’une primaire de la droite – nous disons droite car elle doit s’élargir au-delà des seuls membres de LR.  

Une primaire ? Jamais plus,  répond-t-on, avec ce côté expéditif qui caractérise trop de jugements politiques  ! On en a organisé une en 2016 et on a vu le résultat décevant. Ce fut encore pire pour le parti socialiste.

Que nenni !  Disons-le clairement : on n’a jamais organisé en France une vraie primaire, nous voulons dire  à l’américaine, c’est à dire une  primaire étalée sur plusieurs  mois et non bloquée sur un ou deux dimanches.

Quelle différence , dira-t-on ? Elle est considérable. Pour sauter d’emblée aux conclusions, disons  que le système utilisé en France était une machine à reconduire « toujours les mêmes ». La primaire à  l’américaine a l’effet inverse : elle a presque toujours fait émerger des hommes  nouveaux.  

Et Dieu sait si c’est nécessaire !

La crise des Gilets jaunes, puis l’abstention aux régionales  ont montré la grave perte de légitimité , en France comme dans le reste de l’Europe, des partis politiques classiques. Il est également significatif que le dernier président élu ait émergé hors de ces partis.

En bloquant le vote sur  deux week-ends , un pour  le premier tour, un pour second, comme on l’a fait en 2016, on instaurait de fait une présélection par la notoriété déjà acquise, c’est-à-dire que l’investiture était  réservée à ceux qui avaient déjà été quelque chose : au moins  président de la République ou premier ministre . Certes Fillon a doublé sur le  fil les deux candidats tenus pour favoris, Sarkozy et Juppé, mais il avait été tout de même cinq ans premier ministre ! Les autres, les « petits candidats » , non dépourvus de  talent  pourtant comme Bruno Le Maire,  ont été écrasés. En définitive ce genre d’exercice  fut un concours de notoriété déjà acquise.   « Il faudrait , disaient beaucoup de Français, du sang neuf  : pourquoi pas Untel ? ». « Oui , mais qui le connait ? ».   Dans une France qui aspirait   profondément  à changer les têtes, la primaire telle qu’elle a été alors  organisée ne pouvait aboutir qu’à  ne pas les changer . 

 

Une   primaire étalée à l’américaine

 

Les Français ne sont que  trop prompts à imiter l’Amérique quand il ne le faut pas. Et il faut dire qu’aujourd’hui les Etats-Unis sont loin d’offrir le visage d’une démocratie exemplaire. Mais  nous ne devons pas hésiter à nous en inspirer quand c’est justifié. En  étalant  les  primaires sur plusieurs  mois,  en procédant  deux fois par mois    à   une élection partielle   dans un groupe de départements,   on permettra   à des outsiders d’émerger. Gagnant la primaire dans un ou deux départements , ils attirent l’attention des médias et , s’ils sont bons, peuvent continuer  sur la lancée. S’ils ne le sont pas , ils jettent l’éponge. Aux  Etats-Unis les présidents élus, qui avaient au préalable arraché l’investiture d’un  des grands partis,   étaient   presque tous  inconnus avant l’élection :  Carter, Reagan, Clinton, Obama, Trump.  

Une primaire étalée mettrait en outre en valeur toutes les régions sans donner la préférence aux grandes.

Elle privilégie la capacité militante par rapport au  seul audiovisuel.

Le parti ou le bord qui tenterait cette expérience occuperait   le devant de la scène  pendant plusieurs  mois , ce qui ne  saurait lui nuire. 

Y a-t-il à cette heure  d’autre moyen de   faire émerger des hommes à la mesure des immenses problèmes qui se posent à la France et ainsi de réhabiliter la  politique aux yeux des Français  ?   L’enjeu est encore plus grand : c’est  ni plus ni moins que  de sauver la démocratie qu’il s’agit.

 

 

 

 

Roland HUREAUX

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